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Les problèmes de la guerre

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Bien que l'Opinion ait toujours fait une place au réospectif et qu'elle ne méconnaisse pas les enseignements du passé, elle cherche, par-dessus tout, à préparer avenir. Voilà pourquoi elle n'a pas craint d'aborder en de même que, leine guerre les problèmes de la paix adis, elle n'avait pas craint d'aborder en pleine paix les roblèmes de la guerre.

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C'est une dangereuse erreur de croire que la victoire suffira à elle-même et que, la paix signée, la prospété nationale renaîtra spontanément. Nous n'y souscrions pas. Chaque semaine, une phalange hardie de jeues combattants réagit ici contre cette erreur. Nous laisons à d'autres, qui demeurent oisifs sur le pas des vieiles portes branlantes, les vains bavardages où se mêlent Pinutiles récriminations et de sottes illusions. Il ne s'agit as de gémir ou de rêver. Il s'agit de construire avec es matériaux du pays un édifice de style français larement et savamment aménagé pour les besoins d'une emocratie moderne. Nous apportons un plan concret, écis. Nous essayons de constituer, afin de réaliser ce lan, un syndicat d'énergie patriotique. Nous nous adresons aux hommes d'élite qui peuvent, qui doivent être es chefs puisque la société future peut et doit être non as une anarchie mais une hiérarchie d'intelligencés, de olontés, de compétences. Nous espérons qu'au cours de a cinquième année de guerre ils répondront nombreux ux appels répétés des ardents Compagnons et de l'inassable Prob us.

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Mais d'abo rd nous dit-on il faut gagner la guerre. D'accord! Observons seulement que pour la gagner il faut la comprendre. Nous sommes un pays

Enquête sur les problèmes architecturaux actuels (suite). Réponses de Réponses de MM. GEORGES LECOMTE,

Le privilège de la Banque de France: RENÉ DEVINCK

d'opinion où ce qui n'est pas compris du plus grand nombre est voué à l'indifférence, un pays où l'on ne veut bien que ce que l'on comprend bien. Si la France avait compris il y a vingt ans la terrible nécessité de la guerre, si elle avait été avertie de son imminence, elle aurait opposé d'autres barrières que celle des poitrines humaines à la ruée germanique. Et, déjà, depuis longtemps elle serait sortie victorieuse de la tragique épreuve puisqu'elle aurait appliqué son clair génie aux problèmes de la guerre.

De tels problèmes il n'est pas trop tard pour les étu dier. Nous entrons en effet, grâce à l'intervention des troupes américaines, dans la phase décisive du conflit. Le but était hier de gagner une année pour gagner une armée. Il est aujourd'hui, avec l'appoint fourni par les ·Etats-Unis, de gagner la guerre.

La victoire, affirme celui-ci, appartient aux gros bataillons - Non, réplique un contradicteur, elle est au plus brave, ou au plus tenace - Et le troisième prophétise qu'elle sortira de l'âme des plus gros canons. Chacun cite, là-dessus, son auteur favori. Excusez-nous de ne citer personne et d'écrire que, selon toute vraisemblance, le meilleur joueur gagnera la partie.

Dans « Les Problèmes de la guerre » nous nous appliquerons, en dehors des systèmes et des doctrines, à suivre ce jeu cruel, à le commenter, à l'expliquer, à en dégager les règles. Des civils et des militaires tiendront la plume tour à tour. Civils on militaires ils se réclament modestement de leur expérience personnelle. La seule chose que nous puissions dire de ceux qui vont, chez nous, parler de la guerre, c'est qu'ils l'ont faite et même qu'ils la font. Nos lecteurs voudront bien excuser encore cette originalité.

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La surprise

La surprise est un des facteurs essentiels du succès à la guerre (1).

Pour avoir méconnu cette vérité profonde du moins, pour s'être exagéré, en regard de leurs ressources en hommes et en matériel, les moyens de la réaliser, -ni les Français, ni les Allemands n'ont essayé sérieusement jusqu'en 1918 d'obtenir par la surprise la rupture du front adverse. Les offensives, dites heureuses, n'ont, jusqu'alors, abouti qu'à des résultats limités et sans lendemain, car des combats frontaux, à effectifs opposés égaux, ne peuvent conduire qu'à l'usure réciproque des troupes engagées.

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Pour être revenus, au commencement de 1918, à la doctrine plus saine de la manoeuvre possible basée sur la surprise du moins, pour avoir compris (suite naturelle de la récupération sur le front russe d'un matériel immense libéré, puis transporté sur le front occidental) que des procédés tactiqués nouveaux, reposant sur l'équipement permanent des secteurs, devaient entraîner la surprise stratégique complète, nos ennemis ont remporté sur l'Oise et sur l'Aisne des succès de premier ordre (avril-mai 1918).

Par ailleurs, pour avoir cru, à tort, s'être réservé le. bénéfice d'une attaque brusquée inattendue de nous, pour avoir, par suite, mésestimé la force de résistance de notre position, l'offensive allemande des 9 juin et 15 juillet derniers, se heurtant à des armées aux aguets, renforcées et animées de la volonté de se battre, a connu un sanglant échec et subi de lourdes pertes.

