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4 à 6

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Quelles recettes mettrons-nous en face de ces chiffres? à cette occasion il serait trop facile de montrer le vice

redhibitoire des taxes frappant la production. Aucune Milliards

n'est plus aléatoire, aucune ne touche un objet plus Versements de l'Allemagne en espèces

mouvant, aucune n'est plus mal assise. L'expérience l'a

montré qui fait valoir la tradition ancienne, prescriImpôts et revenus de l'Etat

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vant que l'impôt doit frapper, non la production, mais Total égal

36 à 38

la consommation et la richesse : seule l'économie géné

rale pratiquée par bons réalise une véritable épargne. Comment parviendrons-nous à boucler ces budgets, Taxer la production c'est la paralyser. Si la consommasi par une politique de déflation monétaire nous venons tion diminue par la taxe, c'est au contraire une écono diminuer le rendement de nos impôts, tandis que sur le mie nouvelle. A le bien voir, l'impôt sur la fortune acchiffre de nos charges fixé à 36 milliards, 22 milliards quise n'est raisonnable que pour autant qu'il est un sont irréductibles ? Cette même politique aura en outre prélèvement sur la consommation. S'il entraîne le capipour effet de paralyser les affaires et d'affaiblir les ren- tal, il se traduit par un réel appauvrissement. dements des impôts établis sur elles.

« Il ne me paraît possible de soutenir la charge que si le revenu nominal de la nation ne s'affaisse pas »,

Sans préconiser l'inflation, certains, renonçant à l'esdit M. Bokanowski.

poir de liquider les charges de la guerre, seraient va

lontiers portés à souhaiter la conversion de la monnaie. X

Cette conception nous est venue d'Allemagne aussi, par La cristallisation monétaire n'en apparaît pas moins

le canal de la Suède et de la Société des nations, le comme la tâche la plus souhaitable à laquelle la nation professeur Cavsall l'ayant soutenue brillamment devant se doive livrer. Examinons les mérites respectifs des la conférence financière de Bruxelles. trois systèmes proposés pour rétablir la puissance finan- Un Etat qui adopte cette méthode, outre qu'il fait cière du pays. Peut-être les conséquences de chacun pratiquement banqueroute, marque par là qu'il ne juge d'eux étant consacrées, terme à terme, la solution d'en- pas ses forces suffisantes pour rétablir sa fortune, telle semble apparaîtra-t-elle ainsi liée à son principe. qu'elle était avant la guerre. C'est cet aveu d'impuisC'est d'abord le système de l'inflation, fort sédui

sance qui fait la gravité de la solution envisagée. Elle sant en apparence et que l'exemple de l'Allemagne

ne peut manquer de ruiner le crédit de cet Etat, en désemble parer d'une vertu inattendue. Les publicistes montrant par le fait le peu de fond qu'il faut faire de les moins experts en matière économique et qui le

sa vitalité économique. Et c'est économiquement parfont voir par la façon dont ils en parlent, étant amenés lant, plus encore que le respect

de la parole à parler de toutes choses — commencent à se demander

donnée, l'affirmation de cette vitalité, qui s'impose ce que cache ce bloc enfariné. L'opinion est sollicitée ;

à tout Etat, aussi longtemps qu'il ne lui est pas démoncraignons qu'une fois de plus elle ne s'enflamme pour

tré que la ruine est irrémédiable. C'est le plus fort arguune idée qu'elle aura mal comprise. L'inflation, si elle ment en faveur de la déflation. Cela ne veut pas dire n'est pas en train de ruiner l'Allemagne, montre au

que la politique déflationniste doive être poursuivie brumoins qu'elle va à sa ruine. Grâce à elle, dit-on, l'indus

talement et à travers les ruines. Mais un pays qui peut, trie marche. Mais cela même appauvrit l'Etat, car la

comme disent les Anglais, « deflate: ». montre par là dépréciation de la monnaie provoque l'exportation des

qu'il a financièrement du souffle. Reste à savoir si la capitaux, y compris ceux gagnés par l'exportation des

France a ce souffle-là. produits. Vouloir restaurer les finances d'un Etat par le moyen de l'inflation, c'est tenter de remplir un tonneau sans fond. Les bénéfices de l'industrie ne peuvent

