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Le deuxième congrès de Bakou met en contact direct les têtes des différents groupements asiatiques et afriLiqucains. Ils vont faire trêve à leurs querelles et s'unir dans une même passion: la haine de l'Angleterre. Ils auront 'occasion d'échanger des idées et des griefs, d'esquisser un plan d'action en commun.

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Egypte, Turquie, Perse, Irak, Afghanistan, Inde fraSemisent avec les gens du Turkestan, de Bokhara, de Khivas. Le féodal kurdistan dit son mot. Toute l'Asie centrale est fidèle au rendez-vous. Le Caucase s'y rencontre avec l'Arabie. Les soviets sont par tous tenus en suspicion,l Islam se sert d'eux, mais n'oublie pas ses rancunes contre la Russie, l'ennemi séculaire. Que celle-ci soit tsariste, mencheviste ou communiste, sa politique orientale ne peut changer, et pas un musulman ne le met en doute. La grande vedette du deuxième congrès de Bakou est le nationalisme turc et son chef Mustapha Kémal pacha, le vainqueur des Anglais. La diplomatie des soviets tentera vainement de leur opposer un rival, Enver pacha. Le bon sens turc a saisi le danger, il soutiendra Kémal qui tint tête à l'Allemagne, qui vient à bout de l'Angleterre. Si la nécessité d'une alliance avec la Russie est admise («. celui qui se noie saisit ce qui ui tombe sous la main, serait-ce même la queue du serDent», dit le proverbe turc) l'alliance sera strictement limitée, la Turquie sauvegardera son indépendance,

Kémal n'acceptera que parcimonieusement le secours cent fois offert, mais il est résolu à tenir les promesses faites à ses dangereux alliés, voilà pourquoi il ne les prodigue pas.

La Russie est un voisin difficile, l'Anglais un ennemi terrible; la France, sollicitée d'intervenir, ne le fera pas au moment voulu. Sa politique orientale reste indécise, soumise aux fluctuations de l'heure et sans aucune cohésion.

Telle sera la situation de 1920 à 1921.

De l'Egypte à l'Inde, de Constantinople à Bombay, du bas Euphrate à la Perse, un même mot d'ordre guerre à l'Angleterre hostile à toute liberté.

Tandis que les propagandes intéressées agitent l'épouvantail du bolchevisme maître de l'Orient et le conduisant à l'assaut, voici en réalité ce qui se passe : Extrait de l'Islamic News, du 27 janvier 1921 : «Le grand Cheikh africain des Senoussis est venu saluer, à Eski-Chéir, le Ghazi Mustapha Kémal pacha

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« Nous avons reçu un rapport concernant la visite de Sa Sainteté le chérif Saïd Ahmed, grand Cheikh des Senoussis, à Eski-Chéir. En nous souvenant des agissements de Sa Sainteté en coopération avec le ghazi Enver pacha afin de créer le noyau des forces combattantes arabes pendant les durs jours de la guerre tripolitaine en 1911-1912, nous croyons que la nouvelle de son arrivée en Asie Mineure donnera une nouvelle im

pulsion d'enthousiasme aux Arabes de l'Asie Mineure et du Hedjaz, et leur fera prendre plus complètement parti pour la cause nationale turque.

«Le grand Cheikh a signalé son arivée en assistant

la défaite des Grecs par les Turcs, et en envoyant un long message d'approbation au ghazi Mustapha pacha au sujet de l'œuvre politique et militaire poursuivie par l'assemblée d'Angora. Sa Sainteté a transmis l'assurance au peuple turc engagé dans une lutte pour la vie que le Seigneur tout-puissant n'a jamais abandonné ceux qui se battent, non pour des motifs égoïstes, mais pour défendre leur existence. Leurs frères dans toutes les parties du monde voient dans la conduite héroïque des nationalistes une revendication de la justice divine pour tous, sans distinction de puissance, de race et de pays. Partout les Senoussis prient avec ardeur pour que le Dieu de la Victoire couronne et récompense les efforts de l'armée turque.

