La légende du Parnasse contemporainA. Brancart, 1884 - 303 páginas |
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Pasajes populares
Página 259 - L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d'un mirage doré ; Ou, penchés à l'avant des blanches caravelles. Ils regardaient monter en un ciel ignoré Du fond de l'Océan des étoiles nouvelles.
Página 288 - OTRE âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques, Jouant du luth, et dansant, et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Página 293 - Mais, hélas! Ici-bas est maître : sa hantise Vient m'écœurer parfois jusqu'en cet abri sûr, Et le vomissement impur de la Bêtise Me force à me boucher le nez devant l'azur. Est-il moyen, ô Moi qui connais l'amertume, D'enfoncer le cristal par le monstre insulté Et de m'enfuir, avec mes deux ailes sans plume — • Au risque de tomber pendant l'éternité...
Página 296 - Qui nous vins d'Italie, et qui lui vins des cieux ! Douce langue du cœur, la seule où la pensée, Cette vierge craintive et d'une ombre offensée, Passe en gardant son voile et sans craindre les yeux! Qui sait ce qu'un enfant peut entendre et peut dire Dans tes soupirs divins, nés de l'air qu'il respire, Tristes comme son cœur et doux comme sa voix?
Página 292 - Son œil, à l'horizon de lumière gorgé Voit des galères d'or, belles comme des cygnes Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir...
Página 259 - Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, Fatigués de porter leurs misères hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.
Página 294 - Des déesses ; et par d'idolâtres peintures, A leur ombre enlever encore des ceintures : Ainsi, quand des raisins j'ai sucé la clarté, Pour bannir un regret par ma feinte écarté, Rieur, j'élève au ciel d'été la grappe vide Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide D'ivresse, jusqu'au soir je regarde au travers.
Página 248 - ... caresses, Sa caresse attristée au fond du bois tremblant ; Les bois tremblent ; la feuille en flocon sec tournoie, Tournoie et tombe au bord des sentiers désertés. Sur la route déserte un brouillard qui la noie, Un brouillard jaune étend ses blafardes clartés ; Vers l'occident blafard traîne une rose trace, Et les bleus horizons roulent comme des flots, Roulent comme une mer dont le flot nous embrasse. Nous enlace, et remplit la gorge de sanglots. Plein du pressentiment des saisons pluviales,...
Página 292 - Et la bouche, fiévreuse et d'azur bleu vorace, Telle, jeune, elle alla respirer son trésor, Une peau virginale et de jadis ! encrasse D'un long baiser amer les tièdes carreaux d'or.
Página 293 - D'où l'on tourne le dos à la vie, et, béni, Dans leur verre lavé d'éternelles rosées Que dore le matin chaste de l'Infini, Je me mire et me vois ange ! Et je meurs, et j'aime...