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brusques. Les banques hésitaient autant devant les ou-péen restent un des objectifs de la politique anglaise. , vertures de crédit. Le chômage était endémique ; les Pour l'atteindre, pour barrer la route à l'empereur faillites nombreuses ; l'agitation profonde : grèves et Alexandre, qui rêve de détourner l'attention de ses exémeutes. Si les conflits ouvriers de Londres et de Man- alliés sur l'agitation italienne, la révolution espagnole chester (16 août 1819), et de Glasgow (août 1820) firent et l'insurrection américaine, afin d'avoir les mains libres couler plus de sang que les exploits des néo-bolchevis- en Orient et de reprendre la marche interrompue sur tes au xx° siècle, c'est que la suppression de la légis- Constantinople, Caslereagh, Canning s'appuient sur lation protectrice du travail et le maintien des lois pro- la France. D. Lloyd George devait s'appuyer sur l'Italie tectrices du blé, l'absence d'administration des villes contre la République, soupçonnée de nourrir, après la qui poussent à la non-représentation des classes qui victoire commune, des projets aussi chimériques que naissent, avaient créé des scandales qu'ignore l'Angle- ceux d'Alexandre. Et si cette collaboration

les terre d'aujourd'hui.

vaincus d'hier ne suffit pas à Canning, il en trouve L'Europe lui est cependant aussi indifférente qu'il d'autres, lui aussi, à Washington et à Berlin. Lord y a cent ans. Ses républiques de droit révolutionnaires Parmerton devait, peu d'années plus tard, en disciple ne lui sont pas plus sympathiques que ne l'étaient, en fidèle, systématiser cette méthode dans une formule cé1819-1820, ses monarchies de droit divin. Le réalisme

lèbre : l'Angleterre ne nourrit ni amitiés, ni inimitiés juridique du traité de Versailles n'a pas eu plus de éternelles. Seuls ses intérêts sont immuables. succès que l'idéologie mystique de la Sainte-Alliance. Et ces intérêts se confondent avec ceux du commerce Leurs adversaires se recrutent dans les mêmes milieux :

national. Canning n'a jamais cessé de les servir docileconservateurs qu'inquiètent les succès des camarades

ment. S'il a collaboré à l'affranchissement du Sud-Améde combat ; radicaux qu'émeuvent les revendications rique, c'est qu'il espérait bien trouver, auprès des colodes vaincus d'hier.

nies de son ex-alliée, des marchés dont la clientèle reSi leurs critiques trouvent des oreilles favorables,

connaissante compenserait, par des commandes croisc'est que les deux guerres ont laissé après elles une santes, l'avarice d'une Europe appauvrie par la guerre. égale rancour. Les gains n'ont point compensé les Les débouchés étaient déjà plus nécessaires à cet Etat Ftes. La guerre ne paie pas. Le jeu ne vaut pas la industriel que les lauriers. D. Lloyd George n'eût prochandelle. L'équilibre européen est une marchandise

bablement pas coopéré avec autant d'imprudence à la périssable qu'il faut acheter trop cher. Et les Hohen- libération, en Asie musulmane, des colonies grecques zollern sont à la veille de bénéficier des mêmes indul

et juives, s'il n'avait vu; dans cette opération politique, gences que connut Napoléon lorsqu'il fut bouclé à

moyen de rafler la clientèle commerciale et intellecSainte-Hélène.

tuelle d'une alliée, à l'heure précise où l'industrie bri{X

tannique étouffe faute de débouchés. Sous la pression de l'opinion publique qui, dès le

Et, comme pour symboliser ce parallélisme, l'historien début du XIX° siècle exerçait, par l'intermédiaire des

peut découvrir une certaine ressemblance entre les deux associations commerciales et de la presse quotidienne, hommes, en qui s'incarne, de la manière la plus complète

, plus encore que pas celui du Parlement, une action cer

cette politique d'après-guerre, de liquidation européenne,

de pacification continentale et d'expansion industrielle : taine sur ses directives générales, le Foreign Office, au lendemain de Vienne et de Versailles, évolue dans

George Canning et D. Lloyd George. la même direction.

A un siècle d'intervalle, il était aussi rebelle au joug des alliances. Après avoir refusé de signer « le pacte J'entends bien qu'il est impossible de trouver une personnel et secret » dans la Sainte-Alliance « document silhouette plus différente de celle de D. Lloyd George, de mysticisme et de sottise sublime », écrit Castlereagh, petit, carré, chevelu, que le portrait de Nini par il n'a collaboré, qu'après hésitation, avec difficulté et de Lawrence et accroché à Oxford : un dandy byronien, loin, aux Conseils suprêmes d'alors, Aix-la-Chapelle grand et élancé, le front élargi par une calvitie précoce (1818), Troppau (1820), Laybach (1821), Vérone (1822). et encadré par des touffes bouclées; des yeux noirs,