« Nous apprenons aussi qu'au début de ce mois, une conférence pan-islamique s'est tenue à Sivas sous la présidence de El Saïd Ahmed, cheikh des Senoussis, qui agissait en même temps en qualité de représentant turc. Parmi les adhérents à la conférence étaient aussi présents l'Emir Abdullah, frère de Feyçal, un émir de Kerbela, et aussi un représentant de l'Iman Yehia, l'émir

de Senaa du Yemen.

La conférence avait pour but la coordination des efforts des communautés et Etats musulmans en vue de créer l'Union islamique. Il vaut d'être noté à ce sujet que le gouvernement de Stamboul est prêt à soumettre à l'approbation du sultan un projet pour transformer le ministère de Ekafs (biens religieux) en un département du Scheik ul Islamat. Un article de cette proposition prévoit la formation d'un conseil, dont l'une des fonctions consistera à établir des statuts pour les communautés musulmanes, basés sur le modèle des communautés chrétiennes existant depuis des siècles dans l'empire

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Ainsi, l'émir Abdullah, frère et représentant de l'émir Feyçal, est venu à la conférence pan-islamique tenue à Sivas sous les auspices du grand Sheikh des Senoussis, et fera partie du comité pour l'Union islamique.

Tous les dithyrambes du roi Feyçal, lors de son récent couronnement, n'y changent rien. Bien avant d'être le féal sujet de l'Angleterre, il est musulman, soumis à la loi coranique et aux associations secrètes de l'Islam. Il est de plus croyant sincère et très fervent, d'esprit subtil, d'une intelligence hors pair. Lui et son conseiller intime, le général arabe Nouri-Said, d'une finesse et d'un sens diplomatique à toute épreuve, sauront mancuvrer les maîtres apparents et obéir à qui vraiment commande. Au jour dit, ils se trouveront à leur poste de

combat.

En avril dernier, le principal agent de la grande intrigue britannique, Mustapha Saguir, musulman hindou, se fait prendre à Angora. Il livre les fils conducteurs qui manquaient encore. Cette fois le jeu anglais est dévoilé. Comme riposte, l'Angleterre jette à nouveau la Grèce sur l'Anatolie. 140 tanks anglais, des milliers d'obus asphyxiants, des canons lourds en quantité, des autos blindées, de nombreuses escadrilles d'aviation, un matériel d'artillerie de campagne considérable appuieront l'assaut anglo-grec. L'invasion anéantit tout au passage; c'est bien une croisade contre le Croissant menée par l'église anglicane et l'église grecque orthodoxe

L'Islam voudrait ne pas nous englober dans la contreoffensive. Il nous attaque sans conviction. En Anatolie, les catholiques de toutes nationalités sont traités en Français, nos prisonniers de guerre bénéficient d'un traitement spécial, même aux heures les plus difficiles.

Cependant, en Syrie-Cilicie, les agents anglais, dirigés par le colonel Lawrence, maintiendront la plaie à vif entre les Turcs et nous. Chaque fois que la solution apparaîtra, une habile manoeuvre ranimera le conflit.

Nous nous obstinerons à ne pas vouloir comprendre pour quelle raison Kemal devra garder des troupes en Cilicie, au grand dommage de ses opérations sur le front grec. Ces raisons sont cependant faciles à saisir par un simple examen de la situation d'ensemble. Au point de vue turc, la question des vilayets orientaux prime toutes les autres.

En juillet 1921, Kemal, aux prises avec l'invasion la mieux outillée qui déferla jamais sur l'Anatolie, devient toujours plus intensément le champion de l'Islam.

Autour de lui, à Angora, se trouvent en permanence des représentants des délégations asiatiques et africaines. Il confère avec eux. Le grand mouvement dans l'Inde devait commencer en octobre, on l'avancera d'un mois pour dégager l'Anatolie. Ainsi, les munitions, les canons, les renforts anglais devront prendre une autre route.

L'Afganistan grondera formidablement dès le début; l'armée afgane, en excellente forme, ne demande qu'à marcher sur l'Inde. Sultan Ahmed, chef de la délégation afghane à Angora, menace clairement l'Angle terre d'attaquer à fond si elle s'obstine à vouloir détruire à fond la Turquie.

