HENRI CRENON Docteur en droit, licencié es-lettres facilitera leur travail, favorisera leurs progrès, contribuera à leur succès Quatre éditions de différents prix : 20 fr., 15 fr., 12 fr., 9 fr. En vente chez tous les libraires et LIBRAIRIE LAROUSSE, r. Montparnasse, Paris (64) (10 % en sus pour port et emballage). Ivry-sur-Seine près Paris. La question 26USINES: Bayonne (Basses-Pyrénées). Nantes-Cbantenay Loiro-Infér Char. Infér. Périgueux (Dordogne). Poitiers (Vienno). Rouen (Seine-Inférleuro). Toulouse (Haute-Garonne). Sas-de-Gand (Hollande). Reims (Marno) en projet. de la Les ÉCRITS Nationalisation des Mines en Angleterre NOUVEAUX SUPERPHOSPHATES DE CHAUX ENGRAIS COMPOSES BOUILLIE CUPRIQUE DE SAINT-GOBAIN Adrouser les ordres of demandes de renseignemonts a la Dans lour numéro double Août-Sept. (exceptionnoll 5 pr.), publiont proses ot poomes inédits do : André Germain : Camille Mallarmé ; Milosz ; ABONNEMENTS : Le numéro ordinaire 3 francs 100, Rue du Faubourg-Saint-Honoré Paris (86) Un vol. grand octavo, avec deux planches. 10 fr. ASTHME ESPIC Ed. DUCHEMIN, éditeur 18, rue Soufflot PARIS Cigaretto, ou Poudr. En es lo straaturi de d. ESPIO suru cigarette BYRRH BYRRH Vin Tonique JOURNAL DE LA SEMAINE PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS QUATORZIEME ANNEE SAMEDI 10 OCTOBRE 1921. N° 40 374 377 SOMMAIRE : Combinazione: UN TÉMOIN.; 361 Enquêtes, Les morts vivent-ils ? Enquête sur l'état présent des Bditorial : SERGE ANDRÉ. . 362 sciences psychiques (IX) : PAUL HEUZÉ.. Ce qu'on dit. 363 Armée et Marine. Altaires Intérieures. Les retraites des officiers en Allemagne : Comman. Sur l'inefficacité des interpellations et sur quelques dant PAUL CASSOU.. rapports du budget : TRYGÉE 365 La Vie Economique. Affaires Extérieures. Le camouflage des capitaux allemands : MARCEL La question d'Orient et les traditions britanniques NAST JACQUES BARDOUX 366 La guerre d'Asie : BERTHE-GEORGES GAULIS. 368 Roman. Le crépuscule tragique : ABEL HERMANT. 370 Peuillets de la Semaine. Les malices dii Docteur Crew MARIE-LOUISE Lettres -PAILLERON 371 Arts : ROBERT REY.. L'offensive allemande aux Etats-Unis : NANTUCKET.. 371 Economique : ROBERT FABRE. Los Idées. Ce qu'on lit... Les religiens de la préhistoire : GONZAGUE TRUC:... 372 1.08 faits de la semaine.. La Curiosité. · L'art des noirs : HENRI CLOUZOT. 373 La Bourse. J. DESPRÉAUX 378 379 384 385 386 386 387 387 des escadrilles françaises de l'Adriatique. Sa courtoisie, Combinazione son sang-froid et son humour sont aussi connus que les beaux services et la haute intelligence qui lui ont A propos des incidents fâcheux qui viennent de mar- valu un des plus brillants avancements de la guerre. quer le séjour de la mission Fayolle en Italie, et puis- La ville de Fiume est d'autant plus calme que sa qu'une certaine presse italienne se plait à en chercher police est assurée : depuis quelques jours, un bataillon l'origine dans le rôle joué par les marins français en serbe, à très faible effectif, s'est installé dans le quarAdriatique et à Fiume, après l'armistice, n'est-il pas tier croate de Susak. Sa présence, appelée par les vous opportun de raconter aujourd'hui l'histoire exacte de la des bourgeois fiumains, a fait fuir les pillards et rétabli première occupation de la « ville italianissime », et de la sécurité. montrer que les bons offices que nos officiers cherchaient Mais voici, à l'heure où le soleil décline au-dessus à rendre à tous leurs camarades alliés avec une égale d'Abbazia, ensanglantant les eaux du golfe, toute une cordialité n'amenaient parfois que des fruits amers? escadre battant pavillon italien qui prend son mouilJe puis dire : j'étais là, telle chose advint lage devant la cité paisible. Ceci se passait quelques jours après les armistices, en Le commandant X... envoie, comme il est d'usage, un novembre 1918. officier saluer l'amiral italien et se met à sa disposition, Le golfe du Quarnero, cet admirable fond de l'Adria- lui faisant demander à