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* abondance de

.

Ce joug est-il donc moins abominable en Haute-, sidérer sans jalousie, ni appréhension l'agrandissement Silésie pour les malheureux Polonais?

de la France. Mais il lui serait impossible de faire une Ce n'est pas la même chose.

pareille promesse. » Evidemment !

Ce que Napoléon III demandait, c'était « d'étendre mum

dans la direction du Maroc ses possessions africaines. » Autour de Lloyd George.

mum On raconte que lorsque le Premier était à Paris, rien Dédié à M. Doumer. ne le contrariait davantage que de penser que ses con

« Je suis

déclarait l'autre jour le ministre des versations téléphoniques avec Londres pussent être sur

finances anglais dans un de ses discours — l'homme prises. Aussi fit-il placer un Gallois au bout du fil. Et désor

le plus dépourvu d'amis qui existe dans ce royaume »

Les ministres des finances des divers pays, ceux qui mais personne ne comprit plus rien.

poursuivent courageusement une politique d'économies

,

pourraient former entre eux une ligue de sympathie M Lloyd George lit assidument Grote, Gibbon, Mommsen, Macaulay, Fronde, Green, il fait aussi de

De ci de. A. fréquentes allusions à Carlyle, Scott, Dickens, Thacke

Les bouchers ont de l'aplomb ! tay, Smollett, Fielding, Sterne ; parmi les auteurs modernes, ses favoris sont peut-être Meredith, Stevenson

Les bouchers en ont de bonnes ! et Wells. Sur Bernard Shaw, il a formulé ce jugement Les arrivages de bestiaux n'ont jamais été si consique « Shaw est presque aussi malin qu'il croit l'être. »

dérables à la Villette. Tous les records sont battus. La Qu'on aille répéter encore, maintenant, qu'il a peu de sécheresse, qui rend difficile de nourrir le bétail, en est lecture !

la cause. Les éleveurs préfèrent vendre leurs bêtes. Bon ! manom

Mais pensez-vous que, parce qu'il y Lord Curzon.

bestiaux au marché, le prix de la viande va diminuer? Dans son livre intitulé: Problèmes de l'Extrême- Quelle erreur ! Orient, lord Curzon raconte, d'une façon fort pi- Les bouchers veillent... quante, une entrevue qu'il eut jadis, en Corée, avec le L'administration tente de sévir. Mais elle est timide ministre des Affaires étrangères. « On m'avait – dit- Pourtant le cas du boucher-maire socialiste de Waziers il — tout particulièrement averti que je ne devais en est typique. aucun cas lui avouer mon âge (je n'avais alors que Plutôt que de faire paraître l'arrêté limitant le pri trente-trois ans et les Coréens n'ont aucun respect pour

de la viande qu'exigeaient ses, administrés, il a préfér les personnes aussi jeunes). Or, il me posa à brûle- donner sa démission, en accusant d'ailleurs, dans un pourpoint la question par laquelle débutent toujours les proclamation, les patrons et les bourgeois de far dialogues en Orient : « Quel âge avez-vous ? — Qua

monter le prix de la vie. rante ans, lui répondis-je sans hésitation. — Oh ! mon

Est-ce qu'il n'y a vraiment aucun moyen d'empêcher Dieu, répliqua-t-il, vous paraissez bien plus jeune. Com

les mercantis de ce genre de se moquer du mond ment cela se fait-il ? C'est que, lui répondis-je, voilà un mois que je voyage dans le superbe climat dont jouissent les domaines de Sa Majesté. » A la conclu

Le jargon judiciaire. sion de notre entretien, il me dit encore : « Je suppose

M. Sarrut, premier président à la Cour de cassation que vous êtes proche parent de Sa Majesté la Reine

vient d'adresser aux magistrats sous ses ordres une d'Angleterre ? » « Non, répliquai-je. » Mais remar

circulaire les invitant à ne plus employer d'ex quant la mine dégoûtée que prenait son visage, je me

désuètes et de formules féodales. sentis obligé d'ajouter : « Il est vrai que je ne suis

C'est là un nouveau coup de pioche dans l'édite pas encore marié. » Grâce à cette phrase dépourvue de judiciaire. Déjà en 1900, grâce à la vigoureuse modestie, je parvins à reconquérir l'estime de ce vieux pagne d'un avocat des plus distingués du barreau de monsieur. »

Paris, Henry Bréal, fils de l'illustre Michel Bréal

, on mumang

avait' obtenu la réforme des actes judiciaires qui désorQuelques phrases de l'Observer.

