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l'Echo d

d'aviation

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traduisait Fonck dans des articles de l'Echo de Paris quand il parlait de l'impossibilité de discriminer un avion militaire d'un avion civil camouflé, M. de Kerillis écrivait aussi dans le même journal : « Nous ne croyons pas à l'efficacité durable d'une législation dans l'inconnu qui voudrait imposer aux appareils d'aviation des caractéristiques définies de puissance, de dimension ou de rendement. >>

Les exigences formulées à notre ennemi, il faut les faire appliquer. Qui sera chargé de ce soin? Une commission de contrôle. Mais cette commission de contrôle n'existe pas d'après les clauses aériennes du dernier ultimatum. Existera-t-elle un jour ? Nous le souhaitons.

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Quelle est donc la situation actuelle ?

Grâce à nos autres commissions de contrôle, nous pouvons suivre de très près les constructions nouvelles des Allemands, pénétrer le secret de leurs études, connaître leurs plans, deviner leurs tendances. Nous savons que les Allemands pensent à la revanche, qu'ils voient la forme supérieure de la guerre future dans la guerre aérienne, qu'ils croient pouvoir être et qu'ils veulent être les plus forts dans les airs grâce à la supériorité de leur technique aéronautique et à leurs formidables ressources industrielles.

Dès lors, quelle solution s'impose à la France ? L'aviation devra être la première couverture et la première avant-garde de l'armée ou plutôt de la nation française.

Ce n'est pas seulement au début, mais avant même la mobilisation que la France doit avoir une aviation de guerre toute prête à entrer en campagne, c'est-à-dire une aviation formée d'unités cohérentes, bien encadrées, bien outillées, parfaitement entraînées dès le temps de paix.

Nous pensons cela parce que les enseignements de la dernière guerre nous l'ont démontré. Nous pensons cela en songeant à ce que devrait être pour nous une autre guerre; ce qu'il faut aujourd'hui à la France, c'est une armée capable d'agir avec une extrême rapidité, d'aller briser dans l'oeuf, même au loin en Bavière, en Prusse, en Silésie, les préparatifs d'attaque allemands, capable ainsi de liquider rapidement l'affaire et à éviter au gros de la nation les horreurs de la guerre; il faut donc avant tout à la France une très forte aviation dès le temps de paix.

Nous pensons cela pour, cette autre raison encore que si l'armée nous permet d'agir sur terre et notre marine sur mer, l'aviation nous permettrait éventuellement d'agir en liaison avec l'une ou avec l'autre, soit par terre, soit par mer, ce qui peut être pour nous un jour un immense avantage.

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Est-il vrai alors de dire qu'une importante réserve de guerre est inutile et que les avions de cette réserve seront inutilisables immédiatement à la mobilisation ? Est-elle inutile ? L'expérience nous a appris qu'il faut quatre mois pour fabriquer une cellule et neuf mois pour un moteur, que, d'autre part, après trois ois de service de guerre au maximum, un avion est

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N'avoir pas une importante réserve de guerre, ce serait donc non seulement s'interdire l'utilisation des complément, ce serait aussi d'accepter

aviateurs

froidement de n'avoir plus d'aviation au bout de les avions de cette réserve seraient utilisables imméquelques mois de guerre. Est-il vrai d'autre part que atement? Voici la vérité.

Actuellement cette réserve de guerre est composée uniquement d'appareils dont la fabrication avait été déjà commencée au moment de l'armistice et dont on avait pu résilier la commande; autrement dit, au

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Peut-on dire que le budget de notre aviation militaire est trop élevé lorsque en 1921 il s'élève à environ 160 millions pour un budget total de la guerre de 5 milliards? N'est-on pas autorisé à prétendre que ce budget ne correspond pas à la prétention de vouloir être la première puissance aérienne, surtout quand on sait que le total des crédits à notre aviation militaire, maritime, civile et coloniale s'élève en 1921 à 400 millions pendant qu'en Angleterre le total se monte à un milliard?

Il est vrai que l'aviation militaire est chère et qu'elle n'est pas productive. C'est exact. L'armée ne produit pas, elle ne produit éventuellement que deux choses: la victoire ou la défaite; la liberté d'un peuple ou son asservissement: Iéna ou Sedan, la paix de 1871 ou celle de 1918.

