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C'était en 1912, M. Pachitch était alors premier mi- ter et montrer ses poches vides, il ne put convaincre son aistre du roi Pierre qui vient de mourir.

patron. Dégouté du métier, il devint le secrétaire d'un Il engageà des pourparlers afin d'obtenir la main de grand écrivain, et ne revint au journalisme que vingt la grande-duchesse Olga de Russie pour le jeune prince ans après, et spécialiste de la politique étrangère... Alexandre

Le tsar, pressenti se contenta de sourire et répondit que la requête était loin de lui déplaire, mais il refusa Le dessin sténographique. cependant de prendre une décision.

Un prêtre catholique autrichien, le professeur Seibert, J'ai pour principe, expliqua-t-il

, de permettre à qui, depuis longtemps, enseignait à l'Institut des Sourdsmes enfants de décider eux-mêmes de leurs affaires

Muets de Salzburg, s'est rendu compte que les tableaux de ceur et je veux ne les influencer en rien.

muraux, d'ordinaire en usage dans les écoles religieuses ne lui seraient pas d'un grand secours dans ses confé

rences. Il décida donc de dessiner très rapidement au Tout récemment, n'annonçait-on pas encore les fian- tableau noir des scènes schématiques pouvant très faciçailles du prince Alexandre avec une princesse de lement se dérouler comme un récit... L'homme, par France ? La nouvelle était de pure invention. Il

у exemple, est représenté par un cercle avec au-desous longtemps déjà qu'il avait été question d'un mariage une ligne droite. La femme ressemble beaucoup à qui aurait uni la maison royale de France à celle de l'homme, sauf qu'une spirale (symbolisant ses cheveux) Serbie ; un père jésuite s'en mêla, voire le président de court tout le long de la ligne droite. Il paraît que des la République. Mais la jeune princesse, - qui n'était enfants qui n'avaient jamais vu ces dessins simplifiés, pas celle dont on a prononcé le nom récemment, les ont immédiatement compris. Si l'on met un chapeau laissa entendre qu'elle n'avait point envie de régner sur un cercle, alors, c'est un ministre qui apparaît. Un sur l'un de ces pays où l'on risquait d'être assassiné casque le transforme en guerrier ; ajoutez un sabre au à chaque coin de rue. Et l'affaire en resta là.

cercle, et vous en faites un officier.

Les mouvements des bras et des mains sont égale

ment simplifiés. Si un homme schématique mais portant L'inventeur des fils de fer barbelés.

couronne étend le bras, mais avec la paume de la main Qui se souvient du député Grenier, l'homme au bur- tournée vers le haut, nous avons affaire à un roi qui nous, comme on l'appelait ? Les électeurs de Pontarlier pose une question. A mesure que le récit prend de noul'avaient envoyé au Palais-Bourbon en 1896 et les petits veaux développements, on efface les mouvements superjournaux faisaient gorge chaude de ses excentricités. flus des membres, pour les remplacer par des mouveN'ayait-il pas proposé au Conseil municipal de sa sous- mnts nouveaux. Le roi que nous avons vu interrogapréfecture de protéger les forts de la région par des teur peut devenir méditatif si sa tête, s'inclinant; vient lignes de fils de fer hérissés de piques et de pointes ? se poser sur son index. Ces buissons de fils de fer auraient empêché, affirmait

En inventant cette méthode, le professeur Seibert n'a il, toute approche de l'ennemi : « De ces inspirés-là, songé qu'aux sourds-muets, mais nos dadaïstes seraient écrivait un chroniqueur averti, nos asiles d'aliénés heureux,

n'en doutons pas.

de nous faire bénérenferment un certain nombre. On se contentait de les

ficier de cette savante stylisation. garder à vue jusqu'ici, et l'idée n'avait pas encore germé

in Ea de les envoyer à la Chambre. »

Entre marionnettes.. Ce pauvre chroniqueur regretterait peut-être aujourI d'hui que la Chambre de la grande guerre n'ait pas Les théâtres à la mode. été composée de quelques fous comme M. Grenier...

Un monsieur qui avait une loge pour un cinéma l'of.. frit à sa domestique. Au bout d'un instant, la cuisinière,

un extra, se présenta et répondit avec un certain dédain: Au pays des Muses.

Je remercie Monsieur, mais je ne vais jamais au De l'utilité des assassinats.

cinéma ; il n'y a qu'un théâtre où j'aille, c'est l'Odéon.