mais sont aisément compréhensibles. « Depuis longtemps, il n'y a plus d'entente cordiale;

Un jour viendra où les juges, les huissiers et les no il n'existe qu'une entente discordiale (en français dans

taires parleront la langue vulgaire... Que deviendra le texte), s'il m'est permis de scandaliser l'Académie prestige des gens de loi si, déjà privés de leurs perre en fabriquant pareil mot... La France actuellement pos

ques, ils doivent abandonner encore leur imposa sède une puissance militaire relativement plus grande et

jargon? plus illimitée que n'a jamais été celle de l'Allemagne... Un contrebandier. La politique de notre voisine est celle de Louis XIV et

Dans le Jura, une de Napoléon. »

gare frontière franco-suisse,

douane. L'Entente cordiale et le Second Empire.

Un jeune inspecteur des Finances vérifie le service.

préposé en chef, plein de zèle, accourt : En 1856, Napoléon III entreprit auprès du Foreign Monsieur l'inspecteur, une bonne prise est en v Office de réaliser, près d'un demi-siècle à l'avance, l'ar- Il y a là un petit vieux. Sept malles sont enregistr rangement anglo-français de 1904 qui devait mettre fin sous son nom. Elles sont lourdes, suspectes, et il préte aux différends coloniaux entre les deux nations. Mais, en avoir perdu les clefs. D'ailleurs, il a la mine 1 à toutes les propositions françaises, le ministre anglais che. C'est sans doute un contrebandier, peut-être répondit par une fin de non recevoir, convenant très net- bolchevik. Je m'en vais quérir les gendarmes et le fa tement qu'une France trop forte lui faisait peur. arrêter. Qui sait s'il ne transporte pas des bombes !

« Si, déclarait l'ambassadeur d'Angleterre, Sa Ma- L'inspecteur aperçoit un homme maigre, chauv jesté pouvait nous garantir qu'à l'avenir tous les sou- long nez, front vaste, qui, tandis que son train verains de France éprouveraient à l'égard de l'Angle pour le départ

, fouille fébrilement, mais en vain, terre les sentiments qu'il a toujours nourris dans son poches nombreuses. Il approche et reconnaît.... M. coeur, alors vraiment il pourrait nous demander de con

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pressions

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son !

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· L'inspecteur avait des lettres et il était bergsonien. Il - Eh bien ! répond M: de Max, cela a été comme arrangea très vite les choses.

d'ordinaire. Rien n'est prêt. Tout le monde se disMais le préposé conserve des doutes.

pute pour avoir le premier rang près du souffleur, parce mmmm

que personne ne sait son rôle. D'ailleurs, je suis comme Moderne bonne.

tout le monde. C'est de la déformation professionnelle ! Voici une réponse dont nous garantissons absolument Insupportable ! Insupportable !

Les Phéniciennes ne furent pas moins applaudies, et l'authenticité. Une vieille dame des plus « comme il faut », Mme

M. de Max avec elles. Et le peuple d'Orange ne se plaide H., prend à son service, récemment, une bonne à tout

gnit pas des coups de voix de M. Albert Lambert ni

des vieilles conventions du Théâtre Français. Le mur faire. Le surlendemain du jour où sa nouvelle domestique

est si beau qu'il rend indulgent. était dans sa maison, elle est obligée, tout à coup, de s'absenter pour une dizaine de jours. Elle laisse donc

Chez nos eanemis. cette fille seule, avec la charge d'entretenir le petit appar- L'art d'accomoder la défaite. tement en bon état. Au retour, Mme de H. est très étonnée de remarquer

La revue allemande Flugsport publiait récemment

l'information suivante : une couche de poussière sur tous les meubles ; elle inter

« Une exposition d'avions allemands a eu lieu derToge la bonne :

nièrement au Japon, à Tokorosawa. Vingt-quatre appaVous n'avez donc pas du tout fait le ménage?

reils de modèles différents ayant servi pendant la Et celle-ai de répondre avec beaucoup de bonhomie : Ma foi, madame, je me sentais un peu fatiguée ;

guerre, ainsi que vingt moteurs ont été présentés au pu

blic japonais. alors je me suis dit comme çà : quand madame sera de retour, elle le fera.

