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Il semble bien que, pour sa part, M. Loucheur ait Sartout désiré de remettre le plus rapidement possible nas régions dévastées en état de produire. C'est à elles qu'il a pensé avant tout. L'Allemagne dispose d'un ou tillage industriel formidable, mais non pas de ressources liquides. Elle nous donnera des matières premières, ce qui, d'une part, contribuera à son relèvement économique auquel nous avons le plus grand intérêt, et, L'autre part, nous permettra de rouvrir nos usines, d'employer la main-d'œuvre qui chôme et de nous rele

ver, nous aussi.

De quelque façon que l'on envisage la question; on reconnaitra, en effet, que la restauration de la France est intéressée jusqu'à un certain point à celle de l'Allemagne. Mais nous ne pourrons favoriser celle-ci que pour autant que nous sentirons chez nos ennemis d'hier un sincère désir de paix. M. Wirth et M. Rathenau semblent bien montrer quelque bonne volonté. Aidonsles, pour qu'ils puissent triompher des difficultés intérieures avec lesquelles ils ont à lutter; ou bien nous verrons peut-être l'avènement des pangermanistes, auquel nous n'avons assurément rien à gagner.

Japoneries

SERGE ANDRÉ.

Le vicomte Ishii, qui vient de rapporter, avec l'autorité que l'on sait, la question de Haute-Silésie à la Société des Nations, est un Japonais des plus Parisiens. Il a habité dix ans notre capitale, et oela compte dans la carrière d'un diplomate. Encore est-il enclin à ne point prendre les événements trop au tragique. Pendant les plus orageuses séances des Conseils suprêmes, on le voit, muet et froid, dessinant sans arrêt des motifs d'ornementation. On lui demandait au sortir grande d'une réunion particulièrement importante: at para Mais enfin, Excellence, que s'est-il passé ? -Rien, trois lotus, un dragon et une d'acanthe.

tes é

prédire

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feuille

Ce n'est d'ailleurs un impassible qu'en apparence et il aime, au fond, tout comme le commandant d'Annunzio, vivre violemment.

Et sa bouche souvent cite le beau proverbe japo

nais :

Il faut toujours voir le ah! ah! des choses. Mais il a la manière.

Ce fut un immense four. Y avait-il seulement 6.000 personnes dimanche dernier au Pré Saint-Gervais ?

6.000 personnes pour représenter le prolétariat de la Seine, c'est peu. Presque pas d'ouvriers; des petits bourgeois surtout, des employés, des intellectuels. Il y avait même un petit âne et deux Bretonnes en grand Inières rouges. Cela ressemblait un costume, qui regardaient ahuris, les camions aux banpeu à une fête

foraine.

Pioch parla. Il cria dix fois de suite : « Nous sommes des lâches, des lâches. » Une vieille folle escalada l'estrade et voulut gifler l'opulent orateur. Le malheu

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Le concours Lépine vient de s'ouvrir; mais l'on n'y verra point un jouet fort ingénieux, qui fut inventé il y a quelques semaines à peine et ne fut pas admis à l'exposition. Sans doute ne voulut-on point laisser railler les recherches policières, dans cette institution qui

porte le nom de l'ancien préfet de police...

Ce jouet se compose de trois petites boîtes dites rivières, et d'une centaine de petits cartons découpés en forme de têtes, de bras, de jambes et de troncs. Il s'agit d'une sorte de puzzle, où chaque joueur doit reconstituer en aussi peu de coups que possible, le cadavre complet de « la femme coupée en morceaux »>.

Tel est d'ailleurs le titre du jeu, qui ne peut man

reux se cacha derrière ses amis qui à coups de poings quer d'avoir du succès...

«descendirent

- C'est un agent provocateur, disaient les naïfs. brassard rouge, elle est chargée d'attirer la police. -Laissez-là aller seule, suppliaient les militants à

Footit.