quelle heure il pourra lui prétique qui s'arrondit au pied des montagnes comme une senter ses devoirs le lendemain matin. A bord du vais grande coupe de lapis cerclé de jade, était resté en seau italien il paraît régner une grande agitation. N'y dehors des occupations prévues par les armistices comme a-t-il pas des troubles dans la ville ? L'officier français -là, les cités répond en montrant la foule paisible des promeneurs , blanches, Abbazia, Fiume et son faubourg de Susak, des partages du traité de Londres. Ca 2 sur le quai. Mais il ne calme pas l'inquiétude de nos se réveillent doucement à la vie dans la paix retrouvée. alliés. Un aide de camp vient trouver le commar C'est le bref moment des illusions de la foi : la paix dant X... C'est tout de suite que l'amiral italien wieet la justice, croit-on, --sont revenues dans le monde. drait avoir le plaisir de le voir, pour des communica Dans le port de Fiume, encombré de paquebots dés- tions très importantes... armés et endormis , deux torpilleurs français et anglais Le caminandant X..., se rend avec bonne grâce à l'inreprésentent le long du quai la protection des forces al- vitation. Et, aussitôt, ce sont des questions pressantes liées. Les bons Fiumains qui rouvraient leurs boutiques sur le bataillon serbe qui est aux portes de la ville et prenaient l'air sur le port; qui n'aspiraient qu'à la « L'escadre italienne n'a pas l'ordre de débarquer des tranquillité et au retour des vaches grasses, se sentent troupes, oh non ! pas encore... Mais cependant la prérassurés de regarder les pavillons alliés. sence de forces serbes pourrait l'y obliger, en inquiétant Le doyen des officiers alliés est momentanément le la population italienne.. i) L'officier français écoutair commandant X..., qui commande avec distinction une avec courtoisie et scepticisme les inquiétudes de l'ami de guerre. ral, et se défendait de l'avis ou de l'intervention que festant. Le général Diaz a harangué la foule en quelcelui-ci paraissait solliciter. Où voulait-il en venir ? ques phrases que l'on imagine d'ici : il lui a représenté « Et si cependant nous étions obligés de débarquer des que le drapeau, pour lequel tant de braves étaient forces, quelle serait l'attitude des troupes serbes? Ne morts, devait être acclamé. En réponse, les couleurs. se produirait-il pas des incidents, un conflit regretta- françaises ont été sifflées. Et tout cela, aux cris de : ble ?... Enfin, mon cher commandant, ne pourriez-vous « Vive d'Annunzio ! », ce qui est assez naturel puisque pas me rendre le service de vous assurer, non pas pré- l'ancien commandant de Fiume est le chef des natiocisément en. négociateur, mais en camarade commun, nalistes. des dispositions et des ordres du colonel serbe ? » Il serait dangereux de nous représenter ces graves C'est ainsi que s'engage une négociation, qui dure manifestations antifrançaises comme le fait de quelques toute la nuit, délicate et discrète : une série d'allées et nationalistes exaltés : les facistes ont bon dos. Le lenvenues entre le torpilleur français et le quartier général demain des incidents de Venise, toutes les feuilles, serbe, entre le torpilleur français et l'amiral italien. à part le Corriere della Sera qui, il est vrai, est, en quel Le soir, aux premiers renseignements, le comman- que sorte, le Temps des journaux italiens, et quelques dant X... était obligé de rendre compte à l'amiral italien rares gazettes, faisaient paraître une satisfaction plus que le chef serbe avait des ordres pour s'opposer par ou moins avouée. Ainsi, nous ne devons pas croire que la force à toute descente des forces italiennes dans une ces regrettables incidents sont sans portée. Ils corresville que ni le traité de Londres, ni aucune des conven- pondent, au contraire, au sentiment profond de l'Italie. tions d'armistice ne leur donnait un titre à occuper. Nos voisins, excités depuis longtemps par leur presse Au matin, le commandant X..., qui avait multiplié ses (dont nous