Les inflationnistes combattent volontiers leurs concompenser l'appauvrissement général accusé par la dété

tradicteurs en usant d'une mauvaise raison. « Supposez, rioration de la monnaie, et il est infiniment douteux, on

disent-ils, que le franc soit revenu au pair et calculez en conviendra, que au moment de la banqueroute immi

La dette de la France sera égale ou supérieure à son nente, les détenteurs de devises étrangères, les vendent

capital. Où trouverez-vous de quoi la faire vivre ? » pour venir au secours de la monnaie nationale, et que le poids de ces devises, à supposer qu'ils s'y résignent,

C'est l'argument favori de M. Chavenon. Il est de peu

de valeur. Il n'est aucunement question de valoriser soit suffisant pour prévenir l'effondrement. L'activité de l'industrie, profitable aux particuliers, n'aura été

brusquement le franc, mais de le ramener par un lent

effort à sa valeur première, ce qui ne peut avoir lieu alors d'aucun secours pour les finances publiques. (1)

st "l'amortissement de la dette ne se produit en même On a dit ce que vaut l'argument en vertu duquel il temps. Le processus de restauration financière doit se convien't d'augmenter l'émission des billets pour pré- réaliser en sens inverse du processus de dégradation, venir la stagnation industrielle, et indirectement le flé

mais par les mêmes étapes. chissement en rendement des impôts frappant industrie Cela étant, il convient de tenir compte des nécessités et commerce. Paradoxe des moins soutenables

que
celui-

du moment. L'inflation, aussi bien que l'emprunt, fut ci : alourdir la machine financière par la dépréciation une nécessité malheureuse. La déflation est une question du franc pour empêcher que les revenus de l'Etat des

d'opportunité. Pour se faire une idée juste de Pouvre cendent au-dessous des prévisions. Qui ne voit que par

à poursuivre, il faut tenir compte de deux considéracette solution l'Etat perd d'une part ce que perd sa tions préalables. monnaie, n'obtenant d'autre part en impôts qu’un rendement nominalement égal, effectivement moindre. Et

Il faut tout d'abord isoler la question financière d'avec les questions industrielles. On les entremêle d'ordinaire.

M. Bokanowski écrivait naguère que le problème fiinan(1) Il est vrai qu'à cet instant, un autre facteur intervient.

cier était étroitement lié au problème économique, ce Les particuliers, peuvent bien profiter provisoirement du fait que l'Etat menace ruine. Ils n'en savent pas moins qu'ils se

qui revient à dire qu'on ne peut le résoudre si les affaires ront emportés dans son naufrage si celui-ci s'accomplit. C'est

ne marchent pas. Nous croyons très nettement que l'erpar là que s'expliquent les tractations actuelles entre les re- reur gît au fond de cette conception. En vérité, une présentants des banques et de l'industrie et le gouvernement nation ne peut compter sur sa prospérité industrielle d'empire.

pour se remettre en équilibre. Cette prospérité est un

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CE QU'ON DIT

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appoint. Mais elle peut manquer. La provoquer artífi

. ciellement n'est possible que par des sacrifices qui dépassent les bénéfices. On l'a vu plus haut. M. Philouze affirme, lui aussi, qu'un vrai ministre des finances doit chercher à favoriser le développement de la richesse Mémoire et improvisation publique. Mais cela ne dépend guère de l'Etat, ou bien c'est à très longue échéance. L'exemple de Colbert le

M. Poincaré poursuit dans le Temps, contre M. Anprouve, qui remit èn équilibre les finances de Louis XIV.

dré Tardieu, une courtoise mais assez vive polémique.

Dans un de ses récents articles, il a rappelé que, minisSon grand moyen fut de restaurer l'ordre fiscal ; les manufactures n'y servirent que fort peu. Ce n'est pas

tre de l'instruction publique, il avait eu l'occasion de par l'accroissement des ressources des particuliers que

remettre un prix à un lauréat de concours général qui les ressources de l'Etat peuvent augmenter, quand la

n'était autre que son contradicteur d'aujourd'hui. situation économique mondiale ne comporte pas cet

La scène est restée gravée dans son esprit. C'est que accroissement. Une nation ne peut alors faire fond que

l'ancien président de la République possède une extrasur elle-même et régler ses dépenses à la proportion de

ordinaire - et redoutable – mémoire visuelle. Sait-on, ses ressources existantes. Toute autre méthode est un

par exemple, lorsqu'il doit prendre la parole en public, leurre.

comment il s'y prépare ?