(( Dès le 19 octobre 1818, au sein du Cabinet, Canning cri- ardents et profonds; une bouche mobile, vivante et imtiquait l'institution d'une alliance permanente et de périeuse. congrès périodiques : « L’Angleterre se trouverait en- Leurs origines, cependant, sont également celtiques et trainée dans la politique continentale, alors que notre également plébéiennes. George Canning est le fils d'un ligne véritable a toujours été de n'intervenir que dans irlandais, brouillé avec sa famille, privé de ressources, des circonstances graves et avec des forces prédomi- successivement avocat, journaliste, marchand de vin, et nantes. » La note du 5 mai 1820, rédigée sous son inspi- d'une irlandaise, aussi belle que pauvre. L'empreinte ration, indique à Metternich les raisons pour lesquelles populaire ne s'effaça jamais. Malgré le triple vernis l'Angleterre se refuse à toute coopération étroite : le d'Eton, d'Oxford et de la richesse, « Canning, disait-on, ministère craint « d'éveiller le soupçon qu'il aurait aban- ne peut jamais rester plus de deux heures complètedonné les premiers principes sur lesquels repose son

ment un gentleman ». Il a connu la misère autant que gouvernement ».

D. Lloyd George. Lorsque son père disparut, sa mère, Aussi travaille-t-il, sans arrêt, au lendemain comme pour ne point mourir de faim, dut monter pendant les Conférences de Paris et de Vienne, à paci- planches. Deux mariages successifs ne furent que des

à fier les esprits et à stabiliser l'Europe. « Il faut essayer faillites successives. Et si un acteur de talent, Moody, de ramener le monde à des habitudes pacifiques, écrit ne s'était pas intéressé à l'enfant et n'avait point siCastlereagh, et le but ne se concilierait pas avec la gnalé son intelligence et son charme à un oncle généreux, pensée d'attirer moralement et matériellement la situa- George Canning n'eût point figuré au grand livre de tion de la France. » Et la même formule devait se l'histoire anglaise. Un oncle savetier rendit à D. Lloyd retrouver, sauf le dernier mot, sous la plume et sur les George le même service.

. livres de D. Lloyd George. 'Après s'être opposé, d'ac- Leurs intelligences sont également riches. A cent ans cord avec la Russie , au morcellement rêvé par la Prusse

, d'intervalle, malgré une formation différente, ces deux le Foreign Office est d'accord avec Metternich pour cerveaux eurent la même facilité, la même variété, le ouvrir à la France les portes du Congrès d'Aix-la-Cha- même esprit. Fin lettré, George Canning pouvait, tour pelle. A cent ans d'intervalle, la rupture des groupes, à tour, rimer une strophe, dicter un pamphlet, écrire sur i'interpénétration des alliances, l'individualisme euro- le change, méditer sur l'histoire, dicter trois dépêches.

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Ses plaisanteries étaient célèbres et son ironie féroce. qui, après avoir sacrifié sans compter pendant quatre Lloyd George a été, successivement, un économiste ans et demi les bataillons magyars dans une guerre compétent, un financier audacieux, un industriel émi- déclenchée principalement par eux, veulent racheter leur nent, un diplomate redouté. Ses jovialités sont connues défaite en arrachant, eux aussi, un lambeau de terriet son ironie est narquoise. L'un et l'autre ont eu, à toire à la Hongrie. -un degré égal, les dons physiques de l'éloquence : le Les quelques chiffres et détails que nous donnons ciport, le geste et la voix. Et si la parole plus classique dessous, concernant la Hongrie occidentale, permettront de George Canning aime à dérouler ces longues pério- de mieux comprendre l'importance des événements qui des, D. Lloyd George se plaît lui aussi à évoquer les s'y déroulent et qui menacent l'oeuvre de paix. images d'un lyrisme biblique.

Ce que l'on est convenu d'appeler la Hongrie occiA un siècle d'intervalle, au cours d'une guerre pour dentale, est un territoire de 4.399 kilomètres carrés avec le même équilibre, ces deux hommes ont rendu des ser- 346.000 habitants, c'est-à-dire la région la plus peuplée vices également éminents. Ils ont été, l'un et l'autre, de toute la Hongrie. Certes la majorité de la popupartisans de la lutte jusqu'au bout. Adversaire impi- lation y est d'origine germanique, mais il s'y mêle toyable du traité d'Amiens, George Canning a riposté environ 50.000 Magyars et autant de Croates. Comau traité de Tilsitt par la saisie de la flotte danoise et parée au reste de la Hongrie, ce n'est pas seulement par la signature de l'alliance portugaise. L'armée bri- la région la plus peuplée, mais aussi celle où la tannique doit à D. Lloyd George d'avoir eu la cons- population est la plus instruite. Il n'y a que 14. 0/0 cription, des munitions et un commandement. De même d'illettrés et l'on y compte environ 500 écoles, dont un que ce radical devait au lendemain de la victoire être

bon nombre de supérieures. C'est la patrie d'ailleurs de le chef d'un cabinet conservateur, le whip Canning plusieurs .grands hommes universellement connus : le avait, avant de le diriger, collaboré à un ministère Pory.