« On annonce que les Compagnies de constructions

maritimes Mosubishi et Kawasaki ont l'intention d'enTextuel.

treprendre la fabrication d'avions. Dans ce but, ces

Compagnies ont déjà acheté des terrains près de l'aéroBatre marionnettes.

drome militaire de Kagaringahara. »

Pourquoi la revue allemande Flugsport a-t-elle néA propos des spectacles d'Orange.

gligé d'informer ses lecteurs que les avions et moteurs On fêtait cette année, à Orange, les écrivains morts dont il s'agit sont ceux dont le gouvernement japonais pour la France. Jamais les spectacles n'eurent plus de a pris livraison sur la part qui lui revient du matériel succès

, et jamais les journaux n'en ont moins parlé. aéronautique allemand, livré aux Alliés en exécution du Comædiu lui-même s'est contenté de donner aux fêtes Traité ? d'Orange deux petites colonnes en troisième page, comme il eût fait pour une première de café-concert Les animaux à Vienne ou de théâtre provincial

Les autorités viennoises viennent de lancer un nou

veau règlement interdisant formellement l'élevage des On devait jouer le lundi Guillaume d'Orange, de

animaux dans les appartements. Lorsque, durant fonel des Rieux, et la reine de Hollande, qui descend

guerre, un cuf fut devenu plus rare qu'une pièce d'or, le cet illustre personnage, devait être représentée.

lorsqu'il fut devenu impossible de se procurer du lait de Quand l'ambassadeur arriva, vers midi, le sous-préfet

ou de la viande, des milliers de familles viennoises fut vivement ému par son uniforme et par ses décora

commencèrent à élever des bêtes dans leurs petits rdions cons il se dit qu'un tel représentant méritait qu'on logements qui souvent ne se composaient que d'une bi rendît plus d'honneurs qu'on n'aurait pensé d'abord.

chambre et d'une cuisine. Les lapins habitaient sous la 1. Sit demander à M. Vincent d'Indy que l'orchestre perchoir dans un coin. Beaucoup de personnes entre

table ; les poulets qui couraient en liberté avaient un ouât l'hymne hollandais quand le bel uniforme entrerait dans la loge officielle.

prenantes engraissaient des oies et des canards. De Mais nul ne savait l'hymne hollandais. On demanda

pareilles méthodes, naturellement, avaient leurs inconti: par toute la ville si quelqu'un le connaissait ; mais en

vénients. La ventilation était difficile et l'atmosphère intolérable. Les cours des maisons étaient encombrées

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Se l'un d'eux rapporta

enfin d'Avignon une carte postale de fumier et les cris des divers animaux étaient devenus

où se trouvait écrit le chant du couplet. M. Vincent d'Indy la reçut à deux heures, et, sur la table du café, il se mit

composer une orchestration.

Quand cela fut fait, il fallut transcrire les parties pour les instruments. On demanda aux musiciens de l'orchestre de bien vouloir aider à ce travail : mais Messieurs de l'orchestre Colonne dirent que cela n'était point dans leur contrat.

Alors M. Vincent d'Indy eut recours à l'amitié des artistes et des écrivains qui se trouvaient près de lui ;

on se partagea la besogne; à 6 heures du soir tout fut pret

. C'est ainsi que fut joué l'hymne hollandais, et que le sous-préfet fut content.

insupportables.

Que de gens se résigneront mal à anéantir leur bassecour ! Il est si agréable d'avoir son poulailler 'sous la main !...

inuir Silence aux pauvres!

Le ministre bavarois de la justice vient de préparer un projet de loi prévoyant la conversion en amende des condamnations à la prison prononcées par les tribunaux : cette conversion serait basée sur le chiffre de 150 marks par jour de prison.

Cette réforme ne peut manquer de remplir les caisses du Trésor. Les Vanderbilt et tous les milliardaires peuvent maintenant s'en donner à coeur joie : le crime sera le luxe le plus élégant. Et l'Etat sera d'autant plus content qu'il y aura plus de criminels.

minimum
Les sociétés chorales d'Allemagne.

Les Allemands ont toujours aimé les chours, on retrouve là leur sympathie combinée et pour l'harmonie et pour la discipline.

Mais depuis l'armistice, cet enthousiasme pour la

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Comme on a coutume à la Comédie-Française, et plus encore au Théâtre d'Orange, les acteurs ne savaient pas leur rôle, et la mise en scène n'était guère au point. La veille de la représentation des Phéniciennes, M.