Plaidoirie, discours parlementaire, simple toast, il écrit tout, d'un seul jet, de son écriture nette. Puis I

plie le papier, n'y songe plus, l'égare même. Le procès Une seconde considération ne s'impose pas moins. peut ensuite être renvoyé après vacations, l'interpellaC'est celle de la dette. De quoi celle-ci est-elle compo- tion ajournée à six mois, le banquet remis : le moment sée ? De deux parts. Dette intérieure, dette extérieure, venu, M. Poincaré se lèvera et récitera mot pour mot dont la première est de beaucoup la plus forte.

le texte jadis rédigé par lui. Au fur et à mesure qu'il Quant à la dette extérieure, il va de soi que la défla

aura à les prononcer, ses phrases manuscrites passeront tion ne la modifie en rien. Du moins le chiffre qu'elle

devant ses yeux et, encore que les mains vides, arrive représente en francs ira-t-il diminuant à mesure que le

mentalement au bas d'une page, il fera machinalement franc remontera.

le geste de la tourner.

Diamétralement opposée est la méthode de M. Briand. Pour la dette intérieure, détenue par des mains fran- Il est lui un improvisateur né, et il. ne peut faire autreçaises, elle ne constitue pas un appauvrissement de la ment qu'improviser. nation. C'est un titre de la nation sur elle-même. Il n'y Et les matins de grande interpellation ou d'impora pas d'autre intérêt à la réduire que de diminuer les tante conférence diplomatique, il fait beau voir les charges budgétaires. Mais il est fort à croire qu'on angoisses des attachés de cabinet qui savent que le s'abandonne volontiers ici à une sorte d'illusion. Les « patron » n'a rien préparé et se demandent : comment emprunts de guerre sont entre tous les plus disséminés. il s'en tirera ». Sans doute sont-ils exempts d'impôts. Mais ils se tra- Mais le « patron » s'en tire toujours... duisent pour la population dans un ensemble par des revenus qui augmentent la capacité de chacun à payer

Au pays des Muses. des impôts. L'impôt reste donc en dernière analyse le ressort essentiel.

Académie et maréchalat. C'est par l'impôt que la France, comme le dit très Nos maréchaux remplissent fort bien leurs devoirs bien M. Bokanowski, doit arriver à boucler son budget. d'académiciens ; ils participent aux travaux de la maiOn tournera dans un cercle vicieux tant qu'on n'aura pas son tout comme le commun des immortels, et donnèrent admis que l'impôt sur la consommation, frappant direc- leur avis, l'autre jour, sur l'entrée dans le dictionnaire tement ou indirectement le citoyen, est le seul qui raille. de cette épithète qu'ils méritent plus que tels de leurs L'impôt doit être économisé par chacun sur ce qu'il con- confrères. Pourtant on a peine à s'imaginer que le fausomme. Il doit être une économie de la nation sur son teuil soit pour eux autre chose qu'un violon d'Ingres. revenu, permettant l'acquittement des dépenses, d'abord Que penseraient-ils du jugement de Viennet, leur ancêsans augmentation de la dette, ensuite avec amortisse- tre sous-la coupole ? ment de celle-ci.

Viennet' s'était fait le serment qu'il prendrait place

parmi les immortels. Les splendeurs de l'Empire le La conclusion, ce semble, se dégage d'elle-même. ou si l'on veut, car c'est tout un,

laissaient indifférent. Dédaigneux de la gloire militaire, restaurer la valeur du franc, est un but dont on ne sau

il oubliait qu'en sa qualité de lieutenant d'artillerie il rait se détourner. On ne peut espérer l'atteindre en peu

pouvait aspirer au bâton de maréchal ; il n'avait qu'une de temps. Mais il convient de le poursuivre, tant que

ambition : parvenir à l'Académie. les forces nous restent. La prospérité de l'industrie dé

Saisi d'un poétique enthousiasme, il s'écriait : pend, dans une certaine mesure qu'il ne faut point exa- Virgile est à mes yeux plus grand que les César, gérer, de la politique financière

