nous en ne s'en soucie nullement. Et puis, avant de le lire, il y a le beau sujet que M. Seillière a cru pouvoir traiter en une formalité à remplir : il faut apprendre son vocabu- un fort mince volume (1): la conception de l'amour, laire. M. Seillière crée des mots, et qui ne sont pas tous du moyen âge au XVIII° siècle ; le sujet est mûr, comme délicieux : rousseauisme, par exemple (pour désigner ce on dit, et on en pourrait faire un livre délicieux. qu'est devenue la doctrine de Rousseau dans l'esprit M. Seillière du moins en a indiqué le sens et tracé de ses contemporains); d'où rousseauiser et même dé- les grandes lignes : il faudrait les reprendre, les ajuster rousseauiser ; mais surtout M. Seillière attribue à des et les rectifier. termes déjà existants comme impérialisme ou romanes- On peut d'ailleurs faire à M. Seillière toutes les objecque des sens particuliers qui font amphibologie. Bref, tions de fait qu'on voudra : les conditions historiques il n'y a aucune chance (Dieu merci !) pour que sa ter- intéressent assez peu ce philosophe de l'histoire (et c'est minologie soit acceptée et les mots spéciaux qu'il em- fort défendable, le verrons tout à l'heure). ploie sont un peu comme ces jetons de jeu qui n'ont Ouvrons quelque volume de lui, ou l'ouvrage de son de valeur qu'à l'intérieur du cercle ; mais il a l'exemple interprète. On nou's y assure, par exemple, confornéde Kant pour lui. Enfin, il a besoin d'un très grand ment à la doctrine ordinaire, que l'origine de la connombre de pages pour exposer sa pensée, et il a déjà ception platonicienne de l'amour est en Orient. Mais édifié une véritable pyramide de volumes in-octavo. est-ce à dire qu'on va chercher et indiquer les condiSi bien que M. René Gillouin vient de lui rendre un tions historiques dans lesquelles Platon a pu connaître grand service en condensant ses très intéressantes idées des sources orientales ? Nullement. Il suffit qu'il un livre auquel, semble-t-il, rien d'essentiel ne existe une conception antérieure à celle de Platon et qui manque. lui ressemble, pour que M. Seillière s'assure que les idées Enfin M. Julien Benda a publié en 1918 son Belphé- platoniciennes en dérivent. Continuons : « A la source gor. Comme M. Charles Maurras, M. Julien Benda de toute mystique européenne, on rencontre Platon. » compte parmi les meilleurs écrivains de ce temps. Lui Quoi ? nos mystiques religieux et jusqu'aux profanes, aussi, il analyse les ravages du romantisme, mais sur au moyen âge, se sont inspirés de Platon ? L'ont-ils la société contemporaine, et il garde si soigneusement connu ? Voyons cela. Mais l'auteur se contente de d'employer la terminologie des autres théoriciens du nous exposer que la mâle conception platonicienne de romantisme qu'il ne consent pas même à user de ce mot l'amour, féminisée, érotisée par les Alexandrins se Il est d'ailleurs à noter que MM. Maurras et Las- retrouve (avec quelques caractères spéciaux) dans la serre d'une part, Seillière de l'autre, et enfin M. Benda, poésie lyrique provençale dès la fin du XI° siècle. Com-travaillent comme si des cloisons étanches les séparaient ment, en fait, la liaison des troubadours avec les philo et affectent de s'ignorer, sinon de se dédaigner remar- sophes d'Alexandrie a pu se faire, et si réellement elle quablement. Peut-être me trompé-je, mais je ne crois s'est faite, il ne s'en préoccupe nullement. pas que M. Seillière ait jamais prononcé le nom de MM. Ces exemples, pris un peu au hasard, sont assez mal Maurras et Lasserre. En revanche, si son interprète, choisis ; on en trouverait de plus significatifs, si l'on M. Gillouin, fait quelque allusion à la doctrine histo- avait le livre sous les yeux, à propos des rapports de rique de l'Action française, c'est pour relever durement la doctrine de Rousseau et du mysticisme religieux. un trait certainement un peu aventuré, mais qu'il a tort Mais ils suffisent à nous indiquer la position de M. Seild'isoler du contexte, (p. VII, note). Et M. Benda ne lière à l'égard de l'histoire ; M. Gillouin nous la marsort qu'une fois de sa réserve à l'égard de l'école de Maurras : c'est pour lui lancer (sans la nommer, au reste) un trait fort pointu et d'ailleurs le plus spirituel Jacques Rousseau, on peut se placer à deux points de vue : En présence d'une personnalité comme celle celle de Jeandu monde, en l'accusant de faire paraître un véritable à celui de l'amateur d'âmes et ui de l'historien des idées (2). « romantisme de la raison ». Du premier point de vue on s'efforcera de pénétrer dans l'intimité de la personne et de la saisir dans son originalité (...), sans faire entrer en ligne de compte aucune considération Le système de M. Ernest