ou de

Italiens. Mais au centre de l'Europe, les peuples ne tre illustre dont la statue équestre s'élève près du se bornent à

Parlement, dont le nom a été donné à une des plus les uns - sur les leur aire géographique, ils débordent

Certes les races se détesteront belles rues de la capitale, il a consacré à son tour son toujours, mais plus encore quand elles sont mélangées. | existence à la politique. Mais il n'a jamais abouti à un Ici, rien n'est fondu, cohérent. Votre voisin de palier, véritable succès. Certes, il a réussi enfin à être minis

wagon, ou de restaurant, parle une autre langue tre des affaires étrangères, mais ce ne fut que pour trois que vous, et il médite probablement votre perte. Si en jours. Germanophile et légitimiste, il a assisté à la ruine core une pareille inextricabilité n'entraînait que des allemande, à la destruction de l'empire austro-hongrois, guerres civiles : un cynique a dit que c'étaient les plus à la fuite des Habsbourg. Sa physionomie éteinte ne se belles

. Mais chacune de ces fractions ethniques se ré- réveille qu'à propos des Juifs. Is Aucun Etat, m'affirmeclame d'un plus grand ensemble, situé en dehors dest-il

, n'a été plus libéral à leur égard que le nôtre

. Moifrontières

. Nous avons souffert, nous souffrons encore même j'ai tout fait pour défendre leurs droits. Aussi de l'ombre froide du colosse russe...

sont-ils venus en masse chez nous, déversés par la Ga

, Et comme je protestais que la Russie me paraissait | ličie. Ils représentent 25 olo de la population de Bupeu: menaçante, aujourd'hui, pour Budapest, ce futur dapest. Ils ont entre leurs mains, la presse, le petit et le homme d'Etat s'écria :

grand commerce, l'industrie, la Bourse, les professions - Monsieur l'Occidental, craignez la Russie. La pro- libérales. Quand ils se naturalisaient ou se convertisfonde volonté organique de ce grand corps a toujours saient, quand ils prenaient des noms magyars, nous penété d'atteindre la mer chaude, tantôt le Pacifique et sions qu'ils devenaient de loyaux compatriotes, qu'ils tantôt la mer Noire ou l'Adriatique. Naguère, nous épousaient nos traditions, notre organisation sociale... comptions dans notre empire vingt millions de Slaves Ah! Monsieur, quelle terrible erreur, et comme je suis prêts à la révolte, excités par Pétersbourg, et voisins de revenu de mon libéralisme! Ce sont les Juifs qui ont Slaves libres. Nous avons pesé dessus, c'est vrai, mais déchaîné le bolchevisme chez nous parce qu'ils y ont vu pour empêcher une terrible explosion. Les Serbes ont le moyen de tout détruire. Sur vingt-deux commissaires allumé la mèche. Tout a sauté. Nous voilà en morceaux. du peuple, il y en avait vingt qui étaient Israélites, et Le malheur de la Hongrie est d'être sur le passage des l'on disait que les deux derniers n'avaient été choisis grandes migrations slave et germanique en route vers que pour suppléer les autres le jour du sabbat. Cette les mers du Sud. Placés au carrefour de deux races ex- terreur abominable a duré quatre mois : puis les chefs se pansives, nous nous sommes alliés à l'une pour subsis- sont sauvés; mais de Vienne ou d'ailleurs, ils conspirent ter contre l'autre.

encore pour détruire la patrie qui les avaient réchauf- Et si vous renversiez maintenant votre alliance? fés dans son sein. Bela Kun, aujourd'hui en Crimée,

Personne n'accepterait notre amitié, parce que martyrise nos malheureux prisonniers de guerre, retenus personne n'a encore besoin de nous. L'an dernier, lors depuis sept ans par la Russie. Que ces bandits aient de l'avance des bolcheviks sur Varsovie

, la France régné sur le royaume de Saint-Etienne, quelle ignominous manifesta quelque sympathie. Nous étions tout nie! Je n'étais pas antisémite, répète le comte Andrassy, prêts à apporter aux Polonais notre concours militaire mais aujourd'hui... (I). » Et vous savez ce que vaut notre soldat. Mais les bol- Et il agite des mains tremblantes. L'humiliation cheviks furent battus sans nous, et la France nous magyare n'est pas faite seulement du désastre militaire tourna le dos.

