que Rex était ressuscité ; et qu'alors seulement il pour- de sa main, et cependant se dérobant au toucher, une rait avec sérénité se réjouir que Rex fût vivant. Il ne âme dégagée de la matière, revêtue seulement d'une perdait donc pas l'espérance, lointaine, du bonheur et illusion de corps, d'un corps glorieux. de la joie ; mais il se disait aussi qu'en attendant ce D'un corps glorieux !... Ces mots — sacrilèges --- lc le jour promis, certain, il aurait bien des mauvais jours à faisaient aussitôt, par contraste, songer à la réalité passer, bien des épreuves à subir où n'est pas ordinai- aff affreuse, au corps de son fils mutilé; et cette pensée rement soumise notre routinière sensibilité : il se disait ; non cette vision, car il était bien incapable de se figurer que son calvaire aurait bien des stations. la chose — cette pensée, presque abstraite, lui causait Celle qu'il redoutait plus et vers laquelle se reportait une indicible horreur. Il ne pouvait supporter la dimià tout propos sa pensée inquiète, c'était , le faut-il nution, l'humiliation de sa créature, qu'il était fier d'avoir avouer ? la première vue de Rex, l'apparition, l'épipha- créée si belle. Et parce qu'il avait aimé Rex autant dans nie du fils ressuscité d'entre les morts. En la pressentant, la chair que dans l'esprit, mais d'abord dans la chair, il ne pouvait manquer de se rappeler une autre scène, il avait cru l'aimer maternellement ! Il voyait à présent qui, dans l'harmonie de son existence, à son goût trop la différence : il sentait que pour la mère (bien qu'elle régulièrement symbolique et où il était surpris de trou- ne lui en dît rien) la grande affaire, la seule, était que ver tant de pendants, faisait, en effet, pendant à celle- Rex vécût. Elle se contentait de ce qu'on lui en avait ci : son entrevue suprême avec Zosia. Il l'avait de même laissé ! imaginée d'avance, et faussement ; mais ce précédent ne Pour lui, jamais certes il ne se fût avoué qu'il subît le rassurait point et ne l'obligeait pas de croire, par l'influence de ses maîtres antiques jusqu'à ne point analogie, que l'appréhension qu'il avait de voir Rex se réprouver les pères qui exposaient leurs enfants mal dissiperait en le voyant. venus. Il se fût pris en dégoût s'il avait pu soupçonner Il se rappelait qu'après être monté dans sa chambre, qu'il ne partageât point le sentiment humain de Madeleine à Wieliczka, il avait contemplé, de la fenêtre, le lac et qu'il eût obscurément préféré, plutôt que savoir son romantique où flottaient des cygnes endormis ; un ins- enfant infirme, le savoir mort. Mais cette préférence qu'il tant il avait cru voir, au lieu du décor réel, un de ces n'osait croire qu'il conçût, par une substitution, par un beaux jardins français bien ordonnés où jadis, pendant subterfuge inconscient, il l'attribuait à Rex lui-même, des heures, il regardait jouer Rex enfant, et il avait et il ne pouvait s'expliquer que de deux façons que la eu le sentiment que ce n'était pas seulement parce qu'elle victime ne se fût pas laissé mourir ou ne se fût pas allait mourir que l'étrangère était vaincue. Quelle con- achevée : ou bien Rex avait trouvé sur le champ de firmation de cette victoire, le jour qu'il se retrouverait bataille ce Dieu si longtemps et vainement cherché avec Rex, face à face ! Et quel triomphe, presque trop parmi les sables du désert africain ; ou, s'il ne l'avait facile, remporterait sur celle qui maintenant était pas trouvé, c'était par un sacrifice sublime à l'amour morte celui qui était ressuscité ! de ses parents qu'il avait dû consentir de survivre Mais Philippe se ressouvenait aussi, et il ne se ressou- amoindri. Que ce fût l'un ou l'autre, Philippe présageait venait pas sans douceur, qu'il avait su gré à Zosia d'être qu'en le révoyant il éprouverait la même gêne que nasi simple et, devant la mort, pitoyable avec mesure, guère au retour de Naples, quand il avait été devant avec modestie, d'avoir si peu d'amertume et, par éclairs, lui comme le père devant le fils qui a quitté son père de l'esprit, de la vivacité, enfin de n'être pas un objet et sa mère pour prononcer des voeux ; qu'il serait d'effroi ; et il ne pouvait se dissimuler que Rex, au embarrassé comme l'incrédule en présence du saint; moins la première fois qu'il le verrait — ah ! qu'il re- déférant, contre l'ordre naturel ; cette fois pourtant doutait cette première vue ! – serait pour lui un objet sans résistance ni révolte ; et quelque chose lui disait ! d'effroi plutôt qu'un objet d'amour, - un objet d'effroi que, cette fois, il ne retrouverait pas, ainsi religieux. fois, Rex simple et gai comme un novice. Naturellement, il ne pouvait penser à Rex et n'en Il faisait encore un grand effort pour se représenter point évoquer l'image. Mais quelle image ? Et voilà la scène ; et alors il lui venait une crainte de surcroît. encore ce qui le déconcertait ! Le jour