Le pauvre Footit qui vient de mourir, après avoir tristement assisté, plein de regret et de nostalgie, au déclin du cirque, remplacé par une sorte de music-hall où les plaisirs traditionnels de jadis ne subsistent Sur une autre tribune, an gaillard en bras de che- qu'en songe, n'était pas seulement, gymnaste, écuyer,

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Certes, le titre qu'il avait choisi ne sauraît paraître trop ambitieux à ceux qui l'ont connu. Il semble, au contraire, trop modeste. Du bon comédien, ce continuateur des Chadwick et des Auriol possédait le sens de l'observation humaine, l'esprit de finesse, le don de créer des types et des personnages, de renouveler sans cesse So masque si divers sous l'invariable grime farineux. Mais, ne l'oublions, pas. Footit comédien était aussi Footit auteur, Footit librettiste, Footit costumier, Footit metteur en scène, et, quand il semblait improviser au hasard des circonstances ou sur un thème d'actualité, il n'y avait rien dans sa fantaisie si copieuse et si spontanée, dans sa gaieté si libre et si franche, en apparence, qui ne fût le résultat d'une patient recherche et d'un assidu labeur.

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L'une des scènes où s'exerçait la verve narquoise du grand clown est celle du « chemin de fer ». Footit, arrivant sur la piste, demandait au régisseur : « Trois hommes, s'il vous plaît. Un Anglais, un Italien et un ehocolat ». Les trois hommes présents, Footit, dans son inénarrable langage, désignait divers objets : ce pilier était la gare Saint-Lazare; ces chaises accolées figuraient le train. Et ainsi de suite.

Les explications fournies et agrémentées de cabrioles, Footit agitait frénétiquement une cloche gigantesque et hurlait « Messieurs les voyageurs pour Asnières, en voiture. » L'un des comparses s'avançait. «< Où allez-vous ? » interrogeait Footit. «A Charenton. >> Hésitation « Enfin, montez tout de même... Et quelle elasse ? » Le voyageur : « Première. » Footit, obséquieux, la main sur le cœur, s'inclinait jusqu'à terre.

Le voyageur installé, c'est-à-dire reconduit à l'une des entrées de la piste, l'Italien, succédant à l'Anglais, se présentait. L'Italien n'était voyageur que de seconde classe. Hum! Footit consentait encore à se déranger; mais, tandis qu'il escortait l'Italien, il lui décochait adroitement quelques coups de pieds qui témoignaient de ses sentiments véritables à l'égard de cet être inférieur un voyageur de seconde classe.

Venait le tour de Chocolat, voyageur de troisième classe, bien entendu. Alors, Footit ne dissimulait plus son mépris et son dégoût. Il tapait dur; il tapait de toutes ses forces. Un voyageur de troisième classe, c'était l'impunité assurée, n'est-ce pas ? Et Chocolat s'effondrait, lamentable....

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circulation; 2° Aux brigades de réserve : un poing fermé; 3° A la brigade des recherches, un œil; 4° A la police judiciaire, une main (celle qui étreint); 5° Au service des renseignements généraux, une oreille; 6° A la police des garnis, un lit; 7° Au service des mœurs, un amour, etc. Le grincheux s'est avoué vaincu et n'a plus rien dit.

Amendes.

Vous secouez votre descente de lit par la fenêtre après neuf heures: un agent vous voi, vous fait signe de descendre, vous dresse procès-verbal. Soit. Il a raison. Et vous voilà tout disposé à payer l'amende, qui est de un franc.

Naturellement, l'agent ne peut rien percevoir. L'« affaire» suit donc son cours.

Un beau jour, vous êtes convoqué devant le tribunal de simple police. Vous vous rendez avec zèle à la convocation (une demi-journée demi-journée perdue). Là, on YOUS condamne. Soit encore. Et, naturellement, le tribunal ne peut pas, lui non plus, recevoir vos vingt sous. L'affaire resuit donc son cours.

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Eh bien, savez-vous ce qui est peut-être encore plus fort? c'est ceci :

Sur l'« avertissement », valable pour « le tribum de simple police, le tribunal correctionnel, la cour de cassation ou d'appel, le conseil de », à la mention des poursuites dans le délai de huit jours », il y a une note ainsi conçue (nous la copions):

Sauf en matière d'infraction à la police du roulage, de la pêche côtière, et, dans certains cas, de la grande voirie, la personne civilement responsable n'est pas obligée de payer l'amende; elle est seulement tenue au paiement des frais, dommages et restitutions.

