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Après

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magazines et, leur répas fini, ne desserrèrent plus les aucune, il était en harmonie. Puis il observa chez les voyadents. Les heures passaient, la nuit vint.

geurs qui débarquaient en même temps que lui, chez les un changement imprévu de train, Philippe se amis ou les parents, beaucoup plus nombreux que d'ord:trouva seul avec un inconnu dans une cabine de slee-naire,

naire, qui étaient venus au-devant d'eux, ce même ping à deux lits. Il se coucha aussitôt et s'endormit, sérieux, cet air de préoccupation sans aocablement; la ayant épuisé tous les sujets auxquels il pouvait appliquer dignité simple des accueils, la suppression, par un accord sa pensée. A la frontière même, il n'eut qu'un demi- tacite, de toutes les fausses marques de joie qui rendent réveil; il reprit tout juste assez de conscience pour son- si ridicules les arrivées dans les gares; la décence et la ger qu'il était échappé du piège et en sourire malicieu- brièveté des dialogues qu'il prenait au vol, ou qu'il devi. sement. Ce n'est qu'au vrai réveil du lendemain qu'il eut nait rien qu'au mouvement des lèvres; et partout l'action, le sentiment d'être « dans nos lignes ». Il se hâta de se une hâte méthodique; quelques plantons en tenue de lever, « pour voir ». Un aspect nouveau de toutes choses

campagne qui, pour ainsi dire, encore plus officiellement le saisit.

qu'aux stations précédentes, signifiaient la menace de Au premier pont qu'il vit gardé par un soldat, il com- guerre; et cette mise en place, cette première répétition prit que l'alerte était donnée. Il venait de traverser l'Alle- d'un spectacle militaire faisait un frappant contraste magne dans un cliquetis de sabres, parmi le torrent des avec le spectacle déjà au point que Philippe venait de armées dirigées vers les deux frontières; et le doute une voir en traversant l'Allemagne : chez l'ennemi, c'était le fois dissipé, l'angoisse passée, en dépit, à cause peut- branle-bas d'une gamison que l'empereur vient d'alar être de l'avertissement qu'il avait reçu, ce spectacle trop mer, ici la nation libre, prête à se lever en armes. ordonné ne lui avait pas fait plus d'impression qu'une Il toucha la main de Madeleine, ou plutôt leurs yeux colossale parade : ici, où il n'apercevait aucun mouve- se touchèrent, s'interrogèrent et se répondirent avant ment de troupes, la vue de quelques sentinelles suffit à qu'ils eussent articulé une syllabe. Madeleine, d'une assez lui donner l'émotion de la prise d'armes. Il lui parut que haute intelligence pour se permettre d'avoir des opinions c'était la France, surprise et menacée, qui cependant sur toutes choses, était avec cela si femme et si épouse était la première prête et déjà sur la défensive. Il avait qu'elle semblait, sitôt qu'elle se retrouvait au contact confiance.

de Philippe, lui demander d'abord avec déférence ce Puis, il n'était maintenant plus entouré que de Fran- qu'elle devait croire. Elle sut, dès ce premier regard, çais. Il devait s'y attendre, mais il était comme heuteu- non point certes ce qu'on lui avait annoncé à Wieliczka, sement dépaysé, il hésitait encore à se livrer. Autour de mais ce qu'il pensait intimement et qu'il était raisonnable lui circulait cette chaleur d'amitié qu'il avait lui-même de penser comme lui; elle sut qu'il avait la certitude de pressentie au cours de sa méditation solitaire. Presque la guerre, qu'elle avait depuis deux jours. Certains d'en tous les passagers du train venaient d'Allemagne, d'où être affectés de même, selon leur coutume ils ne perdirent ils s'étaient, comme Lefebvre, tout juste évadés à temps. pas leur temps à échanger des réflexions, nécessairement Ils se contaient mutuellement leurs histoires, qui ressem- pareilles. Le premier mot de Philippe fut : blaient à la sienne; et c'est en les écoutant qu'il com

Ft Rex? mençait de prendre peur du danger qu'il ne courait plus, Il est à la maison, dit Madeleine. Il est arrivé hie d'admirer avec moins d'ingratitude le miracle de sa Philippe se rappela un autre retour : son retour de délivrance. On se faisait part des nouvelles que l'on Naples et de Pompéi, où il avait erré parmi les ruines avait pu recueillir çà et là, dont la plupart étaient avec Zosia et vu la ville morte se ranimer sous la pluie fausses, mais les curiosités avaient un appétit si aiguisé Il se rappela comme il était angoissé ce jour-là, que, pour qu'elles s'en accommodaient. Philippe s'amusait de voir être délivré plus tôt de son angoisse, il avait télégraphié que, par un brusque retour de son caractère, il devenait, à Madeleine de venir au-devant de lui, à la gare, et que à l'exemple des autres, familier, communicatif, crédule. de même son premier mot avait été : « Et Rex? » et que