de 1918, mais des tragédies qui lui ont succédé yeux s'attristent

. C'est vrai que tout le monde Mme Cécile de Tormay, une romancière de grand ta. tourne le dos à cette nation naguère riche, recherchée, lent (2), nous a décrit leurs horreurs. Et tout d'abord

2, aristocratique et difficile. N'être plus reçue nulle part elle a évoqué son cousin Karolyi, bizarre figure alors qu'elle était si hautaine, quelle profonde brûlure d'aristocrate et d'aventurier qui prit le pouvoir dans de plus à l'orgueil. La Hongrie apprend aujourd'hui le désordre de l'armistice, en spéculant sur ses sympalá différence qu'il y a entre hair d'en haut, en maître, et lui d'en bas, en condamnée, hair sans que quiconque plupart des belligérants et des neutres, avaient ainsi

une daigne y faire attention. Au milieu de l'univers

, elle est seule Ses anciens alliés l'ont abandonnée. Personne ne

équipe de réserve, pour le cas où la victoire tournerait

dans un sens auquel on ne s'attendait pas. Très intelSeine erste à elle ; ses appels a la justice, ses protesta- ligent mais névrosé, vaniteux jusqu'à la mégalomanie

, maritain pour cette misérable, tombée au revers de la mi ne s'élèvent dans le désert. Il a un pas de bon sa se sceptibles et emnteur, Karolyi

, poussé par une femme route. Un vieux savant illustre

fort belle et fort ambitieuse, rêva de jouer un rôle nérome disait : « On ne nous nien, même s'il fallait sacrifier sa patrie à sa gloire a pas traités en connaissance de cause. Je viens de recevoir une lettre du propre secrétaire de la Société de

personnelle. Dédaigneux au point, pendant la guerre, Géographie de Paris qui m'écrit : à Budapest, Autriche.

de refuser la main aux officiers blessés lorsqu'ils apLes auteurs de la paix savent-ils ce qu'ils ont fait, puis

cosmopartenaient à l'infanterie

arme peu chic

polite au point de se prétendre plus anglais ou plus sentiment horrible que, délaissé, méconnu, il cesse d'avoir » Le Hongrois acquiert le français que magyar, ce

magnat nihiliste se détu langage commun avec les autres hommes. Et cette

clara soudain patriote et démocrate. Il est vrai que son indifférence est peut-être, parmi toutes ses humiliations, lieu de la démobiliser, et alors qu'elle pouvait tenir en

patriotisme ne l'empêcha pas de licencier l'armée, au core. Et il estimait témoigner de simplicité démocra

tique en venant au conseil des ministres en babouches, Le Magyar n'a pas été rabroué et meurtri seulement

et en passant le temps des délibérations à gratter ses par ses anciens compatriotes slaves, saxons et roumains.

Ses

que même les géographes...

la pire.

Х

CE QU'ON DIT

més assaillaient les passants; pillaient ; la famine, la voyage lointain exigerait une fortune. Telles personnes misère s'aggravaient; il n'y avait plus de chefs ; l'an- habituées au raffinement du luxe montrent des vêtements goisse, le désespoir étaient partout. Alors le sardonique presque en loques ; tel personnage officiel, dans une céréKarolyi appela les bolcheviks et, joueur sinistre, leur

, monie, laissait voir un linge élimé. Bassa la main.

D'autres peuples que les Hongrois s'abandonneraient. Mme de Tormay est belle et émouvante lorsqu'elle Ce qui est émouvant, après avoir contemplé sa détresse, évoque l'abîme infernal où roula son pays. Dans la c'est de constater sa résolution. Il est à terre, c'est vrai; nome stupeur de tous, et puisque les hommes, brisés mais déjà il rassemble ses forces. Cet orgueil

, qui l'a par la guerre, manquaient d'audace, elle résolut de perdu naguère, va le faire revivre. J'essaierai de le mon

, grouper au moins les femmes. Elle alla de maison en trer dans un prochain article. maison, et jusque dans les quartiers les plus pauvres,

(A suivre.)