comte Etienne Széchenyi que Louis Kossuth aimait à Mais partisan de principales réformes, que Grey devait appeler « le plus grand des Magyars », les musiciens réaliser en 1832, il est resté fidèle à ses tendances libé- Joseph Haydn et François Liszt, pour ne citer que les rales. Il a affranchi politiquement la minorité catholi- plus célèbres. que, de même que D. Lloyd George devait tenter d'af

Si l'on excepte la région de Budapest, ces comitats franchir nationalement la minorité irlandaise.

occidentaux sont aussi les plus riches industriellement. 30 0/0 des habitants y sont occupés dans les diverses

usines (au nombre de 50 environ) dont les plus imporCet étrange parallélisme se poursuivra-t-il plus loin ? tantes sont les sucreries de Nagyczenk et Félszerfalva, La politique orientale de George Canning, faite de

de les filatures de Lajtaszentmiklos, les scieries' de Lakomtransactions ingénieuses et d'équilibres éphémères, où pakom, etc. Ajoutons-y les dix mines de charbon et de il opposa, tour à tour, les uns aux autres, Grecs et lignite et les importantes carrières de Vinpac qui ont Turcs, Français et Russes, s'est écroulée, brusquement fourni les pierres nécessaires à la construction de la et totalement, au lendemain de Navarin. En sera-t-il plupart des monuments publics de la capitale et nous de même pour celle que D. Lloyd George a échafaudée,

D. Lloyd George a échafaudée, conclurons que pour l'industrie naissante de la Hongrie avec la même ingéniosité et la même souplesse, en la perte de la région est très sensible. opposant les uns aux autres, Grecs et Turcs, Français

Au point de vue du commerce, c'est surtout Sopron et Italiens ? Je l'ignore.

qui avait de l'importance car de grandes quantités de Mais ce que je sais, c'est qu'il existe entre les deux bétail et de denrées alimentaires y étaient concentrées situations, auxquelles les deux hommes d'Etat- auront des régions intérieures de la Hongrie pour être réexà faire face en Europe, une différence capitale. L'em- pédiées à l'Autriche. pereur russe voulait bouleverser l'équilibre et occuper Par contre les ressources agricoles de la Hongrie ocConstantinople. Il fallait chercher des contre-poids et cidentales sont assez restreintes. Le comitat de Vas reprovoquer des diversions. La République française ne

cevait annuellement 30.000 quintaux de blé de l'Alfold, rêve que la paix et ne cherche rien : si, l'exécution d'un

celui de Sopron 67.000. La ville de Sopron en consomtraité rédigé sous l'inspiration du nouveau George Can

mait à elle seule 72.000 quintaux. Pour le fourrage et ning... Pourquoi, alors, se heurte-t-elle, depuis deux ans,

les pommes de terre la production est encore plus insufaux mêmes obstacles et tombe-t-elle dans les mêmes

fisante. Sur les exportations en céréales de la Hongrie pièges que l'empereur Alexandre ? Peut-on expliquer à l'Autriche 1,8 % d'avoine, 3,6 0/0 de blé, 2,600 cette sourde hostilité du Foreign Office, aussi réelle et

d'orge et 7,5 o/o de seigle provenaient de ces comitats, aussi tenace que celle dont se plaignait, il y a cent

le reste venait du centre de la Hongrie. Ces chiffres ans, le Pont-aux-Chantres, uniquement par des erreurs

sont intéressants parce qu'ils prouvent que l'espoir des de méthode et des froissements de personnes, dont le

Autrichiens de se ravitailler dans cette région c'est Quai d'Orsay porterait toute la responsabilité ? Il fau

la raison principale qu'ils ont invoquée pour obtenir la drait être singulièrement ignorant et profondément in

Hongrie occidentale — sera fortement déçu. juste pour le croire un seul instant.

En somme, en Hongrie la perte de cette province sera JACQUES BARDOUX.

surtout ressentie par l'industrie. Aussi, n'est-ce pas tellement pour des raisons d'ordre économique que les

Hongrois tiennent à ces quelques comitats; mais pour Le transfert de la Hongrie occidentale des raisons d'ordre sentimental dont la puissance est

toujours très forte sur les peuples. Pour les Hongrois, à l'Autriche

la Hongrie occidentale constituait le poste avancé du

magyarisme vers l'ouest et leur rappelait leurs luttes Céder au plus fort est pénible oertes, mais se sou- séculaires contre le germanisme. Là, comme en Alsace, mettre sans mot dire à la loi d'un plus faible est plus

une race non allemande a combattu sans cesse pour que pénible, c'est humiliant. Aussi