Max arrive à l'hôtel après la répétition de l'aprèsmidi

, et M. Rondel lui demande des nouvelles.

cours

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musique chorale s'est accru dans de considérables pro- fois. Ce fervent du mariage a épousé la sœur de sa preportions. 760.000 noms d'ouvriers figurent actuellement mière et de sa seconde femme. sur les registres des sociétés chorales allemandes, et en- On peut en conclure hardiment qu'il a l'esprit de core ne parle-t-on point là des sociétés, récemment for- famille. mées, qui ne sont point encore assez exercées pour pouvoir se produire en public.

Ces sociétés que le ministre de l'instruction publique Affaires Extérieures couve d'un wil bienveillant, s'efforcent, en

de leurs concerts, d'entretenir chez les assistants le culte de la chanson populaire, qui souvent est en même temps

Le noud gordien et le Conseil Suprême la chanson patriotique.

Les diplomates alliés ont si bien embrouillé les fils. Verrons-nous reparaître les Arndt et les Körner ?

de leurs négociations, qu'il a été impossible d'en dé musim

mêler l'écheveau. Il a fallu trancher le naud pour pouUapeu partout.

'voir tisser à nouveau la toile blanche de la Paix euroChasseurs de chevelures.

péenne, la toile de Pénélope. Et pour le trancher, on Une nouvelle industrie fleurit depuis quelques mois a dû recourir, une fois de plus, au glaive archaique du à Londres. Beaucoup d'actrices ont recours à leur coif- Conseil suprême. Les traditions diplomatiques, les liberfeur qui, à des intervalles réguliers, diminue de quel tés parlementaires, une récente expérience : tout conques centimètres la longueur de leurs cheveux pour en damne cette arme de guerre. Chacuri le sait. Chacun favoriser la pousse ».

l'écrit. Mais les diplomates sont tellement incapables Un coiffeur ingénieux eut l'idée d'utiliser les mèches d'appliquer les méthodes d'autrefois à la liquidation perdues. Il en fit de petits paquets enveloppés avec d'aujourd'hui, qu'ils finissent toujours par rendre inéviart et portant le nom d'une étoile de théâtre, de cinéma, table la guillotine du Conseil suprême. Et chaque fois, ou de music-hall. Les admirateurs de ces étoiles furent elle coupe un peu de la France... discrètement avertis : ils payèrent ces reliques au prix de l'amour. Et maintenant, voici qu'on trouve partout, à Londres, les « cheveux des adorées ».

Je ne crois pas que jamais le gouvernement français Mais le plus beau est que certains coiffeurs, plus aiť abordé les délibérations de l'aréopage géorgien en honnêtes ou plus avisés, vendent lesdites mèches avec plus mauvaise posture. La situation diplomatique de la autorisation, certificat et signature de l'étoile !

République est bonne dans la mesure où elle incarne

un droit certain, défend un intérêt vital et groupe les Vermisseaux.

petits Etats. Ce n'est qu'à cette triple condition qu'elle Un astronome de l'Université de Harvard, le peut se faire pardonner par ses alliés le prestige noD". Shapley, affirme que l'univers est '1.000 fois plus ral que lui donnent et la supériorité de ses sacrifices et la grand que ne le pensent les savants d'aujourd'hui. tenue de son peuple. Autour de la France est tendu D'ingénieux calculs de l'astronome américain réduisent tout un réseau d'informations calomnieuses, Contre ell. mille fois le volume relatif de la terre. La Terre, au lieu

sont invoqués les souvenirs de Louis XIV et de Nar d'être le centre d'un système, se trouve, toujours d'après léon Ier. Ses efforts sont systématiquement dénigrés le Dr Shapley, à

ses succès méthodiquement escamotés. Ses gestes de 360.000.000.000.000.000.000.000.000

paix sont passés sous silence. Ses mesures de précaution milles de cette position.

sont soulignées avec âpreté. Or, pour pouvoir exercer Et l'astronome conclut : « Je suis très heureux de voir son action en Europe et pour faire exécuter le traité l'homme sombrer dans un tel néant physique. Il faut de Versailles, la République a besoin de la confiance que les hommes comprennent le peu qu'ils sont dans

des uns et du respect de tous. l'univers. »

En concentrant toute son énergie sur le problème de

Silésie, en lui sacrifiant, sur le Rhin et à Leipzig, des Le croque-mort au prétoire.

intérêts plus français et plus importants, la France est On jugeait, la semaine dernière, dans un tribunal de

tombée dans le piège tendu à son incorrigible naïveté Londres, M. Creex, croque-mort, contre qui une plainte