ROBERT DE TRAZ. les exhorter au nom de la patrie. L'association qu'elle a fondée groupe maintenant plus d'un million d'adhérentes à son programme national, familial et religieux. Mais cet hiver 1918-1919, avec ses éternels brouillards jaunes, les coups de feu au coin des rues, les proclanations meurtrières et stupides, les perquisitions, les supplices, les exécutions ; cet hiver où l'on voyait, érigés aux carrefours, les bustes monstrueux de Lénine et de

De ci de là. Karl Marx, et, sur les édifices, flotter des draperies

De l'eau ! De l'eau ! rouges, cet hiver apporta l'horreur d'une fin du monde. Karolyi avait déclaré : « Je ne crains personne, sauf

Il faut remonter à 1719 pour trouver une sécheresse Cécile de Tormay - ». Quand il quitta le pouvoir, il re

égale à celle de cette année et aussi longue. Mais le commanda à Bela Kun de la pendre, avec Teleki, juillet 1793 le thermomètre marqua 44° à l'ombre à la Bethlen, et quelques autres. Prévenue à temps par la Paris. La chaleur exceptionnelle qui avait débuté le femme d'un commissaire du peuple, elle put s'enfuir, juillet dura 51 jours. Le 7 août fut particulièrement et, tandis que sa mère agonisait à Budapest, disputa pénible ; le vent du Nord-Est qui s'était mis à souffler au hasard, en province, son existence menacée.

paraissait provenir d'une fournaise. Bien que la tempéEt ce ne fut pas tout. La Hongrie, qui venait de con- rature ne marquât que 32° la chaleur était plus intolé naître la défaite, puis une révolution politique, puis une

rable, la respiration plus difficile que lors des tempérarévolution sociale, devait encore connaître l'occupation

tures de 390 et 40°. La chaleur fit d'épouvantables la soumaine. Ici encore, je me borne à rapporter les paroles

vages aussi bien parmi les animaux que parmi les que j'ai entendues, mais je dois dire que, sur ce point, hommes. elles sont unanimes. Tout le monde s'accorde à Buda

Pendant l'été de 1842 la température se maintint très pest pour voir dans la domination de l'armée du géné- longtemps entre 150 et 20° au-dessus de la moyenne des ral Holban le stade dernier de l'abjection nationale, le

années ordinaires. fond de la coupe après lequel il ne reste qu'à mourir. Et

Le 12 juillet 1852 on enregistra 38°. l'on vous dénonce les déprédations de toutes sortes, les

Mais il y a eu aussi de bonnes chaleurs exceptionsâfles systématiques qui déménageaient les bureaux, les

nelles en hiver. usines, les magasins, les appartements privés : au total,

Selon la chronique de Wurtemberg, les arbres, en 1289 pour quatorze milliards. « Ils prenaient tout, jusqu'aux étaient en fleurs à Noël. En 1186 les pommiers, en fleurs

. appareils téléphoniques; sans l'intervention du général

au début de janvier, portaient en février des fruits gros américain Bandholz, ils auraient pillé même le musée de

comme des noisettes. La moisson était faite en mai et peinture, et fait sauter le monument de saint Etienne. »

les vendanges étaient terminées début du mois Jusqu'à l'occupation roumaine, la Hongrie était meur

d'août. 'Et tout cela sans sécheresse. trie, saignante et râlait, mais elle gardait dans sa souffrance un reste de fierté : cette fois ci, on la viola.

Place de la Concorde, dimanche dernier, on aurait pu

se croire en Espagne ou encore à New-York : des promeAu bout de quelques jours de conversations et d'en- neurs déambulaient péniblement, portant sur le bras ves quête, quand, prenant confiance, vos interlocuteurs, les ton, gilet, cravate et faux-col. plus fiers, les plus farouches, dominant leur pudeur et leur amertume, vous révèlent les pensées qui les tortuyent, on se prend de compassion, en dépit de ses fautes, On aurait tort de s'appuyer sur l'échec des très rares pour cette race noble, trahie par tous et par les siens, expériences saites récemment, dans de mauvaises condi : traînée de la douleur au désespoir et à l'infamie. Traînée tions, pour créer la pluie, et d'arrêter les frais. Ces ex à la misère aussi

. Ce qui lui rend plus sensible le degré périences ne doivent pas nous faire oublier du ignominieux où elle est tombée, ce sont les nécessités siège de Valenciennes, en juillet 1793, la canonnade déimplacables de se nourrir et de se vêtir. Beaucoup de

clencha une pluie torrentielle. A la bataille de Dresde, le Hongrois dont les terres et les fortunes ont passé sous 27 août 1813 les premiers coups de canon attirèrent un la loi de leurs ennemis, se sont vus expropriés. Le coût amoncellement de nuages qui, en crevant, mirent find de la vie a augmenté dans des proportions fantasti- un longue sécheresse. ques : une course en taxi se paie plusieurs centaines Le même phénomène fut observé au siège d'Alger er de couronnes, un repas plusieurs milliers. Les salaires 1816 et encore à la bataille de Waterloo, le 17 juin 181 n'ont pas suivi la même courbe : un professeur d'univer