que, revenant Il n'arrivait pas à éliminer un personnage, qui était de à travers l'Allemagne, il pensait à Rex; c'est l'enfant trop et qui gâtait tout. Il se rappelait cette phrase, de qu'il croyait toujours voir : Hylas au bord de la mer la lettre de Lembach : violette, Euphorion sur la route d'Epidaure, balancé « Je serai fier, monsieur, de remettre le précieux dépôt au rythme court et saccadé de son âne, ou, sur les ter entre vos mains. » rasses de Delphes, le grave adolescent initié de la veille, pour la première fois admis à figurer dans le cor Il n'espérait pas que l'Allemand eût le tact de s'eftège de la panhellénie pythique ; celui qui dans ses facer, et il ne se croyait pas capable d'un sentiment sinpetites maines réunies et creusées avait recueilli, pour les cère, humain, naturel en la présence de son ennemi. La lui faire boire, les larmes avares, mais divines, de Cas race, même au temps de la paix et de l'oubli, lui avait talie ; celui qui, chez les barbares, lui avait offert 'le toujours inspiré une répugnance physique. Et à ćet rameau trempé dans la source de sel et tout fleuri de homme, qui les représentait tous, il devait maintenant diamants. C'était bien le même qu'il avait retrouvé une espèce de gratitude ! Saurait-il seulement, à son à Paris après la longue séparation, qu'il avait conduit approche, réprimer un mouvement de haine, dissimuler à la gare et revu un mois plus tard, une minute, dans une expression de dégoût ? Il se rappelait une autre la pauvre gare de banlieue. Quand on lui avait annoncé phrase de la lettre, les premières lignes : la disparition de son enfant, c'était bien son enfant, le « Monsieur ! Si je pensais que vous eussiez encore même, qu'il avait cru alors avoir perdu. Mais il ne cette hauteur d'esprit que je vous ai connue aux temps pouvait pas se figurer que ce serait le même qu'il pacifiques de notre jeunesse... » retrouverait à Sils-Maria. Il ne doutait pas que cette hauteur d'esprit, Lembach Il ne concevait pas que ce pût être un enfant, celui, en l'occurrence, n'en fît montre, lui, avec quelle affeccomme disaient les petits garçons de Ravenne en voyant tation, et d'ailleurs combien plus de facilité ! l'Alighieri farouche errer dans la pineta, celui qui était d'avance, il sentait qu'il ne serait pas, en cette rendescendu aux enfers et en était revenu. Un enfant, ce contre, égal à son ennemi, qu'il ne saurait pas comme Lazare sorti du tombeau ! Il n'arrivait pas à donner lui se maintenir au-dessus de la mêlée ; et l'idée de cette à cette reprise de son enfant la chère et tendre fami- infériorité à l'égard d'un Lembach le couvrait de conliarité qu'il souhaitait. Il lui semblait que Rex serait fusion et de honte. comme une apparition, tout près de lui, à la portée C'est dans cet état d'esprit qu'enfin il se mit en que l'autre route. Il était déjà bourrelé, parce qu'il n'avait pu, en d'ailleurs l'avantage d'excéder les nerfs au point apprenant le miracle de la résurrection, éprouver aucun d'abolir la sensibilité. La fatigue du corps anéantissait des sentiments violents et simples qu'aurait éprouvés à la faculté de penser et réduisait à l'automatisme même sa place un pauvre homme; il était plus bourrelé en- des consciences aussi incommodes par leur vigilance core, du remords anticipé de savoir que jusqu'au bout perpétuelle que celles de Madeleine et de Philippe. Ils il n'en éprouverait aucun, que si la nature, l'instinct s'attendaient à tout, ils acceptaient tout, sans plus de brut de la paternité parfois tentait de reprendre le réaction que dans le rêve. Ils étaient l'un comme l'autre dessus, toutes ces choses, survenant toujours à point dans un état de résignation quasi stupide après quel , nommé, l'empêcheraient. Ce qui l'accablait était de ne ques heures seulement de ce trajet qui ordinairement: plus trouver auprès de Madeleine l'aide de leur habi- dure une journée et deux nuits, et qui dura quatre jours tuelle unanimité. Il n'avait pu se confier à elle, parce pleins : le temps qu'avait mis une fois Philippe pour qu'il voyait bien qu'elle n'était plus, comme naguère, aller d'une traite de Paris à Constantinople! comme toujours jusqu'à cette décisive épreuve, celle à Ils durent, faute de correspondances, faire successiqui il n'avait même pas besoin de se confier et dont la vement halte à Bâle, à Zurich, à Coire même, dessensibilité vibrait à l'unisson de la sienne sans le se- cendre à l'hôtel et y dormir. Heureusement ils dorcours des - mots superflus. Pour la dernière fois elle Pour la dernière fois elle maient, d'un sommeil lourd, toute la nuit, et souvent avait été pareille à lui, le jour qu'on leur avait an- le jour dans les trains; et ils échappèrent, ils remarnoncé la nouvelle et qu'ils avaient tremblé ensemble de quèrent tout juste, mais avec une totale indifférence, plus d'épouvante que de joie. Maintenant, tout ce qui ce qui aurait