Seillière, qui est des plus d'origine ou de résultat, d'influence exercée ou subie, et excitants pour une imagination d'historien, est extrême- comme si une personne humaine était un absolu ou un prement large. Il n'y aurait aucune utilité à le résumer mier commencement. Du second point de vue, au contraire après M. René Gillouin qui l'a fort clairement exposé ; (celui de M. Seillière), on considérera læuvre et l'homme je préfère attirer l'attention sur un point essentiel par comme une sorte de lieu de passage pour des courants d'idées lequel il diffère de celui de l'Action 1 Action française. et de sentiments, qui peuvent bien recevoir du génie une M. Maurras et M. Lasserre admettent que le roman force, une ardeur, des couleurs nouvelles, mais qui lui préexistisme (1) a été importé de l'étranger à la fin du taient et qui lui survivront, et c'est en fonction de ces cou rants d'idées et de sentiments qu'on essaiera de définir la XVIIIe siècle ; aussi rejettent-ils le romantisme, notam- nature et l'action de l'homme et de l'ouvre. ment, au nom du nationalisme intégral. Mais M. Seillière regarde le romantisme comme un des aspects M. Seillière considère que les courants d'idées exisintermittents de l'âme française à travers les âges, et tent en dehors des individus. Il dirait encore que le il entreprend de l'étudier depuis les origines. Bien « rousseauisme » dérive de l'apologie des sauvages par entendu, s'il n'est pas toujours aussi complètement les Jésuites (voir les travaux de M. Gilbert Chinard) ou informé historiquement qu'il faudrait, nous ne lui en du quiétisme, si même rien ne lui indiquait que Rousvoudrons pas. M. Henri Brémond, l'unique explora- seau eût jamais ouvert un livre de Jésuite ou de teur qui ait eu l'héroïsme de se lancer à travers la Mme Guyon. Pour lui, les idées vivent et circulent. Il redoutable littérature dévote du XVII° siècle, pourrait appelle, par exemple, le quiétisme : « une étape de la seul parler avec une entière compétence du mysticisme pensée française », et ce n'est pas une simple image. religieux au temps des classiques. Souhaitons, d'autre Son interprète écrit qu' ilin instinct de conservapart, qu'un candidat au doctorat choisisse pour thèse tion veille au sein des peuples comme au sein des individus ». Toute sa philosophie « tourne autour des (1) Sur les divers sens que l'on attribue à ce mot (et c'est trois notions d'impérialisme, de mysticisme et de raipourquoi toute enquête sur le romantisme offre invariablement des résultats si confus), voir l’Opinion du 21 mai 1921. Nous ne (1) Les origines romanesques de la morale et de la politique lui donnons ici ni l'acception qu'il a pour les professeurs de romantiques (Renaissance du Livre). littérature, ni celle que lui donnent beaucoup de gens en l'op- (2) On voit à quel point le point de vue de la critique posant à classique, qui pour eux signifie exemplaire, à peu esthétique est négligé ici, et à propos d'un artiste comme près comme sublime s'oppose dans les 'manuels à beau. Rousseau ; mais peu importe. que ainsi : son »; prenons en une au hasard. Qu'entend-il pas im- | Les Arts L'Histoire de l'Art de M. Elie. Faure chacune, se considérant comme un absolu, tend à l'hégémonie et à la domination. Et il n'y a pas seulement un On vient de rééditer en partie l'Histoire de l'Art de impérialisme de nation ; il y a un impérialisme propre M. Elie Faure (1). Remplis, et même débordant d'extra ordinaires beautés, ces deux volumes ne sont probableaux classes, aux syndicats; enfin à toute collectivité à l'intérieur même d'une nation. De même les individus ment pas destinés à enseigner l'histoire de l'Art aux tendent à se préparer de leur mieux un avenir de tran a non-initiés ». Leurs chapitres compacts, pareils à des quillité et de bien être par l'exercice et l'augmentation taillis sans allées, engagent peu aux commodes promede leur puissance ; il y a un impérialisme individuel. nades. Mais une fois que l'on s'est hasardé dans ce pays L'impérialisme est donc un trait psychologique commun touffu, une fois qu'on a pris son parti d'un généreux aux individus et aux collectivités. Que conclure de là, désordre, d'une inépuisable abondance, on est vite saisi sinon que les collectivités, comme les individus, ont, et entraîné par l'ivresse intellectuelle et verbale qui est l'état naturel de M. Elie Faure. pour M. Seillière, une ame? Donc, ce qu'il étudie, c'est la pensée française en soi, L'avenir ne retiendra peut-être pas l'Histoire de l'Art pour ainsi dire, en dehors des personnes ; ce sont les de M. Elie Faure dans son intégrité ; mais quel admicourants d'idées et de sentiments, les instincts de la rable florilège n'en tirera-t-il pas! Si, dès