Ce qui voudrait dire qu'actuellement un boucher condamné à 5.000 francs d'amende parce que son garçon a vendu de l'entrecôte au poids de l'or, peut, si bon lui semble, refuser de les payer??

Nous demandons quel est le ministre de la justice qui a signé cela.

Fraternité.

Au pays des Muses.

« Français, Allemands, vous avez combattu cing ans. Que votre cause fût juste ou injuste, que votre guerre fût de conquête ou de défense, qu'importe? Il n'existe plus que deux peuples frères parce qu'ils ont également souffert... >>

C'est à peu près ce que M. Charles Méré nous a prêché, la paix à peine signée, dans la Captive, qui fut jouée au Théâtre Antoine.

Aussi l'on ne s'étonne guère qu'une maison cinématographique allemande ait commandé à M. Charles Méré le livret d'un film qui sera tourné à Neubalaberg, et que

M. Camille Gorde doit mettre en scène...

Les deux poètes.

M. Guillot de Saix, qui a coutume de faire jouer chaque année au Théâtre de Verdure du Pré-Catelan une demi-douzaine de pièces en vers, avait jugé la fable

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du Loup et de l'Agneau digne d'une adaptation au théâtre. L'oeuvre a été jouée tout récemment et quoiqu'elle soit inoffensive, elle soulève la protestation de Mme Soudart, qui a fait jouer justement cette année une paraphrase de la même fable et prétend que de par la loi Le Loup et l'Agneau est sa propriété exclusive...

Deux écrivains, qui n'avaient rien à dire, L'un du sexe léger que le ciel voue aux soins De l'aiguille et du fil plutôt que de la lyre, L'autre du sexe fort, mais qui n'en pond pas moins, Avait voulu mettre à la scène

Une fable de La Fontaine.

Chacun au lieu des vers se plaignit tour à tour
Que l'autre eût volé son ouvrage.

Ce dieu leur dit : « Le « bonhomme » est plus sage,
Et de son tranquille tombeau,

Il ne crie point à l'outrage

Parce que vous prenez son loup et son agneau :
En lisant vos écrits il se souvient de l'âne
Qui veut faire le petit chien,

Et plutôt que de dire rien

Il sourit de votre chicane.

De vos pauvres essais ne soyez point jaloux
Votre gloire à tous deux suivra même carrière :
Dès que vous serez en poussière
On ne pensera plus à vous. »

Chez ceux qui dansent.

Un réfugié russe, qui prétend posséder des pouvoirs surnaturels, vend aux fervents du tapis vert des «tuyaux spéciaux qui coûtent fort cher, mais qui ont le mérite de réussir... quelquefois.

A Deauville, un baronnet anglais consulte le marchand de tuyaux qui, moyennant la bagatelle de 1.000 francs, lui déclara le plus sérieusement du monde : « A votre dîner, ne mangez que des amandes fraîches; puis faites une petite promenade de 500 mètres, garnissez vos oreilles de coton et asseyez-vous à la table quatre, à la place numéro quatre. >>

Le baronnet suivit ces étranges instructions à la lettre et s'en trouva bien puisqu'il gagna le soir même un mil

lion.

sirait

pas

C'est évidemment facile, mais le même tuyau ne réusà tout le monde. Le marchand a un tuyau spécial et infaillible pour tous ceux qui veulent bien payer. Cependant le réfugié russe a un concurrent sérieux en la personne d'un Américain qui donne, pour rien, ce tuyau à tous les joueurs : « Lorsque vous prenez votre bain, munissez-vous de quelques billets de cent francs. Jetez-en un à la mer. et, le soir, jouez avec les autres. >> On affirme qu'à mer basse, cet Américain passe son temps à fouiller la plage.

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Pendant les grosses chaleurs de cet été, l'étiquette se

Mais le lendemain, le roi reçut une dépêche de la reine Marie-Christine qui lui reprochait sévèrement son inoonvenance et le rappelait à l'ordre.