Il songeait si peu à s'isoler de ces frères inconnus qu'il Madeleine lui avait répondu : « Il est au collège », ne s'avisa que fort tard d'envoyer une dépêche à Made- comme elle lui répondait aujourd'hui le contraire : leine : il ne l'aurait pu faire en Allemagne, mais l'aurait << Il est à la maison. » dû faire dès la première station ce matin. La crainte que Alors, et aujourd'hui, avec cette faculté de pressentir ce télégramme n'arrivât plus tard que lui l'irrita et le qui l'étonnait, qui l'effrayait parfois comme un don divertit pendant les dernières heures du voyage. Aux surnaturel, il avait, en effet, prévu les deux réponses. approches de Paris, il fut ressaisi par le sublime et mys- Les mêmes mots allaient encore sortir de ses lèvres : «Il térieux intérêt du drame partout secret et partout sen- n'est pas venu ? » Mais Madeleine les devina et ne lui sible. Nulle agitation, nuls gestes, nuls' éclats de voix laissa pas le temps de les prononcer. ne trahissaient la fièvre universelle, mais seulement une Rex, dit-elle, m'a chargée de l'excuser auprès de toi. odeur de fièvre, la montée de la température, l'haleine L'entente perpétuelle et l'extrême politesse du père, de chaude de Paris tout proche. Seulement, ici, uniquement la mère et du fils rendaient tout froissement impossible sans doute parce que les ponts et les ouvrages d'art sont entre eux, malgré leur ombrageuse sensibilité : l'excuse plus nombreux, on voyait beaucoup plus de sentinelles ou la justification précédaient toujours le teproche. et, sur les chemins de la banlieue, plus de pantalons Madeleine expliqua brièvement que Rex, à la première rouges.

menace de guerre, avait demandé son rappel en France Par une contradiction qui, dans ces grandes secousses,

et l'avait obtenu aussitôt. Arrivé à Paris l'avant-veille, est ordinaire, Philippe maintenant souhaitait que sa il devait partir le surlendemain, pour joindre le régiment dépêche ne fût pas arrivée. Il eût préféré de reprendre d'infanterie auquel il était attaché, à la frontière du contact avec Paris sans témoin, d'éprouver des émotions Nord. Il était de ceux qui avaient reçu leur fe uille de qui ne dussent rien qu'à lui-mêine, d'être seul, une der- route avant le décret de mobilisation. Ces trois journées nière fois : il sentait bien que pendant tout le dévelop- qu'il passait à Paris étaient prises par d'innombrables pement de l'action, et jusqu'au dénouement, il n'aurait courses et par la mise en ordre de ses affaires personplus le droit d'être seul.

nelles. Il avait dû se rendre au gouvernement militaire. Mais, quand il regarda par la portière, avant de

Nous le retrouverons sans doute à la maison, dit l'ouvrir et de descendre, il vit d'abord, sur le quai, toute Madeleine. Au lieu de rentrer, s'il avait su que ton train droite, calme et sérieuse, Madeleine qui l'attendait. Il aurait tant de retard... ne put se défendre de remarquer, en son abord on ne - Il n'en a pas encore trop, dit Philippe. sait quoi il osa penser : de romain, avec quoi il

Non... sentit que sans effort et, bien entendu, sans affectation Elle hésitait. Pour une fois, son tact ne l'avertissa't

qu'elle n'avait

pas

prononcer aucun nom.

prême écourtée.

pas si, par simple politesse, afin de témoigner à Philippe 1 mes. Le visage de Rex ne contrariait plus des souvenirs , , devait

. Il soldat Zosia

, ou si mieux valait ne point parler de ces choses, que Philippe lui avait vu lors de son premier retour plus que jamais passées. Ici encore, leur faculté de se d'Afrique. Non seulement il avait coupé sa barbe, mais Içi

il s'était, selon la mode, entièrement rasé. Cet homme comprendre sans traduire leur pensée secrète par des mots les sauva. Philippe sut épargner à Madeleine

grave semblait un adolescent, et même qui a des inge l'embarras de la question, et à lui-même l'embarran d'y nuités de physionomie, des éclairs d'enfance dans les répondre , en y répondant d'une façon indirecte, sans yeux. Pour ces raisons visibles, Philippe eut encore mieux

le sentiment de l'avoir retrouvé. Ils s'embrassèrent ten- Je n'ai fait, dit-il, qu’aller et venir. Les voyages, drement, sans la gaucherie des hommes qui s'embrassent; là-bas, sont déjà entravés bien autrement qu'ici, et les et de ce moment ils semblèrent ne se plus pouvoir séretards, considérables. Deux heures après mon arrivée, parer. Lorsque l'un des deux quittait la pièce où ils se j'ai été avisé par quelqu'un du pays que je devais re- trouvaient ensemble, l'autre était distrait et désemparé. partir le lendemain à l'aube, ou que sinon je ne passerais Ils se suivaient de chambre en chambre, si incapables

de résister au besoin de se voir constamment que, pour plus.