maintenant, France. Il traite la France comme un être vivant, ayant M. Elie Faure consentait à détacher de son livre, en une ame, composé d'individus qui naissent, vivent, leur « dornant de l'air », les pages consacrées aux plus meurent, se remplacent, se succèdent comme les cellules grands artistes de tous les temps, nous croyons qu'il d'un corps. Sa philosophie de l'histoire, c'est au juste attirerait à lui bien des amis nouveaux. une psychologie de la France; aussi bien, telles sont la Personne, croyons-nous, sauf Michelet, à qui M. Elie plupart des philosophies de l'histoire de France. Réci- Faure ressemble par plus d'un trait, n'a possédé cet insproquement tous nos << psychologues collectifs » (qui tinct divinatoire du mystère humain de l'oeuvre d'art. sont si passionnément intéressants, depuis Gabriel de Ce long commentaire lyrique est avant tout un hymne Tarde jusqu'au docteur Gustave Le Bon, sans oublier à la grandeur, à la noblesse de la vie. Les horizons Le Dantec) font de la philosophie de l'histoire. Се choisis par M. Elie Faure sont si vastes et sous un ciel qu'on pourrait leur reprocher, ce serait de ne pas faire si haut que l'on a parfois un peu devant eux l'impresassez de « littérature comparée » : les travaux des Paris, sion d'être égaré, étourdi. Mais si l'on surmonte cette imdes Bédier et de leurs successeurs leur offriraient la pression, on reconnaît bientôt que M. Elie Faure se plus curieuse matière à réflexion. Quoi de plus mystérieux place toujours courageusement à la place où se croise encore que les conditions dans lesquelles l'humanité re et s'affronte ce que Mme de Noailles appelle « les prend d'âge en âge ses mêmes contes, et que la ressem forces éternelles ». blance parfaite de tel fabliau, par exemple, avec telle Nous voyons bien ce que l'on peut reprocher à des historiette de l'Extrême-Orient? Evidemment, les spécia livres pareils ; mais n'aurait-on pas grand tort de se listes de la littérature comparée apporteraient les vues buter sur des défauts, sur des difformités qui sont pro bablement la rançon fatale d'incomparables richesses ? les plus précieuses à la psychologie collective, mais nous Ce sont ces richesses-là que nous voudrions apprécier retrouvons ici la défiance des érudits à l'égard des « idées ici. générales ». Quoi qu'il en soit, si, au lieu de se borner à l'exposé X. théorique de ses analyses, un Seillière ou un Tarde, mais qui fût un grand artiste, avait fantaisie de nous M. Elie Faure nous le dit dans son introduction; pour conter l'existence d'une collectivité exactement comme lui, l'archéologie n'est qu'un moyen d'étude : « Nous celle d'un individu, de nous la montrer en action à travers avons, écrit-il, depuis plus d'un siècle, été beaucoup trop les âges au inilieu de ces autres êtres que sont les au- enclins à établir une confusion grandissante entre tres collectivités, et de nous peindre dramatiquement l'histoire de l'Art et l'Archéologie. Autant vaudrait conla naissance de la France, par exemple, sa jeunesse, fondre la littérature et la grammaire ». comment elle grandit, ses bonheurs, ses souffrances, ses Mais M. Elie Faure ne méconnaît pas la fonction, la aventures, ses haines immenses et ses vastes amours, nécessité de l'archéologie : « Ceux d'entre nous, dit-il, comme un romancier montrerait la vie d'une jeune ama- qui sont devenus aujourd'hui capables d'entrer en comzone, il écrirait sans doute le plus beau roman du monde... munion immédiate avec les formes de l'esprit les plus Et l'on dit que la philosophie de l'histoire est inattendues, ne se rendent évidemment pas compte que ennuyeuse ! cette communion est le fruit d'une longue éducation anMaintenant, s'il y tenait, il pourrait nous expliquer térieure dont l'archéologue est sans doute... le meilleur longuement, dans une introduction, qu'il sait bien que artisan ». Il est en effet probable que, sans l'archéololes collectivités n'ont pas une âme, à proprement parler, gie considérée dans son état actuel, M. Elie Faure n'auobjective et qui se superpose à la nôtre ; que c'est notre rait pas pu écrire son livre, qu'il n'aurait sans doute ame à nous, plutôt, qui est double, — qui ensemble est même pas songé à l'écrire. La possibilité moderne (nous collective (si l'on peut dire), composée de tout ce que ne disons pas le privilège) de tout connaître, de tout nous tenons inconsciemment de l'humanité passée et comprendre, permet d'écrire aujourd'hui une Histoire présente, comme le langage, et qui nous lie si étroite- de l'Art où un seul homme peut parler d'une statue ment à elle que l'on ne peut concevoir comment nous égyptienne et d'une figure de Michel-Ange, d'un temple existerions si elle n'avait pas