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ONZIEME ANNEE

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offensive allemande du 15 juillet: -II. riposte française : XXX.

e qu'on dit..

lotes et Figures.

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Reims.

De leur côté, Foch et Pétain ont compris que la fense passive ne suffira pas à enrayer la marche de nemi sur Epernay qu'il convient de conserver à tout Nos troupes résisteront donc en attaquant. Dès le matin du 17, l'aile droite de l'armée Degoutte ec des forces américaines et l'armée du général Berlot entreprennent la lutte avec l'armée de von ehn. Nos contre-attaques se heurtent aux attaques ssives de l'ennemi. Un combat furieux s'engage sur te la ligne. Vers le soir, le sort de la journée reste écis. Les Allemands ont pu reconquérir les hauteurs dominent la Marne et entrer un instant dans Saintnan, mais nous reprenons ce village et nous nous intenons fortement sur les pentes au nord. Plus à t, l'ennemi est arrivé jusqu'aux lisières de Comblizy de Festigny. Euilly dépassé, il a pénétré dans Montsin, qu'un beau retour de nos troupes a dégagé. Au nord de la Marne, nous avons perdu Reuil, mais vant Venteuil nos soldats résistent. La lutte violente s'est engagée dans le bois de Courton nous a laissé fin de journée la lisière est. Nanteuil-la-Fosse, ectif de l'ennemi, est à nous, de même que Pourcy Marfaux. Le reste de la ligne n'a pas sensiblement ugé, en dépit d'un léger recul à l'est de Bouilly. Ainsi, au troisième jour, l'Allemand a gagné deux omètres ou trois au maximum. Il est encore à 15 kilo tres d'Epernay. On peut prévoir qu'il va s'acharner ur obtenir ce succès moral, dont il a besoin. Bien il ait engagé cinquante divisions à fond dans la taille, il dispose encore de fortes réserves. Par cette

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terrible lutte d'usure, il espère nous faire plier. La bataille lui coûte cher, mais grâce à sa supériorité d'effectifs, il sait qu'il supportera mieux les sacrifices que

nous.

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C'est le moment critique. Le commandement ennemi piqué dans sa vanité, sentant que le monde a les yeux sur lui, que toute l'Allemagne haletante attend avec angoisse le résultat de la lutte, confiant d'ailleurs dans la disproportion énorme entre sa force numérique et celle qu'il nous suppose, se prépare à foncer de nouveau vers le but convoité.

Le commandement saisit l'instant favorable. Sur le flanc droit de l'ennemi, tenu par les médiocres divisions de von Eben et une partie de celles de von Boehn, en flanc-garde de Longpont à Château-Thierry (au total II divisions), il va jeter l'armée Mangin et ce qui reste libre de l'armée Degoutte. Le général Foch qui commande les forces alliées a mis à la disposition du général Pétain des divisions anglaises, des contingents

américains.

Prévue de longue main, étudiée par l'état-inajor, la contre-offensive est décidée peu de jours avant l'offensive allemande jugée imminente. Le point d'application de la manœuvre ne pouvait être mieux choisi. Tout le dispositif de l'ennemi est suspendu aux noeuds de communication situés sur la ligne de l'Aisne. Attaquer de part et d'autre de l'Ourcq, c'est les menacer, rétrécir le champ dont il dispose pour ses transports. Chaque bond en avant en direction d'Oulchy-le-Château risque de paralyser les voies et les routes qui lui serviront à nourrir son effort sur la Marne. Si notre attaque n'était pas instantanément bloquée, le résultat était sûr. Encore fallait-il qu'elle fut assez large pour réussir.

L'affaire décidée, il fallait voir venir l'offensive ennemie. De la résistance que nous lui opposerions dépendait le sort de la contre-attaque. Le soir du 15 juillet, elle était devenue possible.

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Dès lors, les préparatifs s'accélèrent. Trois jours ont suffi, en fait, pour masser les troupes, les chars d'assaut et l'artillerie. Le service automobile de l'armée, dont le dévouement est sans limite, a réalisé un prodigieux tour de force. Les camions ont roulé pendant plus de 40 heures. Des équipes de conducteurs se relayaient à tour de rôle, ne quittant le volant qu'à bout d'énergie. Si l'on songe, en même temps, aux précautions qu'il a fallu prendre pour laisser ignorer à l'ennemi cet, immense charroi, on sera fondé à croire que les chefs d'une telle entreprise sont à la hauteur des plus difficiles tâches.

A l'aube du 18, sans préparation d'artillerie sur certains points, précédées par une ligne de chars d'assaut les troupes franco-américaines, avec un magnifique enthousiasme, passent à la contre-offensive. La vaillance supplée au nombre. Ces forces en quantité à peine suffisante pour le résultat que le général veut obtenir bousculent l'ennemi, confiant en son repos. Les premières positions sont enlevées coup sur coup. Nos troupes poussent droit devant elles, brisant les résistances qu'elles rencontrent avec une fougue incomparable. Toute cette région accidentée, coupée de ravins et de boqueteaux, si favorabies à la défensive, est nettoyée en quelques heures. Les chars d'assaut, dont l'audace et l'habileté manœuvrière méritent tous les éloges brisent les centres de résistance et les culbutent, traversent les villages où l'ennemi essaye de se cramponner. L'armée Mangin, en enlevant, les jours précédents, Laversine, Saint-Pierre-Aigle, les hauteurs de Cutry, la ferme Chavigny, Corcy et Longpont, s'est assuré une solide base de départ. De là, elle escalade les plateaux au sud-ouest de Soissons, plate-forme surélevée qui domine la vallée de l'Aisne et dont l'importance est, grande dans la lutte qui s'engage.

