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monnaies métalliques des billets de banque, instruments de payement plus commodes, plus maniables; c'est, d'autre part, de faciliter, à l'aide de billets émis en excédent de l'encaisse, la distribution du crédit.

Toutefois, cette dernière opération est des plus délicates. Elle ne doit être effectuée qu'avec prudence et modération. Aussi a-t-il été reconnu nécessaire de restreindre le droit d'émission, et de ne le confier qu'à des établissements présentant toutes les garanties d'une bonne gestion. C'est dans cette pensée que Napoléon a, en 1803, conféré à la Banque de France, fondée trois ans auparavant, le monopole exclusif de l'émission des billets à vue. Ce monopole d'abord limité à Paris, a été étendu par la suite à la France entière.

Les règles fondamentales formulées par les statuts de la Banque sont toujours en vigueur: il n'a pas été besoin d'y apporter de changements importants, et cela parce que ces règles s'inspirent de principes immuables sur lesquels le temps n'a pas de prise.

L'opération normale d'une banque d'émission est l'escompte du papier de commerce correspondant à des transactions réelles et dont le recouvrement ne fait aucun doute. La circulation se trouve ainsi garantie par elun actif solide et proportionnée en quelque sorte automatiquement au mouvement des affaires. Il faut que ce papier soit à une échéance assez courte, (les statuts la axent à trois mois au maximum), afin que la Banque, par le jeu normal des rentrées de son portefeuille, s puisse toujours assurer l'échange des billets présentés Vau remboursement.

Accessoirement, et en raison du développement de a fortune mobilière, tous les instituts d'émission ont té amenés à pratiquer les avances sur titres. Mais il est vident qu'en pareil cas le gage ne présente pas un egré de liquidité comparable à celui d'un portefeuille effets commerciaux. Les avances doivent, par conséquent, rester contenues dans certaines limites que les tatuts de la Banque de France établissent en déterCminant la nature des valeurs admises en nantissement tla quotité des prêts. L'escompte demeure l'opération ssentielle, la seule qui réponde pleinement aux exiences d'une saine organisation de la circulation.

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En temps ordinaire, le rôle de l'émission dans la istribution du crédit, si important qu'il soit, n'est pas répondérant, ou, plus exactement, il ne saurait se meurer au volume des escomptes consentis. Les sommes écessaires à la mobilisation des créances proviennent, majeure partie, des disponibilités flottantes du pulic, lesquelles, au lieu de rester stériles entre les mains. le leurs possesseurs, sont placées par l'intermédiaire les établissements de dépôt, au service du commerce t de l'industrie.

L'institut d'émission

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que ce soit la Banque de France ou les banques centrales des autres pays ntervient surtout comme régulateur : il fournit marché un appoint de ressources, variable suivant les esoins, et, par les facilités directes qu'il offre, il exerce ine influence modératrice sur le loyer des capitaux. Cuivant que cette action est plus ou moins habile, plus u moins libérale, les conditions du crédit sont plus au moins avantageuses. La faiblesse relative des taux pratiqués en France où ils sont constamment plus bas que partout ailleurs - témoigne en faveur de la politique d'escompte de la Banque.

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C'est aux heures de crise que celle-ci est appelée à mettre en œuvre tous les moyens dont elle dispose, moyens d'autant plus efficaces qu'ils ont été plus soigneusement ménagés en période normale. Dans moments, où, de toute part, on a recours à elle, il lui faut fournir un effort considérable. Il en a été d'aileurs ainsi chaque fois que notre pays s'est trouvé aux ises avec des difficultés graves: en 1848, en 1870

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Pendant la semaine qui a précédé la guerre, et au cours de celles qui ont suivi, les présentations à l'escompte se sont accrues dans des proportions considérables 4 milliards et demi d'effets, atteints par la prorogation des échéances, ont été en effet absorbés par la Banque. Ces escomptes, ainsi que les diverses interventions destinées à dégager le marché des valeurs,

ont facilité le rétablissement de la circulation des capitaux, la libération, au profit du public, des dépôts des banques, et la reprise des opérations de crédit nécessaires à la production et au commerce.