Aussi ne doit-on guère endiguer l'expansion germanique. Toute la région bors'étonner que les Hongrois se cabrent lorsqu'on leur de- dant la Leitha, ligne-frontière naturelle entre l'Autriche mande d'abandonner docilement

Autrichiens,

et la Hongrie, est hérissée de vieux châteaux forts et vaincus comme eux mais plus affaiblis, une de leurs

de manoirs moyenâgeux où les seigneurs magyars, les plus riches et plus anciennes provinces. Et puis ce qui Eszterhazy, les Szapary, les Széchenyi, etc., ont tenu les révolte encore plus, c'est l'idée d'être dépouillés, garnison et ont résisté victorieusement à la poussée des non par des ennemis mais par des compagnons d'armes Autrichiens. C'est là que se dresse le fameux château

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aux

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de Frakno, propriété des princes Eszterhazy depuis le des textes. Le front n'est pas vaste, mais large, bossué XVII° siècle, merveilleusement conservé et contenant des et dégagé ; des cheveux courts, tout blancs, presque richesses artistiques et historiques nombreuses, entre follets, et ras sur le sommet de la tête, plus allongés autre une collection d'armes unique au monde.

et embroussaillés sur la nuque et sur les tempes. Une C'est cette marche occidentale, si riche en souvenirs barbe parfaitement neigeuse, comme les cheveux, allonglorieux, qui va tomber maintenant aux mains de l'en- gée en pointe vers la poitrine, achève la ressemblance nemi. Et ce qui complète encore la ressemblance avec de ce visage avec celui d'un prophète d'autrefois. Un l'Alsace, c'est que la population de la Hongrie occi- air d'antan flotte dans la chambre; sur les murs, dans dentale, quoique d'origine et de langue allemandes, est les intervalles étroits que ne couvrent pas les bibliotout aussi antiallemande que les Alsaciens. De tout thèques, des portraits anciens, rien que des portraits :

. temps, elle s'est pleinement identifiée avec 'la race ma- Lassalle, Karl Marx, Ed. Bernstein lui-même quand il gyare et à l'heure du danger, elle a combattu pour la Vivait en Angleterre. Autour des portraits, des livres patrie commune. Ainsi, sans remonter bien haut, lors sur des rayons de chêne, très ordinaires, mais rendus de la guerre de l'indépendance hongroise en 1848, tan- plus sévères pas la patine des temps. Les oeuvres des dis que les autres nationalités de la Hongrie firent cause grands socialistes européens, allemands, anglais et francommune avec l'Autriche, les habitants de la Hongrie çais

, mais surtout les écrits des auteurs de l'époque glooccidentale tuttèrent avec acharnement pour la Hongrie rieuse ou le socialisme naissant prétendait affirmer la contre l'Autriche.

venue de son régime. On lit plutôt, sur ces rayons L'accueil fait récemment aux gendarmes autrichiens brunis, les titres des œuvres de Lassalle, de Kautsky, chargés de prendre possession de la Hongrie occiden- d'Auer, de Marx et de Bebel que ceux de Longuet et tale, semble prouver que les sentiments de la popula- de Guesde ou de Normann Angel, et Bernstein lui

; tion sont restés les mêmes qu'en 1848 malgré l'active même semble préférer les premiers champions à leurs propagande des pangermanistes, ces

derniers temps.

successeurs. L'apôtre pur demeure à part des luttes et

L Sans les événements récents, la Hongrie occidentale au- des compromissions politiques du jour; il garde sa foi rait fini par tout à fait perdre son caractère allemand.et profonde fièrement, au-dessus de la mêlée qu'il domine se serait magyarisée complètement.

et ne se commet pas avec les marchands introduits dans Au lieu de cela, le traité de Trianon livre à l'influence

le temple. allemande une population de 300.000 âmes, patiemment Ayant orienté la conversation vers le journalisme, disputée depuis plusieurs siècles à l'emprise germanique. Bernstein nous parle, en français, de Vallès, d'Alphonse