L Vous avez mauvaise grâce, Messieurs les journalis

Hélas! au temps où Antoine travaillait avec art sur

notre deuxième scène, il n'avait pas la clientèle de queltes, à gémir chaque matin sur le grand nombre de

ques milliers de cuisinières... crimes qui se commettent cette saison. De quoi rempli

M. Gavaut a su les attirer si bien qu'il lui faut deux riez-vous vos colonnes, pendant les vacances, si vous

scènes pour les satisfaire ! L'Odéon et Phi-Phi ont un n'étiez aidés par les bandits masqués du rapide ParisMarseille, et par ces braves assassins qui coupent les

égal succès : femmes en quatre ou expédient dans une malle le cada

Tandis que, lassés tour à tour vre de leur oncle ?...

De la chaleur du ciel et de celle des fours,

Tous les théâtres font clôture, Un de nos grands journalistes qui fut autrefois un

Le brillant Odéon petit reporter, piqué de revenir trop souvent au journal les mains vides, se décida enfin à corriger par son ima

Se paie au Trianon gination la tranquillité de Paris. En quelques jours,

Une doublure, le journal défia toute concurrence sur le chapitre des

Cependant que ravi accidents, des assassinats et des chiens écrasés.

D'entendre encor Phiphi, Un soir cependant qu'il rentrait au journal avec une

Un sot public s'étouffe demi-douzaine de « nouvelles à la main », il fut atta

En même temps qu'aux Bouffes

A Ba-ta-ilan. qué par un apache qui, sous la menace du couteau, lui prit tout ce qu'il avait, soit un pauvre porte-monnaie, Et bientôt pour unir ces succès éclatants, une montre, une blague à tabac et la demi-douzaine

Et grossir encor la recette, de a nouvelles à la main ». Il courut au commissariat, Sur les quatre tréteaux l'on entendra chanter puis au journal, et jeta sur le papier un long récit de Par les odéoniers la célèbre o pérette... sa propre aventure.

juste postérité Le lendemain, le rédacteur en chef le fit appeler et.

Chantera sur le même mode le gourmanda sévèrenent sur le récit ridicule de cet

Ces deuż thédtres à la mode, attestat imaginaire. Le pauvre homme eut beau protes

De Gavaut et de Christine...

Mais le

:

Une chimère.

songea cependant à devenir explorateur qu'à la suite La Comédie-Montaigne a vécu: M: Dullin: a quitté M.

d'un rêve. Gémier comme il avait quitté M: Copeau ; il va diriger

Il avait alors vingt-deux ans et voguait de Gibraltar lui même une école théâtrale qui compte s'installer à la à New-York. salle Morse. Quant à M. Quellien, il a appris à M. Gé- Il se vit, en songe, appuyé sur le rebord du navire et mier et à ses collaborateurs, que l'art et la fortune

regardant vers le nord. A son réveil, il se dit que son avaient peine à faire bon ménage.

destin l'entraînerait un jour vers le pôle Nord.. Depuis, les gens de la Comédie-Montaigne ont pensé

Si ce n'est qu'il alla au pôle Sud, son rêve. s'est s'installer au au théâtre Albert-Ier. Mais, instruits par

réalisé d'autres expériences, on dit qu'ils ont renoncé à ce pro

X jet. Ils ne veulent plus entendre parler de concours

Quand il eut quitté le collège de Dulwich, sir Ernest financiers et redoutent le compromis où conduit la

Shackleton ne laissa en aucune manière la réputatiou
recherche d'un équilibre commercial : ils veulent un d'un « espoir ».
théâtre désintéressé.

Un de ses maîtres disait même de lui :
En ce moment, vous disent-ils, un théâtre d'art ne

Shackleton- ! une pierrè qui roulera sans jamais peut rassembler qu'une dizaine de salles intelligentes :

amasser de mousse. voyez notre exemple, celui du Vieux-Colombier, celui

Depuis, le pédagogue a dů modifier son jugement de l'Oeuvre, celui de la Petite Scène. Notre théâtre

il avoue qui si Shackleton n'a jamais beaucoup amassé sera donc un théâtre irrégulier. Et pour bannir tout in

de mousse, il a du moins roulé plus loin que la pierre
térêt personnel de notre société, nous n'accepterons de du proverbe...
tous nos collaborateurs qu'une aide gratuite. Notre
théâtre sera un temple ; notre métier une religion.

Le Retour.
Et vous comptez trouver des acteurs, des costu-

Pèrsy Mears servit, pendant la guerre, comme officier miers et des machinistes, à ce prix-là ?.

sur le front français. Sans doute.