. Mais autant celle-ci Et ce bâton doré qu'au milieu des häsàrds doit être modérée, de peur de provoquer

Ont mérité vingt fois Oudinot et Tarente, trop rudes, autant doit-elle être persévérante. Les éche- Plaît moins à mon orgueil qu'un fauteuil des quarante. lons sont pénibles à remonter, qu'on a descendus en se jouant. Chaque fois, c'est une petite crise nouvelle, jus- Le 20. novembre 1830, Viennet était élu membre de

Un zèle si généreux ne resta point sans récompense. qu'à ce que se soit produit le réajustement des salaires aux prix et des prix intérieurs

l'Académie française, en remplacement du comte de

aux prix extérieurs. Mais le salut est au bout. Il ne faut pas qu'au moment

Ségur.

murinn où sera rétabli l'équilibre mondial, la France demeure Charlot à Paris. impuissante, soit qu'elle garde une situation obérée par une masse de billets excessive, soit que par une résolu

On a pu écrire sans sourire que le petit bonhomme à

l'étroite moustache et aux souliers énormes était arrivé tion jimprudente faisant une banqueroute inutile, elle ait ruiné son crédit.

incognito à Paris. Incognito ! Du moins n'avait-il pré

venu personne de son voyage. Cela n'empêcha pas une ADOLPHE DELEMER.

vingtaine de journalistes et de photographes de venir

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Amortir la dette,

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V secousses

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l'attendre sur le quai de la gare du Nord dimanche der- bien

que

le volume resta entre les mains de Barth. nier. Quelques-uns s'étaient dérangés surtout pour le Que de gens se rencontrent dans ces pages. lord-maire qui devait lui aussi débarquer en France par le même bateau. Il y avait même pour ce haut personnage un service d'ordre commandé. On le fit dispa

Il y a là François-Joseph qui a écrit « Viribus uni

raître au dernier instant, à la grande surprise d'un journaliste américain.

qui n'a inscrit qui va signature ; le président Wilson

celle de la signature du traité de Versailles. M. Chaplin n'était attendu que par trois particuliers

Par contre, M .Clemenceau est absent ; le Tigre a qui, à eux seuls, auraient attiré l'attention de la per

pourtant feuilleté le volume avec beaucoup d'intérêt, sonne la moins prévenue, à cause de leurs airs mystérieux et de leur vaine agitation. C'était un garçon d'hôtel

et il allait signer lorsque, soudain, il fronça le sourcil en

voyant le nom de Guillaume II. M. Clemenceau frémit d'un palace élyséen et deux inspecteurs de police privée

à la pensée que 'son nom aurait pu figurer dans le appartenant à cet établissement. Eux non plus n'avaient

même recueil. Se précipitant à la fenêtre, il l'ouvrit jamais vu Charlot et se montraient assez embarrassés

même pour laisser entrer un peu d'air frais. pour le reconnaître. Le chef de gare partageait le même

Mais je renouvellerai ma tentative, dit Barth. J'ai embarras. Ces messieurs se donnaient d'inutiles inquiétudes. Charlot se reconnaît très bien, à cause de sa taille

eu beaucoup de peine aussi à obtenir la signature du Kaiser; c'était la semaine d'Agadir;

il ne céda mince et de l'ovale du visage. Mais tandis qu'il a une

qu'après avoir reçu un télégramme de l'empereur Franperpétuelle expression morne dans ses films, à la ville il

çois-Joseph lui disant qu'il avait été heureux de placer rit tout le temps. A l'envers des pitres ordinaires qui,

son nom auprès de tant de noms illustres. selon la légende, sont au naturel les hommes les plus

Le prince de Monaco, lui, voulut utiliser la dernière tristes du monde.

page pour y écrire : « Rien ne va plus. » Pressé par les journalistes, protégé par ses indiscrets

Les autographes de Dreyfus, de ses défenseurs et de reporters, sous les ordres impétueux du chef de gare qui

ses accusateurs figurent presque côte à côte. De même voulait lui éviter les ovations d'une foule qui ne pensait ceux de Kitchener, de Mackensen et d'Hindenburg guère à Charlot, le petit acteur fila par la salle des

X bagages.