La canonnade, ce jour là agit sur les nuages, comene un sité reçoit un traitement mensuel qui équivaut à cent véritable étincelle électrique, et détermina une des plu francs, et même les ministres touchent environ deux cent fortes pluies qu'on ait jamais observées. Enfin, plu cinquante francs par mois. Comment font les employés, près de nous, pendant la grande guerre,, on sait qu

94 les intellectuels, les fonctionnaires, les officiers licenciés, chaque fois qu'un bombardement coincidait avec un cie ceux qui ont dės charges, qui doivent élever leurs chargé de nuages lourds et bas, le bombardement étai enfants? On se le demande. Beaucoup ne mangent accompagné de pluies abondantes

. . qu'une fois par jour, vendent pièce par pièce leur mobi

Ne désespérons donc pas! Essayon's encore! L'espoi Lier. Impossible de s'expatrier : au cours du change, un

de sauver nos récoltes, de conserver ce qu'il reste d

au

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• lors

113

pas garanti.

notre cheptel, de garantir notre vie économique vaut | ples en qui la mer n'éveillait" autrefois que de belles bien quelques coups de canon, même si le succès n'est légendes, n'y bercent plus que les folies de la terre.

wwwm mi

Le progrès intellectuel. Les bandits et le socialiste.

Pleurez, gourmands de toute la terre ! Une épidémie Cette affaire des dévaliseurs de train rappelle les nouvelle s'est propagée dans le monde des huîtres; plus beaux films. « Haut les mains ! La bourse ou la elles meurent par milliers. Et ce n'est pas seulement sur vie ! » Il ne manquait rien aux criminels, non, pas les côtes de Bretagne, mais d'Espagne et d'Angleterre! même le mouchoir sur la figure. Et qui sait s'ils n'ont Si cela continue, avant deux ans, l'huître aura disparu pas

été influencés eux-mêmes par le cinéma ? Là, nos de la surface du globe. apprentis bandits peuvent prendre de belles leçons de Si du moins le fléau s'abattait aussi sur tous ceux qui crime...

méritent le surnom de ces pauvres animaux! Mais les Il y a d'ailleurs dans les récits de l'attentat des huîtres peuvent mourir, et les oies aussi, il y aura toudétails pleins de saveur. C'est ainsi qu'on se demande jours des sots. pourquoi nul des voyageurs déjà dévalisés n'a tiré le

mm signal d'alarme, après le départ des bandits. Crainte

Les vagabondages de la lune. d'un retour offensif ? Sans doute. Mais il y a surtout M. Morucci.

La lune est infidèle. Elle est infidèle aux astronomes. M. Morucci est député des Bouches-du-Rhône. Il est Depuis déjà bon nombre d'années, les rapports ^nmême député socialiste. Aussi quelle ne fut pas sa stu

nuels des astronomes donnaient une table fixant « l'erpeur

, lorsque, Téveillé par un coup sur la tête « à as- reur de la longitude de la lune », c'est-à-dire la diffésommer un bæuf » (c'est lui qui le dit), il entendit une rence existant entre, d'une part, la position réelle de voix prononcer sans aménité :

la lune dans le ciel telle que la reconnaissaient les obEspèce de sale bourgeois! Ton argent! Rends

servatoires et, d'autre part, l'emplacement qu'elle del'argent !

vrait occuper d'après les calculs des mathématiciens. Contre ce mot de « bourgeois », M. Morucci nous La table qui vient d'être publiée par les astronomes dit qu'il voulut protester. Et aussi, sans doute, contre anglais indique que cette différence va plus que jal'injonction de « rerdre » l'argent, son argent.

mais en augmentant et qu'elle s'élève maintenant à Moi, un bourgeois ! fit-il avec indignation. plus de 13 secondes d'arc. En 1893, l'erreur était Hélas ! oui...

presque négligeable; il s'agissait de moins d'un dixième Finissons-en ! s'écria l'un des bandits. Et il sou- de seconde; mais, depuis lors, la lune s'est déplacée lagea M. Morucci de son portefeuille (fort bien garni). d'année en année si bien qu'elle se trouve actuellement Moralité : 0 démagogues, le « grand soir », c'est

à une vingtaine de kilomètres du lieu où elle devrait vous qui passerez les premiers. Et, il faut l'avouer, cela

réellement se trouver. nous fera plaisir de vous voir, en attendant notre tour!... Et les mathématiciens cherchent, par leurs calculs,

à faire rentrer la lune dans le devoir.

min Impressions de voyage.