Blessé grièvement, il fut soigné dans un hôpital et Et comment vous appellerez-vous ?

n'est rentré que tout récemment à Nottingham où, avant La Chimère !

la guerre, il était officier de police. Puisse cette Chimère ne pas mériter son nom avant Quelle ne fut pas sa stupeur, en constatant que son qu'on la puisse baptiser ...

nom figurait, en bonne place, parmi ceux des enfants de min

Nottingham morts au champ d'honneur, dont la liste

est inscrite sur une plaque de marbre apposée dans le Chez ceux qui danseat.

hall de l'hôtel de ville ! Rien de nouveau sous le soleil.

Après en avoir délibéré, on choisit une solution fort

simple.
Tout le monde sait que des femmes, même de gran-
des dames, se sont laissé séduire par des chanteurs,

En regard du nom de Percy Mears on inscrivit ces

seuls mots :
des artistes, des lutteurs ou même des champions de

Est revenu depuis.
boxe. On vient de découvrir dans les ruines de Pompei
des lettres d'amour que de jeunes praticiennes avaient
écrites sur des tablettes d'ivoire à des gladiateurs vic-

Un peu partoni. torieux.

Souscriptions.
Les praticiennes de Pompei étaient des femmes com-

Sur l'immeuble portant le n° 120 de la rue La me calles, d'aujourd'hui.

Fayette, on peut voir, présentement, de grandes bandes Et ceci rappelle la phrase célèbre d'un professeur de de calicot sur lesquelles il est écrit en lettres rouges droit romain fort connu à Paris qui avait coutume de prononcer avec gravité que « la femme libre qui en

PARTI COMMUNISTE ! tretenait des rapports avec un esclave cessait d'être

POUR LE PEUPLE RUSSE AFFAME ! ingénue ».

ON SOUSCRIT ICI !

Disons qu'il n'y a pas foule...
Affaire de loyers.
L'application de la loi sur la prorogation des loyers

La plus ancienne police d'assurance.
a parfois de curieuses conséquences.
Une riche demoiselle, propriétaire d'un grand immeu-

Nous avons imprimé que c'était celle que conservent ble de l'avenue des Champs-Elysées, louait elle-même

les archives du ministère des Indes, et qui est datée de un petit appartement, dont elle n'a pu renouveler le

février 1656.

L'archiviste de la Chambre de commerce de Marseille, bail. Elle a logé quelque temps chez des amis. Puis, elle a voulu profiter de sa maison. Mais tous ses loca

M. Joseph Fournier, nous écrit : taires ont obtenu le bénéfice de la loi. Alors elle a La-Chambre de commerce de Marseille la plus anaccepté l'hospitalité de sa concierge. Enfin, le locataire cienne de toutes possède dans ses belles et riches du second, qui avait meilleure ârne que les autres, et archives plusieurs polices d'assurance maritime d'une qui avait peut-être un peu de sang d'Israël dans les date antérieure à celle dont s'enorgueillit la maison veines, consentit à lui sous-louer deux chambres, au Lloyds. Celle de ces polices qui porte la date la plus prix qu'il lui devrait lui même pour son loyer.

reculée est du 15 octobre 1584, et elle se présente avec C'est ainsi

que

la vieille demoiselle est devenue sous- les formules et les caractéristiques qui se retrouvent locataire de son locataire, lequel n'a plus un sou de dans les documents de même nature établis de nos loyer à lui payer...

jours. Cette police concerne le chargement du zaisseau

Saint-Hilaire, patron Jean Viguié, se rendant de Marseille Chez nos alliés.

à Tripoly de Syrie, le dit chargement appartenant au Une võćation.

marchand Guillaume Puech. Elle est paraphée par AuSir Ernest H. Shackleton, qui, à bord du Quest, vient gier Riquety l'un des ancêtres du tribun Mirabeau de partir pour une nouvelle campagne d'exploration, et Domergue André, députés par le Corps municipal de se sentit dès le collège la vocation du marin. Il ne

Marseille à la taxation des assurances maritimes.