En Egypte, refus absolu de transiger sur l'indépendance pure et simple.

En Irak, toute l'adresse du colonel Lawrence n'empêche pas les chefs des tribus pensionnées par le Civil Service d'opérer des rassemblements inquiétants.

Mustapha Kémal, au moment de quitter Angora pour prendre la direction effective des opérations actuelle ment en cours, termine ainsi sa proclamation qui s'a dresse en réalité à tout le monde musulman :

« A l'heure où je vous écris cette proclamation, c fiant en l'aide divine et en la justice de notre saint cause, je commence à exercer cette grande et redouta mission. La volonté décisive de l'Assemblée et de noble nation qu'elle représente nous servira de directive Cette volonté décisive, qui ne peut être modifiée d'au cune manière, est celle d'anéantir à tout prix l'armée ennemie en l'étouffant au sein même de notre territoire pour nous assurer une existence indépendante et délivrer notre patrie de la plus sanglante des invasions. Toutes les mesures seront prises pour concentrer les forces morales et matérielles de la nation afin de parvenir à ce résultat. Aucune considération, aucune préoccupation autre que celle de sauver notre patrie en danger e pourront nous arrêter et tout sera fait pour atteindre le but final, qui est l'anéantissement de notre misérable ennemi. Que Dieu nous aide! »

Il ne faut pas oublier que les villes saintes de Médine et de La Mecque ont refusé de suivre les directives d'Hussein, agent des Anglais, mais obéissent à un conseil émanant de tous les pays musulmans. Fayçal fait partie de ce conseil et les Anglais, à juste titre, se dé fient même d'Hussein, qui se défend avec peine contre l'action directe d'Angora.

Au Kurdistan, Angora vient à bout de l'intrigue anglaise, promet l'autonomie et reprend entièrement la main.

En Anatolie, la levée en masse continue. A Angora, Sivas, Césarée, des fabriques de munitions fonctionnent, ainsi qu'à Erzeroum et Diarbékir. Des ingénieurs russes les dirigent.

A la veille de la mauvaise saison, l'offensive anglogrecque s'essouffle contre l'obstacle. La partie fertile de l'Anatolie est ravagée, les populations musulmanes sont décimées, mais Mustapha Kémal, le gouvernement natio naliste, les grands chefs militaires, l'armée restent vi

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Ils multiplient les prévenances auprès d'Angora, centre de tous les mouvements asiatiques, mais Angora maintient son indépendance

Que fait la France ? Incessamment poursuivie au Levant par les agents de Curzon et de Lloyd George, elle attend et ne comprend pas très bien. Comment parviendra-t-elle à comprendre? L'opinion publique a pour toute information quelques bribes recueillies çà et là dans la presse. De temps à autre, une « Lettre d'Orient toujours parfaitement documentée, une étudie de quelque grand journaliste français aux prises, là-bas, avec la vérité et cherchant à la répandre, sortent de Constantinople, mais oes quelques lueurs se perdent dans la masse des fausses nouvelles.

La propagande anglo-grecque donne encore le ton, et par une répétition patiente de l'information tendancieuse fausse chez nous la précision du jugement.

Qui lit ici l'Echo de l'Islam, publication bi-hebdomadaire admirablement faite et remplie de documents vrais, imprimée à Paris et connue dans tout le monde islamique?

Qui cherche à comprendre ce prodigieux effort de l'Anatolie contre lequel s'effriteront toutes les tentatives angló-grecques?

En Afrique du Nord, en France, à Paris, nous ne manquons certes pas d'éminents spécialistes en questions islamiques. Parlez-leur individuellement, tous reconnaîtront la gravité du mouvement provoqué par l'incroyable imprudence anglaise. Le nationalisme d'il y a deux ans, incessamment harcelé, traqué, prend la forme du Djihad. L'appel à la guerre sainte répond à l'absurde persécution contre l'Islam; l'agression anglaise, acharnée contre l'élément français au Levant, nous place tout naturellement dans le camp de ses adversaires et nous nous débattons en vain contre ce fait.