Il serait sans doute bien plus séduisant d'avoir sous la forme d'une aviation civile productrice une aviation prête en même temps et immédiatement à assurer la défense nationale. Malheureusement, cela n'est pas réalisable; l'aviation commerciale peut être un renfort de notre aviation militaire du temps de paix, mais elle ne peut en tenir lieu. L'aviation civile est productive parce qu'elle est un moyen de transport et qu'elle propage notre influence à l'étranger. Mais l'Etat paie actuellement les 2/3 des frais d'exploitation de nos compagnies de navigation, soit en prenant en outre à sa charge l'organisation et le fonctionnement du réseau des communications et des liaisons (ports aériens, balisage, prévision du temps, etc.). En fait l'Etat français n'encourage pas seulement l'aviation civile, il la fait vivre artificiellement. Il fait bien plus que l'Etat anglais, américain ou allemand qui ne subventionne pas ou presque pas les compagnies aériennes.

Ce qui importe le plus pour notre influence à l'étranger en matière aéronautique, c'est de donner le premier rang dans le monde à notre industrie aéronautique.

Or, puisque l'aviation civile commercialement ne rapporte rien, elle ne peut suffire à elle seule à assurer un large développement à notre industrie aéronautique.

Au contraire, nous pouvons faire progresser celle-ci si nous consacrons au développement de notre aviation nationale militaire, maritime et même commerciale, une importante partie des ressources financières que la France est obligée de sacrifier pour assurer la défense. Ces sacrifices financiers ne seront pas entièrement improductifs conserver le premier rang dans la construction aéronautique, cela signifie que de nombreux Etats alliés ou amis de la France, voisins de l'Allemagne, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Yougo-Slavie adopteront notre matériel d'aviation de guerre et que nos maisons de construction pourront être amenées à créer des annexes dans ces pays.

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COMMANDANT PAUL CASSOU.

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Enquêtes

Les morts vivent-ils ? (1) Enquête sur l'état présent

des sciences psychiques

C'est donc M. le professeur Charles Richet, ainsi que je l'ai annoncé la semaine dernière, que nous allons entendre aujourd'hui.

Ici encore, un portrait serait, je pense, superflu: la physionomie du docteur Richet est trop connue pour que je m'essaye à la décrire après tant d'autres...

M. LE PROFESSEUR CHARLES RICHET L'illustre professeur, ayant posé sa pipe, parla ainsi : Je commence par vous déclarer catégoriquement ceci Je ne crois pas un mot du spiritisme!

La phrase a été prononcée de la façon la plus nette, et avec une certaine vigueur.

On remarquera, je pense, quelle est l'importance d'une telle parole dans la bouche d'un homme comme le professeur Richet; et il est possible qu'elle fasse quelque bruit dans ces milieux spirites qui citent toujours le nom du professeur Richet, vous en accablent, et, comme je le disais l'autre jour, le brandissent comme un drapeau.

Le professeur Richet a-t-il été spirite? J'avoue que je n'ai pas osé lui poser cette question. Il me semble que s'il l'a été et s'il ne l'est plus, c'est encore plus significatif!... Mais écoutons la suite:

Non, me dit avec calme le professeur: je ne crois à aucun phénomène spirite. Par contre, je crois à la plupart des phénomènes psychiques.

Ici, il faut distinguer.

Je prépare actuellement, tout justement, un Traité de métapsychique, qui sera conçu et exécuté absolument comme les autres traités scientifiques, comme un traité de botanique, de chimie, de mécanique. Or, j'établirai tout d'abord une division entre deux domaines que je juge fort différents d'une part celui de la métapsychique subjective, de l'autre celui de la métapsychique objective.

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Dans la « métapsychique subjective », je classe tout un ordre de faits et ce sont les plus nombreux dans l'observation courante qui sont des faits purement intellectuels: clairvoyance, lucidité, lecture de pensée, prémonitions, télépathie, etc. : tout se passe dans l'esprit de l'homme. Vous comprenez, n'est-ce pas, ce que je veux dire ? Un médium vous déclare : « Vous avez dans votre poche droite une lettre datée du 17, qui a été écrite, dans un jardin, par une jeune fille brune, ayant un grain de beauté sur la joue gauche, etc. >> Prenez cela comme base et étendez-le autant que vous voulez. Les phénomènes de cette catégorie représentent, selon moi, 99 olo des fails observés.