Experts. Lu, charbonnée sur une pancarte, derrière la vitre

Les << experis » viennent de se réunir pour étudier, d'une boutique modeste, l'inscription suivante :

avant le Conseil suprême, la question de Haute-Silésie. « On débouche les cabinets et éviers et on taille les

Expert ! Nul mot peut-être n'a, depuis deux ans, re

tenti aussi souvent au quai d'Orsay. Il y était naguèrc Aperçu traînant sur une table d'auberge, également inconnu. La délégation américaine l'y importa. Il y a

. conquis droit de cité et maintenant on ne jure plus que modeste, une lettre portant cette adresse : Mademoiselle Nini. Villa Le Nid. Avenue de Saint

par les experts. Cucufa Chatou. >>

Qu'est-ce qu'un expert ? C'est un homme connaissant Longé dans une petite ville de province une rue dite

à fond « sa partie ». Il paraît que la chose est rare. Les rue Babeuf. Le conseil municipal a pris soin de faire

experts s'opposent aux gens de la Carrière qui sont ajouter « homme d'Etat ». Parenthèse indispensable,

« bons à tout » (et, ajoutent à tort de méchantes lancar, à elle seule, la population eût risqué de ne jamais

gues, « propres à rien »). Il y a des experts de toutes savoir ce que fut le nommé Babeuf.

espèces et de toutes envergures. Le maréchal Foch est Halte dans une rue voisine, anciennement rue d'Aus

un expert militaire, mais le calligraphe du Département terlitz, aujourd'hui rue du Prolétariat.

est aussi un expert. On connaît des experts en répara

tions et des experts en pétrole, des experts en chemin mal; rue du Prolétariat est mieux. Il faut orner l'esprit des masses.

de fer et des experts en psychologie orientale. La liste en est infinie. Au ministère, une dactylographe est maintenant une'« experte en machine à écrire » et un garçon de bureau un « expert en balayage ».

Quel est donc cet homme politique, diplomate d'ocL'harmonie des voiles et des filets bleus, les vieux casion, dont on dit qu'il est « expert en gaffes » ? loups de mer ridés et hâlés, assis sur les bords du quai, les chaines de femmes et d'enfants, qui portent les sar

Au Salon de l'Horloge. dines à la poissonnerie, quelle joie de revoir tout cela

Le 26 juillet, sous l'oeil impassible des cariatides doet d'oublier dans ce pays sauvage le marasme des af- rées qui ornent le Salon de l'Horloge, il a été procédé, faires et la lutte des classes !

selon les rites, au dépôt des ratifications du Traité de Ah, bien! oui! Les sardinières n'ont plus que des re- Trianon. Cérémonie discrète, de bon ton, un peu terne. gards de haine; les pêcheurs ont appris le français M. Jules Cambon, qui la présidait

, fut, selon son habipour vous mieux injurier; et les barques bretonnes ne tude, parfait de tact et de bonhomie. Le comte Prass'appellent plus Yvonne ou Saintè Anne Maris

nowski et les autres délégués hongrois eurent l'attitude Stella, mais la Démocratie, l'Internationale, Société des

réservée et dolente qui convenait. Toutefois, le deuil Vations, Drapeau rouge, Drapeau noir... Ces âmes sim

de leur patrie étant déjà ancien, leur tristesse semblait

chats. »

Rue Babeuf n'était pas

Le vieux port.

ou

l'an ».