Constantinople vient de fêter la récente victoire turque, c'est dire que la majorité musulmane trouve encore le moyen de s'y manifester. Le sultan cherche à sauver son trône et, suit les directives d'Angora, tout en s'inclinant provisoirement devant les autorités britanpniques. Stamboul et le Bosphore sont le domaine des mot agents secrets du nationalisme auquel le palais obéit. nte Au jour dit, sur un ordre d'Angora, lorsque l'heure propice sera venue, des manifestations populaires appuieront l'action de l'Anatolie.

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Tout ceci se déroule lentement, suivant une implacable logique; les peuples d'Orient ne vivent pas comme nous, les yeux fixés sur un chronomètre. Ils possèdent la notion de la patience.

Berthe-Georges GAULIS.

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Le Conseil municipal recevait, en grande pompe, les légionnaires américains, à l'Hôtel de Ville. M. Aristide Briand, par sa présence, associait le gouvernement à cette réception.

Quelques instants avant la fin, il s'éclipsa en compagnie de M. Bequet, le vice-président du Conseil municipal et de M. Aubanel, le secrétaire général de la Préfecture de la Seine.

Comme ils traversaient, d'un pas rapide, la galerie qui, du Salon des Arts, conduit au grand escalier, une vieille dame se leva précipitamment, tendit vers le président un face-à-main doré qui pendait à une longue chaîne, et secouant furieusement ses cheveux blancs, s'écria, sur un ton mélodramatique :

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A bas l'Angleterre, monsieur Briand, donc !.... M. Briand tourna la tête, sourit, continua d'avancer et interrogea M. Bequet:

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Qu'a dit cette brave femme ?

Elle crie: « A bas l'Angleterre ! », monsieur le Président.

M. Briand, haussant légèrement les épaules, fit, des mains un geste d'indifférence et, toujours souriant, répondit :

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Ça n'a pas d'importance. Je n'ai pas entendu.

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On s'y connaît assez bien chez nous. Pourtant, jeunes aspirants de la politique, ne négligez pas les leçons de M. Allen Upward fut un jour candidat aux élections municipales de Cardiff.

Son concurrent était un certain M. Bain, qui, de son métier, vendait de la bière : ce M. Bain était si populaire qu'on n'avait encore trouvé personne à lui opposer.

A peine avait-il confié à quelques amis son intention de se présenter, M. Allen Upward reçut la visite du pasteur d'un église méthodiste qui lui dit :

J'apprends que vous voulez lutter contre M. Bain. J'en suis heureux car je représente la ligue antialcoolique, et vous pouvez imaginer combien nos adhérents étaient navrés à la pensée d'être représentés par un marchand de bière. Aussi, nuit et jour, au temple méthodiste, avons-nous prié pour qu'il ne soit pas élu, et que quelqu'un se présente contre lui. Voici, maintenant, ce que je vais vous proposer. Ce soir, je réunirai tous les fidèles de notre église. Nous prierons le ciel de nous envoyer un candidat. A ce moment, vous entrerez dans le temple, et vous annoncerez votre décision.

La modestie, paraît-il, empêcha M. Allen Upward d'accepter.

Le Prince Charmant au pays du Bolchevisme.

Le ministre de l'Instruction publique de Russie vient de signer un décret dont M. Homais se réjouirait fort.

Imitant cet instituteur qui, jadis, en France, fit supprimer le nom de Dieu des fables de La Fontaine, Lunatcharsky a décidé que, désormais, dans toute la Bolshevie, il ne devrait plus être question d'anges, dé diables ou de démons. Ces personnages «< imaginaires» devront être sévèrement exclus de toutes les histoires; et les contes de fées devront se passer de fées. Les anges seront remplacés par des hommes de science, des savants ou des techniciens, bienfaiteurs de l'humanité ». Quant aux princes et princesses, ils sont condamnés à paraître sous leur aspect véritable, c'est-àdire comme « des oppresseurs et des despotes du peuple ».

Que la vie doit être charmante au pays de Lénine!...