Était-ce bien le résultat auquel nous voulions arriver? Daudet et du Café Napolitain. Et sur chacun ll sait On aura quelque peine à le croire. Le fait est que, dans des anecdotes que le bon vieillard a dû mille fois conter, cette question comme dans celle de la Haute-Silésie, ce mais auxquelles il prend toujours plaisir le premier, et n'est pas le point de vue français qui a triomphé. Le qu'un auditeur français peut s'amuser d'entendre quand correspondant diplomatique du Daily Telegraph affir- elles sont dites avec un certain humour ancien et par mait, il n'y a pas longtemps, que les Alliés décidèrent cette bouche d'étranger. de donner la Hongrie occidentale à l'Autriche sur l'avis Comme il se trouvait en Suisse, Edouard Bernstein des experts anglais et américains qui estimèrent que, eut à reviser une oeuvre de Marx destinée à être mise sans cette province, l'Autriche ne serait pas viable. Reste en librairie à Paris. Une dame russe l'avait traduite de à savoir s'il n'y aurait pas eu d'autres moyens pour l'allemand en français. Mais le texte devait être conétayer cette Autriche chancelante sans favoriser l'expan- fronté avec l'original d'une part, et parfait dans sa sion germanique. D'ailleurs on se demande si l'acquisi- forme en notre langue, d'autre part. Un professeur de tion de trois comitats très peuples et riches en industrie, la Suisse française, M. X..., devait assurer cette dermais produisant à peine en blé ce qu'ils consomment, nière tâche, cependant que Bernstein s'était attribué compensera pour l'Autriche la perte de l'amitié et du la première. Bernstein remarquait quelquefois : « Mais grenier hongrois, et si la première conséquence des nou- ce n'est pas la véritable pensée de Marx ! » Son colvelles difficultés de l'Autriche à se ravitailler ne sera légue, de son côté, s'entêtait à répéter, devant l'obscupas une recrudescence du mouvement de rattachement rantisme témoigné par l'auteur à de certains passages : à l'Allemagne. Comme ce serait là la pire des solutions, « Soyons clairs, d'abord, soyons clairs et précis ! » Et on peut espérer que nos missions diverses qui ont eu le le vieux Bernstein d'ajouter en finissant de conter son loisir d'étudier sur place la complexité du problème trou- anecdote : « L'esprit français ne s'accommode que de veront au dernier moment un compromis permettant de la clarté, n'est-ce pas, vous êtes de vrais rationalistes ! » sauvegarder et nos intérêts et ceux des principaux in

D'ailleurs, l'ami de Bebel n'a jamais admis sans rétéressés.

serves les thèses extrêmes des communistes et il ne P.-E.-G. RÉGNIER.

témoigne pas au capital la haine farouche que lui montre Marx. « Le capitalisme n'a pas inventé la guerre », nous a-t-il dit.

Bien mieux, Bernstein voudrait que l'Etat s'inspirât NOTES ET FIGURES des méthodes capitalistes. « C'est une erreur, a-t-il

ajouté, que de croire que le Reich pourrait combler le

déficit de ses finances en aggravant les impôts et en Chez Berastein, à Berlia. ajoutant à celles qui existent déjà des taxes nouvelles.

Le travail seul est source de richesse, et le gouvernement C'est dans un petit appartement, Botzenerstr, 18, trouverait de plus sûrs revenus à participer à l'industrie à Berlin, plus bourré de souvenirs qu'un musée, que le et aux exploitations de toutes sortes de l'Allemagne. vieil apôtre du socialisme habite avec son épouse dé- Enfin, de cette manière, il contribuerait efficacement au vouée. On dirait de Philémon avec Baucis, un Philémon développement des unes et des autres. » plein de verve. Entrons : de l'ombre, des livres aux Utopie ? Qui sait ? Et le vieux Bernstein, l'apôtre reliures obscurcies, une seule clarté, mais vivante et mo- du socialisme éclairé, le banni de l'Allemagne impériabile, celle d'une tête blanche de vieillard inspiré. Les liste, juge comme autrefois fit Danton chez nous, que verres de ses lunettes rondes, à monture d'acier, ajou- « l'éducatïon est un des premiers besoins du peuple ». tent, s'il est possible, par leurs reflets, à l'éclat des yeux

GERMANICUS. un peu bridés à force d'application et de travail sur

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Congrès de coiffure, choses de s'évanouir au moment où leur perfection at

teint le culte le plus vif. » Ovide consolait sa sa maîtresse devenue chauve en

On s'explique la confiance et soumission des jeunes lui disant qu'il y avait encore des cheveux allemands.

femmes à l'égard d'un tel artiste. Mais, au moins, pour Les tresses germaniques ne sont plus à la mode et nos

elles et pour nous, qu'elles veuillent bien se souFigaros n'auront pas le mauvais goût de les imposer, venir de ce qu'écrivait Mme de Sévigné à propos mais leur pouvoir demeure assuré, et ce qui leur passe

de son ami Corbinelli qui avait pris perruque : « Ce par la tête, leurs clientes le subiront sur la leur. C'est en

n'est plus cette petite tête frisottée seule semblable à vain que

les Pères de l'Eglise ont admonesté les femmes elle; jamais vous n'avez vu un tel changement; j'en ai en leur rappelant que le Seigneur interdisait de rien

tremblé pour notre amitié... » Et, comme elles ne se ajouter à sa taille et de placer indignement, sur un front souviendront pas, daigne le Congrès nous épargner. sanctifié par le baptême, des dépouilles étrangères; c'est

A. DE BERSAUCOURT. inutilement que Bassanéo, dans Le Marchand de Venise, raille le savant ajoutage des boucles, « beauté qui