tempérée de résignation et leur air n'était point exac- jaeger qui fut blessé au front et obtint pour sa valeur tement « d'enterrement », mais plutôt « de bout de la médaille d'or; il rencontre maintenant au Parlement

des hommes qui ont combattu contre lui au Col di Les signatures échangées, les diplomates, tels de vul- Lana, en particulier le prince Gaetani, nouvellement élu gaires invités des bals de l'Hôtel de Ville, se pressèrent et qui fit exploser une mine très meurtrière sur ce point autour du buffet qui avait été préparé. Leur.soif - il

du front. faisait fort chaud étanchée, ils se formèrent par Ces quatre députés ont l'intention d'insister auprès groupes sympathiques et des conversations s'engage- de la Chambre pour obtenir l'autonomie du Tyrol du rent. On remarquait le prince Charoon, ministre de Sud. Le comte Toggenburg a même annoncé son inSiam, lequel, fort sourd, se sert d'un cornet acoustique tention de haranguer la Chambre en langue allemande, long d'un demi-mètre. Quelqu'un désignant cet appareil murmura :

Voilà, pour la Hongrie, la trompette du jugement La chasse à la mitrailleuse. dernier.

Le haut commissaire britannique en Mésopotamie in

vient d'interdire la chasse à la gazelle, en automobile. Pudeur livresque.

Ce n'est pas du sport déclare son ordre et de

plus, si elle continuait à se généraliser, cette chasse La salle des imprimés à la Bibliothèque nationale supprimerait tout gibier dans le pays. n'est pas un endroit de délices. Il y fréquente parfois Hélas! un nombre considérable de gazelles ont été des dames à cabas et des messieurs à pellicules dont fauchées par des mitrailleuses postées sur des camionle voisinage est peu délicieux. Et, en ce moment, il y

nettes. C'est pendant la guerre que ce genre de chasse fait chaud, très chaud : c'est un vrai hammam...

avait pris naissance; et les autorités anglaises l'avaient Or, l'autre jour, un travailleur naïf usa d'un rai- permis parce qu'il permettait de supplémenter les sasonnement simple et irrésistible. « Puisqu'on étouffe, se tions réglementaires qui parfois étaient insuffisantes. dit-il, je vais ôter mon veston ». Et il se mit en bras Si le haut commissaire est maintenant moins tolérant, de chemise (c'était peut-être un Américain?)

ce n'est point par amour des bêtes, c'est que, dit-on, Ah! le pauvre homme! A peine avait-il ainsi fait, bien des automobiles réglementaires ont été, ces temps un gardien se précipitait vers lui et l'admonestait vi- derniers, endommagées à la suite de chutes brusques goureusement au nom de la pudeur... En bras de che- dans des tranchées. mise, songez donc !

Il dut, mélancoliquement, repasser sa veste. Et la pudeur de la garde qui veille au pied des livres fut

Le mystère irlandais (suite). satisfaite.

M. de Valera, le jeune chef de la République irlanMais pourquoi, pourquoi est-il choquant de se mettre daise sera une des plus pittoresques figures de l'histoire en bras de chemise à la Bibliothèque nationale ? contemporaine. Condamné à mort en 1916, c'est à l'in

tervention d'un groupe de prélats américains qu'il du

d'avoir la vie sauve. En 1919, il réussit à passer en Bolchevisme municipal.

Amérique. Pour payer son passage il travailla à bord

d'un paquebot en qualité de soutier. En Amérique il eut L'Association des écrivains combattants ne saurait toutes les peines du monde à faire l'accord entre deux assurément être accusée de politique. Elle compte partis irlandais rivaux. parmi ses membres des hommes des opinions les plus De retour en Irlande, il a réussi à faire mettre bas les diverses et des socialistes aussi bien que des monar- armes à ses fanatiques partisans. Et c'est là sa plus chites. Or, elle avait pensé organiser des fêtes de bien- belle victoire. faisance à Reims à l'occasion du retour de la statue Aujourd'hui, l'ancien condamné à mort, l'ancien e fe de Jeanne d'Arc. Il lui semblait que Jeanne d'Arc n'est lon » de la prison Lincoln, le citoyen new-yorkais, doripas subversive.

gine espagnole, pose ses conditions en qualité de chef Mais Reims a une municipalité anticlericale. Et la

de l'Irlande, au maître de l'empire britannique. Et le municipalité de Reims ne veut pas que Jeanne d'Arc grand trait d'union entre l'Angleterre et l'Irlande aura soit charmante et admirable. Aussi interdit-elle les été un autre ancien adversaire redoutable de l'Angle fêtes projetées par les combattants. Bien mieux : les terre, le général Smuts, le grand homme d'Etat qui a affiches posées par ceux-ci furent lacérées par ordre consacré sa vie à faire l’union dans le sud-africain. des bolcheviks municipaux.