La retraite de Néron.

Entre marionnettes.

M. de Max jouait jeudi dernier Néron dans Britannicus. Hanté chaque jour davantage par la crainte de vieillir, il a déclaré qu'il ne tiendrait plus jamais ce rôle, et que Narcisse était désormais son personnage. Alors, parmi les camarades, les uns louaient son héroï

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que résolution, les autres flattaient son éternelle jeu

Besse...

Parmi ceux-ci, il y en eut un qui, pour le convaincre, lui cita l'exemple de Baron.

Cet illustre comédien, à lâge de quatre-vingts ans, jouait encore dans cette tragédie; et ce n'était pas Narcisse qu'il faisait, ni même Néron, mais bien Britannicus. Il est vrai que plusieurs spectateurs furent choqués de voir ce prince à peine sorti de l'enfance, représenté par un septuagénaire. On se mit à rire; et le spectacle fut interrompu. Alors Baron, Baron, sans se déconcerter, s'avança sur le bout de la scène, se croisa les bras, et, après avoir regardé fixement le parterre, s'écria, en poussant un profond soupir : « Ingrat parterre que j'ai élevé ! » Les mécontents se turent, et Baron continua son rôle.

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Je ne suis point Baron, répondit M. de Max.
Vous valez peut-être plus que lui.

Sur le chapitre de la fierté, certainement, conclut le tragédien, car pour rien au monde je ne m'abaisserais à quêter ainsi l'indulgence.

A quelque chose malheur est bon.

Récemment le grand Théâtre de Marseille où l'on jouait l'opéra et l'opéra-comique, était la proie des flammes. Les Phocéens pleurèrent.

Maintenant, les Phocéens se réjouissent leur grande scène ne sera plus la sixième, venant après Paris, Bordeaux, Lyon, Rouen et même Toulouse. Car, sur l'emplacement du théâtre brûlé sera reconstruit un théâ tre contenant 2.288 places, soit 537 de plus que l'ancien, et qui aura une scène tournante, un plafond lumineux et des défenses nouvelles contre l'incendie, sans compter tout ce qu'il n'aura pas, mais que ces bons Marseillais nous promettent déjà...

La bourse vide.

Dans le monde.

C'était sur la ligne de Tours à Paris. Un jeune homme très distingué et fort bien mis entre au wagonrestaurant. Il paraît intimidé, hésite longtemps avant de prendre place, et s'assied enfin devant une dame respectable dont le sourire accueillant l'a encouragé. La conversation s'engage: le jeune homme raconte qu'il revient du collège pour prendre ses vacances, qu'il espère bien trouver à la gare l'automobile de ses parents, mais que cependant il-n'en est pas sûr, et qu'il est très ennuyé parce qu'il n'a plus un sou dans sa poche pour payer son repas. Sur la bonne mine du convive, la dame se fait un plaisir de l'inviter; le jeune homme se récuse, fait quelques embarras, accepte enfin que le prix du déjeuner lui soit avancé. Au moment de quitter la table, il demande à la dame son nom et son adresse afin de pouvoir acquitter sa dette. La dame demande en échange avec qui elle a eu le plaisir de déjeuner. Le jeune homme rougit, s'excuse de ne point répondre : que dira-t-on ?... qu'en penseront ses parents s'ils viennent à savoir ?... Elle insiste, et, voyant la carte, s'excuse de ne pas avoir traité avec tous les égards dus à son rang S. A. R. Mgr le duc de Nemours...

Ne racontez pas cette histoire ; le petit duc pourrait être grondé.

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(Qu'importe son nom, vous lui en donnerez facilemer un parmi vos amis et connaissances). Comment se porte-t-elle ?

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Elle se supporte... et elle y a du mérite. Et, un peu plus tard, à propos de la même personne, comme l'inévitable question de l'âge venait à se poser, quelqu'un dit :

-Elle a déjà eu tant de peine à atteindre la qua rantaine année que vous ne voudriez pas qu'elle la quittât si vite dix ans après... à peine !

Petit roman d'amour.