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A côté de cela, il y a ce que j'appelle la « métapsychique objective ». Son domaine c'est, si l'on veut tout dire en un mot, l'action sans contact. J'insiste sur le terme sans contact; j'élimine, par conséquent, le processus ordinaire des soi-disant tables tournantes des gens du monde, dans lequel les mains touchent la table, et qui comporte, presque toujours, une action musculaire, consciente ou non, des opérateurs. Ces phénomènes, d'action sans contact, dites-le bien, sont rares. Il y a de nombreuses fraudes; car il faut, pour les cas authentiques, de vrais grands médiums: or, si l'on veut compter et citer de vrais grands médiums, je ne crois pas qu'on arrive, mêine en prenant ceux qui sont morts, à un total d'une douzaine. Présentement, s'il y en a trois ou quatre, c'est tout.

(1) Voir l'Opinion des 6, 13, 20 et 27 août.

Les phénomènes auxquels je fais allusion là, et qui sont ceux que j'appelle de métapsychique objective, vous les connaissez, et vous devez les avoir déjà décrits. Vous voulez maintenant savoir ce que j'en pense, moi? Ceci simplement :

Premièrement L'intelligence humaine a des procédés de connaissance que nous ne connaissons pas.

Secondement : Une telle connaissance a une tendance invincible à se rattacher à une personnalité; et elle en choisit une, généralement, parmi celle d'êtres disparus. Voilà tout.

Ce n'est pas grand'chose, direz-vous? Mais c'est là tout ce que nous avons le droit d'affirmer. Car, notez-le, nous sommes ici en présence du dilemme suivant: Ou nous connaissons toutes les forces de la nature, ou nous les ignorons. La première de ces hypothèses est absurde il faut donc se rallier à la seconde.

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Dois-je dire ici toute ma pensée ? Il m'a paru que ma question avait un peu embarrassé M. le professeur Richet. Selon lui, les chevaux d'Elberfeld auraient fait les opérations? C'était l'opinion, je crois, de leur propriétaire. Mais il semble aujourd'hui plutôt admis si j'en juge d'après les récentes études du Dr William Mackenzie, de MM. Duchatel et Hachet-Souplet que les chevaux Muhamed et Zarif, comme le chien Rolf, comme la chienne Lola, autres animaux calculateurs, étaient ou sont des « médiums ». Ce point de détail n'étant pas, au surplus, très important, je passe à ma seconde question.

- C'est celle, mon cher maître, des « prémonitions ».. C'est là, en effet, une catégorie de phénomènes (au point de vue de l'établissement des faits) d'une importance capitale. Qu'il s'agisse, ou non, d'esprits, le problème de leur authenticité se pose d'abord; car celle-ci peut avoir, pratiquement, de grosses conséquences!

N'ayez aucun doute, monsieur, les prémonitions existent. Je serai même, ici, beaucoup plus affirmatif parce qu'il se trouve que, si ces faits sont les plus étranges parmi ceux dont nous parlons, ce sont aussi ceux qui, selon moi, sont le mieux prouvés. Lisez, si vous ne l'avez fait, l'ouvrage de Bozzano, Des phénomènes pré

(1) On a déjà parlé ici des chevaux d'Elberfeld. Je rappelle qu'à Elberfeld (Prusse), avant la guerre, M. Krall possédait deux chevaux arabes, Muhamed et Zarit, qui, en se servant de coups frappés avec les sabots, suivant un alphabet conventionnel, faisaient des calculs compliqués, jusqu'à extraire des racines, répondaient au langage humain parlé et entretenaient de véritables conversation's avec leur maître. (Voyez L'Hôte inconnu, de Maurice Maeterlinck, p. 171-282.)