pu les affecter plus péniblement. C'était, compliquait et torturait si bizarrement les sentiments premièrement, l'atmosphère du pays neutre; un état de Philippe était pour elle lettre morte. Elle n'était d'âme impossible à comprendre pour leurs âmes à vif; plus que la mère qui va retrouver son petit, ce qui reste et sans doute, même dans les régions les plus allede son petit. Ah! qu'il aurait voulu sentir stupidement mandes de la Suisse, une amitié française, mais qui comme cette femme supérieure, redevenue femme uni- n'empêchait pas leurs oreilles d'entendre tout le temps quement, et mère au sens animal du mot ! Il mesurait le son de la langue allemande. C'était la gêne de n'être l'avantage qu'elle avait sur lui et sa jalousie était in plus chez eux, un sentiment injustifié, absurde, néandicible. moins pénible et honteux, de retraite, de mise à l'abri, Tous les épisodes prévus de la route l'irritèrent et d'abandon de poste, de passage à l'ennemi. lui causèrent une souffrance d'autant plus cruelle qu'il C'était; surtout, les inévitables contacts; les tables ne pouvait la soulager en l'avouant. Il n'osait rappeler d'hôte où l'on se lançait d'un côté à l'autre des regards à Madeleine les plaisanteries qu'il faisait jadis, quind chargés de haine, comme des deux côtés d'une barriil lui reprochait de « perrichonner » dans les gares. Qui, cade; les choses qu'on se défendait de dire, même à grand Dieu! eût alors évité ce ridicule ? Les gens qui demi-voix, et celles qui étaient dites, alentour, trop savaient voyager y étaient même plus exposés que les haut, qu'on ne pouvait pas s'empêcher d'entendre. autres, qui, n'ayant jamais bougé de chez eux ni passé C'était, encore plus odieuse, la vue des lâches, qui, eux, les frontières, faisaient leurs débuts et ne pouvaient avaient réellement fui, sans honorable prétexte, et qui, faire la comparaison d'hier et d'aujourd'hui. L'encom- impudemment, s'amusaient : la tourbe des déserteurs brement, la rareté, la lenteur des trains, la défense et des nouveaux riches; et parmi toutes ces douleurs, d'emporter un bagage convenable et une somme d'ar- car les Lefebvre avaient déjà rencontré bien des sol dats abîmés comme leur fils, bien des parents venus gent suffisante, les retards, les arrêts, les minutieux examens des papiers, des colis, les interrogatoires of comme eux les soigner ou les reprendre, le charivari fensants que devaient subir même des personnages tels des orchestres nègres et le grotesque des danses. que Philippe Lefebvre, autant de supplices, qui avaient ABEL HERMANT. (A suivre.) Feuillets de la Semaine POLITIQUE ministériels. Mais outre que rien n'est et de compromis, le résultat de ce tra. prolixes et peu clairs, la Chambre, dents ont craint que ce parallélisme désorientée, ne suit plus ses commissions et le rôle des grandes Commissions étroit parlementaires ne marquât trop le contrôle du et vote des textes un peu moins clairs Parlement sur l'Exécutif et ne donnât encore, un peu plus contradictoires, un Il y a à la Chambre, en dehors de' ainsi, avec une réalité trop nette au ré- peu moins facilement applicables. Au la commission des finances, pas mal de gime parlementaire, une responsabilité reste, chacun sait qu'on les applique ragrandes commissions. Certains estiment trop évidente aux Chambres. Il vaut rement. qu'il y en a trop. Au début de la légis- mieux, pensent les sages, que certaines Les commissions doivent refléter l'o. lature, il avait été question d'en réduire choses demeurent dans un certain va- pinion de la Chambre : il est donc norle nombre. De fait, on en a supprimé gue et dans une certaine imprécision. mal qu'elles soient nommées par les deux : la législation fiscale et les pos- Les commissions ne correspondent groupes, proportionnellement à l'imtes. Mais comme on en a créé deux, donc pas exactement aux ministères. Et, portance numérique de ces groupes. Si l'Alsace-Lorraine et l'Algérie, le nom- sauf quelques exceptions, elles ne se ces groupes étaient un classement polibre est resté le même. Dans une démo soucient pas trop de leurs attributions tique très net, ce serait parfait, mais it cratie, rien n'est difficile comme de ré- de contrôle : la commission des finan: n'en est pas ainsi. Le groupe de l'Enduire un nombre : celui des fonction ces, qui, elle, s'en soucie, doit à cela tente ne renferme guère que des homnaires, celui des arrondissements, celui sans doute sa prépondérance consacrée mes de droite – de droite républicaine des commissions ou celui des députés. et sa naissante omnipotence. Les autres s'entend. Le groupe radical-socialiste C'est même à cette difficulté-là que les se bornent à instaurer des discussions ne comprend guère que des hommes de Taine de l'avenir reconnaîtront pro- académiques, décorées du nom d'en- gauche. Mais le groupe dit de l'Action prement le caractère des démocraties. quêtes, et à