Un roman qui s'engagea sous l'Empire vient d'avoir ces jours-ci son heureux dénouement. Le duc de la Chatre a épousé Mme Digby Wentworth, veuve d'un officier anglais tué en France pendant la guerre.

Les nouveaux mariés, qui sont tous deux âgés de soixante-cinq ans, se connurent tout enfants à Paris, et se sentirent destinés l'un à l'autre. Mais il fit un long voyage autour du monde ; et, comme il tardait à revenir, elle épousa le capitaine Wentworth.

Le duc resta fidèle : il ne se maria pas. Mais, l'an dernier, il rencontra la veuve à Londres, et c'est ainsi qu'il put réaliser un rêve qu'il croyait depuis longtemps une chimère.

Au dancing.

Il fut de bon ton, cet été, dans les dancings de Vienne, de se mettre à l'aise.

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Dans un restaurant très fréquenté des jardins du Prater, un monsieur avait enlevé son veston, lorsque le propriétaire vint l'aviser qu'il ne le servirait point tant qu n'aurait point corrigé sa tenue. Le monsieur protesta; les messieurs présents joignirent leurs protestations sienne et, comme le propriétaire ne cédait pas, ils déc dèrent de se mettre tous en bras de chemise. Les dames aussi prirent toutes, sauf une, le parti du monsieur; si bien que l'agent, appelé par le patron du café pour expulser le gêneur aux bras blancs, dut se retirer par crainte d'une émeute.

Et, ce jour-là, tout le monde, au restaurant, déjeuna en bras de chemise.

A propos de Massenet.

Au pays des Muses.

Tout à coup, l'on a découvert les manuscrits de Massenet. Et plusieurs journaux ont publié que Mme Massenet venait de léguer ces reliques au Musée de l'Opéra... En vérité, il y avait plus de dix ans qu'ils étaient là Mais l'on ne visite guère le Musée de l'Opéra, et l'on ne se préoccupe plus de Massenet. Les héritiers de c nom glorieux n'ont pas dû s'étonner de cette méprise; ils savent que les jeunes bourgeois qui n'en sont pas encore à Darius Milhaud, abandonnent Manon pour Phiphi.

La petite ville de Liancourt, qui fut pendant la guerre un des cantonnements de repos les plus hospitaliers, logea pendant l'hiver de 1916 un groupe du 142 d'artillerie. Un soir, un conducteur qui revenait de la soupe, se mit à fredonner: « Manon voici le soleil... Il fut bien surpris de voir une persienne s'ouvrir, et une dame aimable lui faire signe de monter. La dame remplit un petit verre d'eau-de-vie, le lui offrit, et lui donna ensuite un paquet de cigarettes. Il se demandait en vain ce qui lui valait cette bonne fortune.

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La dame lui dit enfin sur le seuil de la porte :
Vous aimez beaucoup cela, n'est-ce pas ?
La « gniaule » ? demanda le poilu, je pense bien...
Non, reprit la dame, l'air que vous chantiez...
Ah !... c'est parce que je chantais ça ?...

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La dame lui dit que oui, qu'elle était la fille de Massenet, et qu'elle avait eu plaisir à entendre, au milieu de la guerre, cet écho d'une gloire passée...

Le conducteur s'en fut tout épanoui raconter à ses camarades son aventure.

Le lendemain soir, ce fut tout un choeur qui passa devant la fenêtre, en chantant par hasard le grand air magique.

Mais en vain chantèrent-ils l'apparition du soleil, du printemps... et de la gniaule. La fenêtre ne s'ouvrit point...

La voix du sang.

Chez nos alliés.

Un docteur américain, Albert Abrams, prétend avoir trouvé un moyen infaillible de déterminer la paternité. Si l'on fait passer un courant électrique dans le sang d'un enfant, le rythme, dit-il, sera presque indentiquement le même que le rythme du sang paternel.

Il y a des mères qui accueilleront cette découverte sans enthousiasme

Coincidence.