Quoiqu'il fit encore plus chaud les jours qui suivirent, le roi ne dansa plus en bras de chemise...

Pourboire d'après-guerre.

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Les touristes anglais sont moins grands. seigneurs qu'ils n'étaient. Ils ont, en tous cas, beaucoup, baissé dans l'estime du personnel des hôtels. C'est au point qu'à Deauville et dans les grandes villes d'eaux, les garçons d'hôtel et de café ont fait des démarches auprès de leurs patrons pour leur demander de recevoir..des Français de préférence à nos voisins. Il paraît que ceuxci, oubliant leur largesse proverbiale, restent bien audessous du 10 o/o traditionnel.

Où est le temps que le Français disait timidement : «Ne me prenez pas pour un Anglais! »

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Née en Héligoland en 1871, - alors que c'était une possession anglaise, elle épousa un Lorrain en 1893. Depuis le traité de Versailles, son mari a recouvré la nationalité française. 1

Récemment, ayant su que sa mère était malade en

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relâcha quelque peu, et plus d'un casino de nos plages Héligoland, elle se présenta aux autorités françaises

les plus élégantes vit ses danseurs jeter leurs vestes. Le roi d'Espagne, qui n'a guère pu paraître pendant Icette saison sur la côte de France, ne s'était point gêné, l'an dernier, pour danser en tenue légère. C'était à la Réserve de Cibourg; le roi dansait avec Mlle de Lietkerke, comme à son ordinaire; il faisait très chaud; mais la présence du souverain maintenait parmi tous les danseurs une correction royale. Tout à coup, on vit le roi quitter sa veste et danser en bras de chemise. Un roi peut

çais n'en fut scandalisé.

pour obtenir un passeport.

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Vous êtes Allemande, lui dit-on.

Mais les autorités allemandes ne veulent plus la connaître.

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Vous êtes Française, lui répondent-elles. En dernier ressort, lui fit remarquer

qu'elle était de nationalité anglaise de par. sa nais

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2

Le vendredi 26 août, M. Mathias Erzberger, le leader du centre catholique, qui se promenait avec un collègue sur une route, près de Griesbach, dans la Forêt Noire, a été froidement exécuté par deux agents de la maffia pangermaniste. Il figurerait en tête de la liste des suspects, dont la franc-maçonnerie impérialiste a décidé la suppression. Cet honneur s'explique. Par sa seule présence au sein du Reichstag, il empêchait la diffusion des trois légendes que les fauteurs du prochain coup d'Etat jugent indispensable d'imprimer dans les cerveaux avant de tenter l'opération suprême. « L'Allemagne n'a pas voulu la guerre » or, M. Erzberger a dressé le plan des annexions qui portent la frontière germanique au sud de Boulogne. « L'Allemagne n'a point été vaincue »: or, M. Erzberger a reçu l'ordre du G. Q. G. de signer l'armistice coûte que coûte avant minuit.«L'Allemagne est insolvable » or, M. Erzberger a démontré qu'elle pouvait, au prix d'un effort fiscal, couvrir les frais des réparations. Pour pouvoir restaurer le prestige moral, militaire et politique de Ludendorf et consorts, il fallait commencer par supprimer le témoin de leur triple mensonge. Et justice fut faite la justice du kaiser, sanglante et lâche.

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revan

Cet assassinat vient, fort à propos alors qu'il est temps encore pour réagir démontrer au peuple allemand et aux nations alliées quel degré d'audace ont donné aux pangermanistes leurs victoires électorales et les subsides de Stinnes, les manifestations chardes et la passivité du gouvernement. Il faut que le cabinet Wirth n'ait plus qu'une lueur de vie pour qu'il ait toléré, en Bavière et en Prusse, à l'occasion de la fête de l'ex-régiment de la garde et de l'anniversaire de la bataille de Tannenberg, non seulement l'organisation de « parades royalistes, répétition générale de la révolution monarchiste >> (Freiheit, 17 août), mais encore la participation de la Schutzpolizei et de la Reichswehr, « créées pour la protection de la République ». Depuis des mois, ces fanatiques collaborent avec les fonctionnaires du Reich, travaillent dans les bureaux de presse, resserrent le réseau de leurs associations. Comment s'étonner s'ils tentent aujourd'hui, par un assassinat retentissant, de provoquer l'explosion populaire qui leur donnerait par une sanglante répression l'occasion de démontrer la supériorité de leur armement, de vérifier la solidité de leurs organisations et de préparer la restauration de la monarchie.