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& san's la

fure et de sa date?

ses alliés

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Puisque nos bons amis anglais ont publié un docu

La centralisation militaire est ment dont j'apprécie tout Pintérêt en raison de sa na

levée de l'hypothèque prussienne. Si, une 'évacuation il ne vous paraltra pas excessif que

précipitée laissait les mains libres aux fonctionnaires, P'archiviste de la vieille institution française et marseillaise qu'est la Chambre de commerce du premier port

dont Berlin inonde les terres rhénanes, ils auraient vite

fait d'organiser des dépôts d'armes, d'embrigader les de France, saisisse l'occasion de faire connaitre un do

associations de réservistes et de discipliner les sociétés cunient qui,

jusqu'à nouvel avis, constitue un prototype des polices d'assurance maritime ayant pu parvenir

de sports (1). La Prusse est incapable d'assurer sur le

Rhin le respect des clauses militaires du traité. Neutralijusqu'à nous.

sation militaire et administration prussienne sont deux termes inconciliables. Et d'autre part pas de pénétra

tion intellectuelle sans la levée de l'hypothèque prusAffaires Extérieures

sienne. Le contact entre les esprits, qui seul peut préparer la détente entre les peuples, est déjà stigmatisé

par Berlin comme une trahison nationale. Une exposiAux écoutes de l'Allemagne... tion est dénoncée comme un arsenal. Un « Gobelin » III. - LES FORCES DE RÉNOVATION : L'ESPOIR RHÉNAN (1) ques Copeau fait trembler la Wilhelmstrasse. Un théâ

est dangereux. Mme Lubin inquiète la Prusse. M. JacAu cours d'une promenade dans le Taunus, un ami

tre français ne peut jouer que sous la protection des anglais et moi nous interrogeâmes un solide bûcheron

baïonnettes françaises. Et si elles disparaissaient les qui travaillait en forêt. Nous prenant pour deux tou

fonctionnaires prussiens auraient vite fait d'encercler ristes britanniques, il s'écria bientôt : « Les Français !

la clairière rhénane d'un réseau barbelé. Nous n'aurons pas besoin de fusils pour les sortir d'Al

Cette évolution nécessaire des libertés germaniques lemagne. Nous les chasserons sous peu, avec des cou

a-t-elle été favorisée ou retardée par les sanctions alliées? teaux et des fourches. — Méfiez-vous, reprit mon com

Les sanctions militaires, en affaiblissant le prestige pagnon de route : ils ont encore quelques mitrailleuses

prussien et en déployant des forces supérieures, ont-elles

et quelques 75. » Et l'autre de sourire ironiquement

renforcé le courage politique de la Rhénanie allemande, les conférenciers du Deutsch Offiziers Bund ne lui

brimée par des fonctionnaires de tout ordre, mais d'une ont-ils point affirmé que la France — lâchée par tous

origine également orientale? A-t-elle compris, en voyant n'avait plus que des soldats noirs et un

accroître les garnisons et défiler les tanks, qu'elle était matériel démodé ? Avec les mêmes ressources et avec

directement intéressée à rendre possible, par une rénole même personnel que de 1906 à 1914, la propagande allemand, la réconciliation européenne et une paix đu

vation mentale et l'affranchissement politique du peuple pangermaniste travaille à refaire, après quelques mois

, d'accalmie, une mentalité de guerre.

rable? Aujourd'hui gage de la victoire, elle peut être,

demain, le champ de bataille. Les sacrifices de Reims Peu de jours plus tard, un blessé nous confiait des

et de Verdun -n'ont rien d'attrayant pour Cologne et propos différents : « Je me destinais à l'enseignement Mayence. Les sanctions militaires, poussées à fond, Je me suis engagé. Je le regrette. Nous avons voulu

ont-elles inspiré ces réflexions salutaires ? Je l'ignore. cette guerre et mérité notre défaite. Les Yunkers nous

Mais ce que je sais, c'est que la marche jusqu'aux portes ont trompés. S'ils étaient revenus victorieux, il aurait de la Ruhr n'a produit aucun effet moral, et que la fallu saluer le dernier des policiers et tenir dans une

alasse 19, irritée par un désoeuvrement inutile, a laissé boîte à lettres (sic). » Il existe une autre Allemagne. des souvenirs fâcheux. Mais ses forces dispersées et divisées - catholiques

Les sanctions économiques, le contrôle interallié romains de l'Ouest, israélites démocrates de Berlin,

sur les douanes occidentales et l'établissement proviouvriers pacifistes des grandes villes

soire de guichets rhénans — auraient, d'après les feuilles

-briser l'armature prussienne que Krupp et Stinnes, de

allemandes, provoqué une exaspération générale. La leurs bras experts, ont achever de visser sur l'Allemagne

Bonner Zeitung du 7 juillet écrit que asservie ? Les boulons en sont rivés à fond. La grande industrie trouve dans la Prusse, dans la discipline mili- « la diminution de la production de certaines fabriques, peut taire et dans la diplomatie aggressive des garanties étre évaluée à 30 et 50 o/o. » pour le rendement du travail et pour les dividendes du