Le chairman de la Standard Oil : A. C. Bedford. se vend au poids »; les coiffeurs, qui tiennent en ce moment leur congrès à Lyon, auront raison bien qu'ils aient Au mois d'octobre 1920, A. C. Bedford, le directeur souvent tort.

des, directeurs de la Standard Oil et en somme le roi Le souvenir même de l'énorme Aglaïs, dont nous du pétrole aux Etats-Unis, c'est-à-dire le plus grand parle Elien, qui sonnait de la trompette, mangeait à pétrolier du monde, est venu en France. On sait qu'il y son souper douze livres de viande, huit livres de pain, à lutte entre Américains et Anglais, pour le pétrole. buvait six pintes de vin, et qui, l'une des premières, se Le livre de Francis Delaisi sur Le Pétrole (Paris, Payot, plut à compliquer sa coiffure, le souvenir même de

1920), quoique incomplet, a donné au grand public un l'énorme Aglais ne saurait dégoûter nos belles dames, exposé lucide de la bataille en cours; les journaux, à minces à souhait, d'être taillables et corvéables à merci

propos de cette lutte, du voyage de M. Bedford et des entre les mains de leur coiffeur. Que dis-je, leur coif- débats parlementaires sur les pétroles, ont également feur? Qu'ai-je écrit? Les coiffeurs ont leur importance publié des articles sur les problèmes où une part de notre si l'on songe aux fâcheuses aventures de Samson et Ab- avenir industriel se joue. Mais ce que l'on ne connaît salon, mais n'allons pas, de grâce, les confondre guère encore en France, c'est la carrière et l'activité de avec les « artistes capillaires ». On le vit bien, en ce « roi du pétrole » qui, dans la lutte, s'est si libéra1760, lorsque les coiffeurs de dames entreprirent lement jeté de notre côté que le gouvernement français un long procès contre les huit cent cinquante perru- a cru devoir immédiatement le récompenser de son inquiers de la ville de Paris. Un décret du conseil d'Etat, tervention en le nommant officier de la Légion d'honneur. s'il vous plaît, déclara les coiffeurs de dames des ar- La carrière de A.-C. Bedford est très simple : c'est tistes et vous pensez que les artistes se séparèrent celle d'un homme qui, à l'opposé de certains Américains bruyamment d'avec les perruquiers. Du reste, les ro- légendaires, n'a pas débuté dans les petits emplois, mais mantiques, ces artistes, n'appelaient-ils pas « vieilles per- qui a travaillé toute sa vie dans les affaires, et dans ruques » les classiques ?

celles de la Standard Oil. Donc, ces messieurs de Lyon sont des artistes. En

Né le 5 novembre 1864 à Brooklyn, c'est-à-dire dans douteriez-vous, il vous suffirait de relire, comme le une ville qui est devenue un des quartiers de New-York, Congrès de coiffure m'y a engagé, L'Essai sur l'art de A.-C. Bedford, après des études à l'Adelphi Academy parer la beauté naturelle et de créer la beauté factice, de Brooklyn, en Angleterre, en Suisse et en Allemagne, que publia M. Lafoy, coiffeur de dames, en 1817. Il y débuta à 17 ans dans une Compagnie de tissus à Newa là, dans le chapitre intitulé Du rang, que le Coëffeur | York. A 18 ans, il entre à la Bergenport Chemical Comdoit tenir parmi les Artistes, une théorie neuve et origi- pany, qui était une des entreprises de la Standard Oil

, nale, vraiment troublante, et qui vaut d'être méditée.

pour y être le secrétaire général de C.-M. Pratt, le fils Qu'est-ce qu'un sculpteur ou un peintre? se demande de l'associé de John D. Rockfeller. Il s'initie ainsi à M. Lafoy. De froids copistes ayant besoin de modèles, tous les côtés de l'affaire. Et à 25 ans, il succède à assujettis à une honteuse dépendance, et dont tout le C.-M. Pratt, comme directeur de la Bergenport, Pratt mérite consiste à reproduire servilement ce qu'ils ont étant devenu à la mort de son père membre du conseil vu, à donner une imparfaite esquisse de l'original. des directeurs de la Standard Oil. « Quelle différence entre eux et le Coëffeur! s'écrie