Le Dail irlandais s'est réuni dans la Salle Ronde, qui fut construite tout exprès, il y a cent ans, pour recevoir George IV, roi d'Angleterre, lorsqu'il alla visiter Dublin. Celui qu'on nomma le Premier gentleman d'Europe ne se doutait certes pas qu'un siècle après, sa place serait occupée dans la même salle par le président d'une République irlandaise.

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On demande un bon dormeur.

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Le Times publiait récemment, parmi ses offres d'emploi, l'annonce suivante :

On demande personne bien portante, capable de dormir pendant le jour. Pas de travail. Essentiel, être bon dormeur. Bons gages. Références exigées.

Intrigué, un journaliste se présenta à la maison de tissus dont l'adresse suivait cette étrange annonce. Il y apprit que l'offre était sérieuse et nullement l'œuvre d'un mauvais plaisant.

On désire en effet trouver un amateur capable de dormir cinq ou six heures dans la journée, pour démontrer qu'avec un seul vêtement fait d'un tissu de la maison, il est impossible d'avoir froid.

Voilà une situation facile. Aussi plus de deux cents. personnes des deux sexes se sont-elles déjà présentées, s'offrant à dormir aussi longtemps qu'on le leur demandera.

Un peu partout.

La valeur n'attend pas le nombre des années ?

On vient d'annoncer qu'une curieuse instance en divorce a été introduite auprès du Tribunal ecclésiastique du patriarcat oecuménique de Constantinople. Il s'agit fort probablement du plus jeune couple du monde, car les époux n'ont à eux deux que vingt-cinq

ans.

La bénédiction nuptiale leur avait été donnée il y a environ six mois, dans un bourg du Pont, par un prêtre du village. Il avait treize ans. Elle en avait douze.

Il faut croire que l'épouse n'est pas satisfaite de celui qu'elle a choisi, puisqu'elle demande le divorce pour incapacité maritale.

Faudra-t-il recourir à cette procédure du « congrès >>

qui souleva tant de scandales sous l'ancien régime et qui avait pour but de démontrer, sinon erga omnes, tout au moins devant un aréopage d'ecclésiastiques et de gens de robe, que le mari avait tout ce qu'il fallait pour faire un bon mari ?...

Breiz atao: Bretagne toujours.

A propos du singulier mouvement breton auquel POpinion faisait allusion dans son dernier numéro, un de nos lecteurs nous raconte :

<< Voulez-vous un cas typique ?

« Pendant la guerre, officier d'infanterie, après un congé de convalescence, on me renvoie au front et on m'affecte à un état-major de division. J'y arrive; je me présente, suivant l'usage, à mes camarades. Et l'un d'eux, avec une espèce de provocante fierté, de se présenter à moi, à son tour, en ces termes :

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Capitaine X..., officier breton au service de la

« N'est-ce pas joli ? >>

Au Maroc.

Jusqu'ici, les événements du Maroc espagnol n'ont guère eu de répercussion chez nous.

Depuis qu'il gouverne le Maroc français, le maréchal Lyautey a mené la conquête avec art et a su faire apprécier des Marocains les bienfaits de l'administration française. Le sultan est aujourd'hui notre meilleur ami.

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. 11 fut un temps où Moulaï Hafid se montrait bien sévère à notre égard; c'est de cette époque que date ce jugement qu'on peut relever dans ses oeuvres, aujourd'hui publiées en librairie :

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Les nouveaux emplois de l'aviation.

Depuis que M. Dura four s'est posé sur i Dôme du Goûter, il est sérieusement question de fonder une société d'aviation alpine, dont les escales seraient Zermatt, Grindelwald et Pontresina, en Suisse, et Chamonix en France. Certains des pics les plus élevés des Alpes possèdent, en effet, à une heure de marche de leur sommet, de larges plateaux de neige où plusieurs aéroplanes à la fois pourraient confortablement se poser. Un aéroplane, partant de Zermatt pourrait arriver en vingt minutes environ tout près du sommet du Rimpfischhorn.

Ainsi, pour voir d'une hauteur de 4.000 mètres un coucher de soleil, les touristes pourraient quitter leurs hôtels au milieu de l'après-midi et retourner à la vallée avant la tombée de la nuit.

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