La Rheinische Zeitung du 12 déclare que, dans le capital : rebelle comme les individus et les collectivités

district de Dusseldorf à toute prévision lointaine, elle dépense sans compter ni amortir, confiante dans l'Etat, en cas de crise, pour < sur 550.000 ouvriers, 200.000 travaillent à beures réduites... ouvrir des débouchés et assurer des bénéfices. Le déver- La ligne douanière a contribué à la crise de la vente et au sement des usines engorgées vers les plaines occiden- renvoi d'environ 10 o/o des équipes. tales (ou orientales) ressemble de bien près à la ruée

La Koelnische Volkszeitung du 24 veut expliquer, des Germains affamés vers la Gaule fertile. Et ce qui

< par l'importation en deux mois, de trois milliards » le prouve est que, du jour où cette surproduction industrielle est devenue aussi réelle que la surproduction d'objets de luxe, la baisse du mark, savamment truquée à

la veille du Conseil suprême. L'Union des maisons de humaine, la paix a connu les mêmes incertitudes et l'in

gros de Cologne, dans un mémoire résumé par la Koelvasion a suivi les mêmes routes.

nische Zeitung dès le 12 juillet, après avoir établi pour les industries des transports, du fer, du bois, des pourcentages de

réduction impressionnants, envisage Un professeur allemand, avec qui je me suis entre- i l'écroulement de la vie économique thénane ». tenu du problème rhénan, me disait dans une heureuse Elle ne me paraît point imminente si j'en crois la formule : « Il n'y aura pas de paix durable en Europe rangée de hauts fourneaux qui fumaient l'autre jour, tant que la Prusse je ne dis pas l'Allemagne

et

avec placidité, sur les hauteurs à l'ouest de Cologne. Le France auront une frontière commune. ». Une Rhé- Et les statistiques du Reich, constatent, à la fin de juin, nanie libérée est la condition d'une entente franco-alle- une régression dans le nombre des chomeurs : 3 0/0 au mande. Une seconde Bavière est nécessaire à la paix européenne. Il faut rouvrir cette clairière.

(1) Pour des précisions sur ces partis favorables à l'auto

nomie rhénane, je renvoie le lecteur à mon livre de Paris (1) Voir l'Opinion du 30 juillet et 6 août 1921.

à Spa, p. 257

pourront-elles

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debourg pour repousser le projet de lo

lieu de 3,7-3,9 % en mai et en avril

. Il est assez étrange pour approuver l'acceptation de l'ultimatum, demander que cette réduction dans les affaires coincide avec un l'abrogation des sanctions, réclamer la restitution inté, recul du chômage et cette baisse du mark avec des ou- grale des mines de Silésie. et une enquête neutre sur vertures de crédit (1). Les sanctions économiques ont les responsabilités de la guerre Thun manifeste, d'où fourni un prétexte commode pour masquer les répercųs- disparaissait toutę illusion aux libertés rhénanes. Le sions de la crise mondiale et détourner contre la France 9 juin, les délégués rhénans, à l'exception des minoriles intérêts lésés. Maîtres de forges, fabricants d'al- taires et des activistes, nuance Dorten et. Smeets, réunis cool, propriétaires de vignes, armateurs, etc., ont obéi à Konigswinter, adoptent une déclaration où il est écrit : aux mots d'ordre et signé des lettres de protestation.

« Nous nous déclarons d'accord avec l'attitude prise par Il est certain que la création de péages rhénans ne

nos représentants dans la Diète provinciale rhénane ; aucun peut être qu'une mesure de pression temporaire, Le Rhin

plébiscite, basé sur l'art. 18 de la Constitution d’Empire, n'est plus une frontière douanière. Les deux rives sont n'aura lieu en Rhénanie, pendant la durée de l'occupation du solidaires : gigantesque artère, le fleuve lie plus qu'il territoire rhénan, même après l'expiration du délai prévu par ne sépare. Et d'ailleurs M. Paul Tirard, qui avait pro- l'art. 167. Nous nous attendons à ce que, par égard pour la posé au Conseil suprême d'instituer, comme sanction, situation du territoire, occupé, on s'abstienne aussi dans cette barrière fiscale sur le Rhin, a, dès la fin de juillet,

d'autres parties, du territoire de toute manifestation pour un pris l'initiative de faire atténuer, par la haute commis

plébiscite jusqu'à ce moment, à moins que le délai ne soit sion, la rigidité de cette palissade à claire-voie. Mais

prolongé par des voies légales. ». si ces douanes orientales, qui ne rapportent qu'une ving- Quelques jours plus tard, les Diètes provinciales de taine de millions de marks par mois, ont causé quelque Hesse-Nassau et de la Hesse-Rhénane se dédarent