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En face de cette formidable poussée, si solidement encadrée par les demi-soldes et si largement subventionnée par le trust Stinnes, que peuvent les éléments dispersés et disparates de la résistance pacifiste?

Certes, le Bund Neues Vaterland, fondé à la fin de l'automne de 1914 et dirigé avec beaucoup de courage par von Gerlach, s'efforce de lutter contre le déluge de mensonges et d'excitations que des douzaines de journaux et des centaines d'agents déversent sur l'Allemagne entière. La Ligue soutient le Welt am Montag. Elle groupe les esprits éclairés. Elle publie des brochures: BERNSTEIN: La Vérité sur l'encerclement; KAUTSKY: Delbruck et Guillaume II; OEHME: Un aveu de la culpabilité allemande. Le Bund Neues Vaterland réclame l'exécution du désarmement et le châtiment des coupables, soutient le cabinet Wirth et

(1) Voir l'Opinion des 30 juillet, 6 et 27 août.

demande la réorganisation des affaires étrangères. Mais, le groupe est pauvre. En 1920 ses recettes n'ont pas dépassé 99.600 marks-papier. L'Institut Carnegie a, depuis longtemps, cessé ses subsides. Si la Ligue n'est pas riche en écus, elle ne l'est pas davantage en hommes: 180 membres effectifs et 175 membres amis ! Que peut ce demi-bataillon en face des armées de vété rans que mobilise la franc-maçonnerie pangermaniste? Plus important est le Republikanischer Fuhrerbund, dont l'activité commença à se manifester dès juin 1920. Le § 2 des statuts definit, comme suit, les directives politiques de l'Association:

10 Unir tous les républicains, qu'ils soient civils ou militaires, sans distinction de parti, de religion et de grade; 2o Donner à l'armée une mentalité républicaine;

3o Donner à des républicains toutes les charges civiles et militaires ;

4° Défendre la République contre toute tentative de violence et conserver l'Unité du Reich;

5° Lutter contre les haines de race et les querelles de religions, etc.

Pour les clauses suivantes, les sociétaires s'engagent à s'aider les uns les autres, à collaborer avec les pouvoirs publics, à « maintenir la discipline, en évitant tout excès offensant pour la dignité humaine »>.

Au mois de décembre 1920, le Congrès annuel, tenu à Berlin, témoigna d'une certaine vitalité. Depuis, le Republikanischer Fuhrerbund affirma l'ambition de grouper en un vaste kartel de défense toutes les associations républicaines. Il ne semble pas que ce programme ait été réalisé, puisque la Fédération ne comptait encore il y a quelques mois, que 2.000 adhérents : à lui seul, le Deutsch Offiziers Bund en réunit dix fois plus !

Néanmoins, l'anniversaire de la déclaration de guerre a été célébré, dans 300 localités allemandes, par des manifestations pacifistes. Le 1er août, le Welt an Montag écrivait :

«Hier à Berlin plus de 200.000 hommes et femmes se sont réunis, à l'occasion du 7° anniversaire de la déclaration de guerre pour affirmer la volonté du Prolétariat Allemand et de la partie radicale de la bourgeoisie d'empêcher le retour des horreurs, qui se déroulèrent de 1914 à 1918... Plus de 25 organisations avaient répondu à cet appel... Jamais Berlin n'a vu de démonstration aussi imposante... La grande masse du prolétariat allemand et, avec elle, la bourgeoisie de gauche donne un avertissement à la réaction. Puise-t-elle comprendre, que la majorité du peuple allemand et principalement la classe laborieuse est opposés à toute excitation de guerre et de revanche, et est unie par le cri : « Plus jamais de guerre ! »