existé et n'existait pas indien et d'un palais de Palladio, d'une Vierge de - et individuelle : notre pensée qui, plus elle est puis- Cimabue et d'un nu de Manet, et cela sans risquer de sante, c'est-à-dire consciente, plus elle réfléchit notre commettre de trop grossières erreurs. Pendant des sièMoi comme un monde clos, isolé des autres micro cles, nos pères méprisèrent l'art gothique ; ce mépris cosmes humains ; qu'enfin c'est de notre âme collec collectif ne serait plus possible aujourd'hui, soit vis-àtive qu'est faite Pâme des collectivités, et que c'est en chacun de nous seulement que la France vit; (1) Histoire de l'art, par Elie Faure. L'Art Antique, L'Art mais pour cela, ce serait inutile, car nous le savons bien. Moderne (deux volumes illustrés, chez G. Crès). L'Art Médié val et L'Art renaissant sont en réimpression. JACQUES BOULENGER. veau. Х vis de l'art gothique, soit vis-à-vis de tout autre art. rature où l'on n'étudierait que le « style » de Racine, Cette faculté de compréhension, cette souplesse de juge de Chateaubriand et de Renan, sans se préoccuper des ment, cet éclectisme de la sensibilité est d'ailleurs proba- « idées » que ce style exprime ? Comme le mot, la forme blement la marque, sinon d'une dépravation, du moins plastique n'est rien sans l'esprit qui l'anime. Mais que d'un dilettantisme inquiétant. En art, la passion créa- l'on se rassure : M. Elie Faure, historien d'art, ne s'aptrice est partiale, combative, et e manifeste autant par plique pas à étudier abstraitement les idées que peut ce qu'elle affirme que par ce qu'elle nie. contenir une œuvre d'art. Peu d'ouvrages sont aussi loin d'une cuvre La force féconde de l'artiste est, à l'égard du passé, du didactisme que le sien. L'« idée » une force iconoclaste ; sans l'aveuglement de leur foi d'art ne se démontre pas ; et si on veut la fixer par des professionnelle, jamais les architectes gothiques n'eus- mots, on n'y arrivera jamais qu'en la transposant dans sent démoli les basiliques romanes pour édifier à leur la poésie. place les cathédrales, jamais . les renaissants n'eussent à Le don particulier de M. Elie Faure est de savoir leur tour répudié l'ogive en faveur d'un idéal nou- dégager d'une cuvre d'art sa substance poétique. Nous ne croyons pas qu'il y ait une seule « description » dans La connaissance et la contagion de cinquante siècles son livre. On ne décrit pas une statue, un tableau : on d'art devaient fatalement corrompre un pays aussi les suggère ; et d'ailleurs un ouvrage isolé n'intéresse vieux que l'Europe. On peut imaginer que l'avenir ne jamais expressément M. Elie Faure. Ce qu'il nous monretiendra peut-être rien de ce que, en Occident, l'art tre, c'est le monde nouveau qu'a suscité soit le génie moderne a produit. Les cuvres vivantes que cet art d'une époque, soit le génie d'un individu. Pour cela, croit créer sont peut-être des cadavres. Dans chaque M. Elie Faure, prosateur un peu lourd, un peu lent, use pays, la production artistique, après un débit florissant, d'un moyen de poète ; il cherche et trouve l'image verse ralentit et s'arrête comme le cours du sang dans le bale qui est la correspondance de l'image plastique. Son corps du vieillard. L'érudition et l'archéologie nous art est une magie évocatrice ; c'est l'art d'un nécromant cachent peut-être notre stérilité ; grâce à elles, nous faisons des variations artificielles sur l'archaique, sur le primitif, au besoin sur le néo-negre. Au contraire, un peuple né récemment à la vie artistique comme, par Comme dans l'antre des magiciens, dans les livres de exemple, le peuple russe, au lieu de tourner dans les M. Elie Faure les flammes s'élèvent de la fumée. Aussi styles préexistants, le poison de l'éclectisme et de la dé est-il malaisé de saisir, de cueillir l'une de ces fleurs de cadence.. y trouve bien plutôt le germe d'un style nou feu pour l'isoler. Par la citation, il faut craindre que veau. Ainsi les Italiens du Quatrocentro trouvèrent-ils la couleur ne change, que la forme n'échappe, que le dans l'art antique, non point une tombe, mais un ber parfum ne s'altère. Les pages serrées, les phrases en combrées de M. Elie Faure se déroulent comme un ceau. Mais tout ceci n'est qu'un mauvais rêve ; et il vaut fleuve que son cours pousse sans répit, et sur lequel la beaucoup mieux croire que notre temps, à notre insu, lumière se déplace sans cesse. On est devant oes chapossède son style propre, et que c'est nous qui man pitres dans un état d'esprit assez comparable à celui quons de recul pour le déchiffrer, pour l'évaluer. Nos où l'on se trouve quand, à Bâle ou à Avignon, on repetits-enfants, lorsqu'ils consulteront les chapitres que garde couler le Rhin, le