imaginons mal les violences contre nous), interventions officieuses et amicales, avait le plaisir d'ap- détestent la France en ce moment. Pourtant, si en 1918 porter à l'amiral italien l'acceptation par le colonel serbe et 1919 quelques maladresses ont été commises, depuis dę sa « combinazione ». Les troupes serbes consentaient lors l'Italie n'a pas à se plaindre de nous. Nous l'avons, à se retirer à 30 kilomètres de la ville, en regard de l'en- dans l'ensemble , toujours soutenue et, en même temps gagement de la marine italienne de ne pas opérer de que nous apprentons les incidents de Venise, la nouvelle débarquement. Tout était donc arrangé. L'évacuation de l'appui sans réserve donné par la France à la thèse serbe serait réalisée à 11 heures. italienne en Albanie était rendue publique. A 9 heures, à 10 heures, des émissaires de l'amiral Mais c'est que les raisons politiques ont très peu d'acreviennent chercher le commandant X... L'amiral est très tion sur les peuples. Les foules obéissent à des sentiinquiet. A bord du vaisseau-amiral, il semble régner ments collectifs où la raison n'a rien à voir. Or, le trait une activité agitée. Quand le commandant X... pénètre dominant de la psychologie italienne, c'est la vanité. dans les appartements de l'amiral, il doit franchir une La nation italienne a un amour-propre d'enfant. Elle véritable haie d'officiers, excités, nerveux, parlant haut se figure que nous la considérons comme inférieure et ayant plutôt l'apparence d'un soviet que d'un conseil comme une sæut, si l'on veut, mais cadette. Elle sait "bien que tout Anglo-Saxon, et surtout un Américain « Mon cher collègue, dit l'amiral de plus en plus (comme il a assez paru lors des interventions du préaimable, voyez comme il est urgent que ces troupes serbessident Wilson), regarde l'Italien comme un « indigène » évacuent. Si l'évacuation est retardée, je ne pourrai de qualité médiocre ; mais c'est à nous seuls qu'elle en bientôt plus contenir l'ardeur de mes états-majors ni veut. Elle est jalouse; et la parenté qu'elle sent, malgré faire patienter les inquétudes que me transmettent les tout, qui l'unit à la France ne fait qu'augmenter sa jatélégrammes. Comme je serais rassuré si vous pouviez lousie : on voit de pareils états sentimentaux dans les me dire tout à l'heure que les Serbes sont partis ! Encore familles... Dans ses rapports avec nous, l'Italien fait un service, mon cher commandant ; allez donc à leur toujours la figure d'un homme un peu « vexé ». quartier, avec un de mes aide de camp, voir s'ils par- Dautre part, chaque Italien est, à cette heure, intimetent et vous assurer qu'ils tiennent leur promesse. » ment persuadé que c'est son pays qui a gagné la guerre Comment résister à de si franches instances ? Le com- et que les ravages subis par sa patrie sont sans égaux. mandant X... se prête, une fois de plus, à cette mission Personne ne lui dit (car notre propagande paraît fort conciliatrice. Il a soin d'emmener avec lui son cama- mal organisée) qu'il est tombé trois Français pour un rade du' torpilleur anglais, témoin des négociations de Italien et ne lui-peint la situation de nos provinces déla nuit. vastées. Le quartier serbe est loin du quai. Quand il y arrive, En revanche, on lui fait sans cesse sonner aux oreilles vers 11 heures, le commandant X... constate que l'éva- le grand service qu'il nous a rendu, en lui répétant que cuation est exécutée... Il va s'en retourner rassurer l'ami- si, au début de la guerre, son pays avait envahi la France ral... Mais à ce moment il prête l'oreille : des clairons par le Midi, ou seulement permis cet envahissement, éclatent, à l'autre bout de la ville... Qu'est-ce donc ? nous aurions été écrasés. On néglige en revanche de C'étaient les clairons des compagnies de débarque- lui signaler suffisamment que l'Italie a, en agissant ment de l'escadre italienne. Le commandant X... ne put ainsi, non seulement soutenu la France, mais défendu que se retourner vers l'aide de