la première fois peut-être de leur vie, ils se relâchaient Madeleine devina, mais sans presque le sentir, tant

de cette discrétion scrupuleuse qui avait toujours été la elle était environnée d'un tragique plus pressant, le tra

règle de leur amitié. gique de ce grand voyage inutile et de cette visite su

Cette reprise de l'intimité ancienne ne devait durer Ils étaient enfin hors de la gare et, malgré la bous

que jusqu'à demain. Pouvaient-ils, une seule minute, n'y

point songer? En toute autre circonstance, leur plaisir culade, ils retrouvèrent sans peine i'auto. En y mon

en eût été gâté, mais aujourd'hui, ils étaient trop pétant, Madeleine sourit, et dit :

nétrés de la gravité de l'heure pour se permettre des Nous n'avons probablement plus beaucoup de

raffinements de sensibilité si puérils et si peu stoïques. temps à en profiter. Il paraît qu'on réquisitionnera les

Ils voulaient pleinement jouir de leur réunion brève, et voitures? Philippe fit un geste d'indifférence. Tous deux se re

ils se forçaient d'oublier l'adieu si proche. Ils voulaient

surtout être et causer « comme à l'ordinaire ». Leur entueillirent quelques instants. Le silence dura jusqu'au

tretien était sérieux; il était aussi enjoué, facile : ce tournant d'une rue où, voyant une vingtaine de badauds attroupés devant une affiche, il fit un

n'était pas pour eux une nouveauté. Ils évitaient de se

mouvement brusque, et le geste de frapper à la glace d'avant pour

faire mutuellement des recommandations, de prendre arrêter le chauffeur.

des dispositions solennelles. Il fallut bien cependant --Est-ce que ?... murmura-t-il.

que, le lendemain, Rex dît à son père les choses que Et, sur une interrogation muette de Madeleine :

l'on ne peut se dispenser de dire à ceux qu'il est pos

sible - Non, je me demandais si... si c'était déjà l'affiche...

que

l'on ne revoie jamais. Il le fit avec une par-, Mais on ne peut guère l'attendre avant deux ou trois

faite simplicité, une grâce charmante. jours.

Il remit à Philippe un assez volumineux paquet; il Cela le fit penser qu'il n'avait pas encore dit positi

avait, comme jadis, le sourire timide et inquiet des dévement à Madeleine ce qu'il savait; car il savait, lui :

butants en présence d'un maître.

Père, dit-il, veux-tu me permettre de te confier mes les autres pouvaient douter encore. Il se reprocha de ne paperasses? Tu as eu la bonté de ne pas me dire, mais lui avoir pas rapporté sa conversation avec le comte j'ai bien appris tout seul, qu'à vingt ans on écrit un Zecki. Il le fit aussitôt , avec la précision et cette sorte

livre, et que même on y prétend mettre tout ce qu'on de loyauté qui lui étaient coutumières, mais d'une façon, croit avoir dans la tête, on fait une

« somme ». Ensuite,

« pour ainsi dire

, abstraite, en oubliant lui-même si totalement les circonstances, le lieu et le décor que pas un

on devient plus prudenit, moins pressé. C'est ce qui mot n'évoquait , fût-ce malgré lui et à son insu, le parc

m'est arrivé. J'ai été plus sage que toi, ajouta-t-il avec

une expression de malice qui était presque d'un enfant romantique et le château, sa chambre, ni au-dessous de gâté; car toi, tu voulais publier mon premier ouvrage, et lui

, dans l'atelier, parmi les costumes et les ébauches, sous la tapisserie des drapeaux, cette fille glorieuse et

c'est moi qui ne l'ai pas voulu. passionnée, depuis si longtemps mourante, qui n'était

Philippe songea : « N'était-ce que par sagesse? » Mais il s'interdit de réveiller, fût-ce en lui-même, le sou

venir des différends de pensée qui s'étaient élevés entre Puis, comme si sa langué se fût enfin déliée, il fit, son fils et lui; et même il sut gré à Rex d'avoir peutmais à rebours : le retour d'abord, ensuite l'aller; et revenant plus en arrière, Le récit de son double trajet, être forgé cette explication. cette fois ce fut tout le contraire : les images obsédaient

J'ai seulement beaucoup réfléchi depuis trois ans;

et comme je pense volontiers la plume à la main, tu sa mémoire, rien que les images, les sensations, l'an- vois, cela fait un grand nombre de pages. Ce n'est pas goisse, qu'il traduisait en termes saisissants. Cette an- un journal, mais de simples notes, quoique je les aie goisse, il la communiquait à Madeleine, muette et attentive. Tous deux étaient si loin, là-bas, qu'ils ne s'aper

datées, pour me donner des points de repère si je veux çurent qu'à l'arrêt de l'auto qu'ils étaient à la maison.

me relire, m'examiner et reconnaître la route que j'ai Et de nouveau, mais plus franchement que tout à l'heure

suivie... Je n'ai pas toujours suivi, père, celle que tu en débarquant à la gare, - Philippe eut le sentiment de

m'avais montrée... l'arrivée, de la délivrance, de l'asile — un asile si pré-Philippe, à son tour, ne put se défendre de sourire, et

Il baissa les yeux d'un air si docile et si confus que

pas morte à temps.