Cependant ce n'est là qu'une partie de la tâche que la Banque a eu à remplir. Il lui a fallu au même moment avancer à l'Etat les sommes nécessaires à la mobilisation, à l'entrée en campagne, et aux premières semaines des hostilités; par la suite, elle a dû compléter les ressources fournies par le placement (auquel elle a d'ailleurs activement collaboré) des valeurs de la Défense nationale. Ces ressources sont malheureusement restées inférieures aux dépenses de guerre. Plus de 22 milliards ont dû être fournis par la Banque à l'Etat sous forme d'avances directes ou d'escompte de bons du Trésor pour avances aux gouvernements alliés.

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Le concours que des circonstances impérieuses ont obligé l'institut d'émission à prêter à la trésorerie de guerre, a occasionné fatalement un accroissement considérable de la circulation fiduciaire, laquelle atteint actuellement 29 milliards. Cette augmentation, il faut le dire hautement, n'inspire d'ailleurs aucune inquiétude. Elle laisse intact le crédit du billet, parce que le public a la certitude qu'elle est temporaire, que la dette de l'Etat sera remboursée, et que le jour viendra où le cours forcé, qui en est la conséquence, disparaîtra.

Cette certitude a, d'ailleurs, été affirmée au cours de la discussion sur le privilège par tous les partis de la Chambre, sans aucune exception. Mais une telle affirmation ne suffirait pas si elle n'était corroborée par le vote du projet de loi assurant la continuité d'existence de l'établissement qui a cautionné les emprunts faits par l'Etat à la circulation.

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La Chambre l'a senti: elle a compris que décision dépendaient, suivant l'expression même du ministre des finances, « le crédit du billet, celui de l'Etat, la solidité de nos finances publiques, notre présent aussi bien que notre avenir ». Elle l'a montré en votant à une imposante majorité le renouvellement, pour 25 ans, du privilège de la Banque de France .

Aussi bien, même parmi les membres de la minorité, personne ne demandait la cessation de ce privilège. A aucun moment et c'est un des traits caractéristiques de la discussion qui se poursuit - il n'a été proposé sérieusement de confier à un établissement d'Etat le droit d'émission. La seule question qui ait été agitée concernait simplement la durée de la concession. Les adversaires du projet gouvernemental ont fait valoir qu'il convenait de réserver l'avenir, que des besoins nouveaux pourraient surgir ultérieurement auxquels un contrat conclu dans les circonstances présentes serait incapable de pourvoir. C'est seulement, disaient-ils, dans les années qui viendront qu'on saura quelle forme devra prendre notre organisation bancaire en vue de seconder l'essor économique de la nation.

Cette argumentation repose sur une erreur manifeste,, sur une entière méconnaissance des fonctions qui incombent à la Banque de France. Les moyens par lesquels un institut d'émission peut assurer la distribution.

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ROFFIDAL (G.), Guide pour les Formations sanitaires des Armées (Charles Lavauzelle, 5 fr.). FLEURY VINDRY, Le Clavier des Brumes, poésies. CORTIS, Silhouettes épiques, Dixmude, Pervyse, Nieu port, poésies (Figuière, 2 fr. 50). GEORGES Y. DEVAS La Nouvelle Sibérie, (Berger-Levrault, 15 fr.). MON DEPLOIGE, La Voix des Neutres (Plon, 2 fr.). R. J. ODAVITCH, Essai de Bibliographie française sur les Serbes, Croates et Slovènes depuis le commente ment de la Guerre actuelle (L'auteur, 42, rue Denfert Rochereau). Dr CHAUVEAU, Le remembrement de l ricains tiennent Sergy, qui leur était trois fois repris; au sud, Propriété rurale (Ballière). Emplois civils et m

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litaires réservés aux militaires et marins blessés ou in
firmes du fait de la guerre (Bulletin officiel du Minis
tère de la Guerre) (Charles-Lavauzelle, 4 fr. 50).
PIERRE PRÉNAT, Les impressions d'un « pépère» (Mou
lins, Cahiers du Centre, 3 fr.). MAURICE MURET
Pas d'illusions sur l'Allemagne (Payot, 5 fr.)
DAUZAT, L'Argot de la Guerre, d'après une enquête an
près des officie, et soldat, A. Colir fr. 50). -

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