Une Anglaise l'embrassa, ce qui le fit rire très fort. La pauvre Gaby Deslys aurait beaucoup tenu à figuPuis un homme d'équipe éméché, sympathiquementrer sur ce registre. Elle offrit même sept mille francs

, abruti, tomba sur lui.

à Barth pour avoir l'honneur d'y mettre son parafe, Je te connais pas, lui dit-il. Mais tu dois être

mais Barth se montra intraitable.« Les hommes illus

tres qui ont signé là, lui dit-il, ont gagné leur réputaquelque chose, hein. Alors, je te la serre au nom de la

tion France !

par leur cerveau et par leurs mains, et non point M. Chaplin ne comprend pas très bien le français. Du

par leurs pieds. » Gaby Deslys prit très bien, paraît-il, moins cette familiarité lui déplut-elle beaucoup. Son

sa déconvenue. sourire ne fonctionna plus. Il toisa l'importun avec mé

Mais Charlot ? Charlot est sacré roi ! pris, entr'ouvit ses lèvres en colère et fronça les sourcils. Qui donc avait raconté que Charlot était

Entre marionnettes.bolchevik?

Epigrammes

Sur l'Eternel Amour, de M. Bureau-Guéroult, musique La chasse est ouverte.

de M. Félix Fourdrain, à l'Odéon. Charlie Chaplin est assailli par les quémandeurs

Ces pauvres auteurs ont bourré leurs scènes d'autographés. Et les timbres en caoutchouc de ses

De vieilles rangaines. secrétaires ne suffisent plus à répondre aux millions de

C'était, disaient-ils, pour peindre au grand jour lettres qu'il reçoit.

L'Eternel Amour ! M. Ludwig Barth, le chasseur d'autographes, a-t-il

En vain comptent-ils gagner par ce zèle

La gloire éternelle : daigné joindre la signature du roi Charlot à sa collection?

Leur nom dormira d'un sommeil pesant

Eternellement.
Ce Hongrois, qui actuellement se trouve à Graz, en
Styrie, s'est voué, depuis dix-sept ans, à un curieux

Mais vous, Paul Gavault, qui de mélodrames sport.

Gavez vos épigrammes, Il recueillé, personnellement, et non point par cor

genre-là, jurez sans détour,

Eternel Amour ; respondance, des autographes de gens connus. Il a ainsi visité le roi Edouard VII à Marienbad, le roi

Et priez le ciel de peupler la ville

Toujours d'imbéciles,
George au palais de Buckingham, Sarah Bernhardt à
Paris, Puccini en Italie, Grieg en Norvège, Pie X au

Pour que l'Odéon fasse de l'argent
Vatican, Haeckel à Iéna. Les peintres, les sculpteurs

Eternellement. ont dessiné ou peint sur les pages de son album, les Sur le Coq a chanté de M. Carré à la Gaîté-Lyrique, musiciens ont écrit quelques mesures au-dessus de

et sur la rentrée de Mme Marguerite Carré à l'Opéraleurs noms. Son ouvrage, maintenant énorme, contient Comique, dans Madame Butterfly : plus de 1.900 autographes et de 400 dessins. « Vous méritez le prix Nobel, lui a dit le roi de Danemark.

Quand le Coq avait chanté

La Poule avait pris la fuite : Sire, répliqua Ludwig Barth, je préfère votre autogra

Vous aviez cru que Carré, phe ». Et il l'obtint comme il avait déjà obtenu celui

Prenant place à la Gaité du Shah et celui du Mikado.

Avait chassé Marguerite
Et que reconnaissant son timbre fatigué,

Elle renonçait à chanter,
Pour son précieux volume, Pierpont Morgan lui offrit

La retraité était stratégique naguère 500.000 dollars. Barth accepta mais à la con

Elle a fui cette scène-ci dition que Morgan lui permît de photographier d'abord Pour remonter au bras de son mari toutes les pages. Morgan n'y voulût point consentir. Si

A l'Opéra-Comique.

nous

А. се

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l'hôtel

Chez ceux qui dansent, Il avait invité quelques amis à dîner dans l'intimité, Danses nègres.