Deux jours plus tard, à Cologne, un auditoire nomckère. La Rheinische Zeitung, dans son numéro du breux se réunissait pour écouter un ouvrier belge Brou3 août, consacre à cette manifestation de longues colonnes et insiste sur l'enthousiasme du public. Or, voici comment s'explique Brouckère :

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Sans la République allemande il est impossible de maintenir la paix en l'Europe. Cette république est également la nôtre. Pour la France et la Belgique, elle représente la Paix, et si elle périt, la paix cessera. (Vives approbations). Mais elle a des ennemis, cette république des ennemis à l'intérieur et à l'étranger. Je les connais fort bien, les ennemis de l'intérieur. Je les ai vus à Berlin, lors du coup de force de Kapp, ces officiers mercenaires, ces junkers qui cher chaient à étrangler votre liberté. Je les ai également vus à Bruxelles, et les clairons qui ont sonné à Berlin les sonneries provocantes, les ont aussi sonnées dans les rues de Bruxelles, en ces temps sombres et malheureux pour la Belgique. Nous avons donc les mêmes ennemis et nous les combattrons en commun (Applaudissements frénétiques)

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Un orateur allemand, Meerfeld, remercia l'orateur belge :

« Nos deux pays ont la mission de jeter le pont, appelé à unir les peuples, et qui doit conduire à l'entente entre les

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韓屋

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puissances occidentales et l'Allemagne. Nous le déclarons, à cette heure, plus hautement que jamais et nous sommes fiers nous Rhénans, de servir de trait d'union entre les peuples. Ce jour est le 7° anniversaire de la guerre la plus effroyable de toutes celles connues dans l'histoire et qui a coûté dix millions de morts à l'humanité souffrante. Jamais plus de guerre ! (Applaudissement frénétiques). »

Quel que soit l'intérêt de ces manifestations, il convient de n'en point exagérer l'importance. Outre-Rhin les idées pacifistes ont une fragilité particulière : les germes latins poussent difficilement à l'ombre des forêts germaniques. Jamais ce courant d'opinion n'a été plus énergiquement combattu. Tout un réseau d'associations l'enserre pour l'étouffer. Les industriels ont reçu l'ordre d'embaucher officiers et sous-officiers. Tel bureau de Stinnes est uniquement composé de brevetés d'EtatMajor. A l'intérieur des usines, les demi-soldes poursuivent la campagne menée au dehors par les journaux et par les sociétés pangermanistes. La hausse du prix de la vie vient, d'une manière singulièrement inopportune, exactement à l'heure critique, faciliter la campagne contre le cabinet Wirth et ses impôts, contre la République française et ses exigences.

L'indice spécial de cherté de vie, qui était en mai de 880, est passé en juin à 896 et en juillet à 963. Pour un ménage avec deux enfants, le coût de l'existence est Dremonté au niveau de juillet 1920. Le 18 août, la

ambi

Confédération Générale des Syndicats a proclamé la s les as nécessité d'une résistance énergique et a critiqué les proe projets de Wirth. Le 19, les quatre syndicats d'ouvriers mptait mineurs ont demandé une augmentation de 12 marks à lui se par coupe. Le 22, le chancelier a dû promettre aux postiers, cheminots et fonctionnaires, un relèvement de salaires qui coûtera de 6 à 8 milliards de marks ! La hausse est plus sensible, en Rhénanie qu'à Berlin : Cologne Trèves

s plas

on deg

des, par - Welt

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Pain de seigle

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Riz

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I 29

(Frankfurter Mittagsblatt 11 août).

l'achat

Et c'est là un argument, que les pangermanistes ne manquent pas d'invoquer, en même temps que de devises étrangères à la baisse de la monnaie allemande, pour rendre la France seule responsable du renchérissement de la vie. Ils oublieront que le gouvernement a voulu adapter les prix intérieurs au niveau du marché mondial et rendre la liberté complète au commerce des denrées alimentaires. Ils oublieront même l'ardent soleil, qui sécha les prairies et brûla les légumes.