était

par hasard

un

dit : caire! Il eut aussi une de ces grandes joies puériles, seuil de la vieillesse : Rex, impatient, était à la porte, soi-même et de librement contrôler l'enseignement que sur le trottoir, et le guettait; comme jadis, quand papa

l'on a reçu. nu-tête, le guetter dehors, toute sa petite âme bouleversée beau regard franc, qui avait, comme celui de Philippe, par la crainte d'un invraisemblable accident. Ce souvenir s'accordait si bien avec la résurrection de

même temps que Philippe en souriait, il en fut ému jusqu'aux lar

peu en retard, et qu'il venait ainsi,

Rex releva la tête et le regarda bien en face, de son

la vertu presque surnaturelle de lire dans l'âme d'autrui.

Ce n'est pas un péché, dit-il, mais c'est souvent une grande tristesse.

Philippe ne répondit point par des mots, mais par

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ramena.

une expression de physionomie qui en disait plus long. vante et de la catastrophe. Après dîner, Philippe et

Pour moi aussi, dit Rex en lui prenant la main. Madeleine conduisirent Rex à la gare du Nord. Ces Après un silence; il poursuivit :

premiers départs étaient « individuels » (c'est le terme Si tu es très curieux, tu liras tout cela tout de technique), et aucun signe trop visible ne les obligeait suite. Si tu veux me faire bien plaisir, tu attendras... de se rappeler pourquoi leur fils les quittait. Ils poula fin... de ce qui commence. Je suis encore très incertain. vaient s'imaginer, à cette époque de vacances, que Rex, J'ai des idées en puissance... d'autres qui ont déjà insouciant, s'en allait passer quelques semaines à ia changé... d'autres qui changeront... Cette lecture t'irri- campagne chez un ami. Ils avaient

peu
d'émotion

appaterait peut-être, accident (il ne dit même pas « s'il m'arrive malheur »), lement comme engourdis et mornes; une fatigue géné

* peut-être injustement... S'il m'arriverente, peut-être point d'émotion réelle. Ils étaient-seuoh! alors, tu liras, et je suis tranquille : tu es non seu- rale les empêchait de surveiller eux-mêmes ce qu'ils poulement si intelligent, papa, mais si jeune, d'intelligence vaient sentir et penser.

, comme de visage, que tu comprendras, bien mieux que Cependant, par réaction contre un état qui lui était moi, ce que j'aurais fait un jour de ces éléments épars, si peu coutumier, Philippe éprouva le besoin d'être seul, divers, incohérents. Si tu as à me regretter, tu regret- de s'interroger, de se recueillir. teras le Rex que j'aurais pu être ou que tu imagineras, Je voudrais faire quelques pas, dit-il à Madeleine. et je n'y perdrai rien. Ne parlons pas de ça. Voici un Me pardonnes-tu de ne pas t'accompagner ? autre paquet. Ce sont les lettres que j'ai reçues depuis Elle préférait peut-être aussi être seule. L'auto la trois ans de la princesse Tverskoï.

Bien qu'il l'eût dit du ton le plus naturel et avec as- Philippe alla vers le boulevard, où il y avait un peu surance, aussitôt après il rougit, comme un tout jeune de fièvre. La déclaration de guerre de l'Autriche à la homme qui est sorti par bravade avec sa première maî- Serbie venait d'être publiée. L'action historique se. dé. tresse et qui rencontre son père au coin de la rue. Pour veloppait, comme beaucoup pressentaient déjà, comme se donner du courage, il plaisanta légèrement.

il savait, lui, qu'elle devait se développer, sans que rien Tu m'as trop bien élevé pour que je te remette ce pût désormais en arrêter le cours fatal. Et il songeait : paquet ficelé, cacheté et scellé de mon sceau. L'enveloppe Quand est-ce que nous, nous mobiliserons? est ouverte. J'aimerais mieux cependant, papa, que tu La certitude que cela serait, dans quelques jours, ou ne lusses pas ces lettres.

dans quelques heures, lui donnait une impatience que Il rougit encore.

cela fût tout de suite, pour en finir. D'ailleurs, pour lui

, Oh! ce n'est pas pour ce que tu crois... Mais j'ai est-ce que la guerre n'était pas déclarée, puisque Rex peur qu'elles ne te semblent... bizarres... et que tu n'aies était parti? d'autant moins d'indulgence pour celle qui les a écrites, Machinalement il regardait les vitres des bureaux de que tu en as plus pour moi.

poste, les façades des monuments publics où devait - Est-ce tout? demanda Philippe d'une voix un bientôt être affiché l'ordre de mobilisation, comme s'il

avait pu l'être déjà. Il poussa jusqu'à la mairie de la Oui, dit Rex fermement. Tout ce que j'aurais en- rue Drouot et rôda quelque temps devant la porte; mais core à te dire, tu le sais, j'aime mieux ne pas le dire. il y avait là trop de monde. Je sais tout ce que tu me répondrais, je préfère que tu Il alla rue d'Anjou, à la mairie du huitième arrondisne me répondes pas. C'est mieux,

sement, et comme une dizaine de personnes semblaient Oui, dit Philippe

aussi attendre quelque chose, il s'enhardit

. Il demanda Cette fois, ils ne s'embrassèrent point. Cela leur eût à l'agent de service si c'était pour ce soir qu'on attensemblé trop dramatique. Ils ne se serrèrent même pas dait l'ordre de mobilisation. L'agent « n'en avait la main. Mais Rex, qui avait placé le tabouret où il était connaissance ». Il rôda encore près d'une heure, sans assis tout à côté de la chaise où était assis Philippe, penser distinctement à rien. Puis, il alla vers l'Elysée