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Jus 2

monitoires, dans lequel tous ces faits ont été recueillis, vous en trouverez qui constituent des preuves. Personnellement, j'ai été le témoin de phénomènes de ce genre; je les ai rapportés par écrit, à plusieurs reprises. En voici un que j'ai raconté récemment dans une conférence: Un jour de novembre 1913, je vois arriver ici le docteur Tardieu, excellent médecin, qui me fait le récit suivant : « En 1869, me promenant au Luxembourg avec un de mes camarades, Sonrel, je vois tout à coup celui-ci transporté, comme en extase, et qui me dit: C'est singulier, tu as un uniforme militaire, tu comptes de l'argent dans un képi; te voilà en chemin de fer, où vas-tu?... C'est à Sedan. Dieu! quelle horreur, c'est effrayant! quel massacre!... Mais moi aussi, je suis en uniforme, je meurs en trois jours, et tu restes pour protéger mes enfants!... Attends! Quarante ans encore... Que de sang versé! Quel massacre!... Mais voilà la France jusqu'au Rhin, Cologne, Coblence !... O France, tu es la plus grande et tous les peuples t'admiOr, la première partie de cette prédiction s'est accomplie dans ses moindres détails. Je suis venu vous trouver parce que voici le moment où la seconde partie doit se réaliser. » Je vous répète que le docteur -Tardieu me dit ces paroles en 1913. N'est-il pas vrai qu'il y a là une prédiction authentique qui doit nous donner à réfléchir sur la possibilité pour l'esprit humain de prévoir les événements quarante ans à

rent!

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l'avance ?

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Mais nous voilà brusquement, maître, en présence d'une conclusion effrayante ! Car c'est, ni plus ni moins, la question de la réalité du temps qui serait tranchée expérimentalement, et dans le sens le plus noir !

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Ayons le courage de ne pas refuser de reconnaître les faits. Je n'explique rien. Notre observation n'est qu'à ses débuts. Mais, pour moi, je crois fermement à la possibilité de la prévision.

la

je

Heureusement, je m'empresse de l'ajouter, la conclusion de M. le professeur Richet n'est pas sans soulever des objections qui ont leur prix. D'abord, << prédiction » rapportée par lui-même paraîtra, pense, à beaucoup, n'avoir aucun espèce de valeur de contrôle. Et, par ailleurs, de preuve vraie, on n'en trouve pas. C'est le docteur Maxwell qui l'a écrit. Je n'ai pas vu le docteur Maxwell à ce sujet : c'était inutile; il a publié récemment, dans la Revue de Paris, un article remarquable, nullement spirite d'ailleurs, dans lequel il dit :

Au sujet de la prophétie : « Je ne connais pas de fait de prophétie proprement dite qui soit établi d'une ma

nière certaine. »>

Quant à la prémonition: Elle est «< la perception des antécédents et de leur conséquence nécessaire. Les cas les moins discutables rentrent dans cette catégorie, qui se rattache à la télépathie. »>

J'ai lu le livre de Bozzano: j'avoue qu'aucun fait ne m'a ébranlé. Beaucoup d'« histoires », encore ; mais pas une seule qui puisse emporter la conviction; et Je me permets de rester de l'avis du docteur Maxwell : que les faits signalés sont du domaine du sublimihal (1). Et j'ajoute, pour mon propre compte, tout naï

(1) Je crois devoir rappeler de nouveau ce qu'est le subliminal. C'est le domaine de cette faculté, que possède l'individu, d'emmagasiner et de voire même de forces actives, qui demeurent latentes, traconserver une foule de notions, vaillent à notre insu au fond de nous-mêmes et peuvent enhir cependant, sous une influence quelconque, le champ de la conscience. C'est, en termes vulgaires, le domaine de la Szzbconscience. On s'endort, las d'avoir cherché vainement la Solution d'un problème; le lendemain on Solution est trouvée, sans effort pendant le sommeil, le subConscient a travaillé pour nous. Dans Paris, vous traversez, pensant à autre chose, un de ces carrefours où vous ris

en

se réveille et la

vement Il me semble que si la prévision était possible, nous en aurions des preuves éclatantes, indiscutables. (Pour qu'il y ait science, il faut qu'il y ait preuve). Qu'un medium nous dise donc tout simplement quel temps il fera dans huit jours, quel cheval gagnera demain à Auteuil. Plus simplement encore : voici une roue numérotée qui tourne, dites-nous, quelques secondes avant qu'elle s'arrête, sur quel numéro elle s'arrêtera : aucun medium n'est capabe de cela. (1)