Soissons est la pierre de voûte des deux offensives allemandes précédentes, le cœur de ses communications avec les deux vastes poches qu'elles ont creusées au nord-ouest et au nord-est de Paris. Si la ligne cède à Soissons, la vallée de l'Aisne nous est ouverte et les forces allemandes engagées entre Aisne et Marne sont à notre merci. Aussi, l'on comprend sans peine que toutes les réserves disponibles aient afflué pour barrer la route de Soissons. Pendant trois jours, des combats épiques vont se livrer sur ces plateaux avec des alternatives d'avance et de recul. Finalement, nous réussirons à nous maintenir sur le rebord oriental, à l'est de Vauxbuin, d'où nous tenons sous nos vues la vallée de l'Aisne jusqu'à Berry-au-Bac.

Plus au sud, nous obtenions également de vifs succès.. Vierzy, Villers-Hélon, Noroy, sont débordés. Au sud de l'Ourcq, l'avance moyenne se chiffre à 5 kilomètres, jusqu'à l'est de Marizy-Sainte-Mard, Courcham s et Belleau.

L'avance continuera le lendemain. Percy-Tigny, Chouy, Neuilly-Saint-Front, Monnes, Priez, sont pris ou dépassés. L'objectif général est la route de ChâteauThierry, artère principale du front de la Marne.. Nous empêcher d'atteindre cette ligne ou tout au moins ralentir le plus possible notre marche vers cette direction, c'est à quoi s'efforce l'ennemi de toute sa puissance. Des divisions destinées à alimenter la poussée du sud de la Marne, vont en cours de route, faire face à droite et consolider la barrière qu'on nous oppose.

Mais la résistance de l'adversaire quelle que soit sa force et sa volonté a tout de même des limites. 11, ne peut songer à nourrir la bataille sur trois fronts et gar der la prétention de nous tenir tête-à droite et de développer son offensive au centre et à gauche. Nos troupes d'ailleurs lui mènent la vie dure au sud de la Marne et sur le front de la montagne de Reims. La journée du

19 notamment a été une journée de dures attaques de notre part. L'ennemi a perdu du terrain partout. Nous avons reconquis les hauteurs de la Bourdonnerie et de Clos-Milon, pénétré dans le bois de Bouquigny et des Châtaigniers, avancé dans les bois du Roi et de Courton, dans la vallée de l'Ardre et aux abords de Bouilly.

Le 19 au soir, la situation est telle que l'ennemi s décide à repasser la Marne. Favorisé par une pluie torrentielle, il met à profit la nuit du 19 au 20. Le 20 au matin nos troupes donnent l'assaut aux arrière-gardes ennemies entre Fossoy et Euilly, reconquièrent tout le terrain jusqu'à la rive sud que nous bordons vers 2 heures de l'après-midi. La grande offensive allemande est définitivement repoussée. Plus de 20.000 prisonniers et 400 canons restent entre nos mains.

Les jours suivants, la bataille quoique fort dure, continuera à se développer à notre avantage. Il faut marquer largement les étapes principales de cette lutte. L'annonce de la délivrance de Château-Thierry a fait tressaillir de joie toute la France. Chaque jour, depuis lors, nous apporte un succès nouveau. Le refoulement de l'ennemi vers le nord se fait d'autant plus lentement que celui-ci jette là sans compter les réserves jalousement gardées pour le triomphe définitif. Il nous faut être aussi patient que notre général en chef qui a su si longuement mûrir son plan et l'appliquer au moment voulu Les forces allemandes s'usent. Des divisions erneries patiemment entraînées à l'offensive s'épuisent à une défensive pénible d'où elles sortiront désorganisées et à bout de souffle. Songeons que l'Allemagne, fanatique de la spécialisation, a réuni là l'élite de ses ses troupes et que c'est cette même élite qui fond sous nos coups Soixante divisions ont subi jusqu'à ce jour l'épreuve terrible de la bataille qui se chiffre pour elles, à l'heure actuelle, par 180.000 hommes de pertes.

Sans doute parviendront-ils à refluer vers le nord, la plus grande partie du matériel et des munitions qu'ils ont accumulés pendant un mois entre la Marne et l'Ais ne en vue de leur suprême attaque. C'est à quoi tendent, d'ailleurs, les efforts qu'ils font pour tenir ouverts ies deux battants de la porte, celui de Soissons et celui de Reims.

Mais notre pression se fait chaque jour plus forteLe communiqué du 23 annonçait que nous avions dé passé la route de Château-Thierry depuis l'Ourcq jus qu'à Bezu-Saint-Germain. D'autre part, l'espace recon quis s'élargit au nord de la Marne. Notre ligne s'ac croche au bois du Châtelet, Epieds, à la Cense-à-Dieu à 3 kilomètres au nord de Chartèves et de Jaulgonne Ainsi l'ennemi décolle peu à peu de cette rive sud qu'il avait atteinte en juin. Demain sans doute la Marne sera encore française sur tout son parcours. Et peut-être, dans quelques jours l'offensive allemande de mai-juin sera à son tour réduite sensiblement.

Car c'est à ce résultat admirable qu'aboutira la ri poste du 18 juillet. Non seulement, elle

aura réduit à néant la ruée du 15, mais elle amoindrira singulière ment les bénéfices de l'offensive allemande du 27 mai

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