Trois fautes successives ont permis à l'opinion allepour dettes avait été déposée.

mande et à l'opinion alliée de transformer l'attitude Il plaidait l'impossibilité de s'acquitter.

de la France, fidèle à ses alliances et assoiffée de paix, Votre métier ne vous rapporte donc pas suffisam

de présenter sa défense des revendications polonaises ment ? lui demanda le juge, M. Horridge.

comme la violation d'un contrat formel et comme un Non, monsieur le juge. Les affaires ne vont pas.

complot contre l'équilibre européen. Je n'ai ,eu que neuf enterrements depuis vendredi der

L'affaire de Silésie a été compromise le jour où, nier.

il y a de longs mois, --- à la fin de la dernière Confé

à Voyons, faites un effort. Que pouvez-vous offrir de rence de Londres, M. Philippe Berthelot s'est rendu

au Foreign Office pour annoncer que la délégation franAprès un silence, l'inculpé répondit :

çaise demandait à ajourner une discussion nécessaire. Je ne sais, non, je ne sais vraiment pas. Ah !

Cette demande a confirmé des méfiances et éveillé des. voyez-vous, monsieur le juge, c'est l'ennui de notre mé- soupçons. Cet ajournement a facilité les conflits et aga tier, on ne sait jamais si bientôt on aura un client. gravé la situation. Jamais la France ne s'est bien trod

Et comme, après quelques rires, le président, lui faisait vée d'adopter la formule de l'empirisme anglais, que une observation :

M. Asquith a désormais immortalisée : Wait and see. Je préférerais être à un enterrement plutôt que de

En accordant des sursis pour l'exécution des clauses me trouver ici, déclara mélancoliquement M. Creex.

militaires, la diplomatie française a facilité la réorganiC'est plus rémunératif, en tous cas, répartit le juge. sation progressive de la propagande pangermaniste: Oui, et c'est aussi plus gai, de conclure le prévenu.

elle lui a fourni des délais et des thèmes pour ses camw

pagnes. Des ajournements imprudents ont transformé Esprit de famille.

la question des coupables: : leur châtiment n'est plus Un mineur anglais de Wombwell (Yorkshire ), | La même méthode, appliquée à la Silésie,

une oeuvre de pacification, mais une source de conflits M. James Guest, vient de se marier pour la troisième

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7 avoir que les mêmes résultats : agiter les esprits, orga- | pouvoir se prêter aux extensions de la jurisprudence niser la lutte et multiplier les chocs.

commerciale ! Ces subtilités n'ont aucune prise sur un Une seconde faute, tout aussi inexcusable, a été com- cerveau anglo-saxon. Il ne voit dans cette action indéle quai d'Orsay, quand il a affecté de croire, pendante d'un co-associé,

pendante d'un co-associé, — qu'une violation certaine avec une aveugle ténacité, qu'il était possible de réaliser de la parole donnée. Une seule faute restait à commetl'accord préalable entre experts militaires et entre ex- tre : aggraver les faiblesses de la thèse française par perts civils

, malgré le désaccord initial entre les gou- un ton cassant. vernements. Pour que cette entente pût se réaliser Le quai d'Orsay n'a pas tardé à la regretter. Et lorsentre fonctionnaires, il fallait en effet, non seulement

que le Foreign Office, par l'intermédiaire du corresponqu'aucun d'entre eux n'eût reçu d'instructions se- dant diplomatique du Daily Telegraph du 28 juillet, crètes, mais encore que tous fussent résolus à braver mit directement en cause M. Philippe Berthelot, « qui les rigueurs administratives et à sacrifier leurs paraît avoir adopté une attitude intransigeante, conplois respectifs: Car, enfin, l'opposition entre la thèse traire aux précédents », le quai d'Orsay riposta, dans polonaise et la thèse britannique est irréductible. l'Observer du 30, dans le journal de Lloyd George, par Certes

, il est contradictoire de trembler devant la l'intermédiaire de son interprète officiel, M. Philippe reprise certaine de la concurrence germanique et d'ac- Millet, en découvrant le Président de la République : croitre

, par une interprétation généreuse, les ressources de cette formidable industrie. Mais logique et prévision

« Même après la réception de la note, envoyée le 19 juillet sont choses latines. Lisez l'Observer du .