, se laissa tendrement aller contre lui. Comme jadis quand où il vit des lumières ; et il se promena sur le trottoir en il était petit, il reposa sa tête sur l'épaule de son père. face, longtemps. Un moment, se renversant plus encore, il regarda de Il vit sortir une automobile, éclairée à l'intérieur, où tout près le visage de Philippe, qui était un peu au- il reconnut le président du Conseil. dessus du sien, et il fit un délicieux sourire d'enfant où

Il murmura : avait de la fatuité, de la confiance et encore de la

Ce n'est pas pour ce soir. malice. Ce fut leur véritable adieu.

Et il appela un fiacre pour rentrer chez lui. Le reste de la journée se passa comme si le monde et chaque famille n'eussent pas été à la veille de l'épou- (A suivre.)

ABEL HERMANT.

peu lointaine.

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LETTRES
le monde entier le coinmis voyageur

dit Victor Hugo D; a commé dit Chafrançais, et les amateurs de romances

teaubrianto écrivent-ils, à quoi ils qui soupirent : « Ah ! pouvoir vivre ici ajoutent : « Je suis de son avis Littérature de sommet

toujours », apparaissent des visiteurs mais je n'ai si bien senti la vérité de Quelques personnes, qui portent en plus littéraires. C'est un fait bien ctabli

celte parole profonde ». D'autt es n'ont elles le cadavre d'un poètc mort dès aux yeux d'u

un grand nombre de gens point cette prudence. Ce sont leurs pro l'enfance, éprouvent irrésistiblement, à à que le contact avec la naiur; provoque

pres réflexions qu'ils transcrio ent

. Et cette époque de l'année, quand elles atdes réactions intellectuelles excell.ntes.

ils signent en indiquant mêzzle leur teignent une certaine altitude, le besoin

Aussi parlent-ils courageusement sur les adresse et leur profession. de faire de la littérature. C'est à leur registres d'hôtel de la Vie et de la Mort,

Lorsque la nuit est venue et de l'Amour.ct de la Beauté sans oublier intention qu'ont été placés dans les

à la lueur d'une bougie qui con tels de montagne ces énormes registres les majuscules. Dicu intervient aussi. Et

iable massive, on pense à tous elles peuvent déposer leurs impressions ils ne manquent pas ainsi de constater

COMI!!!!uns prétentieux, dans la po et leurs pensées.

combien les montagnes sont siandes et son de bois entourée de neige A côté des manifestations de cet intales hommes petits.

vent fouette furieusement les o sissable esprit qui a rendu célibre dans

Ces pou Les plus modestes citent : a Comme

més, on se sent un peu triste.

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que seul

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eure d'ici, ils dominaient la

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eres lignes expriment l'impuisiance des

veto ministériel. Ce veto, il l'exécute | Henry de Forge, André Fribourg, Anhommes à dominer la vie, comme tout à simplement.

dré Lamandé, Pierre Mac Orlan, HenMais a-t-il une opinion ? Il en a une ry Malherbe, Jacques Péricard, René de minuscules. Et ils le voudraient

et elle apparaît favorable à la levée de Planhol, Jérôme et Jean Tharaud, Valbien pourtant. Leurs mots pitoyables la consigne officielle.

my-Baysse, etc. semblent dans le silence appeier au se

Cette consigne avait été donnée en cours. Et l'on s'aperçoit que les pas

1916 par M. Painlevé et la guerre l'exsants qui se sont le mieux exprimés eux- pliquait. Mais plus tard M. Lafferre la L' Association des Ecrivains commêmes, ce sont ceux-qui se sont souve- renouvela pour une période qui ne nren

battants » va publier, le mois prochain, nus tant bien que mal de deux beaux

drait fin qu'en 1925 et pourrait être le premier volume de l'important oud'une phrase pleine et sonore humULTS, encore prolongée.

vrage qu'elle préparait et dont le titre bles parcelles du grand trésor... En somme, l'Etat n'exécute pas le

est : La Grande Guerre vécue, racontée, testament d'Edmond de Goncourt. Il illustrée par les combattants.- La préface GEORGES QUDARD.

chicane. Cela pourrait bien inquiéter est signée du 'maréchal Foch. MM. Ro les donateurs futurs et privér par con- land Dorgelès, Henri Ghéon, Léo San

séquent la Bibliothèque Nationale des gnier, Henry Malherbe, Paul Heuzé, Les Académies

nouveaux legs qu'on aurait pu avoir le Valmy-Baysse, etc., ont collaboré au dessein de lui faire.

texte. Le bruit avait couru la semaine dernière que Mme Aurel avait pasé sa can

in

Un rare petit livre didature au fauteuil de Jean Aicard.

