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n'ait pas laissé de trace dans l'histoire des arts. En tout cas, nous ne connaissons aucune de ses œuvres, et son nom ne figure ni dans Vapereau, ni dans Larousse, ni dans la Grande Encyclopédie.

Quant à Louis-Hector Leroux, le musée de Verdun possède de lui Une Nouvelle Vestale; et le musée du Luxembourg exposa, sous l'Empire, un tableau de cet artiste intitulé: Columbarium.

Il serait curieux de savoir ce qu'est devenu le Columbarium du vainqueur de Léon Bonnat au concours de Rome de 1857.

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Léon Bonnat avait cu pour camarade à Rome un grand-oncle de Maurice Donnay, peintre de talent, et qui mourut fort jeune. C'était un beau garçon d'allure romantique, aux cheveux ondoyants et dont Bonnat fit alors un portrait peut-être son premier portrait, largement traité et qui est assurément l'une de ses meilleures œuvres.

Il y a quelques mois, Maurice Donnay rencontra Bonnat et lui parla de cette ancienne toile:

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Je m'en souviens très bien, répondit le vieux maître. Il a une main sur la hanche et il tient de l'autre main un morceau de fusain.

En même temps, il prenait la pose du modèle. Il dit à Maurice Donnay qu'il aurait plaisir à revoir cette toile vieille de soixante-dix ans.

Maurice Donnay la lui fit porter. Bonnat la contempla longuement, très ému.

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C'est bien; c'est bien ça, murmurait-il mélancoliquement.

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On croyait Bonnat très riche. Mais la guerre l'avait à peu près ruiné. Et il lui fallait, malgré son grand âge, gagner sa vie.

Un de ses amis lui conseilla un jour de vendre ses collections, qui représentent une valeur considérable. Jamais je ne m'en séparerai, répondit-il. Je les ai

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promises à ma ville natale. Elles ne m'appartiennent pour ainsi dire plus. Je n'oublie pas que sans le secours que me versa la municipalité de Bayonne, je n'aurais jamais été ce que je suis.

Sur Lamennais.

g

Dimanche dernier on s'est promené, devisant et écoutant, sous les arbres déjà éclaircis et toujours menacés de la Chênaie, près Dinan. On est entré dans le salon cù Lamennais tenait ses propos du soir aux amis et disciples, et dans la chambre où un vieux lit à baldaquin est peut-être encore là comme témoin du mobilier d'autrefois. Il y a quelques années, un masque de plâtre, moulé après décès, surgissait, offrant, pierrot décapité, la fine et menue tête de Féli.

Et cela faisait penser au singulier enterrement parisien de Lamennais. Cette volonté du mort de n'être accompagné que de vingt amis à son convoi fut proclamée à grand fracas par le jeune gouvernement de 1853, qui craignait des troubles. Il n'en redoutait pas moins une manifestation, surtout à cause du jour, qui était le Mercredi des Cendres, et à la faveur de la descente de la Courtille qui justifiait les rassemblements. On prit la décision d'un enterrement à sept heures du matin. Et l'on fit respecter strictement le désir de Lamennais par «quelques individus à grandes redingotes, aux chapeaux sur le coin de l'oreille, aux cannes importantes >>, dit un reporter de ce temps-là...

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Le génie à la portée de tous.

comme

Voici la circulaire que vient de lancer parmi les compositeurs un éditeur de musique ;

EDITION INTERNATIONALE DE MUSIQUE

29, rue des Trois-Frères

Harmonisation et arrangements
Correction et mise au point

1

d'œuvres musicales défectueuses ou incomplètes.
Tous nos travaux sont exécutés conformément
aux lois de l'harmonie

et de la technique musicale.
DISCRÉTION ABSOLUE.

Mais quel est le jeune musicien qui peut avoir besoin des lois de l'harmonie dans le siècle où nous sommes?

L'épigramme du doyen.