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Mais allons-nous nous lancer ici car il faudrait élargir le débat dans l'étude du formidable problème, dans lequel les notions de « déterminisme »>, de « prescience divine » et de « libre arbitre » se battent et se corbattent depuis des siècles? Evoquer la magie, la sorcellerie, l'astrologie, la cabale, la chiromancie, l'oniromancie, la cartomancie, le satanisme?... La philosophie nous enseigne et ces questions sont actuellement à l'ordre du jour (2) que le temps n'existe pas. Soit. Mais autre chose serait une démonstration expérimentale de cette vérité: Ce serait épouvantable! Maurice Maeterlinck a écrit sur ce sujet, dans L'Hôte inconnu, quelques pages admirables et grandioses, auxquelles je serais bien incapable de rien ajouter.

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Mais voici que vient de paraître devant le public un << film » à conclusions nettement spirites. Les Morts parlent, de M. Marodon, qui prétend - toujours la même tactique s'appuyer, pour sa thèse, sur L'Hôte inconnu, dont le texte même, découpé adroitement, sert, en partie, à « authentifier » les fantasmagories. Très étonné par ce spectacle et je ne suis pas le seul j'ai écrit immédiatement au grand poète pour lui demander si cette bande avait été faite avec son approbation et si, par conséquent, il devait être considéré maintenant comme ayant pris parti pour l'interprétation spirite.

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Je n'avais jamais entendu parler de ce film. dire que j'y suis absolument étranger. *Quant au spiritisme, mon attitude est toujours «< expec

quez la mort : vous faites tous les gestes nécessaires pour éviter vingt voitures. Or 1° vous avez fait ces gestes sans les vouloir c'est votre subliminal qui les a voulus; 2° : si l'on vous dit : « Avez-vous vu cette bizarre voiture jaune, etc.?», vous vous entêterez à répondre non, et cependant vous l'avez vue, puisque vous l'avez évitée, et son image est donc gravée pour jamais dans votre subliminal; et cette image pourra tout à coup, dans dix ans, s'offrir à votre conscience. Cette mémoire cachée est la cryptomnésie, l'ensemble de l'étude de la psychologie du subconscient étant nommé cryptopsychie.

(1) Pendant la guerre, aucun médium n'a jamais annoncé la date du 11 novembre 1918. Récemment, aucun médium, consulté à ce sujet, n'a été capable de prédire, un quart d'heure auparavant, la défaite de Carpentier.

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tante» (1). Vous le verrez, du reste, dans mon dernier livre, Le Grand Secret, qui paraîtra, je pense, dans une quinzaine de jours et que j'aurai le plaisir de vous envoyer.

Bien vôtre

MAETERLINCK.

Le Grand Secret a paru depuis (2). Il y apparaît, en effet, que M. Maurice Maeterlinck est toujours dans l'attente des arguments ou des expériences qui le convaincraient.

Il y a quelques jours à peine, le 25 août, j'ai rencontré M. Maurice Maeterlinck sur le boulevard et j'ai eu avec lui, sur ces matières, un long entretien d'ordre tout à fait privé. Je puis dire que l'auteur du Grand contrairement à ce que Secret est loin du spiritisme paraît penser M. René Sudre dans le n° 6 de la Revue métapsychique; il tendrait plutôt à suivre, même sur le terrain philosophique, les observations et les aperçus dans le genre de ceux du docteur Geley.

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IV

Alors, me dira-t-on, vous allez prendre tous les noms de ceux qui passent pour les grands appuis du spiritisme et vous appliquer à démontrer qu'ils ne sont pas spirites du tout?

Il est possible que je me laisse emporter ici je m'en rends compte- par le sentiment de déception profonde que j'ai éprouvé à mesure que mes observations s'avançaient. Mais c'est que je remarque, aussi, que, au bout du compte, le seul grand argument des spirites qui ne peuvent apporter aucune preuve irréfutable à l'appui de leur croyance, c'est que « des savants parmi les plus éminents, après avoir étudié longuement ces questions », sont de leur avis.