préparer, par le silencieux républicaine unit dans son sein M. Le Certains auraient voulu aussi que les labeur des compétences, les textes légis- Provost de Launay, M. Villeneau, commissions, qui ont un double rôle de latifs sur lesquels la Chambre devra se M. Defos du Rau, M. Pouzin, d'une préparation législative et de contrôle, prononcer. Comme, par suite de la dé- part, et M. Bokanowski, M. Valude et correspondissent, quant à leur titre et cadence de l'esprit juridique, et du dé- M. Nectoux d'autre part, Au groupe à leurs attributions, aux départements veloppement de l'esprit de transactions des républicains de gauche voisinent de vieux opportunistes comme MM. Thom- gnent point l'opposition ni les respon. tres que des sous-sections ou des collaLes désignations de ces trois grou- boratrices pour avis. Mais si cette compes, qui peuvent porter sur d'ortho mission des Finances prend ainsi peu à doxes radicaux ou sur des libéraux avi peu, et pas très réglementairement, le sés, déterminent donc la composition inonopole de l'importance et de l'auto. des commissions, dont les unes pen- rité, n'est-ce pas aussi qu'on lui a un chent ainsi à droite et les autres à gau- peu bénévolement laissé le monopole de che. Aux premiers jours, la lutte fut l'initiative et du contrôle, c'est-à-dire rude pour la présidence des commis- ce qui est l'essence même des institusions : les socialistes n'obtinrent aucune tions parlementaires ? présidence et les radicaux-socialistes fu TRYGÉE. rent réduits à deux présidents : M. Emile Vincent à l'hygiène et M. Haudos aux douanes. M. Puech présida le LETTRES commerce, mais fut ingrat envers la rue de Valois. Les modérés remportèrent un Les Académies succès triomphal par l'élection de M. Cornudet" (administration), de M. On a parlé de la candidature de Mme Curie à l'Académie des sciences. Bonnefous (suffrages universel), de On n'en parle plus. M. Bonnevay (assurance), de M. Duval-Arnould (travail), de M. Lefeb Il s'agissait du fauteuil que la mort de Gabriel Lippmann laisse vacant vre du Prey (mines), de M. Baril dans la section de physique générale. let (pensions), de M. Pierre Dupuy Cette section, qui doit présenter à (marine) et, un instant, de M. Rai l'Académie les candidats dans l'ordre de berti à la commission des finances. Enfin, l'élection du général de Cas ses préférences, tiendrait, dit-on, à clastelnau à la présidence de la com ser en tête, de sa liste M. Marcel Bril louin, l'éminent professeur du Collège mission de l'armée fut saluée comme de France. Elle aurait en réserve ensuite un symptôme. Les modérés, par leur MM. Henri Abraham, Aimé Cotton, appoint, arrachèrent aussi aux radicaux la commission de législation, présidée Anatole Leduc et Jean Perrin. Mais avant le successeur de Gabriel par M. Ignace, et celle de l'enseigne Lippmann, l'Académie des sciences doit ment, où ils assurèrent les deux présidences successives de M. Léon Bérard élire celui de M. Carpentier. Elle avait et de M. Gaston Deschamps. Ces pré d'abord songé pour ce fauteuil au gé. néral Ferrié, à qui l'Institut a décerné sidences, d'ailleurs, conduisirent au ministère MM. Raiberti, Bonnevay et Le le grand prix Osiris pour ses travaux en T. S. F. La mort de M. Grandidier febvre du Prey. Tout ceci, d'ailleurs, est moins im faisant une place dans la section de portant qu'il ne semble au premier géographie et navigation, il se pourrait abord. Les présidences sont toujours que l'on titularisât dans cette section le général Ferrié, au lieu de l'appeler au disputées, évidemment, mais les com fauteuil d'académicien libre de M. missions ne jouent pas le rôle qu'elles devaient jouer et ne déterminent nue Carpentier. Pourtant, M. Jean Charcot a des amis qui voudraient le pousser au rarement le sentiment de la Chambre. fauteuil de M. Grandidier. D'une part, elles sont trop nombreuses, et, d'autre part, elles sacrifient trop La campagne électorale s'annonce in téressante. Elle s'ouvrira dès le mois à l'esprit de conciliation : elles perdent donc en autorité morale ce qu'elles ga prochain, car dans cette classe de l'Ins titut on hésite moins qu'à l'Académie gnent en camaraderie. La Chambre, d'autre part, n'a pas su comprendre française à remplir les vides. que la séance publique ne devait venir anum que comme complément d'un travail L'affaire de l'Odéon préparatoire des commissions : en multipliant les séances publiques, elle em- Les quelques personnes qui ont écouté pêche tout travail sérieux et fécond de jusqu'au bout "l'Eternel Amour, de se poursuivre par les commissions. M. Bureau-Guéroult, représenté ces Enfin, les commissions, qui blâment jours derniers à l'Odéon, ne s'explipériodiquement les erreurs de l'Exécu. quent pas encore qu'un pareil ouvrage tif et se lamentent d'être placées con- ait pu être reçu, monté et assez bien tinuellement en présence d'un fait ac- monté, sur la scène du second