Rhône, et que le grand bruit M. Elie Faure consacre à la fin de son livre à l'art con du fleuve monte vers vous, vous abasourdissant et à la temporain, seront peut-être surpris par les œuvres et fois vous rendant heureux. par les noms qu'ils y rencontreront. Et si, alors, quelque Les pages que dans son premier volume (qui est loin disciple lointain de M. Elie Faure refait les chapitres, de valoir le second), M. Elie Faure consacre à l'Egypte, à il pourra arriver que, à une demi-douzaine d'exceptions aux bêtes assyriennes, aux sources de l'art. grec, à Praxiprès, tous ces noms que nous aimons ou estimons au- tèle, nous donnent, à les lire, ce frisson de plaisir, cette jourd'hui, soient remplacés par d'autres, que nous igno- jouissance d'émotion que nous éprouvons lorsqu'on nous rons ou méconnaissons. Il est certain qu'il faut être offre le moyen d'aimer mieux encore ce que nous intrépide pour faire figurer dans un ouvrage où sont aimions déjà beaucoup. Nous hésitons à citer. Cette reproduits des Rubens et des Rembrandt, des Poussin prose, pareille à une eau libre et pleine de remous, peutet des Watteau, des Delacroix et des Corot, telles pein- on sans trahison la dériver, l'emprisonner entre deux tures contemporaines ; et il est certain aussi que ces guillemets comme dans les parois étroites d'un verre ? peintures contemporaines pâtissent tout à fait de ces Essayons pourtant. Voici un fragment inspiré par des voisinages-là. Mais, dans son intrépidité, M. Elie Faure statues de femmes de Praxitèle : « ... Ces statues mutiest conséquent avec lui-même : il cherche dans les oeu lées confèrent à la sensualité de l'homme la noblesse la vres d'aujourd'hui, comme dans celles du passé « cet plus haute. Pleines et pures, semblables à une source de ardent sanglot qui roule d'âge en äge » que l'infaillible lumière, confiées par tous leurs profils à l'espèce qui Baudelaire percevait dans l'oeuvre de son contemporain s'immobilise autour d'elles comme saisie de respect, ces Delacroix. grandes formes sanctifient le prganisme tout entier, M. Elie Faure, comme Baudelaire, comme Taine, com- comme, plus tard, une mère penchée sur le cadavre de me Walter Pater, parle de l'@uvre d'art en idéaliste. son fils humanisera le christianisme... Il est impossible « Ce qu'il y a de plus utile à l'homme, écrit M. Elie de voir certaines de ces statues brisées, où le torse Faure dans sa préface, c'est l'idée. » Et le mot qu'il em jeune et les longues cuisses survivent seuls, sans être ploie couramment, avec prédilection, pour parler d'arts déchiré d'une tendresse sainte. >> plastiques, est le mot « esprit ». On ne manquera donc Dans le volume où il traite de l'art moderne (de 1.600 pas de faire à M. Elie Faure le reproche d'être un « lit- à nos jours), M. Elie Faure a entassé avec une prodiga. térateur ». En effet, de nos jours, le « métier » seul lité parfois excessive ces « portraits d'artistes », qui compte dans une oeuvre d'art et l'on n'a pas assez de vont de l'intérieur à l'extérieur, et qui nous frappent, qui dédain pour ceux qui se préoccupent de ce qui, par ce nous enchantent par une ressemblance non point formétier, l'on exprime ou veut exprimer. M. Elie Faure melle, mais spirituelle. Les quinze pages consacrées à procède tout autrement. Il semble sous-entendre que, Rubens sont prodigieuses par l'allégresse, par la force, sans le métier, une auvre d'art est non avenue ; par par le mouvement. Elles rassemblent comme un faisceau conséquent, s'il parle de tel peintre, de tel sculpteur, dans notre mémoire, toutes ces cuvres éparses qui y c'est que la partie matérielle de leur æuvre n'est pas brillaient, et nous savons mieux maintenant pourquoi en question. Que dirait-on d'une histoirn de la litté nous ne les oublierons jamais. Voici la fin de ce mor ceau : « vre. Rubens entra seul dans l’Eden terrestre, cou- où Michel-Ange descendait des cimes de l'intelligence pant les moissons, secouant les arbres fruitiers, trainant et pousser le cri de la terre au devant de celui qui apporsur ses pas des bêtes subjuguées pour se nourrir de leur tait le cri du ciel. » L'idée, on le voit, est magnifique ; chair ou les flatter de la main, éblouissant les femmes la forme est un peu gauche : on imagine ce que Michelet qu'il aima sans se laisser dompter par elles. Quand il chelet eût fait avec cela. fut entré dans ce jardin, tous les autres ramassèrent les En vérité, ce livre est plein jusqu'aux bords. Il graines et les feuilles qu'il laissait tomber, sans s'en serait sans lacunes si Lesueur, Perronneau, Carpeaux, apercevoir , à chaque pas, parce qu'il avait les bras trop. Gavarni, Ricard, Besnard, Bourdelle n'étaient soit esquischargés et que, bien qu'il