. gêne aux populations rhénanes, il n'en est pas de même d'accord avec la Westphalie, la. Pomeranie et le Brandu contrôle interallié sur les douanes occidentales. Ce

prussién qui contrôle les a affranchies d'une inadmissible servitude. accorde aux provinces une, plus large autonomie Il a brisé une cloison étanche. Il a rétabli un contact néa

Le 6 juillet, le Congrès des armateurs shénans cessaire. Comment peut-on espérer améliorer les rela- refuse de hisser le nouveau pavillon républicain et tions franco-allemandes si le régime des licences permet proclame sa fidélité aux couleurs noir, blanc, rouge: à l'administration prussienne, contrairement au traité Le 15 juillet, à la séance de la Chambre prussieme, de paix, d'élever entre les deux Etats, une muraille de le De Lanscher, un apôtre de l'autonomie rhénane, atChine? Pour que la Rhénanie puisse jouer son rôle de taquait la France, dans un discours violent, que l'organe liaison et faire son œuvre de pacification, il est, au con- pangermaniste, la Rheinische Zeitung; commentait avec traire, indispensable qu'elle soit spécialisée dans ses joie (16 juillet) exportations et accueillante sur ses marchés.

Sous l'action de la propagande pangermaniste, grâce La suppression de cette barrière, les achats des ré

à la tension entretenue par les sanctions, — par les sancgions libérées, l'entrée des marchandises françaises, l'in

tions militaires plus encore qu'économiques,

le nonvasion des touristes parisiens, escomptés et favorisés par M. Paul Tirard, auraient dů, semble-t-il, rendre

vement rhénan atteint un point mort. la Rhénanie, non seulement plus hospitalière pour l'a. culture française, mais surtout plus rebelle au joug prussien.

Certes, il reste une réalité politique. Il n'en a rien été.

Plus significative encore que cette séance de la diète provinciale rhénane (12 juillet), où le D? Hess député

centriste de Coblence, a violemment attaqué « les. Gehek Non seulement les, expositions, et les spectacles; or mraete. de Berlin, qui se font une idée fausse de notre ganisés avec un goût si français à Wiesbaden, ont été,

: », fut l'orageux débat, présidé, le 26, par le à l'exception des représentations musicales, mis à ministre

ministre de l'intérieur. Le Dr Gradnauer avait convoqués l'index, mais encore le délai prévu pour l'expression les délégués des partis pour procéder à l'ajournement des revendications rhénanes, 14 août 1921

sine die dủ plébiscite: Or, les, Hanowiens allemands, les forelos, A: l'impulsion venue de Berlin, la Rhénanie re- populistes bavarois, les socialistes, minoritaires refur pondit d'un élan presque unanime.

sèrent de renoncer au plébiscite. D'autre part, les députést :Une commission avait été instituée au ministère de

centristes des territoires occupés exprimèrent l'opinion, l'intérieur, sous la présidence de von, Roedern, pour étu

que l'engagement: pris à Koenigswinter, le 9 juin, allait dier, conformément à la constitution, les modifications

trop loin. «Il était inopportun de se lier, jusqu'à l'expià apporter dans les frontières des pays allemands. Do

ration du délai d'occupationi ». Ne vaudrait-il pas,mabux: cile, la commission se sépara sans aboutir, et à la fin

examiner d'année en année, si les circonstances contide mai dernier, le ministre de l'intérieur, Di Gradnauer,

nuent à rendre impossible: l'exécution du plébiscite adressa une circulaire pressante aux chefs des parts.

prévu par l'article 18. Et tandis que la: Colbenzer Zein Il s'inquiétait.

tung flétrit l'antipatriotisme des Guelfes; -la: Frankfütter

Z'eitung (28 juillet) dénonce les intrigues des: Bavarois « des mouvements, ayant pour objet la séparation de provinces importantes d'avec certains pays, et qui pourraient don