camp italien et lui dire : ses propres intérêts, et obéi à ce qu'un de ses hommes « Je crois que notre mission est terminée. » d'Etat a appelé « l'égožsme sacré ». Telle est la situation. Elle est navrante, car si deux UN TÉMOIN pays sont naturellement faits pour se conjuguer économiquement, c'est l'Italie et la France. Il serait temps que l'on commençat de se préoccuper chez nous de l'état d'esprit de la nation italienne. C'est très bien de négocier politiquement, mais les diplomates ont à jeter les yeux hors des ministères et de leurs ambassades. Fai sons un effort pour éveiller chez nos voisins du Sud Le spese, la délégation française commandée par maréchal Fayolle vient d'être huée. Les offi- les sentiments que nous méritons de leur inspirer; il ciers, parait-il, ont été insultés, peut-être bous- n'en est que temps. Et prions Gabriel d'Annunzio, qui culés, forcés de se réfugier dans une maison. proclame volontiets entre intimes' sa francophilie, de Ox assure que l'ambassadeur de France indigné (et qui la faire connaitre hautement à ses compatriotes. Les a d'ailleurs sa part de responsabilité dans l'affaire, car événements récents lui en offrent l'occasion. il n'a rien prévu) aurait pris lui-même au collet un mani. SERGE ANDRÉ. CE QU'ON DIT A Х canons Il rappela le temps de la guerre Chez ceux qui règgent. Ainsi s'exprimait M. Cacant, signataire du traité de Turqueries. Tolentino, au sujet du général Bonaparte. Le comte d'Haussonville avait cité ce jugement dans son livre devenu l'ancêtre de M. Clemenceau. » On en parlait rue Saint-Dominique, à la direction La plupart des hôtels sont, en ce moment, envahis combattit même un peu trop violemment les par les punaises. « C'est la chaleur ! » disent les bonnes lourds au nom du soixante-quinze, disait en plaisantant avec résignation. « Ce sont les clients qui les apportent », disent les patrons. En tout cas, le mal existe ; et M. Clemenceau dut en tillerie Schneider. souffrir, car, dans la lettre de remerciement qu'à son Mais les Turcs en ont aussi, répondit l'ingénieur, d'initiative, il se montre fort élogieux comme on peut retour en France il a écrite au président des Syndicats cela nous console. , l'imaginer, sauf sur un point : il faudrait, dit-il, des Balkans, et que que les l'on recevait alors au Creusot des missions de tous ces hôtels fussent mieux tenus. peuples ennemis ; on avait toutes les peines du monde Et nous songeons à M. Maurice Barrès qui lui-même à loger à la « Petite Verrerie », les Grecs et les Turcs, ne fut point à l'abri de pareilles morsures lors de son les Serbes et les Bulgares, sans qu'ils courussent le voyage à Sparte. Ce ne fut point, dit M. Barrès, la penrisque de se rencontrer du matin au soir. sée d'Hélène qui l'empêcha de dormir ; en pleine nuit, Parmi les représentants de la Sublime Porte qui il fut réveillé par le désagréable contact des punaises. vinrent alors au Creusot, se trouvait Djemal' pacha. Or, Djemal pacha est grand comme ma botte. Le Une élection législative va avoir lieu très prochainele monde s'empressa d'aider le petit homme à accro ment à Alger et, parmi les candidats, il s'en trouve un cher son petit manteau. dont le programme est loin d'être banal. Il se résume Mais Djemal pacha devint rouge, rouge comme son en ces trois propositions : 1° ne pas dépenser un sou fez, et repoussant la meute des courtisans, s'écria : pour se faire élire ; 20' abattre l'athéisme ; 3° réformer Laissez ! laissez ! Je sais pendre. la législation en émancipant les municipalités. Et, pour On raconte dans son pays qu'il sait pendre, en effet... prouver qu'il a tout son bons sens, il annonce qu'il a On n'osa plus bouger ; on n'osa même pas sourire. publié un livre « qu'on peut acheter 30 sols, parce qu'il ne l'envoie pas gratis aux électeurs »). imun A toutes les consultations nationales, il se trouve de ces candidats fantaisistes. Il y a quelque trente ans, Le mariage de Venizelos. dans le xve arrondissement de Paris, à Vaugirard, il