fút capable d'absorber tout ce sés, soit non nommés, et, si, sous les gravures représenqu'il portait ou d'en orner sa maison magnifique, il sa- tant des monuments, on pouvait lire les noms des archivait trop que les branches, les épis, les flancs des fem- tectes, comme on lit, sous les gravures représentant des mes ne s'épuiseraient pas pour lui . Quand la mort l'abat- tableaux, les noms des peintres. Mais ce sont là des , tit au milieu des pampres, les deux pieds sur le sol, ie vétilles. Telle quelle, cette Histoire de l'Art nous comble front dans la lumière qui múrissait autour de lui, tout de présents rares et merveilleux. Si elle nous touche si ce que touchaient ses regards, le peuple d'élèves qui l'en- profondément, c'est qu'elle est avant tout une cuvre de vironnait, achevant ses tableaux, vivant de ses esquisses de louange et une cuvre d'amour. flamboyantes, ramassant ses croquis d'album pour en décorer un palais, ne put que le dépouiller de son man JEAN-LOUIS VAUDOYER. teau et dénouer ses poings encore pleins... l'Eden était mort avec lui. » Enquêtes Devant une cuvre d'art, sentir et comprendre ne sont pas deux actions différentes ; du moins ne peuvent-elles Les morts vivent-ils ? (1) pas aller l'une sans l'autre. M. Elie Faure possède à la fois une vaste intelligence et une profonde sensibilité. Enquête sur l'état présent Il semble que le génie du peintre dont il parle se recrée des sciences psychiques en lui, et que, en parlant de ce peintre, il le fasse revi V (Suite) Il est vrai de dire que parfois M. Elie Faure k en met J'ai reçu de M. Gabriel Delanne, président de l'Union trop ». Il force la note et, au lieu de dresser dans le ciel, spirite française et de la Société française d'études des comme un nuage magnifique et mouvant, un hommage phénomènes psychiques, directeur de la Revue scienpassionné, l'ambitieux édifice ne prend pas sa forme ni tifique et morale du spiritisme qui avait bien voulu, son élévation ; il reste épais, massif, compact comme une d'ailleurs, figurer ici le premier parmi les personnalités pâte sans levain. De pareils accidents arrivent générale- | interviewées la lettre que voici : ment à M. Elie Faure par excès de développement. A cet égard, son Rembrandt est typique. Rempli d'admi UNION SPIRITE FRANÇAISE rables. « correspondances poétiques », il est malheureusement redondant, et, par des répétitions incessantes, il Mon cher confrère, finit par ressembler à ce que donneraient plusieurs « états » de la même gravure tirés sur un seul papier. Voulez-vous m'accorder une toute petite place dans Mais au milieu, brusquement, M. Elie Faure nous mon- votre plus prochain article pour dire que, si flatteuse tre Rembrandt ne quittant pas l'homme, du berceau à que soit l'appréciation de M. Lormel en ce qui me conla tombe; et il écrit une page poignante, que nous ne cerne, il serait vraiment outrecuidant de ma part de pouvons pas citer ici, mais que nous conseillons vive- laisser dire que je suis le seul en France qualifié pour ment d'aller chercher (III° partie du Ier chapitre, pages parler au nom du spiritisme. 78 et 79). Nous aurions voulu citer également le singu- Il existe heureusement d'autres écrivains qui ont, à lier Ruysdaël : « Où a-t-il pris ces rochers tourmentés, juste titre, le même droit et, pour n'en citer que quelces cascades furieuses et cette á pre et terne couleur qu'on ques-uns, permettez-moi de vous dire que Léon Denis, dirait séchée par le vent? »; le Terburg; le Vermeer; dont beaucoup d'ouvrages se sont tirés à plus de 20.000 le Greco : « ...leurs faces grises ont l'aridité de la pierre. exemplaires, à quelques droits à prendre la parole dans a Les os qui percent la peau séchée, les globes oculaires un débat qui intéresse le spiritisme. Il en est de même enfoncés sous l'orbite cave semblent saisis et contournés pour M. Chevreuil, son ouvrage On ne meurt pas par une pince de métal... On dirait que du centre de ayant été couronné par l'Académie des Sciences (prix l'étre partent des attaches nerveuses qui tirent la peau Fanny Emden) ; d'autres encore, comme M. le pasteur à lui » ; le Zurbaran, le Velasquez (un peu noyé, cepen- Bénézech, M. le Dr Bécour, M. Désirieux pourraient dant, comme le Rembrandt) ; le Goya : « Tout tremble également se faire utilement entendre. Enfin Mme Claire et brille. Les soies roses ou grises, les velours bleus ou Gallichon, Mme de W., Mme Bisson, Mme Carita Borpour pres... » (voir pages 146 et suivantes) ; le Claude derieux tiendraient une place fort honorable dans ce Lorrain : « allant à l'aurore et au crépuscule comme une débat, puisqu'elies ont chacune publié des livres sur bête à l'abreuvoir » ; le Poussin : « tcut s'épure et