Théâtrecompli, ont abandonné, je l'ai dit, leur Français. Il est possible à tout direcrôle de contrôle énergique et minutieux. teur de se tromper, mais à ce point, Elles n'aiment point à faire de la peine cela semble incroyable. Si M. Paul au pouvoir. De là leur manque de re- Gavault a accepté cette pièce de son lief et d'intérêt, malgré les très réelles propre gré, le ministre responsable se qualités de beaucoup de leurs membres doit de le prévenir qu'une telle erreur et l'important travail de leurs séances. est ir tolérable. Si le drame de M. Bu. Seules, les commissions d'Alsace-Lor reau-Guéroult a été imposé au direcraine, de l'Armée, des Affaires étran teur de l'Odéon, il apparaît nécessaire gères et des Régions libérées ont obtenu que l'on sache par qui et pourquoi. jusqu'à présent, à l'instar de celle des On parle beaucoup – hélas 1 à mi ! à Finar.ces, un domicile distinct et un voix de l'affaire de l'Odéon. On a personnel supplémentaire. Mais c'est bien raison de protester contre cette ma. que seules, peut-être, celles-là ne crai- nière de petit scandale. Rudyard Kipling et le cinéma L'auteur du Livre de la Jungle écrit maintenant pour le cinéma. Il n'y a pas très longtemps, on pouvait le voir avec sa femme au théâtre de l'Alhambra, à Londres. où il assis. tait à la représentation d'un film dont il est l'auteur et qui, présenté à Los Angeles, y obtint un très vif succès. On raconte même que des Indiens, venus pour tenir un rôle dans la représentation, ne purent retenir leurs larmes, tant le réalisme du sujet les émut. S'il faut en croire un expert du cinématographe, Rudyard Kipling s'est parfai. tement assimilé la technique de cet art. Les descriptions des scènes et des personnages sont, 'paraît-il, « étonnantes ). Un de ses collaborateurs disait de lui : « Il emploie jusqu'à deux mille mots pour décrire une maison. Rien n'est laissé au hasard ; les plus petits détails sont notés avec le plus grand soin. ) Ainsi, pour la composition d'un film, Kipling se rendit au British Museum afin d'y étudier divers objets dont la connaissance lui était nécessaire. Pour le même film, il consulta avec la plus grar de attention toute une collection de dessins et de croquis de la vie indienne qui furent exécutés par M. Locwood Kipling, son père. Actuellement, Rudyard Kipling prépare pour l'écran La Porte des Cent Douleurs. minum Biographie Il se publie quelquefois, dans certaines revues, des articles bien savoureux. Nous venons de lire dans l'une d'elles l'extraordinaire biographie suivante. Il s'agit d'un M. X..., lui le ridicule de citer son nom, qui son premier et unique livre de vers a valut d'être nommé officier d'acadé épargnons à mie o. « Travaillant dans le silence et l'oma bre, écrit son admirateur, comme il le dit lui-même, à une ouvre énora me (poésie, théâtre, roman), Quvre a voulue et pensée sur un thème qui D 1 mour D. beaux, de sus était en comme ou de avec une a lui est cher, il nous sera donné bien. art exotique, appelé d'une façon un peu de l'année un sincère ami de la France. tôt de connaître le résultat de tant simpliste et trop générale « art nègre », Leslie Cauldwell, qui habite notre « de travail, l'heure qu'il a délibéré- fut bien antérieur à la vogue dont bé- pays depuis le jour où il a commencé de « ment choisie ayant enfin sonné... néficient les tabous depuis quelques an- travailler avec Carolus Duran et Paul Quel bonheur, car a M. X... rêve de nées. La série néo-calédonienne abonde I)elance, est un de ces honnêtes et refaire rayonner sur le monde la loi d'a en masques immenses de bois noir, en connaissants artistes américains, qui. idoles taillées dans le bois des fougères ayant compris que la France leur avait On cite plus loin un des vers du arborescentes, d'un style plein de gran- offert quelque chose par son art, sa poète. le plus modeste de ses vers, sans deur ; l'une d'elle ressemble à M. An. culture artistique, ses musées et sa cividoute : toine Bourdelle avec une précision dont lisation, ont cru devoir payer largement Mon cuvre est formidable et se doit le célèbre statuaire ne saurait s'offen. leur dette, et même un peu plus que leur [accomplir. ser. Toutes les Hébrides, les Salomons, dette, au cours des années 1914-1918. L'auteur a quarante ans. sont représentées par des spécimens peu Dè; août 1914, Leslie Cauldwell nombreux sans doute mais dont je sup: pose qu'on ne saurait trouver de plus magasins de gros pour meubles, étoffes commença à s'occuper des vendeurs des L'athénée français de Tokio . Un sarcopha- - et objets d'ameublement avec lesquels il M. Joseph Cotte, directeur de cet ge en bois, de Nouvelle-Zélande, que relations décorateurunique établissement de haute culture le musée d'Auckland voudrait bien ra- conseil. Il finit par avoir 156 filleuls, française au Japon, vient, dans un ra. voir et qui nous fut d'ailleurs donné et dut prendre un secrétaire