En février dernier, j'assistais à une controverse publique sur le spiritisme. Il y avait là des spirites, ou néo-spirites, ou spiritistes notoires. Or, si l'on excepte quelques thèmes enfantins, comme celui-ci (développé par un sectaire fort bavard, qui se croit orateur): «La preuve que les esprits des morts existent, c'est que moi, toutes les nuits, je vois, en rêve, mon frère mort ! »>, si l'on excepte, dis-je, quelques histoires de ce genre, le grand argument a été quand des hommes comme William Crookes, Charles Richet, Camille Flammarion, Maeterlinck, de Rochas, Maxwell, etc. partagent nos croyances, qu'oserez-vous objecter ? (3).

On pourrait, certes, répondre d'abord que c'est là un argument de valeur absolument nulle, attendu qu'on a vu, à toutes les époques de l'histoire, des hommes de génie se compromettre pour des erreurs. Mais il y a une réplique autrement péremptoire : c'est c'est que les hommes nommés ici, et toujours nommés d'ailleurs dans les ouvrages de propagande spirite, ne sont nullement

(1) Les guillemets sont mis par M. Maeterlinck. (2) C'est un magnifique et émouvant chef-d'œuvre dont un de nos collaborateurs parlera bientôt ici même.

(3) Ça a été l'unique argument de M. Albin Valabrègue, entre autres. Le spirituel M. Valabrègue, qui est si amusant quand il s'agit de son art, n'est plus amusant du tout, qu'il me laisse le lui dire, quand il s'agit de sa religion. Il vient de m'écrire une longue lettre, dont je citerai seulement ce passage:

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་ «... Ce qu'on ne voit pas, ce qu'il faut montrer, souligner, clamer, c'est que le spiritisme, en triomphant et ce triomphe est prochain ! apportera à l'humanité, veuve de foi et d'espérance, l'éblouissante certitude de l'immortalité... Le spiritisme est partout dans l'Evangile ; à une époque où l'on nie le surnaturel, il vient nier la négation et il apporte la preuve... Rappelez-vous les méfiances, les injures, les calomnies qui ont accueilli le christianisme naissant le spiritisme seul peut prouver que le Christ est toujours vivant, toujours agissant, et j'ajoute que l'heure de son Avènement va sonner, malgré l'opinion contraire ! »

Allons, voyons, mon cher confrère, racontez-nous plutôt quelques histoires drôles.

des spirites. Il serait très facile de le démontrer et c'est ce que je compte essayer bientôt.

J'ai justement sous les yeux un des derniers de ces ouvrages de propagande, la Réalité spirite. Et, en tête de l'introduction, parmi les noms ordinaires toujours repris avec la même obstination (entre autres William Crookes, Myers, Flammarion, Richet, Maxwell, Ochoro witz, Geley, etc.), je vois celui de Mme Curie ! [p. 17]. Cette fois, l'audace est grande. Et c'est pourquoi je suis allé tout droit, un beau matin, à l'Institut du Radium, interroger celle qu'on a appelée « un des plus. grands et des plus puissants savants de France »>.

Ce n'est pas sans émotion, je l'avoue, que j'ai pénétré, en importun, dans le cabinet de travail particulier de cette femme illustre, de qui les découvertes constituent, aux yeux de l'univers, un magnifique titre de gloire pour notre pays. Et quand, après avoir traversé le laboratoire où, dans le silence, si modestement, si simplement, si pauvrement, Mme Curie étudie sans répit la mystérieuse matière, je me suis incliné devant ces cheveux blancs, ce visage fier et tourmenté, je n'ai pu tout d'abord que balbutier quelques excuses.

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J'ai parlé plus haut le lecteur s'en souviendra peutêtre des yeux du docteur Geley. Mais que dire de ce ce regard clair, aigu, net et profond de Mme Curie, regard où passe comme une espèce de volonté de certitude je ne sais si je me fais comprendre - regard qu'on sent qui ne peut pas se tromper, parce qu'il ne veut voir qu'avec le contrôle absolu de la raison.

Je voudrais, madame, ai-je dit timidement, vous interroger sur le spiritisme et les sciences psychiques.. Oh! mais je ne connais absolument rien à tout

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cela!

