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AFFAIRES

EXTERIEURES

Le procès des socialistes

révolutionnaires russes

Le dernier «< Bulletin périodique de la presse russe )) nous donne un résumé intéressant du procès des socialistes révolutionnaires. Ces derniers représentaient, comme on le sait, le parti russe modéré (par opposition aux bolcheviks) et le seul qui fût capable de jouer un rôle actif dans la lutte entreprise en Russie contre les Soviets. Leur procès, commencé le 8 juin 1922, prit seulement fin le 7 août. Sa durée s'explique par le nombre élevé des accusés, comme par les contestations auxquelles donne toujours lieu un procès politique. On a reproché aux juges leur affiliation aux Soviets; certainement tout fut mis en œuvre pour obtenir la condamnation. Il faut reconnaître pourtant qu'un gouvernement révolutionnaire, dont l'existence est perpétuellement en risque, est forcé de traiter avec la dernière rigueur les hommes coupables d'avoir voulu le renverser. Les juges qui dirigent le débat savent qu'ils défendent leur place et même leur vie en se montrant sévères. Et l'on ne peut leur demander de l'oublier. Ce serait trop de vertu de leur part. Fouquier-Tinville n'en avait pas tant.

Des défenseurs étrangers avaient eu le courage de venir déposer au procès. C'étaient MM. Vandervelde, Liebknecht et Rosenfeld. On s'employa soigneusement à les décourager.

«L'incident survenu à la fin de la sixième séance a privé la défense des avocats étrangers. Par suite de l'incessante agitation créée autour du procès par le parti communiste de Russie et tout particulièrement contre les défenseurs étrangers, en raison aussi de la violation fa

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alors le camarade Sadoul, chaud partisan et défenseur du pouvoir soviétique. Lui aussi a reçu sa récompense, mais une récompense autre Les tribunaux français l'ont condamné à la peine de mort. J'espère qu'un jour viendra où le tribunal suprême « revisera » la condamnation portée par le tribunal de la bourgeoisie française. >>

On reconnaîtra en lisant ce passage la manière de juger chère à nos communistes. Le socialiste français Ehrlich, qui servit son pays au lieu de se rallier aux bolchevistes, est un «< traître »). Par contre, l'officier français Sadoul, déserteur mais «< chaud partisan et défenseur du pouvoir soviétique »), a droit à toutes les admirations c'est une noble figure. Et voici la conclusion que tire le journal Pravda de la déposition Frossard « Il ressort indiscutablement de l'audition du camarade Frossard qu'un parti qui s'est sali à soutenir le pire des gouvernements réactionnaires, à savoir le gouvernement français, a perdu tout droit de s'appeler un parti socialiste. » Quelle déchéance !

Mais voici maintenant la déposition d'un autre <<< héros » le témoin Pascal, ancien membre de la mission militaire française en Russie. Remplissant la fonction de chiffreur, il rédigeait les rapports pour les chefs de mission Lavergne et Niessel. On comprend que les bolcheviks aient tenu à se l'attacher en qualité d'indicateur et qu'il ait répondu à leur attente: la délation est un excellent « moyen de parvenir »; cet ancien Français, réfugié en Russie, donne au tribunal tous les renseignements demandés sur le travail de notre mission militaire et ses accords avec les socialistes révolutionnaires.

Le témoin prouve que la mission militaire française était en contact étroit et continu avec les S. R.

«La mission française, dit le camarade Pascal, à partir du coup d'Etat d'octobre jusqu'à la paix de BrestLitovsk, s'est efforcée de démembrer la Russie et de l'affaiblir au point de vue militaire, politique et économique.

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