Mais voici que, tout en restant à la Bergenport, les M. Lafoy. C'est la beauté vivante que celui-ci embellit! Pratt, reconnaissant son jugement en affaires et son C'est un sexe à qui tout cède qui implore son secours ! habileté comme organisateur, le mêlent à toutes les afLa Nature a-t-elle prodigué ses dons ? Il les dispose de faires de Charles Pratt et Cy, qui s'étendent sur le manière à en augmenter l'éclat. A-t-on moins à se louer charbon, les chenins de fer, l'électricité, les vernis, le de ses faveurs? Il vous console en sachant y suppléer. » jute, l'horlogerie, etc. A 31 ans, le voici, par exemple, M. Lafoy n'hésite pas à aller plus loin, beaucoup plus membre du conseil d'administration et trésorier du Long loin. Peintres et sculpteurs ont impérieusement besoin Island Railroad, à 35 ans l'un des directeurs et secrétaire « qu'un autre Artiste prépare leur modèle, joigne aux général de l'Ohio River Railroad Company, et à 37 ans, miracles de la Nature ceux qu'une innocente illusion les Pratt et les Rogers chargent Bedford de la construcpeut y ajouter. » Cet artiste indispensable à Phidias et tion de la West Virginia Short Line, à quoi il réussit à Raphaël, c'est le coiffeur. Il est leur associé. Evidem- aussi bien qu'à tout le reste. ment. Et jugez de sa supériorité, à lui qui doit inventer A 43 ans, il entre au conseil d'administration de la et combiner sans répit, se renouveler sans cesse, s'inspi- Standard Oil. Deux ans plus tard, Bedford, comprerer de la physionomie, voire de « la situation de l'âme nant le rapport intime qu'il y avait entre l'industrie du de la personne qu'il est chargé d'embellir. Et, tout cela, gaz naturel et celle des pétroles, se lance dans l'organiavec quoi? Avec un peigne, un simple peigne! Et nous sation et l'utilisation des ressources de la Standard Oil irions comparer un coiffeur à Phidias ou à Raphaël ?... en gaz naturel, et il en crée le marché en montant des Vous ne le voudriez pas. Peintres et sculpteurs ont sans pipe-lines pour transporter ce gaz naturel de ses sources doute cette supériorité que leurs œuvres restent et que les jusqu'aux lieux où il doit être consommé. fragiles édifices des chevelures s'écroulent. M. Lafoy En 1911, il est nommé vice-président et en 1916 prés'en console : « C'est un malheur : mais le Coëffeur en sident de la Standard Oil. Le voilà chef de l'industrie doit-il être humilié? C'est la destinée des plus belles du pétrole c!ans son pays.

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Après que, les Etats-Unis sont entrés en guerre, le c'est-à-dire auprès des écrivains artistes qui s'adressent gouvernement de Washington le met à la tête du comité au grand public. C'est l'influence du renanisme d'Anades pétroles du Conseil de la défense nationale améri- tole France, de Jules Lemaître et des auteurs les plus cain. A ce titre, on sait quel rôle il joue dans le ravi- intelligents et les plus cultivés de leur génération. Il taillement des armées alliées.

va de soi que le renanisme n'est pas l'essence de la Ces fonctions l'obligeant à donner une part considé- doctrine ni même de l'esprit de Renan, pas plus que rable de son temps à la chose publique, en novembre le bergsonisme mondain et littéraire d'aujourd'hui, dont 1917, Bedford partage ses fonctions à la Standard Oil : nous parlons souvent, ne reflète exactement la philosoavec le titre de président, Walter C. Teagle s'occuperaphie de Bergson : il est à la doctrine et à l'esprit de désormais des détails des affaires, et avec le titre de Renan comme la légende d'un homme de génie est à sa · Chairman of the Board of Directors (président du biographie véridique ; il est cette doctrine et cet esprit

; conseil d'administration, mais un président actif, pas réduits à leurs traits les plus séduisants et d'ailleurs du tout honoraire) A-C. Bedford assumera la respon- déformés par l'imagination, tels enfin que nous les sabilité de la politique générale et des progrès d'une voyons communément et les assimilons. Les généraliaffaire qui se développe chaque jour. C'est à ce titre que sations historiques et, à plus forte raison, la philosophie A.-C. Bedford est venu en France et a pris une attitude de l'histoire) ont fourni précisément un de leurs sujets si nette.

de raillerie préférés à ces spirituels artistes renaniens, Cet homme d'affaires extrêmement actif et résolu (les et il faut reconnaître que rien ne prêtait mieux à l'ironie hom.mes de la Standard Oil n'ont jamais été des in

que ces considérations toujours un peu en l'air et amdécis) a aussi une activité civique : il s'intéresse pas- bitieuses, que Renan lui-même, pourtant, aimait de tout sionnément à l'Y. M. C. A., et fait partie de son comité son cæur et qui lui ont fourni quelques-unes de ses central; il est également le président du Board of

meilleures études. Trustees de l'Emmanuel Baptist Church. Ce sont des Mais aujourd'hui, il est certain que la mode renapoints à noter, car ils complètent la physionomie mo

nienne semble dater des robes cloches et des manches rale de cet Américain du XXe siècle.

ballons. Certes, il paraît encore quelques romans où rèLOUIS THOMAS.

