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Je lis, en effet, dans ce Rapport, en résumé, ceci :

Premier paragraphe : Nous avons vu, à deux reprises, à la suite d'efforts pour vomir, une certaine substance sortir de la bouche d'Eva.

Deuxième paragraphe : Nous n'avons jamais vu d'ectoplasme.

Mlle Eva ne veut pas qu'on dise que c'est là un procès-verbal de fraude? - Il est trop tard.

Mlle Eva me dit que je « l'insulte » ? Je publie des documents, voilà tout.

Enfin, au sujet des dernières lignes de la lettre de Mlle Eva, je répondrai :

Il est parfaitement possible

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(tout est possible) - que j'aie du caoutchouc dans l'imagination. Seulement, en attendant, je voudrais bien savoir où Mlle Eva a vu que j'aie parlé de caoutchouc ? Je n'ai jamais parlé de caoutchouc.

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Je n'ai pas reçu d'autres lettres désagréables qui vaillent la peine d'être signalées. Simplement les invectives ordinaires des spirites.

Par contre, j'ai reçu, depuis le 15 juillet, plusieurs centaines de lettres d'encouragement, et j'en ai été extrêmement touché.

Quant à la presse, je ne peux que profiter de cette occasion, tout à fait inattendue, pour la remercier de sa bienveillance vis-à-vis de moi et de l'appui qu'elle m'apporte. Je poursuis ici, uniquement, une tâche d'historien. Je n'ai, je ne me lasserai pas de le répéter, aucun parti pris. Je cherche simplement dans un domaine où les plus fantaisistes légendes ont été

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semées comme à plaisir des documents et des faits. C'est tout.

Mais c'est là une besogne extrêmement difficile et fort ingrate; et je n'en suis que plus profondément reconnaissant à tous mes confrères -souvent, les plus grands - de leurs précieuses approbations (1). да

Et maintenant, pour finir, je me vois encore obligé de signaler un court article de M. le professeur Charles Richet, qui me paraît propre à éclairer le lecteur sur l'attitude qu'a adoptée présentement l'illustre savant.

M. le professeur Charles Richet est un des grands esprits de sa génération, un savant très illustre, en effet, estimé à juste titre pour des travaux où brille une lueur de génie. Il s'agit pourtant de savoir (en gardant vis-à-vis d'un tel maître le plus grand respect) si cela lui donne tous les droits.

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Pour ma part, je pense exactement le contraire, c'est-à-dire que l'autorité même qui lui est universellement reconnue devrait lui imposer des scrupules auxquels d'autres ne sont peut-être pas tenus.

Or, voici le fait.

Dans le numéro de juillet-août de la Revue Métapsychique (qui, entre parenthèses, s'est bien gardée de publier le rapport officiel des expériences de la Sorbonne, ou même d'indiquer à ses lecteurs où ils peuvent le lire) M. le professeur Charles Richet,

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(1) Le Temps, L'Illustration, Le Figaro, Le Journal, Le Matin, Le Petit Journal, Le Petit Parisien, L'Action Francaise, L'Œuvre, L'Echo National, Le Radical, La Victoire, La Liberté, La Patrie, L'Homme libre, Paris-Midi, L'Avenir, Le Rappel, Le Cri de Paris, La Revue hebdomadaire, etc. (combien j'en oublie !) plus toute la presse de province, les grands journaux anglais et américains, ete.

après avoir flétri comme il convient la presse, grande et petite, qui n'a pas cru devoir s'extasier sur les séances données par Mlle Eva (1), écrit ceci :

...Mes amis Lapicque, Piéron et Laugier, éminents physiologistes tous les trois (.....) sont absolument irréprochables. Ils ont regardé; ils n'ont rien vu; et alors ils disent: « Nous n'avons rien vu »).

Plus loin:

...Lapicque et Piéron ne se sont pas trompés. Ils n'ont pas vu puisqu'il n'y avait rien: Ils l'ont dit et ils ont eu raison.

Voilà qui est net et tranchant, n'est-il pas vrai ? Et les abonnés de la Revue Métapsychique seraient bien excusables s'ils pensaient, sur la parole de M. le professeur Richet, que les expériences avec Eva ont été «< nulles ».

Or, on peut lire, dans le rapport de MM. Lapicque, Dumas, Piéron et Laugier :

...La première fois, on voyait (et cela surtout à la seconde où la lampe de poche en fut brusquement approchée) une espèce de disque mince d'apparence résistante, foncé, entouré d'une substance plus molle pendant en effilochures grisâtres et paraissant imprégné de mucus. Le tout avait, hors de la bouche, environ 6 centimètres sur 3... La substance était entièrement inerte et, maintenue entre les lèvres du médium, elle n'avait que les mouvements qui lui étaient imprimés par la bouche. Elle fut réabsorbée une première fois,

(1) « Mais la presse quotidienne, aveugle et ignorante comme toujours, a aussitôt, dans son ineptic, formulé, etc., etc. »

a Il est lamentable de voir nos expériences sortir de la sérénité des laboratoires pour être discutées, commentées, dépréciées par les petits journalistes qui, en prenant leur apéritif, rédigent les faits divers et les échos du jour. »>

ressortant un instant, puis réabsorbée définitivement par aspiration rapide...

La seconde fois... le médium mâchonna encoré, malaxant quelque chose dans sa bouche... et fit sortir de ses lèvres quelques millimètres d'une matière assez analogue d'aspect à une feuille de caoutchouc dont une face paraissait plus claire et l'autre plus sombre...

...Ainsi, une substance que le médium fait sortir de sa bouche à la suite d'efforts prolongés qui ne peuvent physiologiquement être interprétés que comme des efforts de vomissement, substance n'ayant aucun mobilité propre et qu'il ravale presque aussitôt, voilà ce que nous avons constaté à deux reprises, etc. etc.

On se demande si l'on rêve !...

Il n'y a ici qu'une seule supposition à faire : c'est que M. le professeur Charles Richet a oublié de lire le rapport dont il parle.

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CE QU'ON DIT

Chez ceux qui
qui règnent

Le roi d'Espagne se laisse blaguer.

Le roi d'Espagne vient de quitter Deauville, où il s'est bien amusé. Ce fut un jour à ses propres dépens.

Quelques «escholiers » donnèrent l'autre soir une amusante revue, au profit des œuvres de la baronne de Bourgoing. Le roi, à qui Mlle Mary Marquet avait fait remettre aux courses une invitation pressante et spirituelle, fit son entrée à onze heures aux applaudissements de toute la salle, et remit un billet de 1.000 francs pour son programme. Il ne cessa de s'amuser, mais sa joie fut à son comble quand Mlle Huguette Dracy, drapée dans un châle espagnol, vint crânement chanter les légendaires excès de vitesse de l'Hispano royale :

Tout à coup c'est le ronflement d'un moteuros
C'est le Roi et ses quatre vingts caballos.
Tout le monde fuit et la mer perdant son culos
Elle aussi s' cavallos

Sans attendre la maros.
Avouez que c'est atroce
Voilà l'auto d'Alphonsos.
Et tous les requinos,

Et les pauv' poissonos,

Fout' le camp, s' débinent au galos,
Sauv' qui peut, car voilà Alphonsos!

Le roi fit bisser ces couplets, tout comme s'ils eussent été spirituels, et à la sortie, il en demanda le texte pour les conserver. Après la représentation il soupa; sa table était voisine de celle des artistes de la revue ; il dépêcha le comte de Gramedo pour dire à Mlle Marquet qu'il serait heureux de danser un fox-trot avec elle. Et le roi dansa, aux applaudissements de toute la compagnie.

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