y Les succès et les revers de la Grèce n'ont point avait un brave ouvrier imprimeur, du nom de Gilliard, dérangé M. Venizelos : il se marie bien tranquillement. qui se présentait à toutes les élections aussi régulière On en riait au ministère des affaires étrangères. ment qu'il y échouait. Son programme, dans lequel il - Et pourquoi voulez-vous l'empêcher de se marier, mêlait les questions locales, politiques et religieuses, dit un attaché d'ambassade. Que pourrait-il craindre, tenait en ces quelques mots : suppression du Sénat, des même du mariage ? N'a-t-il pas subi tout récemment abattoirs et des curés. l'épreuve du feu ? Au pays des Muses. Autour du Tigre. Deux fêtes en une seule. Pendant le séjour de M. Clemenceau en Corse, un conseiller municipal d'Olivese, le vit qui regardait avec Le congrès de l'Histoire de l'art s'occupe comme il attention des tombes disséminées à flanc de coteau, peut ; il rivalise d'éloquence avec l'assemblée de comme la chose est fréquente dans l'île ; il crut devoir Genève ; mais il a du moins l'avantage de se payer de rassurer l'illustre visiteur, et lui affirma qu'un projet jolies excursions. de cimetière était « en voie de réalisation ». Le 4 octobre, le congrès doit être reçu à Vaux-leMais M. Clemenceau répondit, au grand ébahisse- Vicomte par M. Sommier. ment de l'édile mal inspiré : « Gardez-vous en bien ! Par un curieux hasard, les Français viennent justeComment ! Vous avez la chance de pouvoir enterrer ment de reprendre les Fâcheux, que Molière avait écrit vos morts au hasard, dans la terre, et vous voulez les pour la grande fête de Vaux. parquer dans une enceinte ? Laissez-les donc en liberté. Pourquoi M. Sommier n'a-t-il pas convié pour ce Une tombe n'a jamais gêné personne ; c'est très bien.» jour-là dans son château la Comédie-Française ? C'est Y aura-t-il un cimetière à Olivese ? dommage. d'Etat anglais, sous un nom d'emprunt, exposait ses Un peu partout. ceuvres dans une galerie de la rue Royale. Ce secret fut bien vite. connu de toute l'Angleterre Les morts vivent-ils ? et ce n'est maintenant un mystère pour personne que Mais oui, si l'on en croit le nouvel annuaire des téléM. Winston Churchill passe ses loisirs devant un che- phones qui parut au mois de juin. valet, une palette à la main. Trois mois sont à peine passés, qu'on s'est aperçu Aussi ne prend-t-il plus la peine de cacher son inno- de l'absolue nécessité de faire paraître un supplément cente manie et, pendant un séjour qu'il vient de faire où les errata prennent une très large place. Parmi ces chez des amis, il n'a pas craint d'exercer ouvertement errata, vous pourrez lire aux nonis à supprimer, ceux ses petits talents. de Bolo pacha et d'Almereyda, que vous pouviez deQuand il fut parti, on interrogea bien entendu son mander jusqu'à présent au bout du fil, sans surprendre hôtesse sur ce qu'avait fait le ministre. aucunement l'administration des téléphones. Elle répondit ingénument : Vous pourrez lire que l'on a rendu à l'aimable M. QuiCe qu'il a fait ? Il a passé une grande partie de nonès de Léon, qualifié modestement d'attaché, sonson temps à dessiner notre maison. Il en a même fait titre d'ambassadeur, et que la chancellerie d'Espagne une grande toile; et je n'avais qu'une crainte, c'était a repris son nom d'ambassade. qu'il ne m'en fit cadeau. Parlez-nois après cela du progrès, et osez soutenir que, cet infernal instrument est un moyen d'information rapide. ! Entre marionnettes. Le Taxophone. Mystères et farces. Cinquante articles viennent d'être écrits à propos du Si jamais saison parut propice aux théâtres de plein téléphone à compteur, lequel est employé avec succès, air ce fut bien cet été-ci, qui se prolonge jusqu'en au depuis 10 ou 15 ans, dans tous les pays où le télétamne. Cependant tous ces théâtres n'ont pas tenu les phone marche bien. Quel est le modèle adopté par l'administration des promesses affichées au printemps. Aurait-il fait... trop Ρ.Τ.