quand survint son neveu qui était au régiment et por

tait depuis le matin sur ses manches les galons de capoLe tango est toujours interdit par les évêques, et

ral. On le félicita. continue de soulever des conflits. On danse maintenant les danses à la mode jusqu'au fond du Finistère, où

Il faudra arroser ces galons-là, dit Madame. le village de Briec-sur-Odet est fier d'avoir son dan

Monsieur ne broncha point. Le dîner s'acheva sans

qu'on eût sorti de bouteilles. Mais quand le jeune capocing

ral partit, son oncle lui donna cent sous... Le curé-doyen de ce pays, pour lutter contre le mal, n'eut pas l'idée géniale de ce curé de Paris qui, pour

muus réagir, faisait danser le menuet dans la crypte de son

De ci de . église ; il se contenta d'interdire à ses paroissiens de paraître dans le lieu maudit.. Mais le propriétaire du A côté du spiritisme. dancing protesta ; il assigna le curé devant le juge de paix comme ayant porté préjudice à la liberté de son

Puisque l'enquête de notre collaborateur Paul Heuzé commerce. Le curé fut condamné. Il en appela. Le tri

a mis cette question à la mode, voici deux petites hisbunal de Quimper l'acquitta, déclarant que le curé, au

toires, dont il pourra faire son profit. point de vue-canonique, ne relevait que de sa con's

La première se passait en Angleterre, il y a quelques cience et de ses chefs hiérarchiques...

semaines. Le propriétaire - proteste de plus belle ; il réclame

William Mitchell, policeman à Hartley-Row, était en des juges un arrêt semblable à celui de l'affaire Silvain

service de nuit auprès du cimetière. Il allait de long en Doumic, et qui l'autoriserait à célébrer en chaire les

large, battant le pavé, attendant qu'on vînt le relever. charmes secrets de son établissement.

La nuit était obscure et fraîche, les heures s'écoulaient lentement et William Mitchell s'impatientait.

Soudain, se parlant à lui-même, il dit à haute voix : Que ne demande-t-il plutôt l'arbitrage de cet évê

Je me demande quelle heure il peut bien être.

Une tête sortit alors d'une tombe nouvellement creusée que d'une de nos colonies noires, qui fut dernièrement

mais vide encore et William Mitchell entendit une voix France, d'une famille judéo-catholique ! lui répondre : La maîtresse de la maison cherchant à la fois à se mettre en paix avec sa conscience, et à opposer deux

— Il n'y a guère qu'une heure que je suis ici. Deman

dez aux autres, il y a plus longtemps que moi qu'ils opinions épiscopales, demanda au prélat ce qu'il pen

habitent en ce lieu. sait du tango et s'il fallait s'accuser de le danser et de le faire danser.

Un policeman est chargé d'assurer l'ordre parmi les Comme l'évêque répondait qu'il lui faudrait, pour

vivants, non parmi les morts. C'est pourquoi William

Mitchell s'apprêtait à s'enfuir. se prononcer sur un cas aussi délicat, voir danser ce

On vint fort heureusement le relever. Et tout s'explipas qu'il ne connaissait que de nom, la nièce de la

qua.

La voix était celle d'uri vagabond qui, traversant dame se proposa pour faire une démonstration. Mais

le cimetière, avait fait un faux pas et'était tombé dans il n'y avait pas de jeunes gens dans le salon. Alors, un

in la fosse où il s'était endormi. vénérable sénateur d'Alsace-Lorraine, que son n'empêche pas d'être un des plus chauds défenseurs de l'Eglise catholique et romaine, s'offrit pour lui servir

Seconde histoire : de cavalier.

Le couple dansa, et l'évêque fut convaincu que le A Savona, près de Gênes, vivent une veuve et sa fille. tango était vraiment une danse de famille, car il mur

Celle-ci étant en âge de prendre un époux, un préten

dant se présente, fait sa cour et se voit éconduit. - Ce n'est que cela ? Que dirait-on si l'on voyait les Au temps des romans de chevalerie, il fût parti en danses de mes brebis ?

guerre ou l'eût enlevée. Aujourd'hui, on en use différem

ment. Sans doute, Monseigneur, mais nous ne sommes pas encore des negres...

Certain soir, la veuve entendit du bruit dans le jardin de sa villa. Elle va à la fenêtre, l'ouvre et voit un grand diable de fantôme, tout de blanc vêtu, qui la regarde

avec deux yeux flamboyants. Les nouveaux riches.