Entre Marionnettes

La Comédie-Française recèle plusieurs poètes : le
doyen de la maison est de ceux-là. Son Hécube fut
reprise cet été dans un théâtre de plein air. Mais M. Sil-
vain ne donne pas seulement dans la tragédie. Et l'on
cite parmi ses derniers travaux ce quatrain, qui fut récité,
tant la chose plaît au poète, devant une nombreuse
société :

M. X..., qui toujours bougonne,
Mériterait des coups de pied
Dans un endroit de sa personne
Qui le représente en entier.

C'est ainsi que M. le doyen traite les critiques. Mais
on dit qu'un critique, qui ne trouvait pas ces vers à son
goût, retournant les rimes à leur auteur, répondit :

Grasse est sa muse, autant que sa personne,

Elle voudrait rire et bougonne.

En quatre vers, on le voit tout entier :

Pour lutter, son esprit n'a que des coups de pied!

L'âge de la grande coquette.

Qui peut connaître l'âge des étoiles? Il y a des arrangements avec le temps comme avec le ciel.

M. Jules Delini, dans Nos Vedettes, se fait l'histo

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riographe de ces dames, et sa plume, presque officielle, nous annonce que Cécile Sorel naquit en 1875. Or, l'an dernier, sur le registre d'entrée du Casino d'Houlgate, notre grande coquette avouait être née en 1872.

A un dîner récent qu'elle honorait de sa présence, la conversation en vint au chapitre des âges.

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Je trouve, interrompit-elle, qu'à cinquante ans une femme de théâtre ne peut plus plaire; et quand j'aurai cet âge, je me tuerai.

C'est terrible, chuchota le directeur d'un journal du matin, nous dînons avec un cadavre.

Hélène et Penthésilée.

La guerre de Troie a fait les frais des deux premières de la saison Le Retour d'Hélène, de M. Nozière, au Théâtre Edouard VII; Penthésilée, de M. Mortier, à l'Odéon.

Les deux héroïnes, à la vue des ouvrages qu'elles avaient inspirés, se lamentèrent et déclamèrent sur le mode pseudo-classique :

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Odieux! jusqu'à la fin des fins

Serons-nous le jouet du sexe masculin?

PENTHÉSILÉE

Ma pauvre Hélène, toi, la plus femme des femmes,
Et qui croyais avoir brûlé d'assez de flammes
Pour mériter la paix dans l'éternel cxil !

HÉLÈNE

Et toi, qui te vantais, avec ton air viril,
D'éviter à jamais les conquêtes des hommes.

PENTHESILÉE

Hélas! pour adoucir le malheur où nous sommes,
Que ne suis-je tombé aux mains d'un descendant

De la race d'Enée!

HÉLÈNE

Que n'ai-je pour galant Un digne rejeton des enfants de l'Hellade!

PENTHÉSILÉE

Mais non! Leurs noms latins sont des noms de parade !

HÉLÈNE

Ils n'ont point de sang grec, encor qu'ils soient barbus? PENTHÉSILÉE

Divine Hélène, Achille, hélas! me plaisait plus.

HÉLÈNE

Et Ménélas lui-même, aux cornes renommées,
Me semblait plus charmant! Hélas! Penthésilée!

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La petite plage de l'Isle-Adam, qui naquit avant la guerre, vit toujours. Devant un bras étroit de l'Oise, on a fait venir du beau sable blond, construit, derrière, une ligne de cabines coquettes, planté sur la « plage » des parasols. En haut d'un mât d'un blanc classique flotte quelque oriflamme. En faut-il plus pour avoir l'illusion d'être à la mer, la mer étant généralement pour beaucoup ce qui importe le moins? Cette plage a encore un avantage un tourniquet fonctionne à l'entrée. Ainsi, on est sûr de ne pas être trop « envahi » par le joyeux populo. Le plus amusant est sans conteste l'air sérieux des baigneurs qui osent arborer ici, à cause des parasols et des cabines, des pantalons blancs qui ne sont plus guère d'usage aux environs de Paris. Ah! la puissance de l'illusion !

L'héritage de Caruso.

La fortune que le fameux ténor a laissée en Italie et

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