Néanmoins, il y eut une petite cérémonie et la mu. sique du 106e régiment d'infanterie joua la Marseil

La curiosité est parfois dangereuse. laise. Un commandant du 106°, s'apercevant que les Une vieille coutume, qui date du moyen âge, survit agents de police écoutaient en ricanant notre hymne dans les îles anglaises de la Manche. Un habitant se national, demanda à l'agent n° 62 s'il ne savait plus croit-il lésé dans ses droits, victime d'une injustice, il saluer.

n'a qu'à s'agenouiller sur la place du Marché et à s'écrier Je suis civil, répondit l'agent n° 62, et au ser- (en français) : « Haro ! à l'aide, mon prince, on me fait vice de la mairie. La Marseillaise, je m'en f...

tort ! » et la situation dont se plaint l'indigène doit Reims ne serait-il plus en France?

cesser jusqu'à ce que les magistrats aient rendu un juge

ment. Chez nos alliés.

Lors de la récente visite que fit le roi d'Angleterre Députés allemands.

à l'île de Jersey un touriste, ayant oui parler de cette

curieuse tradition, voulut voir si elle était toujours en Ils sont à la Chambre italienne, heureusement ! vigueur. Ce sont les quatre députés du Haut-Adige (ancien Il s'agenouilla à l'endroit indiqué poussa le cri con

sacré et... fut arrêté.

est le comte Toggenburg qui fut naguère ministre de Le touriste ayant avoué qu'il cherchait uniquement à

-. puté Rent-Nikolüssi, c'était un officier des Kaisers

à amende pour « avoir manqué de respect à la justice! ».

L'obstiné condamné.

que le bloc national pouvait traiter sans ménagement. En 1917 un Américain du Kentucky fut condamné à Assurément, le prince Murat fume sa pipe dans les coumort aux Etats-Unis , pour assassinat . Mais les papiers loirs. Mais il sume seul

. La fumée des pipes, mise en concernant son exécution s'égarèrent et deux ans après

commun, a quelque chose de révolutionnaire et de démo1 était encore là. Or, plusieurs journalistes vinrent à la cratique. Des gens qui fument la pipe en chậur sont prison pour assister à une exécution ; cependant, dans des partisans du bloc des gauches. On relégua dans un une cellule voisine, ils entendirent des cris terribles ;

couloir plus. lointain leur fumée et leurs conciliabules.

Et l'on dota le Palais-Bourbon d'un luxueux service c'était notre homme qui, ayant appris leur venue, tenait à attirer leur attention sur son cas ; il exigeait, puisque téléphonique. le bourreau s'était déplacé, qu'on en profitât pour l'exé

Cette réforme avait donc un petit côté politique dont cuter sans délai. Il n'obtint d'ailleurs pas satisfaction,

certains murmurèrent tout bas. Celle de cette année ne car sa' punition fut commuée en détention perpétuelle. fera, que des heureux, car elle est bénigne, urgente, mm

hygiénique. Elle consiste simplement à agrandir le Chez nos ennemis. salon de coiffure.

Voici environ vingt ans que, dans un réduit obscur Ox ouvre les archives.

et sans air des lavabos, un homme vint s'installer, La Cour suprême de Berlin a autorisé les éditeurs quelques heures par jour, qui barbifiait en hâte les parCotta à publier dans le troisième volume des Souvenirs lementaires hirsutes et pressés. de Bismasck, trois lettres importantes qui pour des rai- On trouva la chose commode. L'homme vint tous les sons d'Etat ont jusqu'ici été tenues secrètes : la lettre jours, puis resta toute la journée. Puis il prit un aide, du ci-devant kaiser à Bismarck, 14 juillet 1889, la fa- et il fallut le loger dans un local moins sommaire. Les meuse seconde lettre d'affaires d'Etat, la lettre du clients devinrent des habitués. Certains se firent tailler 17 août 1881 de l'empereur Frederick, et sa lettre du la barbe, couper les cheveux, donner des frictions, friser 28 septembre 1886 ayant trait à la création du royaume au petit fer. Le Gotha du Palais-Bourbon donna au de Bade.

salon de coiffure une allure de bonne compagnie : on Guillaume, on le sait

, depuis des années, s'efforçait y vit le marquis de Pomereu. Et ce salon devint, en & d'empêcher la publication de ces lettres.

quelque sorte, un salon pour causer. Ce fut même celui mm

où l'on causait le mieux, avec le plus d'abandon et: Heureur les marchands de bestiaux.