Elle entend alors une voix qui répète sur un ton Il y en a encore ; la crise ne les a pas tous ruinés ;

monotone et grave : et deux années de paix n'ont pas suffi à les éduquer Je suis ton feù mari. Pourquoi s'opposer au non plus que leurs femmes et leurs enfants.

bonheur de notre enfant ? A la première de la Potinière, une dame qui expo

Sans doute la veuve se fût-elle laissé toucher par sait

sur sa gorge ronde une véritable devanture de cette injonction venue d'outre-tombe si deux gendarmes bijouterie, disait à son mari qui n'était point apercevant le fantôme du dehors n'avaient jeté par terre smoking :

le mannequin, le phonographe et l'amoureux transi. Ecarte donc ta barbe : on ne voit pas le diamant Le malheureux est maintenant en prison où il a tout de ton épingle de cravate....

loisir de songer à la dame de ses pensées et de s'instruire, s'il le désire, sur les mystères du spiritisme.

win Ils ont beau être généreux, souscrire à toutes les Quvres et fonder des maisons de retraite, ce n'est pas

La signature d'identité. en une génération que l'on peut apprendre à donner. Il est certain que l'empreinte digitale sera la signaLe directeur d'un grand magasin possède, dit-on, la

ture de l'avenir. La mention sur les actes publics et plus grosse fortune de la France, et s'en sert à bon privés « a déclaré ne pas savoir écrite » n'aura plus escient, pour récompenser les familles nombreuses. Mais d'emploi puisqu'il suffira de mettre un bout de doigt, il est resté dans sa maison aussi économe qu'au temps

enduit d'encre grasse, sur le papier. où il vendait des lacets sur le trottoir.

Mais ce ne sera pas entre pour demain. Il y a résis

nom

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mura :

en

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tance certaine de l'opinion publique. Ah ! si l'on n'avait Un moins amoureux que M. Arthur Govan se serait pas commencé par les criminels ! Toute anthropométrie

sans doute demandé s'il était bien sage de prendre pour en est devenue péjorative.

épouse une femme qui a pris une telle habitude de dire : Et samedi dernier, un entrepreneur, homme de pro

Non.
grès, ne fut-il pas hué par ses ouvriers pour avoir donné
l'ordre aux illettrés d'appaser, comme émargement sur
le livre de paie, au lieu

de la croix traditionnelle, leur Affaires Extérieures
signature digitale.

Les lendemains de Vienne et de Paris Une leçon de tact.

SIMPLE PARALLÈLE Il y a foule, ce dimanche, près d'un grand cimetière parisien. Après avoir visité les morts, les vivants s'ac- La mode étant aux études rétrospectives, je veux, cordent le juste réconfort d'une halte chez le bistro. Au pour une fois, m'y conformer. Mais, si le lecteur veut père la moule, guinguette à bosquets et à mangeailles,

bien me suivre, nous remonterons cent ans en arrière. n'est-elle pas voisine,comme il sied, d'à la Grâce de Dieu, Cette évocation d'un siècle clos est plus utile qu'on marchand de couronnes funéraires ? Donc, on s'atta- ne le croit. Si les négociateurs du Congrès de Paris ble, et le vin dissipe la tristesse...

avaient connu ou s'étaient rappelés les épisodes du Arrive, avec son classique équipage, le joueur d'orgue Congrès de Vienne, ils auraient prévu le risque que créa de barbarie. Mais, ô surprise, point de manivelle. Sous l'absence d'accord préalable, et ils eussent repris, avant le tapis qui couvre la voiturette, un gramophone appa- l'armistice, les projets que M. Briand eut le mérite d'esraît, et les disques tournent tandis que les sous tombent quisser. De même encore, ils auraient exactement mesuré dans la casquette du vieux.

la résistance inébranlable que ne pouvait manquer de Et comme on lui demande pourquoi il a renoncé à soulever, en Angleterre et en Belgique, la création d'un l'instrument traditionnel :

Etat tampon sur la rive gauche du Rhin. Mieux renJe fais les cimetières, explique-t-il. Cette musique-seignés, servis par des circonstances plus favorables, ils là, pour les cimetières, c'est plus convenable.