pour j'aipide rapport, de rendre compte des ré- naguère par un officier anglais est der à tenir ce courrier de guerre. ' sultats obtenus par l'Athénée de Tokio. d'une incroyable richesse décorative. En juillet 1915, Leslie Cauldwell Il y a là des masques de Nouvelle , Ils sont extrêmement intéressants, sur commença à s'occuper du Phare de tout si l'on veut bien se rappeler que Guinée où l'épouvante, l'hébétement France, l'ouvre de rééducation des jusqu'en 1914 notre influence sur les sont traduits par les artifices d'une ima aveugles de guerre fondée par miss Wi. étudiants japonais, dont les professeurs gination qui foisonne. Certains sont nifred Holt. Il étudia l'alphabet Braille venaient des Facultés de Berlin même composés de deux visages super pour enseigner à lire et écrire aux aveuLeipzig, était pour ainsi dire nulle. posés. Mais hélas les figurines de sile gles. Puis, il apprit aux aveugles à Avant la guerre, 14 élèves suivaient les de Pâques voisinent celles de faire de la poterie, entièrement modelée Cours de l'Athénée ils sont aujour à la main, suivant les procédés des d'hui plus de 550. Un petit nombre de ment dans cet amas, dans ces salles Peaux-Rouges, et à décorer leurs pote. obscures jeunes gens assistent même régulière et resserrées ? Le hall du ries au pochoir, ce qui permit à la ment aux cours de grec et de latin qui, deuxième étage est encombré, bourré de vitrines disparates, dans ce pays, comme on le conçoit, ne manufacture de Sèvres de faire appel à rebut des autres certains aveugles pour la fabrication de peuvent s'adresser qu'à infime nusées, comblées elles-mêmes d'objets ses poteries destinées à la préparation élite. des explosifs de guerre. L'établissement comprend une biblio- mier, présente des spécimens inoubliathèque d'un millier de volumes environ. bles. L'art du Dahomey apparaît dans En 1918, il fut mobilisé comme caOn en a prêté pendant la précédente sa mystérieure et sanglante horreur. Ja pitaine dans la Croix-Rouge améri caine. Mais, immédiatement après l'arizinée scolaire près de 300, répartis mais, dans les fantaisies les plus écheentre 44 emprunteurs, et exactement six velées de notre moyen âge, dans les dé. mistice, on se ressouvint qu'il était surfois plus qu'il y a trois ans. tout un artiste et il fut nommé profesmons de nos primitifs, l'impression de d'art décoratif à l'Ecole des L'Athénée a aussi un club dramatila terreur et de l'angoisse ne fut si Beaux-Arts de l'armée américaine de que. Le 23 juin dernier, les élèves ja profondément traduite. La statue en fer Bellevue. Il y avait là 350 élèves, offiponais ont donné une curieuse représend'Ebo, génie de la guerre, sorte d'énor. ciers, sous-officiers et soldats venus des me insecte venimeux à vague tournure tation. Au programme figurait une co 48 Etats. Cauldwell leur fit des conmédie française et des fragments, en humaine ; les grandes statues des rois férences sur l'évolution des styles franlatin et en grec, de l'Aululaire, de mées de têtes d'animaux au regard va çais du roman à l'empire ; il les conPlaute, et des Grenouilles, d'Aristo duisit dans nos musées, chez nos fabriphane. gue, aux dents aiguës, résument la fé cants, visita avec eux nos grands chârocité pour ainsi dire transcendante de Cette école française libre en Ex teaux historiques et, ainsi qu'il me trême-Orient sert admirablement notre ce peuple aux origines inconnues. Les l'écrivait lui-même, ( il fit tout son propagande dans ce pays. Sa tâche est faces stylisées de la Guinée, les figuri nes de bronze qui rappellent les dau- possible pour qu'ils partissent en Amédifficile, obscure. Mais elle produit déjà des résultats satisfaisants et qu'il est phins et les massues croisées dont se pa rique pleins d'enthousiasme pour la raient Armagnacs et Bourguignons, France, afin de créer des foyers d'aminécessaire de signaler. rempliraient trois vitrine alors qu'une tié française aux Etats-Unis. » minni seule les renferme, en vrac. Durant l'hiver 1920-21, Leslie CauldARTS seur Pour classer, pour entretenit, pour well refit à l'Institut français de Newsurveiller ces merveilles, le chiffre que York ses conférences sur l'évolution des styles français (l'Institut lui a demandé le budget prévoit apparaît comme ridi. Pauvreté cule. Trois ou quatre mutilés, un chet de les recommencer cette année, telleMes savants confrères, MM. Henri gardien. Celui-là, c'est une sorte de mai- ment elles ont plu), et il alla ensuite Clouzot et Level sont allés' près de Bruxelles, à Tervueren. Là se trouve le un mouvement de curiosité pour les cho menuisier. Il fabrique des vitrines aves ! les redonner au Mexique, où se dessine musée du Congo belge, véritable palais, des caisses d'emballage dans lesquelles ses d'art européennes. sur la route de Louvain. Et M. Henri avant continents ces arrivent, des lointains Cauldwell, l'année dernière, Clousot ne peut s'empêcher