Pierre Lassere décoré Nous nous étions empressé de téléphoner

Il vient d'être vendu récemment à chez la femme de lettres et sa secrétaire Depuis plus de vingt ans, M. Pierre Londres pour 20.000 francs au cours en son absence nous avait déclaré qu'elle Lasserre consacre aux Lettres toutes les actuel du change. doutait de l'authenticité de cette lettre forces de sa belle intelligence, et l'on Les Confessions de l'empereur Charde candidature. De la campagne, Mme peut dire qu'il n'a pas publié un seul les Quint contenues dans un magnifique Aurel déclare dans un mot écrit à l'ln

livre sans apporter une aide efficace au écrin enrichi de pierreries est un des transigeant n'avoir jamais eu de telles progrès intellectuel de notre génération. plus petits livres que l'on connaisse. ambitions. La lettre est l'ouvre d'un fu- Il est passé maître dans l'art délicat Chaque page – il n'y en a que vingtmiste.

de la critique littéraire, il déploie à neuf mesure deux centimètres et deAdmirons cette modestie, en regret

l'aise les ressources de son esprit subtil, mi sur deux. C'est un format assez peu tant qu'aucun écrivain femme digne des servi par une érudition étendue et une courant en librairie ! La lecture en est palmes vertes n'ait encore réclamé un connaissance toujours exacte de son su- fort difficile. Mais it-on jamais les fauteuil.

jet. Il excelle à démêler les traits dis- très beaux livres ? L'expérience mérite d'être tentéc. Que

iinctifs d'une cuvre, à lui assigner, feraient les acadéniciens ? Veirions- dans la hiérarchie des valeurs intellec

min nous les candidats galants s'effacer de.

tuelles, son vrai rang: vant une femme et recommençant ronte

Molière corrigé
On n'a pas oublié le profond retentis-
noy lui dire : a Passez la première i
A-t-on des textes pour la réfuser ; Ah !

sement de son grand livre du Roman- M. Paul Ginisty a découvert chez un

isme français, chef-d'æuvre d'analyse de ses voisins de campagne un bien cuM. le secrétaire perpétuel aurait certailucide conduite par une sainė ranalyse

et rieux ouvrage daté de 1874 et signé trement des mots charmants à ce pro

qui a définitivement fondé sa réputa. d'un M. Baju. Celui-ci ayant jugé Mo. pos!

iion. C'est, avec la Doctrine officielle lière immoral se résolut de l'expurger. de l'Université, le plus connu de ses 011

Et voici comment il s'y prit. Il supvrages. Mais toute son cuvre porte té- prima tous les rôles de femmes et dans

age des mêmes éminentcs qualités. aucune comédie il ne fut plus question

Ce n'est, peut-on dire, qu'une longue d'amour. Cela obligea l'étrange maniadans le discours de Chantilly lors de la défense de l'humanisme et du goût. 11

que à transformer toutes les auvres du faut lite et relire ces belles études sur poète. Nietzsche, sur Mistral, sur Renan, ces

E's Dans le Médecin malgré lui, Lucinde Chapelles Littéraires et tant d'articles

devient Lucien. Et savez-vous pourquoi précieux qu'on regrette de voir encore ce Lucien se fait passer pour muet ? épars dans des revues.

C'est parce que sa famille contrarie sa Le beau talent de M. Lasserre est sou

vocation. Il veut être avocat ; on vouple et varié : critique et philosophe, il est

drait qu'il fût militaire.

Les titres eux-mêmes sont modifiés. encore musicien et romancier. Il a écrit

L'Amour médecin s'appelle l'Amitié deux romans très attachants.

decin.
Quun ministre lettré ait enfin ac-
M. Lloyd cordé à cet excellent écrivain la distinc-
tion officielle que son fécond labeur lui

Légion d'honneur
avait depuis longtenips méritée, voilà

Nous relevons parmi les récentes pro qui est bien fait pour réjouir tous ceux

motions dans la Légion d'honneur les qui s'intéresseirt aux lettres.

noms de M. André Chiumeix, codirecteur de la Revue de Paris qui est fait

officier ; de M. Arapu, chroniqueur Chez les combattants

scientifique du Temps et du docteur BerC'est une très bonne idée. Elle appar

ger, collaborateur de V. Cyril et qui tient à M. Jacques Péricaud. Son alma- est pour moitié dans la signature litté

nach, qui s'adressera aux anciens com- raire Cyril-Berger, nommés chevaliers. substitué les

battants, aux parents des morts, à tous
ceux qui ont eu à souffrir de la grande
guerre, donnera tous les renseignements

Un cours sur Flaubert juridiques, administratifs et autres uti

La Société des conférences donnerà les aux pensionnés, aux sinistrés, aux prisonniers, etc., des contes, des fantai- l'hiver prochain un cours sur Flaubert.

On sait déjà qu'il existe sous la coupole deux camps : ceux qui-consentent à admettre les femmes et ceux qui s'y op posent. M. Barthou y a fait allusion

réception des académiciens belges ; il serait amusant de voir de quel nombre de voix on dispose de chaque côté.

х

était germanique.

M. Louis Léger, le très savant slavi. sant de l'Académie des Inscriptions professeur au Collège de France, a en tretenu ses confrères de la Haute-Silésie au point de vue de la toponomasti. que, dans le moment même

que George s'évertuait à prouver que cette province

Il a établi parfaitement que les nuits des villes et des villages de la HauteSilésie, pays essentiellement slave, avaient été camouflés par les Allemands bien avant que ceux-ci eussent mis la main sur le pays. Il n'est pas un ha-, meau de la Haute-Silésie dont le nom originel ne soit slave et n'ait un sens, une signification que n'a plus le nom

ز

germanique que lui ont Allemands.