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Une coalition reste nécessaire. Mais elle se heurte à d'écrasantes difficultés. Jamais on n'a autant parlé en Allemagne de blocs : bloc socialiste, bloc démocratique, bloc bourgeois. Jamais il n'a paru aussi aisé de les cimenter.

n'ont

Certes, majoritaires et minoritaires sont d'accord
pour dénoncer la propagande pangermaniste. Les so-
cialistes indépendants de la Pfatzische Volkswacht
été seuls à commenter les arrêts de la Cour
pas
de Leipzig et à flétrir les atrocités de la guerre à la
prussienne (7, 8 et 13 juillet). Les sociaux-démocrates
de la Mainzer Volkszeitung (12 et 19 juillet) écrivaient
de la même encre. Sans doute, le 3 juillet, le Congrès
des majoritaires saxons, réuni à Leipzig, s'est prononcé
en faveur du bloc socialiste.

« Le travail en commun des deux partis dans le gouver-
nement a prouvé que les dissentiments, qui, en théorie et
en pratique, les séparent, ne sont plus assez accusés pour
faire obstacle d'une manière constante à une nouvelle fusion
des deux partis. >>

La Freiheit annonçait, le 8 août, que des alliances avaient été conclues à Berlin, en Bavière et à ElberfeldBarmen.

Mais une entente générale n'en reste pas moins difficile. La commission chargée de rédiger le nouveau programme des sociaux-démocrates a renié les dogmes de Karl Marx pour revenir aux traditions de Lassalle, abandonné le dogme de la lutte des classes et atténué la rigidité de l'évolution collectiviste. Si ce programme est adopté par le Congrès de Goërlitz, écrit Dreitscheid dans la revue der Sozialist, l'entcnte est impossible entre minoritaires et majoritaires. D'ailleurs, parmi ces derniers, il en est beaucoup qui voient dans un bloc socialiste un péril pour les institutions républicaines. Edouard Bernstein, dans la Breslauer Volkswacht (19 juillet), et le ministre saxon Alfred Eellison (Die Glocke, 15 août) sont d'acord sur ce point cette fusion inquiétera les classes moyennes, cimentera le blocs bourgeois, encouragera la poussée nationaliste; et les socialistes n'auront même pas au Reichstag la majorité nécessaire pour sauver le régime républicain. Seule la coalition démocratique, qui permit à la République de naître, peut lui permettre de durer.

Sans doute, une collaboration entre centristes et sociaux-démocrates se dessine en Rhénanié et les populistes de la Coblenzer Zeitung s'en inquiétaient le 3 août dernier. Certes des feuilles catholiques ont dénoncé, bien avant l'assassinat d'Erzberger, les excès de la propagande pangermaniste: par exemple, la Deutsche Reichszeitung (Bonn), le 29 juin; la Rheinische Volkszeitung, le 12 juillet. Hier, le 18 août, la Germania ne flétrissait-elle pas la scandaleuse adresse envoyée par l'Université de Koenigsberg, avec un diplôme de docteur honoraire en médecine (!), au général Ludendorff? Le cabinet Wirth ne doit-il pas son

Cette aspiration des masses ouvrières vers la paix, existence précaire à cette alliance entre centristes et

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J'entends bien. Mais la coalition est menée par l'action tenace des Populistes. Elle est d'autant plus dangereuse que le centre a toujours été tiraillé entre un courant de

rité nécessaires pour résister au courant pangermaniste. gauche et un courant de droite. Et les événements, dont

Or, aucun des partis, qui en votant la Charte Constitu-
tionnelle de 1919 ont témoigné d'un désir et fait un
effort de rénovation, n'a la majorité au Reichstag.

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la Bavière est le cadre, tendent à renforcer les éléments
conservateurs. Menacés dans leurs intérêts par les
réformes fiscales que préconise le cabinet Wirth, ne dis-
poseront-ils pas de voix assez nombreuses pour briser
les derniers liens de l'alliance démocratique et jeter los
premières bases du bloc réactionnaire ?

Les semaines qui viennent seront décisives pour
l'évolution de l'Allemagne et pour la sécurité de la
France. L'instabilité politique a atteint son maximum.
Il suffit d'une rapide impulsion pour déclencher une
orientation nouvelle. L'assassinat d'Erzberger vient,

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