en commun, par les commissaires alliés... le gouvernement

français aurait évidemment dû attendre une réponse formelle Vous comprendrez qu'une fois de plus, dans l'histoire

de Londres avant de donner à l'Allemagne l'ordre de faciliter anglaise, une préoccupation immédiate, la crainte

le passage des troupes... Une initiative si téméraire est telled'une résistance allemande, d'une intervention française ment contraire à la politique habituelle de M. Briand

de et d'un bouleversement européen, un sentiment reli- l'un de ses principaux conseillers, en l'espèce M. Berthelot, gieux : le culte du judaïsme silésien et la haine du que l'on doit évidemment chercher quelque autre explication. catholicisme polonais l'emportent sur un intérêt En fait, la décision a été prise, en plein conseil des ministres, certain, mais lointain. Et parce que cette hostilité était

sous la présidence de M. Millerand. Il paraît que la majorité voulue

des ministres s'est inconsciemment laissée aller, ce jour-, par le gouvernement et approuvée par l'opinion, il est invraisemblable que le quai d'Orsay ait été assez

à un retour à la politique de Francfort. » ignorant et assez naif pour croire qu'elle n'exercerait

Le ministre des Affaires étrangères plaide les circonsdaucune influence sur les décisions des forces françaises,

tances atténuantes et dénonce le Président de la Répumilitaires ou civiles. et

blique, dans une feuille anglaise, dans le journal de Si encore le ministère des Affaires étrangères en était

D. Lloyd George ! Cette diplomatie est-elle digne d'une resté là ! Le jour où les historiens connaîtront le texte

France victorieuse et pacifique, laborieuse et honnête, intégral de la note française du 16 juillet, des répon- qui ne veut que son droit, mais tout son droit ?

ses allemandes des 23 et 28, des notes échangées entre ss Com Londres et Paris les 26 et 28, au sujet de la démar

che faite le 23, à Berlin, par M. Charles Laurent, dont les conseils expérimentés n'ont pas été plus écou- Un Richelieu et un Talleyrand, ou même un Delcassé

tés que ceux du comte de Saint-Aulaire, — il appa- et un Poincaré eussent manoeuvré d'une manière diffé396

raîtra que ces pages ne font qu'un médiocre honneur rente. En associant la Belgique aux pourparlers de à la diplomatie française. En voulant, contrairement à Wiesbaden, ils resserraient l'intimité franco-belge. En l'avis du maréchal Foch, du maréchal Pétain et du faisant offrir par Varsovie à Rome des concessions

général Buat, riposter à l'accueil fait par la Wilhelm- de mines, ils ralliaient au point de vue français l'Italie, 20

strasse à ses légitimes protestations, par l'envoi d'une exaspérée par les victoires grecques. En sollicitant l'arseconde division, le quai d'Orsay trouvait le moyen de bitrage américain, ils associaient les Etats-Unis à la violer à la fois le bon droit et le bon sens. Si la sécurité délimitation — et partant à la garantie des frontières de la division française était vraiment menacée, ce polonaises. L'Angleterre était isolée et devenait concin'est pas l'envoi d'une seconde qui eût suffi pour réta

liante. C'est elle, au contraire, qui a isolé la France: blir la situation. Que pourrait un petit corps d'armée,

et l'accule à une transaction. isolé en pleine Allemagne, sans ravitaillement assuré, Exploitant la conversation unilatérale de Wiesbaden, sans base certaine, sans voie ferrée? Pour protéger la vie elle a pu non seulement faire oublier les extraordinaires de nos soldats en Silésie, il existait une méthode moins déclarations de lord d'Abernon à Stresemann, mais encoûteuse et plus efficace : aviser le Reich que, pour cha

venimer les susceptibilités belges. « Nous n'avons pas que soldat blessé là-bas, deux junckerneristes prussiens d'alliance avec la France, a déclaré M. Jaspar, devant le seraient expulsés de Rhénanie et remplacés par des can

Parlement belge, mais simplement un entente militaire didats locaux. L'ordre serait vite rétabli en Silésie et défensive. » Une offre allemande de concessions minières, à moins de frais ! Si du moins la France était dans son des offres anglaises de concessions orientales ont permis droit en décidant, contre l'avis de ses chefs militaires d'utiliser la chute opportune du comte Sforza. Et, ende sans l'approbation de ses deux

alliés

, le renforcement fin, ce n'est pas M. M. Herrick, qui représente le Présidu corps international. Mais je n'ai été nullement dent Harding, mais M. Harvey, ambassadeur à Lonconvaincu par la démonstration qu'a esquissée M° Clu

dres, venu de Londres sur la demande de M. D. Lloyd net, dans le Temps du 7 août. Pour échapper aux art. 88, George. L'isolement est bien complet et la boucle soli