de comparer objets qui demain seront introuv ibies. d'aller en Amérique, se rendit dans les avec tristesse le confortable, la richesse, Son obscur dévouement étaye le dévoue environs de Saint-Quentin, chez quelques la clarté de Tervueren et le délabre. ment plus obcur encore du conserva familles de ses filleuls morts pour la ment de notre muséė d'ethnographie du teur. Il n'y a qu'en France où l'on France. C'est l'endroit où le Boche a Trocadéro. trouve encore, je crois, ce type d'em- le mieux réussi dans sa besogne de déJe suis allé le revoir. Quel abandonl ployé si fidèle et si mal traité. solation et de mort. Notre ami fut ému quelle pauvreté de matériell Mais aussi ROBERT REY. par le silence sans fin des églises déque de richesses enfouies sous la pous truites de cette région désolée. Il prit sière. Tervueren est bien sur plus fourni la moitié de ses honoraires de conféren Notre ami Leslie Cauldwell quant aux manifestations de l'art con. cier, et acheta une cloche, qui a comgolais puisqu'il en est exclusivement Cité du Retiro, un atelier aux murs mencé de sonner à Pâques de cette anrempli. Mais tous les continents sont re. duquel on voit des portraits, des études née dans l'église de Nauroy ; c'est, paprésentés au Trocadéro. Surtout on raît-il, la seule cloche qui sonne, accueillies aux quatre coins de la France, que chez nous le souci de met. tuellement, entre Saint-Quentin et Camdes armes boches et des projets de détre en vedette les objets relevant de cet brai, sur la ligne Hindenburg. coration, c'est là que travaille la moitié constate ÉCONOMIQUE ne Cet hiver, à New York, Leslie Cauld. Télégraphes du Nord », dont le siège Le mouvement des salaires well exposait au Mac Dowell Club une est à Copenhague, qui vient d'obtenir depuis 1911 série de portraits de soldats et d'offi- la première concession importante ac- Voici d'autres conclusions, peu susciers de France, documents précieux le- cordée par les Soviets. Puissante entre pectes de partialité, qui répondent à la cueillis durant la guerre. les puissantes la Compagnie danoise thèse, couramment exprimée depuis le On a décoré Leslie Cauldwell de la possède 5.000 milles de câbles en Eu. début du conflit du textile, que les samédaille de la Reconnaissance fran- rope et 3.500 milles en Chine et au Ja laires ont augmenté deux fois et demi, çaise. La désignation de cette médaille pon. Elle avait en Russie, ayant la na-, tandis que le coût de la vie quintuplait ne fut jamais plus adéquate. Mais ne tionalisation de 1918, deux lignes re- depuis la guerre. trouvez-vous pas que c'est faire peu liant l'Europe et l'Extrême-Orient : la Les résultats généraux de l'enquête pour manifester nos sentiments à un tel voie Pétrograd-Vladivostock et la voie entreprise au début de 1921 par la ami ? Pétrograd-Pékin-Sanghai. a statistique générale de la France » Voici la liaison rétablie, grâce à l'ac- indiquent que par rapport à 1911, dans cord signé avec Moscou, qui dénationa- l'ensemble des villes autres que Paris, lise les deux lignes en faveur de la les salaires horaires ont quintuplé en Compagnie danoise. Si l'on en croit les moyenne, et les salaires journaliers un I sveztia, le gouvernement des Soviets peu plus que quadruplé. Les prix actuels en Russie prélèvera sur chaque mot transmis té A Roubaix, un ouvrier fileur gagnait On a pu lire récemment que le gou-légraphiquement i franc. 19 centimes o fr. 55 l'heure en 1911, et 3 fr. 21 en vernement des Soviets avait payé une or, somme sur laquelle la Compagnie 1921 (augmentation de 48 )o). Le sa concessionnaire recevra 17 modestes troupe théâtrale, pour une seule repré laire horaire d'un ouvrier tisseur passe sentation, de quinze oeufs et deux livres centimes. Déjà les bureaux soviétiques de o fr. 40 en 1911 à 2 fr. 65 en 1921 de beurre : c'est un cachet fabuleux, comptent couvrir, grâce à cette taxe, la (augmentation : 562 0/0). si l'on évalue en roubles soviétiques le moitié des frais d'entretien des lignes De grosses différences se remarquent prix de ces produits d'alimentation. télégraphiques de la Russie tout en suivant les régions. Les salaires sont La réouverture du marché libre, étape tière. sensiblement plus élevés à Roubaixaccomplie par Moscou sur la voie du La Compagnie se charge de l'entre- Tourcoing qu'à Elbeuf, Rouen, capitalisme, a déterminé un a boom o tien périodique du réseau et de l'em Mulhouse ou Mazamet. L'ouvrier fileur des produits principaux d'autant plus bauche du personnel technique : mesure (industrie du coton) gagnait au début d'élémentaire prudence. accentué que ces denrées sont plus ra de 1921 3 fr. 21 l'heure à Roubaix, Il est curieux de constater que la res et plus mal réparties. Quinze jours 2 fr. 95 à Troyes, et 2 fr. 10 à Epide commerce libre ont suffi pour provo première concession dont l'intérêt nal. quer 20 0/0 de hausse en moyenne, sur fasse pas de doute