Mais cette réalitéi morale peut-elle devenir une réaner lieu à des divergences entre les partis, La gravité de la

lité politique, sans la collaboration de la République situation politique intérieure et les circonstances économiques

française ? C'est ce que j'examineraii dans un prochain de l'Allemagne, ainsi que les considérations à prendre, vis-à

article. Sur les bords du Rhin survivent les pierres de wis dé l'étranger; pour lequel toute scission des forces allemandes est un événement favorable, demandent

impérieuset inspiré des, palais. Sur la rive gauche du Rhin serpentes

Rome et les légendes de Charlemagne. La France mé

diévale a dressé des églises et la France monarchique ment; que, de tels, desiderata de grande envergure soient repoussés pour l'instant, et que l'on, évite toute espèce encore la route française, dont les bornes sont timbrées d'inquiétude à la population."

de l'aiglè napoléonienne: Le code de Bonaparte survécut L'ordre fut obéi et la consigne exécutée. Le 27 mai,

de longues générations. Son souvenir reste vivant. Seule: le Comité provincial du parti centriste Thénan publie

la III°. République, sera-t-elle incapable de laisser. "ŞUE, ces marches allemandes de l'Europe occidentale lemn

preinte de sa collaboration libératrice? (1). Faites au Reich par des banques hollandaises et améri

(A suivre:)

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JACQUES BARDOUX.

caines.

an ;

La folle guerre en Orient

nouvelle conférence, les Grecs de Constantin sort encou

ragés à surpasser ceux de Venizelos. Une seconde offenLe 1er juillet 1920, L. Fraser écrivait dans le Muslim sive grecque sur Ouchak-Eski-Chéir échoue lamentableOutlook :

ment. « La semaine dernière a été la plus étonnante qui se soit Que ce soit au Caire, à Damas, à Stamboul, en Afghaécoulée depuis 1914. L'histoire l'écrira en Pappelant : « La nistan, aux Indes ou à Fez, partout les Musulmans tiensemaine où la guerre recommença. W

nent, un même langage : « Nous voulons la paix en TurAu cours de cette semaine :

quie. » 1.° Le gouvernement anglais a recommencé la guerre avec

I.e 22 mars dernier, une troisième Offensive anglola Turquie sous le couvert de la Grèce, sans consulter le Parlement ni la nation ;

grecque fond sur l'Anatolie. Cette fois, des bataillons 20. Il a annoncé son intention de conserver une forte armée

spéciaux de destruction, dirigés par des officiers britanen Mésopotamie au prix de 40 millions de livres sterling par niques, opéreront à l'arrière des armées; des mitrailleuses

anglaises sont pointées sur les régiments qui fléchissent. 3° 11 a déclaré avoir l'intention de garder une armée en Ismet pacha infligę aux troupes grecques une sanglante Perse aux frais des contribuables britanniques pour repousser défaite sur le champ de bataille de Gunduz bey, à quelune invasion des bolcheviks et des Turcs. »

ques kilomètres d'Eski-Chéir. Papoulas et ses collègues Après avoir mentionné que quatre bataillons anglais anglais ont à peine le temps de fuir. marchent sur le flanc d'attaque grec, Levas Fraser Cette fois, les ravages de la pacification anglo-grecque ajoute :

sont atroces. Viols, assassinats, mutilations ne se chif« Il y aura les frais de transport », a dit le premier ministre. frent plus. La liste des dégâts atteint des totaux formi« Une simple affaire de compte », a répondu M. Churchill. dables. Les Anglais ont assisté à tout cela, ils ont vu les Cependant, même si les Grecs écrasent Mustapha, d'au- plus belles régions de l'Anatolie devenir désertiques. tres Mustapha apparaîtront. »

Les populations musulmanes, chassées par l'invasion, Qui paiera la note de guerre de la Grèce? se deman- sont refoulées vers les vilayets orientaux et, à chaque dait-on déjà.

phase du reflux, les populations chrétiennes sont emmeLa folle guerre en Orient recommençait donc en juil- nées par les armées grecques. Ainsi, les effets de la Jet 1920 par une offensive anglo-grecque en Anatolie. pacification anglo-grecque sont plus terribles que les M. Venizelos avait enlevé de vive force le consentement

ravages des hordes barbares du vieux temps, car les prodes Alliés à la conférence de Boulogne en juin 1920 et

cédés de destruction moderne l'emportent sur ceux de à celle de Spa en juillet 1920. La France et l'Italie ne

Tamerlan et de Gengis Khan. disaient oui qu'à contre-ceur. Il reçut alors le mandat En juillet 1921, une quatrième offensive commence. de pacifier l'Anatolie par les armes. Comment allait-il Celle-ci est montée à plus grands frais que les précés'en acquitter?

