R نا e Nous passions sous des oliviers gris, de ce gris velouté dessions sous destes. Quelques-uns étaient tellement saupouandes deeplussière rouge ou blanche qu'ils semblaient diseles dans du fer rouillé ou couverts de givrent ciselésus respiré l'odeur balsamique des oliviers, cette odeur un peu amère d'aromates qui géraniums, des tubéreuses et des roses ? Moi qui suis un vieuxes tuberent Provençal et qui, dans ma des jeunesse, ai beaucoup voyagé, je n'ai trouvé que dans ma Provence littorale finissable, l'encens qui monte de la terre en fermentation, l'odeur grisante de ma patrie... Lentement, lentement, nous montions, et le soleil Lentement, lentement, nount. Nous rentrions biens tit dans les bois de pins, car ces montagnes pelées qui séparent Grasse et Saint-Vallier étaient en ce temps-là couvertes de bouquets de pins et de chênes Verts. L'homme a tout abattu... L'eau a emporté la terre végétale et, sur les pentes abruptes, il ne reste plus que des pierres blanches, des pierres, toujours ple des pierres.. ce parfum chaud et indé une sangle - je perdis ma Par suite d'un stupide incident Sétant brisée, ma selle avait tourné place dans la caravane. Un des domestiques qui 'accompagnait s'arrêta pour réparer l'accident et je dus regarder le chapelet de mules s'éloigner au tintement de ses multiples clochettes. Le spectacle était Is mue, Danharnachements et aux résilles bigarrées, féérique. Dans le soleil, tombant presque d'aplomb, grimpaient - on aurait dit sans effort la pente raide, Parfois, sous leur sabot, une pierre se détachait qui, par bonds rapides, roulait au fond du ravin, et l'écho rendait sous les arbres un son mat. Toutes ces couleurs, ces mille bruits de grelots et de clochettes, ces rires frais de femme, quelquefois des cris de valets harcelant une mule paresseuse..., les mules elles-mêmes, au poil luisant sous les résilles, portant soit des êtres humains soit des coffres de cuir cloutés..., l'éclair d'une ferrure... Ah ! quel ensemble féerique ! Et je regardais surtout Estelle qui était la première du cortège. Elle était bien au-dessus de moi, dans un lacet de la piste... Je voyais tous les détails de son costume, et le soleil qui l'éclairait d'aplomb allumait des éclairs rouges sur le petit baril cerclé de cuivre qu'elle portait, comme chacun de nous, fixé derrière la selle et qui contenait la boisson pour le voyage. Tandis que je la suivais des yeux et que le lacet de la route la ramenait au-dessus des autres membres de la caravane, je vis tout à coup un cavalier se détacher de celle-ci et, coupant au plus court, pousser sa bête à travers les pierrailles et monter. Je voyais avec une netteté inouïe, tant l'air était pur, les muscles arc-boutés de la mule que pressait son cavalier. J'entendis les exclamations de toute la caravane. Je vis enfin le cavalier atteindre le chemin et s'arrêter..., il attendait Estelle. Quand celle-ci arriva à sa hauteur, il se remit en marche... J'avais reconnu avec chagrin René de Castellas, mais mon dépit ne connut plus de bornes lorsque je distinguai René de Castellas et Estelle se tourner vers moi. Sans doute mon rival racontait-il à Estelle l'accident qui m'était arrivé, car la jeune fille agita à plusieurs reprises son mouchoir dans ma direction. Je crus qu'elle se moquait - et, de désespoir, je ne répondis pas à son signal. - Je gourmandai sèchement le pauvre diable J'arrivai au village de Saint-Vallier au moment où la caravane atteignait la première maison. Estelle et René chevauchaient côte à côte... Le rire d'Estelle parvint jusqu'à moi, faisant naître en mon cœur une âpre jalousie. Pour comble d'infortune, ma mule, fourbue par l'effort insensé que je venais de lui demander, n'avançait qu'avec peine, en boitant. Cela ne fut pas pour diminuer ma colère. er C'est dans les bois qui entourent le village que l'on décida de prendre quelques heures de repos. Par petits groupes, les voyageurs