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Le journal inédit des Goncourt

il organisera des concours dotés C'est M. Albert Thibaudet qui a arrepté de nombreux prix.

de faire ces douze leçons. Collaboreront, notamment Pierre Huit seront consacré à l'étude des

duvres. Dans les quatre premières, le

conférencier parlera de la vie du grand ger, Roland Dorgelès, Claude Farrère,

M. Homolle, administrateur général de la Bibliothèque Nationale, est naturellement très interrogé par ses confrè. il, d'être pour quoi que ce soit dans le

sies; res de l'Institut. Il se défend, paraît-Benoît, Binet-Valmer, Jacques Boulen

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Oni ingenue de

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encore

romancier qu'il divise ainsi, les années jours même et toujours changeant pay

Art décoratif de jeunesse ; les relations avec Louise sage d'une scène dont nous goûtons le Les mots sont dangereux. Depuis un Collet le

voyage en Orient ; enfin il d'élicieux anachronisme. Il à retrouvé peu plus de cent ans, depuis que l'aca fera une leçon sur le « laboratoire » de l'âme dévotieuse, fraiche

démisme davidien hiérarchisa les gentes, l'écrivain.

nos grand's primitifs wallons, depuis le les arts appliqués à l'industrie ont tema M. Albert Thibaudet est 'un pénétrant maître de Flémalle pour ne citer que le rôle de parents pauvres. critique et son cours que l'on peut pré- ces deux-.

Un des résultats de cette conceptions voir fort intéressant sera très sui:i. C'est à une campagne des amis de fut de reléguer nos écoles d'art décora. Et cela nous reposera un peu des l'art wallon, qu'on doit d'avoir vu con

tif au dernier plan. Sauf par gageure pompes et discours officiels qui ne man- fier à Auguste Donnay, la décoration de et par mauvais esprit, un jeune homme queront pas de sévir en l'honneur de la délicieuse église romane de Hastière,

ambitieux de se faire a artiste » n'y l'auteur de l'Education sentimentale dès achevée peu de temps avant la guerre.

serait point entré sans éprouver une l'automne prochain où, comme on sait, Il n'y a pas lieu de s'étonner outre me. pression de déchéance. Or on commence doit être inauguré à Paris un monument sure que Donnay ne soit pas encore 1e. à comprendre que ces pauvres arts ap. sur l'initiative de la Sociét édes Gens de présenté au musée moderne de Bruxel- | pliqués pourraient bien être l’art tout enlettres. les, ce musée qui fait si niauvaise figure

tier. à côté du palais-de Balat triomphent

L'Officiel nous apprend qu'un poste Rubens et Jordaens. Nos fonctionnaires d'inspecteur général des arts appliqués ARTS ont vécu jusqu'en ces dernières années

vient d'être créé. Certes, ce nouveau sur cette idée que la Flandre seule était fonctionnairę ne manquera point d'ou

picturale, qu'il n'y avait guère que des vrage et le premier sera de coordonner Un artiste wallon

peintres flamands et qu'en dehors de la is efforts de toutes les organisations C'est un grand artiste, peintre, déco

couleur rutilante et à larges empáte- plus ou moins ignorées, plus ou moins rateur, graveur, illustrateur de livres, ments, des « coulées grasses o comme

actives qui s'efforcent, loin de la faveur que vient de perdre la Belgique. Au- on dit dans le déplorable jargon des cri- de l'Institut, de développer le goût de guste Donnay est mort, à Bruxelles, tiques d'art, rien de valable ne peut

ces fameux arts appliqués. dans la maison de santé s'éteignit exister. Certes, il ne faut pas demander Elles eurent, que dis-je, elles ont un tout à fait l'intelligence d'un de ses frè- à Donnay des coups de poing sonores.

grand projet : organiser une exposition Tes spirituels, Charles Van Lerberghe. Ses paysages sont comme de fines so

internationale. On la prévit pour 1922, Depuis quelques jours seulement, il natines de couleur a de nuances, encore

puis pour 1923 ; aujourd'hui l'éventuaavait quitté son ermitage de Méry, cette et toujours ». Ils sont construits, ils ont

lité d'une inauguration en 1924 OU 25 Charmante petite maison paysanne faite un visage. L'art wallon existe : il est est envisagée. Combien sont-ils pour la de rudes moellons, accrochée au flanc fait de grâce et de discrète harmonie, il mettre debout ? d'un coteau qui s'élève au bord de est plus construit, plus raisonné que la Le Petit Messager des artistes les ent l'Ourthe. Sa noble et discrète vie de tra. peinture flamande. Les pastels d'Au- mère avec son habituelle précision. vail et de méditation s'est écoulée guste Donnay s'apparient à la sculpture

: le Comité central technique tout entière. Il ne délaissait cette exqui

d'un Victor Rousseau, à la musique d'un des arts appliqués. Puis, la Fédération se Thébaïde que deux ou trois fois par