Ainsi, il est fondé d'entrevoir des résultats grandioses de l'attaque brusquée et de la manoeuvre. consécutive c'est-à-dire, dans sa généralité, de l'application, en un point faible de l'ennemi, d'une masse puissante constituée et amenée en secret, puis déclenchée à l'improviste. Il est juste d'ajouter que toute erreur commise, soit dans l'évaluation des forces ennemies à combattre,

soit dans la valeur des organisations à détruire, soit encore dans le sentiment du degré de vigilance de l'infanterie opposée, diminue sensiblement, dans la guerre actuelle, jusqu'à l'annuler, le bénéfice de la surprise.

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Avant de rechercher et d'imposer la bataille, il s'agit donc, pour l'assaillant, de connaître son ennemi, son dispositif, la répartition de ses effectifs, les secteurs faiblement tenus, les parties vulnérables de son front, les emplacemnts de ses réserves et, autant que possible, l'attitude, en cas d'attaque, de son infanterie et de son artillerie. Affaire de renseignements.

Inversement, le défenseur qui flaire la menace sans pouvoir autrement la préciser, s'efforce de déchirer levoile qui lui obscurcit la vue, de pénétrer à tout instant la pensée de son adversaire, de percevoir et suivre ses préparatifs, afin de présenter en temps utile ou d'amener sur le lieu de l'attaque dans des conditions par-1 ticulières de rapidité, un outil de guerre organisé, bien en main, commandé et fort. Affaire de renseignements.

En définitive, les renseignemnts sont, pour l'un et l'autre parti, à la base de la conception et de l'exécution. 11 les faut exacts. Il les faut précis. Il les faut opporpour nous, tout particulièrement - car, en raison de notre infériorité numérique encore rendue plus sensible par notre position excentrique, force nous a été, pour avoir des réserves, de ne conserver, en

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(1) Il faut féliciter l'Opinion de l'avoir toujours rappelé et d'avoir plusieurs fois démontré qué dans la guerre moderne, sur des front défensifs organisés, la surprise qui conditionne la manœuvre ne peut être obtenue que par l'articulation générále du front offensif,

secteur, que le strict minimum indispensable, d'une part, pour tirer la sonnette d'alarme, d'autre part, pour résister jusqu'à l'arrivée, sur une position organisée en arrière de la première ligne, des renfort prévus au plan de défense de chaque grande unité.

Des renseignements obtenus dépend ainsi, soit le renforcement en temps utile du front menacé entrée en ligne, avant l'attaque prévue, d'une partie des réserves et d'un matériel d'artillerie considérable, pour maintenir le fantassin allemand au seuil du trou d'où il s'apprête à bondir; soit l'intervention rapide des réserves, si la parade n'a pu être placée avant l'attaque, pour ar rêter les forces ennemies au plus près du point d'agres sion.

Or, il faut bien reconnaître que les procédés alle mands de préparation d'attaque complétés par les minutieuses précautions prises pour soustraire aux vues les travaux de la dernière heure, prennent, parfois, en défaut notre service de renseignements aux armées. Ils mettent dans l'embarras notre haut commandement en lui faisant constater, tour à tour soit la valeur et la précision de nos moyens d'investigation, soit la précarité et l'irrégularité de leur rendement.

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On connaît la façon dont les Allemands montent une affaire de grand style. Tandis que des divisions, en apparence inoffensives montent la garde en secteur (une division tenant 10 à 12 kilomètres de front), tout en préparant sournoisement l'entrée en ligne, sur leur propre front, des divisions d'assaut (4 à 6 kilomètres, I division par 2.000 mètres) celles-ci réparties sur 200 ou 300 kilomètres, à 50 ou 60 kilomètres des lignes attendent, dans l'entraînement intensif et l'assouplis sement méthodique, que l'heure soit venue pour elles de paraître sur la scène. Elles stationnent, de préférence, lation, des lignes de rocade, ayant à proximité tous les le long des voies ferrées, des grandes voies de circu moyens de transport nécessaires pour leur déplacement rapide, trains, autos.

A distance respectable les unes des autres, toutes ces divisions semblent isolées dans l'espace, sans au cun lien entre elles, au repos, ou à l'instruction, en tout cas nullement menaçantes, même pour le secteur qui leur fait face (1).

Et cependant, elles forment déjà sur le papier, des masses constituées, commandées et pourvues d'étatsmajors, sans cesse en liaison étroite. Leur mission est rent, mais elles sont prêtes à s'ébranler simultanément connue, étudiée. Les troupes qui les composent, l'ignoet concentriquement au premier signal.

Or, un beau soir, de toutes les parties de ce front de 200 à 300 kilomètres, des bataillons, des groupes d'ar tillerie, prélevés sur chacune de ces divisons à l'arrière lointain, sont enlevés, de nuit, par tous les moyens rapides, et acheminés vers le même secteur, en face d'une de nos armées. Le front de 200 à 300 kilomètres se réduit à 80, à 100 kilomètres, il est rapproché à une distance de 12 à 20 kilomètres de nos lignes. Tous les éléments transportés en camions, en chemin de fer, sont déposés avant le jour, clandestinement, dans des bois, dans des baraquements dissimulés. parfois dans des cantonnements. Partout, ces unités sont parquées, sé questrées, comme enfermées à clef, entourées par un cordon de sentinelles. Du lever au coucher du soleil, par temps clair, nul ne peut sortir de son couvert. C'est un ordre et le commandement allemand sait obtenir ce que la situation exige. Après le nombre convenable de

(1) Le public ne sait pas assez qu'avec les armées modernes si nombreuses, si « encombrantes » toute concentration sup pose une dispersion préalable- mais une dispersion métho dique et calculée (3° et 4 bureaux.)

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