gran- cette question. dit quand on consent à tout, afin d'imposer à tout le Vous voyez, mon cher confrère, que, loin d'être seul, contact de ce qu'on porte en soi de plus haut, de plus nous sommes, en France, quelques-uns pour soutenir noble, de plus capable d'admirer... »'; le Chardin ; le cette jeune science spirite qui n'a, quoi que vous en Gros ; le Delacroix ; le Corot ; ces deux derniers si justes, si pleins, et qui consolent vite d'un emphatique disiez, fien de dogmatique. Daumier, d'un Ingres outré. Puis un Puvis, un Courbet : Veuillez croire, chez Monsieur, à l'assurance de nos « ...le poème de la matière marche, lourd et lent comme meilleurs sentiments confraternels. G. DELANNE. une charrue » ; un Cézanne démesuré par l'actualité, mais qui, à ce point de vue même, est d'un intérêt très grand; et enfin un Rodin où l'on trouve cette image Je suis sûr que mes lecteurs seront unanimes à saluer comme je le fais moi-même l'émouvant désintéresétonnante, et qui est un bon exemple de la « manière » de M. Elie Faure : « On dirait que Rodin est monté du sol et de la chair pour atteindre le point tragique (1) Voir l'Opinion des 6, 13, 20, 27 août, 3, 10 et 17 septembre. sement et la magnifique noblesse de caractère de les molécules qui nuisent à la transparence de l'être... (...) M. Gabriel Delanne, En ce qui concerne les facilités de déplacement dans la vie J'aurais pu remettre en discussion l'affirmation con- de l'espace, s'il est vrai que les passions enchaînent autour de la tenue dans la dernière ligne de cette lettre : à quoi épuré plonge avec la rapidité de la pensée dans les profon Terre les Esprits avides de sensualité, en revanche, l'Esprit bon ?... J'ai simplement répondu à M. Delanne : deurs de l'infini... Les esprits grossiers sont éblouis par la Monsieur le président, lumière de l'espace et flottent étourdis et comme somnolents, tandis que l'âme spiritualisée plane avec aisance, etc., etc., >> J'ai le regret d'être en désaccord complet avec votre modestie. Je répète, et je répéterai, qu'il n'y a, dans le Je ne dirai rien ici du fond de cette page (voilà ce spiritisme, en France - selon moi et selon beaucoup qu'on veut que nous acceptions pour de la science!). d'autres qu'un seul homme de grande valeur : et Mais, très franchement, je demande non pas à vous, c'est vous. Et votre lettre, qui me procure l'occasion de monsieur le président, n'écoutez pas... -- je demande au vous donner ici cette marque publique de mon profond lecteur quelle figure aurait pu faire cette sorte de prose respect, c'est elle-même aussi qui, par une heureuse con- mystique à côté de la claire éloquence de M. Gabriel tradiction, nous apporte la preuve que vous vous trom- Delanne ? pez en pensant autrement. Et j'ai choisi l'auteur qui est nommé le premier... Car quels noms me citez-vous ? On me rendra ce témoignage – on me l'a déjà rendu Un seul, parmi les neuf, est réellement notoire, c'est d'ailleurs — que, désirant exposer ici la doctrine spicelui de M. Léon Denis. rite, j'ai choisi l'homme qui pouvait le faire à la fois Mais voici, pour ceux de mes lecteurs qui tout en de la façon la plus haute, la plus complète et la plus connaissant son nom, n'ont jamais eu entre les mains sympathique. Il m'aurait été facile de faire dire, par les ouvrages de M. Léon Denis, quelques passages de certains spirites (pris parmi ceux que M. Gabriel De l'un de ses derniers articles de la Revue spirite (le der- laune cite comme qualifiés), certaines choses, après les. nier que j'aie lu, personnellement), numéro d'avril 1921 : quelles on m'aurait nettement accusé << de le faire exprès ». « La pression de la lumière... repousse mécaniquement les Par exemple, je m'en excuse, mais un lecteur, à qui êtres fuidiques d'autant plus que leurs fluides sont plus con j'ai tout justement répondu quelque chose comme cela densés... (...) Il en résulte que les Esprits se déplacent d'autant plus facilement à travers l'espace que leurs fluides sont plus il y a huit jours, me mettant maintenant, dit-il, v au subtils , plus raréfiés et échappent à l'action répulsive de la pied du mur », me fait cette espèce de sommation": lumière solaire. Dès lors, nous comprenons pourquoi ce sont Vous auriez pu, en tout cas, prendre l'exposé dans généralement les esprits les plus denses, les plus inférieurs, Allan Kardec ! qui se manifestent à nous avec le plus de facilité. Leur péris- J'ouvre, au hasard, celui des ouvrages du fondateur prit, saturé d'éléments matériels, n'obéit encore qu'à la gravi- du spiritisme qui est généralement considéré comme le tation. La nature fuidique de l'esprit mesure, en quelque sorte, meilleur, et, puisque sans doute beaucoup de mes lecson