d'esprit. Les députés de 1919, qui aiment beaucoup Les marchands de bestiaux bavarois sont constitués

vivre à la Chambre, qui y viennent dès l'aube et ne la en Syndicat, et celui-ci a la forme d'une société dispo- quittent qu'au crépuscule, firent queue devant les deux en Syndicat, et celui-ci a la forme d'une société dispo- | fauteuils du coiffeur. Visiblement, le local devint trop sant d'un certain capital distribué en parts entre les adhérents.

exiguë. Le patron réclama un second aide, y renonça L'assemblée générale des actionnaires a été tenue il

faute de place et faute d'air, et, finalement, expira de

surmenage et d'asphyxie. Il était urgent d'aviser. M. Sausta quelque temps. Les parts furent officiellement co

taires reçurent 3.000 marks de bénéfice, pas un pfennig dent de la Commission de comptabilité, aimable et fin fiées, à 200 marks, et pour chacune d'elles, les proprié- mande, questeur et client assidu du salon, est un homme

d'initiative et d'action. M. d'Iriart d'Etchepare, présiC'est un beau dividende si l'on réfléchit qu'il repré

Béarnais qui s'honore de l'amitié et de la collaboration 12

de Pierre Benoît, n'est fermé à aucune idée de progrès. sente un bénéfice de 1.500 o/o. Cependant, quelques bte marchands ne se jugèrent pas satisfaits, et demandè

Dès l'heure des vacances sonnées, les plâtriers et les

maçons envahirent le salon de coiffure qui sera, à la le dividende soit élevé à 2.000 o/o. On s'entendit finalement sur le premier chiffre de 1.500 0/0, mais

rentrée, vaste et luxueux comme le téléphone sy on ajouta que chaque membre recevrait en plus une

Mais que diable restera-t-il à faire, en 1922 ? prime de 150 marks. Ajoutez à cela que le gouverne

ment allemand consent certaines primes au Syndicat is pour les livraisons effectués à l'Entente.

Les vacances ont apporté au Palais-Bourbon une autre de

réforme sensationnelle. Le peuple du personnel subalterne qui dessert cet immense maison se divisait, de

temps immémorial, en huissiers et gens de service, huisAffaires Intérieures

siers portant la chaîne et l'épée, gens de service plus pittoresquement appelés « collets rouges ». Au bout

de vingt ans, le « collet rouge » est assimilé à l'huisReformes des vacances

sier et a le droit de se vêtir en noir, comme un député

du Tiers. Les vacances de la Chambre ne sont pas seulement Il n'est pas huissier, à vrai dire, mais il n'a plus son

temps des combinaisons ténébreuses ou, dans la pé- collet rouge. nombre propice des couloirs, se préparent les intrigues Eh bien, l'administrateur, tutélaire, vient d'opérer, pour la rentrée : elles sont aussi l'époque où des ques- d'un trait de plume, une réforme qui brise une traleur ménagent, pour la rentrée aussi, l'annuelle surprise feurs vigilants et soucieux du bien-être de leur collègues, dition vieille de plus d'un siècle :

Il n'y a plus de collets rouges ! la réorganisation du service téléphonique. Il L'an dernier avait vu le déménagement du fumoir et

Cela s'imposait nettement.

Le collet rouge, avec le large galon en forme de V,

fallait agrandir ce service. Avec une Chambre qui siège pres

sur les reins, n'était-ce pas une livrée ? Et que vient faire que sans relâche, il faut beaucoup

téléphoner : il faut

une livrée dans le Parlement libre d'un pays libre ?

Anachorisme, en vérité, révoltant, évocateur des heures il faut téléphoner à sa femme qu'on ne rentrera pas galit et de tyrannie !

par téléphone les démarches dans les ministères : les plus mauvaises de jadis et des époques abolies d'inédiner. Cet agrandissement indispensable impliquait le déménagement du fumoir. Mais le fumoir, dont l'in

Cette réforme ne chagrinera que les entêtés égoïstes

de pittoresque et de tradition. « On verra, dit fièrement Weoiques de Pelletan et de Bourrat, était une institu

un des délégués du personnel qui a remporté cette victoire, on verra que nous ne sommes plus au temps des Croisades et de l'Inquisition. »

de moins.

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hence occulte et mystérieure était grande, aux temps tin de gauche, nettement tombée dans le discrédit, et