s'assirent à l'ombre. René de Castellas se mit à raconter certains détails relatifs au passage de Napoléon I" en ce même village. Pendant ce temps je devais prosaïquement me mettre à la recherche d'une autre monture. Cela me prit une bonne demi-heure. Je pestais et maugréais en moi-même contre ma malchance et ce fut d'un air assez maussade que je retrouvai toute la compagnie assise en rond sous les chênes, groupée autour de René de Castellas, qui, brillant causeur, je dus, hélas! le reconnaître, tenait ses auditeurs sous le charme de son discours savant. Estelle, le teint animé, les yeux brillants, semblait parfaitement indifférente à ma mine renfrognée et ne perdait pas un mot de la conversation. Personne ne s'occupait de moi; j'eus donc tout loisir d'examiner avec minutie mon heureux rival. Très à l'aise dans ses vêtements qu'il portait avec élégance, on sentait l'homme habitué aux salons de Paris. Il parlait avec facilité une langue qu'il prononçait sans aucun accent de terroir. Il s'exprimait avec finesse, d'une voix chaude et prenante. C'était bien un homme fait pour séduire une femme. Je me sentais inférieur à lui. Je n'étais qu'un « provincial », n'ayant jamais encore franchi les limites de sa province; ce Parisien m'éclipsait. Que venait-il faire chez nous, cet étranger ? Sa famille avait quitté la Provence au début du Premier Empire et ne revenait au château familial que de loin en loin, pendant les mois d'été. Fallait-il qu'un << émigré » vint me ravir à moi, resté fidèle à ma terre natale, la plus belle fleur de Provence ? On verrait bien ! Les domestiques déballaient des coffres le repas froid. Cela changea le cours des idées. On déjeuna joyeusement à l'ombre. Estelle, gracieuse et enjouée, se mit à me plaisanter sur mon accident du matin, et elle le fit avec tant de douceur et de tact que ma rancune disparut comme neige au soleil. A la fin du repas, je portai un toast, en langue provençale, pour bien affirmer que nous étions ici chez nous, dans notre patrie. Tout le monde applaudit, même René qui m'avait écouté sans sourire. Ce lui fut une occasion de se rapprocher de moi et, la conversation ayant glissé sur la Provence, je saisis la 1 1 d balle au bond. Vous savez quels fonds de poésie se retrouve dans l'âme de tout paysan méridional. C'est la faute des fleurs et du soleil ! En tout cas je tenais ma revanche oratoire : tous m'écoutaient... C'était alors l'éveil de la renaissance provençale, avec Mistral, et je suivais ce mouvement avec passion. Je fis l'éloge de notre terre ensoleillée, je parlai de la mer et des bois, des oliviers et du vin chaud de nos treilles, du chant des inlassables cigales... L'en☑thousiasme et l'amour donnaient des ailes à ma voix... Je crois avoir été poète ce jour-là... Estelle tenait ses yeux fixés sur mes yeux. Je parlais pour elle, je lui criais mon amour en célébrant la terre provençale dont elle était pour moi l'incarnation adorable... Je faisais vibrer toutes les fibres qui la rattachaient à ce sol riche et généreux, à cette poussière féconde où les Tacines de tout mon être puisaient leur force. رام an René, lui aussi, m'écoutait et je crus ne pouvoir refréner un mouvement de joie sauvage en voyant se crisper sur ses lèvres un mince sourire de dépit qui voulait paraître ironique. Mais Estelle m'écoutait; je sentais mon âme parler à son âme. Nous étions cœur à cœur dans une sublime communion d'amour mystique!!! Jour de Dieu! quand j'y songe ! Il était un peu plus de trois heures quand on se eremit en route pour la dernière étape, la plus longue. La caravane s'ébranla, mais sans la majestueuse ordonnance du matin. Estelle était toujours en tête mais j'étais auprès d'elle. Malheureusement René était là, lui aussi, et ne semblait pas disposé à me céder la place. Estelle était entre nous. Je vois encore notre petit groupe... Je vois les pompons et rubans bleu et or de ma mule, rouge et bleu de la mule |