. annexes I et 2 et 375, qui subordonnent les décisions

dement nouée. individuelles à l'approbation des co-associés, Mo Clunet Etait-il possible, par un coup de maître, de rétablir prétend introduire dans le droit international cette notre prestige et de briser cet encerclement ? Si M. maxime de droit civil, qui « assure le conservation du Briand, dès la première séance, le lundi 8 août, avait droit de tous par la diligence d'un seul des co-stipulants », « pouvu qu'il n'agisse pas dans son intérêt par

joué cartes sur tables, précisé la politique allemande de ticulier et individuel ». Non seulement cette preuve est

la République française et relevé les erreurs grossières difficile à fournir, et doit l'être devant un tribunal,

de diffamateurs systématiques, — s'il avait lié le pro

blème de la Silésie à celui des sanctions et des coupa

mais encore les contrats bles, suggéré un partage équitable et sollicité larinternationaux sont trop fragiles et trop récents pour

bitrage américain, subordonné la levée immédiate des

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qui n'existe pas en l'espèce,

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sanctions militaires au respect de la décision alliée et

NOTES ET FIGURES la suppression partielle des sanctions douanières à l'efficacité des garanties financières ; s'il avait abordé la question des coupables et proposé la compétence d'un

Le colonel Harvey. tribunal international et siégeant en territoire neutre ; cédé la présidence à l'ambassadeur américain et sollicité

Une paire de bésicles, énormes, rondes, cerclées la présence de la délégation belge, complété cette dé

d'écaille, à la Chardin; derrière, deux yeux mobiles et monstration de la modération française par une défi

perçants, abrités par de lourdes paupières; au-dessous, nition de la sécurité française, rappelé les questions et

une lèvre inférieure proéminente; un menton court; des les faits sur lesquels les Alliés doivent prévoir l'intransigeance absolue et l'intervention immédiate de la Ré plis verticaux sillonnant les joues; le tout juché sur le haut

d'un long corps osseux : c'est le colonel George Harvey, publique, cette déclaration n'aurait-elle point eu un

ambassadeur des Etats-Unis à la cour de Saint-James et retentissement européen ? M. Briand manoeuvrait à son

présentement observateur au Conseil suprême. tour au lien d'être constamment manquvré.

Myron Herrick, le représentant de Washington à Mais le quai d'Orsay a préféré une méthode diffé

Paris, encore qu'habile financier à ses heures, est plutôt rente. Le litndi après-midi, les ministres ont écouté les

un homme d'études et un penseur. Le colonel Harvey, experts civils et le mardi matin les commissaires mili

lui, est d'abord un homme d'action. taires : ils eussent économisé du temps et appris davan- C'est dans la presse qu'il a dépensé les trésors d'actitage en lisant ces rapports à tête reposée, dans le si

vité qu'il a constamment possédés. Harvey est, en effet, lence de leurs cabinets, avant l'ouverture des débats.

un journaliste né. Il aime à dire : « J'ai de l'encre sur les Dès la fin de la seconde séance, M. D. Lloyd George a doigts et dans le sang. » Tout jeune, à l'âge où ses pris la parole le premier et le premier a proposé une contemporains ne songent pas encore à quitter l'école, transaction. S'il a émaillé son discours de quelques-unes on le voit déjà gagnant sa vie comme reporter d'un jourde ces erreurs historiques, dont ce Celte impulsif a le se- nal de son Etat natal, le Vermont. Il écrit ensuite à Chicret, le Premier britannique a eu du moins le mérite cago, puis à New-York. A vingt-sept ans, le voilà direcde renoncer au dogme « de l'indivivisibilité indus- teur du New York World, un des grands quotidiens de trielle » et d'esquisser les bases d'un accord possible. la Cité-Empire. Dans le monde de la presse, il prend Cette initiative ne peut que renforcer son prestige et bientôt une situation considérable, sinon la plus considé accroître son autorité, au cours des débats prochains.rable — et il la conserve. En même temps, il s'occupe A cette harangue, M. Briand répondit dans la soirée d'affaires, et surtout de politique. Comme tout bon Supar une autre harangue. Avec la même éloquence, il diste, il est alors démocrate. On le trouve secrétaire d'un exposa toutes les raisons d'ordre historique, économi- gouverneur de la Caroline méridionale qui lui confère le que, moral et juridique, qui justifient l'attribution totale grade - très honoraire — de colonel. Plus tard, il attadu bassin minier à la Pologne. Il souligne, ainsi, par que violemment Théodore Roosevelt, devient l'ami de avance, aux yeux du monde et de l'Allemagne, en parti- Woodrow Wilson et, en 1912, lance, le premier, la canculier, la valeur du succès que remportera la Grande- didature de ce dernier à la présidence. Bretagne et l'importance de l'échec que subira la Répu- Survient la guerre européenne. Les atermoiement blique française lorsque le Conseil suprême décidera de l'hôte de la Maison-Blanche en face des attentats de remettre au Reich la majeure partie du bassin allemands, ses notes prolixes lassent la courte patience houiller.