profite à la propa- Dans l'industrie de la laine cardée, la farine, les pommes de terre, le beur gande bolcheviste. Peut-être les besoins le salaire horaire s'établit à 3 fr. 28 à de la cause communiste intéressent-ils re et le sel et le mouvement ascension Roubaix, 2 fr. 50 à Elbeuf, et i fr. 70, nel ne fait que commencer, car les ca davantage le Comité central que les à Mazamet. ravanes d'ouvriers à destination des besoins alimentaires de la population. Enfin l'ouvrier tisseur gagnait en jan On n'aura pas la naïveté de croire que campagnes, chargées d'outils, d'étoffes vier dernier 2 fr. 65 à Roubaix, 2 fr. 05 les techniciens de la station russe SE ou de clous à échanger contre du grain, à Elbeuf, et i fr. 40 à Rouen. s'organisent à peine. bornent à assurer le transit des dépê. Il resterait à préciser les différences ches sur le territoire russe. L'occasion entre les indices du coût de la vie étaIl importe peu de s'attacher à des prix qui n'ont qu'une valeur très rela est trop belle pour catéchiser l'Orient, blis dans les divers centres de l'indus vers lequel Moscou regarde avec plus tive. Ce qu'il faut remarquer dans les trie textile. Elles resteraient probablestatistiques publiées par l'Office cen d'attention, depuis que l'Occident se ré ment inférieures aux différents relevés vèle rebelle à la doctrine communiste, tral soviétique, c'est l'écart extrême des contre les salaires horaires, car on héqui ne vit qu'en recrutant toujours plus prix, pour les mêmes denrées, suivant site à croire que la vie coûte deux fois loin des disciples. les régions. La farine de seigle, par inoins cher à Rouen qu'à Roubaix. Il est non moins curieux de voir figuexemple, valait 280.000 roubles le poud ROBERT FABRE. rer dans le conseil d'administration de (16 kilogrammes) le 15 juin à Smolensk, la « Grande Compagnie des Télégraet 45.000 roubles le poud à Nicolaiew. phes du Nord » le directeur au minis CB QU'ON LIT A Petrograd; les pommes de terre va tère danois des affaires étrangères Sca laient 44.000 roubles le poud (2.500 L'entrepreneur d'illuminations, par venius et le consul général Weimann. roubles le kilogramme) à la même date, André SALMON, Violée, Francine, min et 11.700 roubles le poud seulement à une jeune mendiante est sauvée de son Jitomir. Le fait manifeste assez l'im La valeur comparée des salaires assassin par Marat, entrepreneur d'illupuissance des Soviets à équilibrer les minations dans une petite ville et farou. prix intérieurs en assurant des échanges Quelques renseignements donnés par che républicain, amateur d'antiquités le Comité américain des commerciaux normaux et dénonce la va ( voies et révolutionnaires, à qui son nom a dicté nité du plan d'un Kameneff, résolu à moyens », bureau d'Etat, peuvent fixer ses opinions et ses goûts. Il la recueille les idées sur la question fort débattue sauver seul la Russie de la famine par et l'aime. Mais le marquis lui plaît. Et de la valeur relative des salaires dala l'organisation méthodique du ravitaille Marat fait tout sauter avec ses poudres. ment et l'envoi de semences. les différents pays, avant et après la On aimerait que M. André Salmon, qui A titre de curiosité, nous signalerons guerre Les taux des salaires sont con a tant de verve et d'abondance, prît le loisir de creuser un jour quelques perEn 1913-14, un ouvrier de fonderies à qualifié gagnait en Allemagne i doll. 92. sonnages et qu'il leur donnât une humaprix d'avant-guerre. Un poud de farine nité vraie et profonde. par jour. Il gagnait en 1919-20 o dolde froment coûtait en moyenne I roular 60. Les époux scandaleux, par Fortune ble 6o, et vaut maintenant 222.000 rou Dans les forges et acieries, un ouvrier PAILLOT. Aventure assez curieuse bles. qualifié gagnait en France, avant la d'un jeune ménage moderne, mais symguerre, 1 doll. 55 à 1 doll. 92 par jour. pathique, qui a conclu un pacte bien L'ouvrier allemand qualifié gagnait en naïf, contée vivement et légèrement. La première concession accordée par les Soviets moyenne 2 dollars 09. L'année dernière, le même ouvrier ne La Revue de Paris vient de diminuer Beaucoup de bruit autour des con- gagnait plus en Allemagne que o dol- son prix d'abonnement en le ramenant oessions, peu d'amateurs jusqu'à lar 65, soit trois fois moins que l'ouvrier à 60 fr., mais elle n'a pas diminué le jour. Les industriels allemands eux- français. valeur de ses articles. Dans son numéro mêmes se récusaient, devant l'incerti- Ce bon marché relatif de la main- du 15 septembre, Anatole FRANCE CON tude des garanties offertes par le gou- d'ouvre allemande est la cause la plus tinue le récit de sa Vie en fleurs, le gé vernement soviétique. immédiate de la prospérité de l'expornéral MESSIMY conte Comment j'ai C'est la « Grande Compagnie des tation d'outre-Rhin. nommé Galliéni, et l'on trouve, outre que. le prix des céréales a augmenté de vereis en dollars : Х ce |