attachement à notre monde ou ses moyens de translation teurs ignorent aussi la manière d'Allan Kardec, en dans l'infini... (...) voici un échantillon : Sur toutes ces questions nous avons cru devoir consulter nos guides (les Esprits). En effet, nul de nous ne saurait se pro. noncer avec autant de compétence que les Esprits sur les con Livre des médiums, versets 168-169 ditions de la vie et du mouvement dans l'Au-delà. Voici le « Parmi les médiums voyants, il en est qui ne voient que les résumé de leurs instructions, données verbalement par l'inter Esprits que l'on évoque... Il en est d'autres chez lesquels cette médiaire d'un medium à l'état de trance : faculté est encore plus générale ; ils voient toute la population Le moteur de notre locomotion, disent-ils en substance, ēst spirite ambiante aller, venir, et l'on pourrait dire vaquer à ses la volonté. Le périsprit y obéit comme votre corps obéit lui- affaires. même à votre commandement. Notre déplacement est d'autant plus facile que notre périsprit est moins dense, notre fluide 169. – Nous assistâmes un soir à la représentation de l'Opéra plus subtil, plus épuré. Les Esprits, pour qui la densité des d'Obéron avec un très bon médium voyant. Il y avait dans la fluides constitue un obstacle, prient leurs amis de les aider. salle un assez grand nombre de places vacantes, mais dont Pour la généralité des Esprits de notre atmosphère, qui veu- beaucoup étaient occupées par des Esprits qui avaient l'air de lent visiter un autre monde, il faut le concours d'un guide, prendre leur part du spectacle ; quelques-uns allaient auprès ; d'un introducteur, qui les conduit, les protège, les introduit de certains spectateurs et semblaient écouter leur conversadans la sphère qu'ils veulent visiter. tion. Sur le théâtre se passait une autre scène ; derrière les Ce n'est pas, comme le croient vos correspondants, la lu- acteurs, plusieurs Esprits d'humeur joviale s'amusaient à les mière qui règle leurs mouvements. Dans certains cas, celle-ci contrefaire en imitant leurs gestes d'une manière grotesque ; les facilite, il est vrai, mais elle les gêne le plus souvent. d'autres, plus sérieux, semblaient inspirer les chanteurs, et Ainsi, sur la terre, une lumière éblouissante paralyse nos sens faire des efforts pour leur donner de l'énergie. L'un d'eux était optiques. Suivant son intensité et sa couleur, la lumière brise constamment auprès d'une des principales cantatrices ; nous les fluides ou bien les dilue, les développe, les rend plus lé- lui crûmes des intentions un peu légères ; l'ayant appelé après gers. la chute du rideau, il vint à nous, et nous reprocha avec quel . Les habitants de la terre ne voient dans l'espace que la lu- que sévérité notre jugement téméraire. « Je ne suis pas ce que mière qui émane des astres, mais il est une autre lumière, vous croyez, dit-il ; je suis son guide et son Esprit protecignorée d'eux, quoique partout répandue, Pune nature dif- teur ; c'est moi qui suis chargé de la diriger. » Après quelférente, qui pénètre tout le monde spirituel. Ses radiations ques minutes d'un entretien très grave, il nous quitta en diconstituent une sorte d'aliment fluidique et donnent aux Es- sant : « Adieu ; elle est dans sa loge ; il faut que j'aille veiller l prits une agilité remarquable, tandis que la lumière des astres sur elle. » Nous évoquâmes ensuite l'Esprit de Weber, l'auteur ne favorise guère leurs mouvements. La variété des couleurs de l'opéra, et lui demandâmes ce qu'il pensait de l'exécution de produite par cette lumière spirituelle est difficile à décrire dans son cuvre. « Ce n'est pas trop mal, dit-il, mais c'est mou; notre langage humain et leurs effets pourraient constituer une acteurs chantent, voilà tout ; il n'y a pas d'inspiration ! Attenscience profonde d'observation. Le bleu, dans ses tonalités di- dez, ajouta-t-il ; je vais essayer de leur donner un peu du fed verses, procure le calme et l'apaisement, le violet fortifie, le sacré. » Alors on le vit sur la scène, planant au-dessus des rouge est stimulant et presque brûlant pour certaines enve- acteurs; un effluve semblait partir de lui et se répandre sur loppes fluidiques. à ce moment, il y eut chez eux une recrudescence, visiAinsi, l'espace est comme un océan de lumière, comme un ز les ble d'énergie. » bain de couleurs plus ou moins intenses, d'autant plus perceptibles et assimilables que l'élévation des Esprits est plus ac Nous voilà bien avancés ! centuée. La prière, ajoutent nos guides, contribue à rendre plus Non, monsieur le président, je ne ferai parler ici, sus claires, plus vives, les radiations et les couleurs, en chassant le spiritisme, aucun autre que vous. Et vous pouvez être eux ; |