dentes. Cette fois, les Anglais ne dissimulent plus leur Les ammée's grecques, pourvues d'un excellent matériel participation effective : tanks, avions, canons lourds, obus

beau de guerre, fourni par les Alliés, se hâtèrent de conqué- asphyxiants entrent en ligne; le grand jeu se déroule. rir la Thrace et d'en expulser jusqu'au dernier musul- Des contingents anglais l'appuient et les renforts anglais Anatolie, elles pénètrent dans le golfe d'Ismidt,

combleront les vides, les munitions seront prodiguées. les nationalistes cèdent le terrain, les Grecs brûlent,

L'escadre méditerranéenne anglaise appuie l'attaque. Le pillent, violent et dévastent. Les alentours du golfe

blocus de la mer Noire, le bombardement des ports turcs, d'Ismidt étaient jusque-là d'une fertilité incomparable.

les débarquements incessants des troupes sur le littoral, Ils sont totalement ruinés.

tout est mis en oeuvre pour terroriser l'Anatolie! Au Bosphore, les nationalistes turcs attaquent à

Nous attendons la suite. Cependant, dès aujourd'hui, l'improviste, la nuit, sur Beïcos; les Grecs et les Hindous il est possible d'affirmer que les nationalistes turcs ne se fusillent réciproquement. On a omis d'apprendre à

se laisseront pas dévorer aisément. ceux-ci qu'ils se trouvent être les alliés des Grecs - mais Quel est l'état précis des deux camps en présence? est-ce bien chez les Hindous un malentendu sincère ? Le camp anglo-grec a vraiment donné le suprême effort :

L'Angleterre s'inquiète de l'attitude invariablement il a mobilisé le ban et l'arrière-ban de ses plus fidèles adoptée par ses unités indiennes chaque fois qu'elles se créatures, acheté tout ce qui consent à se vendre. Le trouvent aux prises avec des soldats musulmans. résultat, certes, n'est pas négligeable. Il tient entre ses Enver, au Turkestan, recommence à parler haut. mains ce qui fut la partie la plus riche de l'Anatolie,

Kiazim Karabekir cause avec les Soviets; il attaque mais il en a fait une tuine. sur le front d'Arménie. Moscou reprend la politique Septembre va venir : les débarquements en mer Noire panrusse, lutte contre les petites républiques du Caucase deviendront à peu près impossibles, le blocus n'existera et se prépare à digérer l'Arménie russe.

plus; les hardis caiques, les petites canonnières turques Le contribuable

anglais ressemble au paysan d'Anato- se joueront des escadres. Octobre suivra, la neige tomlie; il trouve que la guerre est chère. Personne n'écoute bera sur les hauts plateaux de l'Anatolie; les canons son mécontentement. On l'engage à payer sans plus dis-, lourds, les tanks, l'artillerie de siège, les convois de cutel La Grèce, qui vit des libéralités des Alliés, encaisse munitions seront immobilisés ou saisis par des mains les subsides. Les Anglais nous attaquent en Syrie et en prestes accoutumées à tirer parti de la moindre occasion

qu En janvier 1921, lord Curzon charge à nouveau les incarne aujourd'hui la résistance s'inclinera devant les Grecs de la mise à exécution du traité de Sèvres. Péni- nécessités de l'heure. Comment tout un peuple refoulé blement , les Grecs

atteignent les alentours d'Eski-Chéir. par la force vers ces confins asiatiques où tout plus que Ismet pacha les refoule sur le champ de bataille jamais est mystère, ne se détournerait-il pas de l'impid'Ineunu Papoulas est magistralement défait.

toyable Europe? Plus que jamais, Moustapha Kemal a Les troupes hindoues refusent de se battre contre les l'Islam entier dans son camp. Egypte, Inde, Afghanissoldats musulmans: La caserne et le cantonnement en tan, Perse, Irak sont avec lui, ainsi que l'Asie centrale Asie Mineure deviennent le prolongement de l'Agora Tous ne demandent qu'à l'appuyer. L'Afrique du Nord

L'opinion publique française réclame un règlement attend ses directives. franco-turc pour la Cilicie. C'est un an trop tard. « Osez Lorsque l'Angleterre, lassée de la lutte, traitera, quelle donc être Français », nous dit-on en Asie. A cela nous figure allons-nous faire, nous qui n'ayons même pas su De savons que répondre.

BERTHE-GEORGES GALLIS. En janvier 1921, le paradoxe continue. Au seuil d'une

protester?

man. En

:

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Cilicie.

Ne comptant plus que sur lui-même, leo

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