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Une baisse de 59 millions de livres

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3.186 mil

lions de francs, dans leurs bénéfices, pour les quatre derniers trimestres, inspire aux milieux industriels quelques inquiétudes à l'endroit d'une liquidation financière, qui n'aurait pour résultat aucun sacrifice concordant. Le 27 juillet, la Fédération des Industries Britannique et l'Association Nationale des Marchands et Manufacturiers ont écrit au premier ministre pour lui signaler le grave péril de sacrifices unilatéraux.

Des groupements puritains préféreraient obtenir l'admission de l'Allemagne à Genève, ou bien la réduction des troupes d'occupation, ou bien même la revision du traité de Versailles et l'alliance contre les Turcs. Et plus la date de la conversation se rapprochait, plus diminuait le nombre des partisans d'une immédiate. Il ne faut pas s'étonner de la décision récente de la maintenir.

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Si M. D. Lloyd George insiste pour l'ajournement de l'entrevue, qu'il a lui-même sollicitée, c'est qu'il est maintenant résolu à ne point reparaître les mains vides devant son Parlement. Mais pour livrer une bataille diplomatique, il lui faut, comme pour les autres batailles, des alliés : une Italie dont le gâchis accroîtra la docilité, une Belgique que sa priorité rend maniable. Et David espère bien, grâce à M. Schanzer et à M. Jaspar, retrouver les lauriers de Cannes et de Spa.

Si M. R. Poincaré accepte, lui aussi, cette partie carrée, il se heurtera, malgré les avantages que lui assurent la négociation russe et le sabotage allemand, aux mêmes manœuvres d'encerclement et d'isolement que ses trois prédécesseurs. Ou bien tous les alliés: ou bien aucun. Que M. D. Lloyd George choisisse et réponde.

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Les divertissements de Thémis

Il faut bien reconnaître que Thémis n'est pas toujours aussi morose qu'on le dit, ses lois atteignent parfois à la fantaisie la plus comique. Recommandons la lecture de la Gazette des Tribunaux à nos vaudevillistes; ils n'y perdront guère leur temps et ne regretteront pas leur peine. Oh! tout n'est pas ici également joyeux, mais souvent l'énoncé de telle loi ou de tel arrêt vaut presque,

en

cocasserie imprévue, une chronique de M. Jean

Bastia.

Récemment devant un tribunal de province voici

quatre personnages en cause :

Le mari (appelons-le M. B...); la femme Mme B...; un ami M. Z...; l'enfant Χ...

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M. B... est mort en 1914. X... est né en 1917. Il n'est pas téméraire de penser que le père de X... n'est pas M. B... (Trois ans, voyons? Non, décidément, avec la meilleure volonté du monde, X... n'est pas l'enfant de М. В...) Cependant Mme B.., sans perdre de temps, a déclaré X... comme étant de M. B... Mais ici intervient M. Z... qui revendique la paternité de l'enfant; lui aussi l'a déclaré et reconnu « Il est de moi, je lui ai donné mon nom, et l'ai reconnu officiellement par acte notarié ». - Que s'est-il donc passé entre Mme B... et M. Z... au moment de la naissance du petit X...?