gnent l'ironie indulgente et le scepticisme universel et souriant que vous savez, et où ne manquent même pas,

sous quelque autre nom, Sylvestre Bonnard, l'abbé JéLa Littérature

rôme Coignard ou M. Bergeret : ces ouvrages semblent avoir été faits par des vieillards, quel que soit

d'ailleurs l'âge de leurs auteurs, et leurs badinages, si Une nouvelle philosophie de l'histoirell)

charmants qu'ils puissent être, ne sont plus pour nous

que des sourires ridés. Les enquêtes qu'on a menées sur Il est à remarquer que ceux qui déprisent le plus la

l'influence intellectuelle de la guerre de 1914 n'ont pas philosophie de l'histoire, ce sont justement nos histo

révélé grand'chose, sinon que la culture a souffert et riens. Il est vrai que leurs prédécesseurs avaient cruel

souffre ; mais si l'on écarte les puissants effets négatifs

e lement abusé des ambitieuses considérations historico- du cataclysme sur l'intelligence pour n'en considérer idéologiques

. Par réaction contre l'histoire éloquente à que les positifs (qui sont légers), il semble que l'un des la Quinet, les Renan, les Taine, voire les Fustel de plus certains de ceux-ci, c'est d'avoir vieilli d'un coup Coulanges, qui pourtant ne se privaient pas eux-mêmes quelques-uns des maîtres de notre littérature : ils n'en de considérations à perte de vue, ont recommandé la

restent pas moins admirables, certes, mais leur influence, critique « scientifique » et l'érudition à l'allemande ; il

même purement esthétique, a brusquement disparu et n'était que temps, proclamons-le

. Mais on en a depuis l'on n'en trouverait plus traces (à part de rares exceplors cruellement abusé

, et la réaction a été si loin qu'on tions) que celles qui demeurent sur quelques écrivains n'a plus voulu que l'histoire fût autre chose que l'éru

de la génération antérieure. dition. Depuis trente ou quarante ans, à la Sorbonne

La philosophie de l'histoire redeviendra peut-être aussi bien qu'à l'Ecole des chartes, ce qu'on signale

de mode et regagnera du prestige : il est de fait, en le plus attentivement aux apprentis historiens, c'est le

tout cas, qu'on n'en a jamais (en dehors des historiens)

traité plus volontiers qu'à présent; nous sommes un peu danger des « généralisations hâtives ». Rien de mieux : il n'en est pas de pire. Mais encore faut-il s'entendre

comme ce M. Jourdain, qui faisait de la prose sans le sur hâtive, car, si l'on veut, en histoire toute généralisa- savoir. tion-l'est nécessairement et le sera toujours, puisqu'on

Depuis quinze ans, en effet, la querelle des classiques n'arrivera jamais à établir scientifiquement un nombre et des romantiques amuse le monde des lettres. C'est suffisant de faits ; il faut donc ou bien regarder l'his

sans doute M. Charles Maurras qui l'avait fait naître. une « science morale » et reconnaître

Il n'a pas été le premier, certes, à opposer le classicisme comme légitimes certaines généralisations, ou bien

et le romantisme ; mais sans doute l'a-t-il été à tirer comme une science exacte (c'est absurde), et s'abstenir de ces deux notions toute une philosophie. Ses belles de toute généralisation. Encore un coup, c'est là ce

et lumineuses idées à ce sujet ont été développées, renque les maîtres de la critique historique prescrivent pra

forcées, achevées par M. Pierre Lasserre dans sa thèse, tiquement aux étudiants depuis trente ou quarante ans

le Romantisme français (1907), dont la soutenance en (laissons à de plus qualifiés le soin de mesurer l'in- Sorbonne fut épique ; et de cette époque surtout date Auence de la sociologie de Durckheim). Il en résulte le succès de la querelle

. que les historiens se détournent avec dédain des idées Cependant, parallèlement à l'Action française, travailgénérales, et que ce ne sont plus jamais des historiens lait M. Ernest Seillière, qui construisait sur une analyse de profession qui s'en sont souciés, mais des philo- du romantisme un système qui concorde par certains côsophes purs (voire un mathématicien) dont la culture tés avec la doctrine de MM. Maurras et Lasserre, mais qui n'est pas spécifiquement historienne ; et cela ne laisse est beaucoup plus général et plus vaste encore. Pourpas d'avoir des inconvénients.

tant, alors que l'influence de ceux-ci était et est encore La philosophie de l'histoire ainsi déconsidérée auprès puissante, celle de M. Seillière a toujours été nulle. des historiens, elle ne l'a pas été moins dans l'opinion, Ses ouvrages, qui paraissaient avant la guerre en alle

mand comme en français, trouvaient peut-être plus de (1) Une nouvelle philosophie de l'histoire moderne et fran

lecteurs de l'autre côté du Rhin que chez nous. C'est çaise, par René Gillouin (B. Grasset, éd.).

que M. Seillière manque tout à fait d'art; au juste, il

toire comme

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