Mme Curie a souri; et, tout de suite, me voilà un peu moins piteux : car je sens que je n'aurai pas fait, probablement, une démarche inutile.

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Je ne me suis jamais occupée de ces questions, monsieur; et, par conséquent, je ne puis avoir aucune opinion susceptible de vous intéresser.

Vous avez cependant assisté à des phénomènes de métapsychique ?

C'est exact... Ou, du moins, cela peut être; je n'en sais rien. J'ai assisté, oui, à pas mal de séances; j'ai vu souvent des manifestations qui pouvaient parfaitement être celles de forces psychiques, telles que tables soulevées, etc.; mais ce fut toujours comme simple spectatrice. J'ai rencontré, c'est vrai, dans ces réunions, Eusapia Paladino et l'ai vue se prêter à des expériences qui m'ont intéressée sur le moment; mais, encore une fois, j'étais là comme n'importe quel autre spectateur. J'aurais pu, sans doute, me mettre ensuite à étudier ces phénomènes et j'aurais alors pu, peut-être, qui sait, me faire une opinion, puisque plusieurs de ceux qui les étudient ont une opinion. Mais il aurait fallu d'abord que je rendisse ces faits scientifiques. Un fait n'est scientifique que lorsqu'on peut le suivre lui ou d'autres de même nature dans un laboratoire, le provoquer à volonté et à coup sûr. Je n'avais pas le temps de me lancer dans cette étude.

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(Je m'arrête un instant sous le regard perçant de Mme Curie.)....

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est-ce qu'il est possible que la matière...
Mais Mme Curie m'arrête avec un nouveau sourire :
Qui peut donc savoir ce que c'est que la matière ?
Est-ce que je sais, moi, ce que c'est que la matière ?... (1).
-Alors, une dernière question, madame. Sans avoir
jamais arrêté votre pensée sur cet objet, ne seriez-vous
pas amenée à admettre qu'il y a quelque rapport entre
les phénomènes de radio-activité, qui sont si glorieu-
sement votre domaine, et les bizarres phénomènes d'éma-
nation de forces des corps des animaux ?

Je ne crois pas. Faites bien attention que je ne réponds pas par un non ; et ne me faites pas dire ce non brutal. Je dis je ne crois pas qu'il y ait un rapport quelconque entre ces deux ordres de phénomènes. En somme, pour nous résumer, madame, votre réponse c'est que, bien qu'ayant assisté à des phénomènes incontestables...

Pardon, ne me faites pas méme dire cela. J'ai vu
des tables se soulever: s'il y a là des faits incontes-
tables, je n'en sais rien.

Les spirites continueront-ils à inscrire le nom de
Mme Curie au fronton de leur temple ?
Très probablement oui.
(A suivre.)

Visites et promenades

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Le musée au village

PAUL HEUZÉ.

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Donc, dans ce village, un musée. Ne croyez pas qu'il s'en enorgueillisse : nous ne sommes pas à Tarascon. Le musée n'appartient pas d'ailleurs au village, il est propriété privée. Sur le musée de Vanne-en-Bresse, dont Georges Courteline se fit naguère l'historiographe ému, celui-ci présente cette double supériorité de ne possé der ni chandeliers Louis XIII, ni conservateur. Entendez que tous les objets qu'il expose sont anciens et authentiques, et que le propriétaire se soucie moins de contempler ses collections que de les accroître : voici tantôt trente ans qu'il y travaille. Ce propriétaire, un homme dont je m'honore d'être l'ami, M. Leroy, le menuisier du village, a bien voulu me conter au prix de quels efforts il est parvenu à constituer ce petit musée préhistorique et gallo-romain qu'envieraient bien des sous-préfectures, et dont un grand nombre de pièces ne seraient pas déplacées au musée de SaintGermain.

Il y a trente ans, M. Leroy ne songeait guère à faire de l'archéologie. Seulement il s'amusait dans ses courses à travers la montagne à chercher et à ramasser des coquillages fossiles, des ammonites, des bellennites assez communs dans la région que recouvrit la mer ; il s'était de la sorte constitué une petite collection dont il n'a gardé aujourd'hui que les pièces les plus curieuses, notamment de très belles empreintes de poissons, A l'occasion, il récoltait bien aussi des silex taillés, de ces haches, dites « pierres de tonnerre », parce que la légende veut que, posées sur le toit des maisons, elles les préservent de la foudre, mais accessoirement, sans attacher grande importance à leur découverte.