eussent demandé moins et obtenu plus. Si la neutralisation militaire d'un Etat prussien est trop une contradic

tion pour ne point rester illusoire, — en revanche la Compétence.

libération de l'emprise prussienne sur ces marches neuLe greffe du tribunal civil de Boulogne-sur-Mer fut tralisées, la délégation à la Belgique et à la France, au

, récemment cambriolé ; et l'enquête fit découvrir que les jourd'hui d'un droit de garde et demain d'un droit de voleurs n'étaient autres que les trois employés du greffe; surveillance sur les ports du Rhin, donnaient à l'Europe

n'a ils avaient beau jeu de s'approprier les objets récupé- occidentale des garanties et une sécurité qu'elle rés par la police ou confisqués, dûment scellés et confiés jamais connues. A l'abri de cette barrière, plus solide à leur garde.

que celle des César et des Napoléon, il était possible de Peut-être avez-vous pensé qu'un exemple s'imposait travailler en paix. Celle qu'a plantée le Traité de Veret qu'ils se trouvaient sous les verrous. Pas du tout. sailles n'est qu'à daire-voie. Mais voici le comble.

Il eût été plus facile de l'enraciner, et elle serait moins Les formalités judiciaires sont chose si complexe, menacée, si l'étude préliminaire du Congrès de Vienne qu'il eût fallu quelques mois pour dresser un nouveau avait été complétée par celle des négociations de 1816 personnel. Il parut plus simple de laisser les trois

à 1827 voleurs à leur poste. Sans doute y seront-ils encore après

Au lendemain des deux guerres européennes, l'opileur condamnation...

nion britannique a été dominée par les mêmes préoccu

pations, et le Foreign Office a poursuivi les mêmes obNouvelles d'intérêt local:

jectifs. Paradoxe, dira-t-on. Quels rapports l'Angleterre

de 1815 – cette ile semée de bourgades que ne reliaient Il y a des pensions aimables d'où chaque élève ne ni rails, ni fils peut-elle avoir avec l'Angleterre de sairait sortir qu'avec un prix. Il y a les loteries où 1921 – une ville coupée de parcs monotones et métrol'assurance de ne pas tout perdre est donnée par le « A pole d'un Empire mondial ? Les transformations écotous les coups l'on gagne »). Il y a eu, cette course- nomiques exercent sur les peuples des répercussions ci, dont voici le compte rendu authentique, donné par le moins profondes que ne le croient les idéologues. Simjournal de l'endroit :

ple vernis industriel, derrière lequel subsistent intactes Trois braves cultivateurs de la commune de T... par- des réalités plus durables, des réalités psychologiques, laient de chevaux et chacun d'eux louangeait le sien : @uvre du siècle et de l'esprit. enfin une course fut décidée et immédiatement dans un champ, près du pont, les épreuves eurent lieu. Voici le résultat : 1er prix; M. Tr... Pierre ; 2° prix, M. L... Théophile ; 3° prix, M. M... Eugène. Toutes nos félicita

Les batailles du XIX° et du XXe siècle ont provoqué, tions.

outre-Manche, une égale lassitude.
Toutes nos félicitations aussi, surtout pour le confrère
qui a si bien su ménager la susceptibilité de ses compa-

« Même parmi nos meilleurs amis, écrivait le 20 février

1815, lord Liverpool à lord Castlereagh, beaucoup ne pensent triotes.

qu'à la réduction des impôts et à la diminution des effectifs.

Le pays est, pour l'électeur, en pleine folie pacifique. » L'amour patient.

A un siècle d'intervalle, la crise économique est aussi Le Daily Graphic publiait récemment l'information profonde. En 1918-1921, l'organisme industriel

, dont la suivante :

puissance s'est accrue, s'adapte difficilement à une « On annonce d'Amérique que miss Nancy Gibbs,

réduction dans la consommation. En 1816-1824, un orgal'actrice bien connue, vient d'épouser M. Arthur Govan,

nisme industriel

, qui s'adaptait au machinisme, soufson directeur, qui lui proposa de l'épouser 1.826 fois

frait de la même insuffisance dans la consommation. ayant qu'elle consentit à dire : Oui. »

Les exportations enregistraient des oscillations aussi

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