du hardi polémiste. Il se rapproche des adversaires du Deux autres harangues suivirent. Et puis, tout d'un

Président. Les Etats-Unis enfin entrés dans la lice, cette coup, le Conseil suprême, abandonnant le problème alle

évolution se voit précipitée par la lenteur qu'apporte le mand, aborda la question d'Orient. Les ministres eurent

gouvernement à expédier en France une grande armée le régal d'entendre le maréchal Foch soutenir, avec son

américaine. Voilà Harvey décidément dans les rangs autorité et sa logique habituelles, une thèse, qui ne sur

du parti républicain, et sa plume acérée ne ménage pas prendra point les lecteurs de l'O pinion : la victoire des

son ancien candidat. En même temps, dans le périodique Grecs n'est encore que tactique ; la supériorité de leurs qui porte son nom, Harvey's Weekly, il prêche la lutte -effectifs n'est point écrasante ; les difficultés sont pro

à outrance aux côtés des Alliés. chaines et des surprises possibles. La guerre ya durer.

L'armistice signé, il ne désarme point et ne se lasse Une intervention reste impossible. Et conscients de

pas d'attaquer Wilson et, par suite, le traité négocié leur impuissance devant un désastre dont la France du

par Wilson. Il se lie avec Harding, soutient sa candidamoins ne porte pas la responsabilité, les premiers minis

ture, et celui-ci, entré à la Maison-Blanche, nomme le tres résolurent de définir... quoi ? Leur politique ? Ils

brillant journaliste ambassadeur à Londres. n'en ont jamais eu. Leur neutralité, — simplement. Elle

Ses débuts, tout récents, y ont été heureux. D'ailn'était donc point unanime ?.

leurs, le gouvernement britannique n'a eu pour lui qu'atTout cela serait ridicule – si le spectacle n'était point

tentions et sourires. Le cabinet français, de son côté, n'a douloureux. Et je ne comprends pas que le quai d'Or

pas attendu l'arrivée du colonel à Paris pour tenter de say, après avoir affaibli son prestige, par la ma

s'assurer ses bonnes grâces. Le geste, un peu aventureux, nière dont il a dirigé la négociation silésienne, – ait

peut-être, par lequel le quai d'Orsay a fait inscrire au tenu à le diminuer davantage en offrant l'hospitalité programme de la Conférence le ravitaillement de la au Conseil suprême et en se révélant incapable d'amé

Russie bolcheviste a-t-il, au fond, un autre objet ? Et liorer cette institution. Elle bouleverse des méthodes

on prétend qu'au Salon de l'Horloge, entre MM. Briand diplomatiques; elle introduit des moeurs parlementaires.

et Lloyd George, l'ambassadeur à lunettes fait un peu Le Conseil suprême, s'il a pu fournir aux cinémas

figure de grande coquette dont deux amoureux s'effor des films médiocres et aux journalistes. une « copie »

cent d'émouvoir le cour et de gagner la main.

BE facile, n'a jusqu'ici servi qu'à isoler la France et ré

C'est que la dot est grosse : et son poids peut suffire duire son autorité, réviser les traités et affaiblir leur va

à faire pencher la balance dont l'un des plateaux! leur, reconstituer l'Allemagne de 1914 et décourager figure la politique de Paris et l'autre celle de Londres. . l'Allemagne de 1918, compromettre la paix et préparer

Au moment où les deux conceptions sont en présence et où s'affirment entre elles des divergences d'autant

plus graves qu'elles sont moins dues à la volonté des JACQUES BARDOUX. hoinmes qu'aux nécessités mêmes de la géographie, on

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la guerre.

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