Quant, à la suite de circonstances qu'il serait superflu de narrer, les ouvrages de Mortillet et de John Evan tombèrent en sa possession: leur lecture fut pour lui une révélation. Il apprit d'abord ce qu'étaient ces silex dont la forme spéciale avait sollicité sa curiosité, il apprit à les reconnaître, à les dater, à les classer, bref s'assimila tout seul les éléments de la science : mais pittoresque à préhistorique. Cela ne se fit pas en un jour c'est en prenant sur son temps de travail et ses heures de repos que M. Leroy fit son instruction technique. Ses premières lectures en entraînèrent d'autres que vinrent pratiquement compléter des recherches méthodiquement organisées.

D'abord figurez-vous le village: couronnant le mame-
lon, ondulation molle de la montagne brûlée qui le
domine, un tas de tuiles sèches flambant sous le soleil...
Solitude et silence à peine çà et là, lorsque souffle
la brise ardente et saine, embaumée de lavande et de
thym, le bourdonnement d'un essaim de mouches et,
vers le soir, quand tinte l'Angelus, le trot sec des che-
vaux allant à l'abreuvoir. Un tout petit village en vé-
rité 300 habitants peut-être
souhait derrière le portail des Moures (les Maures? le
Teurs ?) seul vestige de ses anciennes fortifications,
paquet rouillé de maisons basses, tassées en ruelles
étroites et grimpantes où à midi, lorsque crissent les
cigales, les dalles éblouissantes poudroient sous le ciel
indigo de l'Alpe provençale. Un petit village à la Dau-
det de cette terre incomparable, dont Aubanel tant or-
gueilleusement célébra les splendeurs :

Lis autris encountrado
N'an pas noste soulèu,
Noste cừu blu tant beu,
Nosti douci vesprado;

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(1) Je répéterai ici ce que je disais tout à l'heure que je applique à être au courant de ce qui se dit à ce sujet. Mais Jajouterai, dans ma modeste compétence, que je crains bien Que remplacer le concept de matière par celui d'énergie ne Soit jouer avec des mots. Mme Curie nous donne ici, à ce Point de vue, une belle leçon de modestie. En tout cas, le matérialisme, si l'on va bien au fond des théories nouvelles de l'énergétique, de la désagrégation de la matière et des [« L'énergie est la seule réalité » (Ostwald);

Electrons.

<< C'est de l'énergie intra-atomique libérée pendant la disso-
ciation de la matière que résultent la plupart des forces de

Punivers >>

(G. Le Bon), etc.]

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et puisqu'on attribue à

Penergie toutes les propriétés de la matière, le matérialisme, dis-je, me paraît encore, lui aussi, bien portant.

M. Leroy avait fait un disciple, M. Col, le facteurreceveur, son voisin. Tous deux se mirent en campagne et explorèrent scientifiquement la région.

En 1906, ils consignaient les résultats de leurs travaux en un mémoire qu'ils présentaient à la section. d'archéologie du Comité des Travaux historiques et scientifiques, en même temps qu'avec un plan des gisements, ils lui communiquaient des échantillons de leurs trouvailles et notamment des fragments de squelettes humains. Le chiffre total des objets recueillis par eux s'élevait alors à 2.089 sur une superficie totale de 766 hectares.

M. Salomon Reinach, rapporteur désigné par le Comité, après avoir étudié leurs découvertes, estimait que les débris humains, malgré leur état de mutilation, pouvaient présenter quelque intérêt pour le Muséum ou la Société d'Anthropologie, et que les outils de étaient de beaux spécimens, dignes de figurer au Musée des Antiquités nationales.

silex

Une chose l'avait frappé : c'était le mélange insolite de spécimens chelléens, moustériens et solutréens avec de nombreux instruments néolithiques. Il avait conclu à l'existence d'une série de petites stations, dont les vestiges, datant des époques les plus diverses, avaient fini par se confondre à la surface du sol. Pourquoi ces stations se trouvaient-elles toutes au même endroit, c'est ce

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