Relisez Mont-Oriol et la scène où Isabelle (à moins que cela ne soit Jeanne, je ne me souviens plus), après avoir rompu avec lui reçoit la visite de son amant à côté du berceau de leur fille. Isabelle ne veut pas que l'homme qu'elle n'aime plus regarde le tout petit visage de l'enfant, et il s'aperçoit, cet homme, que sa maîtresse a épinglé du haut en bas les rideaux du berceau... Bref Mme B..., pour une raison ou une autre, ignore maintenant M. Z..., et entend que son fils soit le fils de M. B...; sans doute a-t-elle pris connaissance de la loi et trouve-t-elle plus confortable de lui donner le nom de son défunt mari? « Mais, direz-vous, indignés (car vous êtes indignés), la chose est impossible, la loi est là; on ne peut introduire dans une honnête famille des enfants qui ne se sont décidés à naître que trois ans et plus, après leur conception ? » Erreur : la loi protège les flâneurs; M. B... peut mourir. Les enfants de Mme B... seront toujours les siens. A moins cependant que la famille de M. B... n'intervienne et ne déclare : « C'est trop! » ou même : « C'est assez! » Car voyez la rédaction de la loi qui rappelle vraiment trop la casuistique des vingt-deux cas de cassation de mariage devant la Cour de Rome: Celui qui n'a d'autre intérêt à contester la légitimité d'un enfant, que celui d'établir sa légitimité naturelle, ne saurait intenter une action en contestation de légitimité aux termes de l'article 315 du Code civil, la famille a seule ce droit de contestation, du moment qu'elle n'en use pas, etc. Parbleu! quelle affaire! Vous voyez la famille usant de ce droit, et dénonçant ses secrets, ses tares et ses bâtards aux quatre vents du ciel? Non, non, la famille se taira vertueusement: l'enjant de Z... s'appellera le petit B..., quoique Mme B..., dont le grand deuil est terminé depuis un an déjà, ait piqué un nœud mauve sur sa robe couleur de touricrelle.

«Mais que devient le vrai père pendant ce temps? Eh bien! il est débouté de sa demande. Comment! ce M. Z... veut reconnaître son enfant, lui donner son nom? De quoi se mêle-t-il? Est-ce l'usage? Apprenons à vivre à ce malotru. Vous savez bien qu'aussi longtemps que Mme B... s'appellera Mme B..., ses enfants seront de M. B...; d'où sortez-vous? Mais M. B... était mort depuis plus de trois ans, quand... - Cela ne vous regarde pas. )

On comprend néanmoins (vaguement) que cette loi dans quelques cas puisse avoir une utilité et défendre certains enfants à qui l'on pourrait contester leur état civil; pourquoi ne pas les indiquer, ces cas - plutôt que de donner aux enfants de Z... le nom du pauvre B... qui

n'en peut mais ? Car enfin, M. B... a peut-être eu des tôt que de leur donner le nom du pauvre B..., qui n'en peut mais? Car enfin, M. B... a peut-être eu des petits petits B..., des vrais ? Leurs droits, à ceux-ci, que deviennent-ils ?

Et l'on voit d'ici Mme B... qui a rompu, et M. Z... qui a voulu jouer un bon tour à Mme B...; et la famille, qui hait Mme B..., mais se tait par une fausse interprétation de l'honneur du mort, et ce profiteur de petit X... avec ses deux états civils... Tout cela est comique, ou si l'on y réfléchit, tragique, en tout cas imprévu, et peut fort bien servir à bâtir trois actes pour le théâtre Michel, ou, si vous l'aimez mieux, une tragédie à faire pleurer.

MARIE-LOUISE PAILLERON.

Peut-on aller en Suisse ?

C'est une question que se posent, à l'heure actuelle, un grand nombre de Français épris des sites et des beautés de la montagne, qui, las de nos Alpes et de nos Pyrénées, ou désireux de raviver des souvenirs d'avantguerre, jettent un coup d'œil par-dessus les frontières de ¡'Helvétie. Irons-nous en Suisse et peut-on y aller?

Ici comme partout, le change, prohibits ou tentateur, est venu désorganiser les marchés, bouleverser la vie, rendre les relations impossibles. On jette un regard sur le cours du jour et on lit d'un œil épouvanté : 210, 220, 230 francs français à débourser pour avoir un seul billet de 100 francs suisses! Vraiment la partie n'est pas égale et voici de quoi décourager les meilleures bonnes volontés.

A-t-on raison de s'arrêter en si beau chemin et est-il vraiment imposssible pour ceux qui ne sont ni des nouveaux riches ni des multi-millionnaires, d'aller faire une

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