César Franck ou mieux

d'un des Sociétés d'art pour le développe semaine pour aller donner son cours à

Guillaume Leken. Que l'actuel ministre ment de l'art appliqué. Puis, la Coml'Académie des Beaux-Arts de Liége.

des Beaux-Arts de Belgique, M. Jules mission de l'Exposition de (ici votre Cette colline des suprêmes contreforts

Destrée, en fasse entrer quelques-uns choix s'exerce sur des chiffres allant de de l'Ardenne, il habitait, il l'appe

au musée de Bruxelles. Ainsi, quand ce 1922 à 1925 ainsi que nous l'avons vul. souriant son Fusiyama. Il ne I'allon égarera ses pas du côté de Méry,

Puis l'Office de liaison entre artistes et croyait pas si bien dire. les nymphes de l'Ourthe pourront lui

industriels, organisé au ministère de Cet unique paysage de l'Ourthe, il dire qu'elles sont contentes de lui. Commerce et dont le titre indique le bat.

Puis l'Union Provinciale des arts déco l'a peint à toutes les heures, dans tou

LOUIS PIÉRARD. tes les saisons. Il a répété le motif à

ratifs, étrangère (pourquoi ?) à la l'infini, nous donnant chaque fois une

dération ci-dessus indiquée. @uvre nouvelle, unique, parfaite. De

Puis il y a des rouages administramême, un Claude Monet, devant une

Un reportage avant Jésus-Christ tifs aux beaux-arts qui n'ignorent pas,mare à Giverny, devant le portail de Dans les ruines de Pompei, rue de

au moins quant à leurs titres, l'exisRouen, trouvait à chaque instant de nou- l'Abondance, on

tence des arts décoratifs en France. veaux motifs d'enthousiasme. Auguste écrit sur des tablettes, un compte rendu

vient de découvrir, Enfin, il existe des syndicats profesDonnay faisait penser aux maitres japo

sionnels.' Et n'entrent pas en ligne de vieux de 2.000 ans. nais, non seulement par son dessin im

compte les petites associations ni les

L'auteur fait en ces termes le récit initiatives privées. peccable et bien vivant pourtant, par le de l'événement du jour : sens qu'il avait de la poésie de la na

Ne nous moquons pas de tant de bon

a La nuit dernière, Tullius Servus a nes volontés annoncées. Après tout, ce ture, mais jusque dans son aspect physi- donné une superbe représentation en n'est pas leur faute si le résultat pra que, sa façon d'être et de vivre, Tóng.

l'honneur des membres de l'aristocratie tique de l'ensemble n'a pas été plus temps, ceux qui ont eu le bonheur de

romaine actuellement à Pompei. Tullius l'approcher se souviendront de ce visage

cond. Il n'est peut-être en somme qu'en Servus a fait son entrée dans un char tanné par le soleil et la bise, ie sa barbe

gestation. Nous le verrons. Le jour od magnifique traîné par quatre chevaux. fourchue, de ses yeux bridés et finauds

s'ouvrira l'Exposition Internationale. A Il était suivi de ses amis et de ses clients sous un haut front dégarni. On ne le

condition toutefois que l'opinion publimontés sur d'autres chars. Des bacch-11connait guère en France, dans un pu

que s'y passionne un peu, que sa curiosité blic de bibliophiles d'ailleurs restreint,

tes, la tête couronnée de guirlandes de soutienne l'action. Oh ! la belle et dure

fleurs, portant des vases remplis de vin, que par les charmantes ilustrations

tâche qui attend M. Paul Steck, le nouservaient les convives. qu'il a dessinées.

vel inspecteur. Voulez-vous que

tous Après le festin on vit des combats à Il a gravé des compositions exquises

nous poussions à la roue ? le noy'en est mert entre gladiateurs et on assista au qu'on se disputera plus tard.

simple. Il consiste à penser à cette marepas des lions, auxquels on donna en Mais c'est le peintre qu'il faut faire pấture des bêtes sauvages nouvellement

nifestation qui doit être considérable et connaitte, en Belgique autant qu'en

nouvelle, à nous en parlet, à bien écouimportées d'Afrique. France . Quelques touches súres er déli- Les hôtes prirent part avec entrain à perbe, de la très utile exposition color

ter ceux qui nous entretie nnent de la sucates de pastel ou de couleur lui ont ces réjouissances qui n'étaient pas en- niale qu'on prépare, ou bien des grands suffi pour évoquer une atmosphère, une pre terminées quand je me suis retiré jeux olympiques dont le règlement s'é. saison, le jeune printemps sur les hauts pour en faire le compte rendu. ) labore, et à dire ensuite a parlons un plateaux au moment de la fonte des nei- Le journaliste, obligé de partir avant peu maintenant de la grande exposition ges dans les prés verts que coupe la la fin, obéissait sans doute, comme ses d'art appliqué de 1925 ). Il n'y fand sombre ligne des sapins, l'automne rouge confrères d'aujourd'hui, aux exigences qu'un peu d'entêtement. et Parfois, le peintre anime ce tou- de 2 a dernière heure. :)

ROBERT REY.

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