Τ. ? Il est possible qu'il soit défectueux, mais beau ? Ainsi la Comédie officielle de la Fédération il suffit de s'étre servi du téléphone dans les cabines nationale du Spectacle, malgré le patronage de la C. G. T., à Champigny, s'est lassée avant le soleil. Cepen publiques de Francfort ou de Berlin, ou dans ces cabidant le Pré-Catelan est resté fidèle à son programme, et, nes publiques que l'on trouve, par cing, six ou huit, chez tous les pharmaciens des Etats-Unis, pour savoir dimanche dernier, il faisait vibrer encore tous les échos du bois. de Boulogne. combien il est pratique de mettre dans un appareil une C'était une tragédie à sujet religieux : Marie de Mag pièce de cinq sous que l'on nous rend si la communidala. Et sur la foi du titre, des bonnes soeurs en prome cation n'a pas été donnée. nade avec leur pensionnat crurent pouvoir entrer, spec Si l'on installait des téléphones de ce genre dans les bureaux de poste où nous voyons une employée partatrices ravies. D'abord la foi sauva tout, avec l'aide de fois pas très intelligente ni très obligeante, suer sang la poésie. Mais, en fin de spectacle, on représentait une et eau devant vingt personnes qui attendent en faisant comédie gaie de notre confrère René Jeanne, qui n'avait la queue, des communications qui ne viennent que parpoint du tout songé à ce public imprévu. Il n'était plus fois, l'administration des P.T.T. économiserait le temps de refaire la pièce, ni moyen de la retirer : le salaire de ces employés inutiles. public' ordinaire aurait pu s'étonner et se fâcher de la Le taxophone, de même que le téléphone automatisuppression. Alors, le directeur passa à travers les buis que, est un progrès technique que nous devons adop-sons et très_courtoisement vint confier ses scrupules et ter sans phrases et sans discours. ceux de l'auteur aux religieuses, lesquelles discrètement quittèrent la place. minn Le grand homme et Belley. Nos amis d'outre-Manche ont trouvé très piquante Petite aventure d'un mousquetaire. notre intention d'élever dans la ville natale de BrillatIl y a trois mois, une famille de petits bourgeois Savarin un monument digne de lui. C'est que le célèbre nantais se promenait sur la côte du Croisic, et revenait auteur de la Physiologie du gout, naquit à Belley, et vers les marais salants, quand un cavalier vint au petit Belley, en anglais, cela veut dire ventre. trot, qui portait une culotté bouffante, un chapeau à N'était-ce pas un la providence qui le deslarges bords et des bottes de sept lieues. tinait à devenir un délicat épicurien ? Je sais ce que c'est, dit le chef de ménage. C'est mune un paludier ; le bourg de Saillé qui est là devant nous : Les enfants raissent-ils dans les choux ou dans des est resté fidèle depuis trois cents ans à ce beau costume, @ufs ? qui est celui des gens qui cultivent le sel. Le cavalier s'arrêta au carrefour, mit pied à terre. On C'est la question que doivent se poser les petits Ajacput l'admirer de près. ciens, car dans la rue Fesch, une grande nancarte illusL'année est bonne ? lui demanda la petite bour trée qui sert de reclame à « Madame Alessandri, née geoise. Zévaco, sage-femme_», on aperçoit une dame vêtue à Il parut ne pas comprendre ; et elle s'imagina qu'il ne la mode du second empire, tandis qu'à del droite un savait que le breton. petit garçon sort d'un auf et qu'à sa gauche une petite — Il y a beaucoup de sel, n'est-ce pas ? reprit le petit fille émerge d'un choux. bourgeois. Et l'on imagine toutes les doctrines variées que pareil Mais le cavalier leur rit au nez, et déclara qu'il appar document peut faire naître dans les esprits du petit monde. tenait à une troupe cinématographique, et qu'il attendait là ses camarades, parce qu'on allait tourner au Croisic plusieurs scènes d'embarquement. La crise du logement, Il s'agissait du film des Trois Mousquetaires qui va La crise du logement a sévi à Newpasser bientôt sur les écrans de Paris. leurs. Mais elle semble enrayée là-bas car la grande cité WW signed 2 comme ail |