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cipal.

ne no fécond d'être, conven

Dus qui sommes restés ou revenus dans nos chaires, pas à ces discussions, qui pourraient être

S. Ne nous cramponnons pas, pour établir notre raison

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ables à l'éducation du duc de Bourgogne. Ouvrons les yeux et tâchons, de bonne foi, de comprendre à quoi et par quoi nous pouvons être utiles. Une tribune pédagogique telle que celle de ce journal rendrait des services sérieux, si rielle nous permettait de préparer, dès maintenant, notre colil laboration à des entreprises nécessaires, en attendant que nous rentrent de la grande bataille ceux qui auront le plus de force et le plus de droit à mettre la main aux bâtiments de la paix.

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Le Journal des Collèges, du 1er juillet également, acueille un exposé enthousiaste d'E. Masson, qui voit, lans les Compagnons, les descendants de det Yves Madec, dont Péguy publia jadis les véhémentes rélexions (1):

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Dans la nation nouvelle qui surgira des champs de bataille, les Compagnons » vont prendre possession de la vieille maion et la reconstruire. Elle est à eux par droit de nature: le pays a besoin d'une réforme de son enseignement; cette Ostforme, ce n'est pas le ministre, ce n'est pas le député, c'est corps enseignant qui la fera. >> Des provinces françaises, ar qu'y a-t-il de commun entre le Breton bretonnant de Corouaille et le Gallo-Romain francisant de la Loire ? qu'y til de commun, sauf l'humanité ?), des provinces françaises orders ce centre d'humanité, d'où la fraternité rayonne, que surelisse donc la corporation universitaire, maîtres et maîtresses contous enseignements, à tous degrés, et qu'ils mettent tout en mmun: idées, auvres, moyens ; qu'ils se hiérarchisent librerent et se donnent librement à la grande mission....

2

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TE

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héâtre & Musique

La musique depuis 1914 (2)

II

Ce qui caractérise la musique française d'aujourhui c'est son originalité nationale. Je dirais même gionale. Il semble que nos artistes, plus cultivés que dars devanciers, aient suivi le mouvement, intellectuel compris la nécessité d'une décentralisation musicale, racismparable à la décentralisation littéraire. Mais, surtout, nos musiciens demeurent bien franis. Qu'ils s'appellent Fauré, d'Indy, Debussy et Ravel bien Florent Schmidt, Roger-Ducasse, Déodat de verac et Albert Roussel, nous nous trouvons en prénice de nobles artistes émancipés de tout joug étran du joug allemand en particulier.

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Et ici. nous devons nous réjouir. Certes, nous crainons d'imiter cet illustre doyen de la musique fran9 se qui, depuis la guerre, dans de grands journaux, ursuit contre nos ennemis une campagne qui ne peut en moins que les desservir. Nous savons ce que ethoven, Schumann, Wagner, et même Brahms,

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ides is

ra

gullet & fire

uss, Mahler ou Bruckner représentent dans l'hisde la musique. Nous ne nierons pas ce que nous ns spécialement à Parsifal. Mais nous nous élehautement contre cette action néfaste qu'exer

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çaient en France les germanophiles d'avant-guerre, et que la propagande allemande intensifia de tout son pouvoir, car elle se rendait compte qu'inonder le marché français de musique n'était pas un moyen. moins sûr de préparer la victoire que de nous faire accepter tant de marchandise made in Germany. Le caractère gemüthlich de la musique allemande ne nous prédisposait que trop à savourer la saucisse munichoise comme aussi à nous délecter de copieuses et érudites. thèses. Et la supériorité commerciale des éditeurs de Leipzig ajoutait encore à l'illusion.

Or, rien n'est moins certain que le classicisme de la musique allemande. A vrai dire, nous ne voyons pas sans étonnement que J.-B. Bach, le « précurseur véhément et farouche » de Beethoven et de Wagner puisse être placé dans l'Olympe. Mais Bach, Beethoven et Wagner sont des Titans. Les Dieux ne résident pas outre-Rhin. Nous les adorons ailleurs en France ou en Italie. Pourquoi, dès lors appeler « classiques >> et proposer pour modèles aux cœurs ingénus des géants secoués de terribles passions humaines ? C'est là un crime de lèse-enfance analogue à celui de nos pédagogues distillant aux candidats bacheliers le poison de Rousseau ou de George Sand. Il n'est de classiques que ceux-là qui se dressent au-dessus de la triste humanité et sourient au bonheur entreyu : cherchez-les, et vous les trouverez près des rivages latins, de la «mère» Méditerranée, ou dans les douces campagnes intérieures que n'assombrit Forêt-Noire... pas la Nietzche le sentait, que ses désirs portaient vers la Carmen de Bizet, oeuvre amoureuse, sans doute, et saignante, mais d'un sang de pourpre triomphale.

Je sais bien que les esprits graves souriront de cet apparent paradoxe et mettront en avant la profon deur allemande. A quoi je leur répondrai en les sommant de s'expliquer sur cette profondeur, et de nous prouver que la musique allemande exprime mieux l'inexprimable que la musique française. Pour nous, tel adagio de Leclair, tel intermède de Rameau, tel nocturne de Fauré, tel prélude de Debussy, vont aussi loin dans la recherche de l'absolu que telle cantate de Bach, tel développement beethovénien, ou telle superposition de leit-motiv à la Wagner. Il n'est que la manière qui diffère, les uns employant le miel et les autres la pâte de kugelhopf.

Nul doute, pourtant, que cette pâte ne soit indigeste. Voyez-là s'étirant dans les sermons musicaux de Bach, les indéfinies variations de Beethoven, l'interminable duo du II de Parsifal.

N'aimez-vous pas mieux, au fond, le sermon d'Arkel à Mélisande, les « Variations plaisantes sur un thème grave» de Roger-Ducasse ou le duo du II. de Pénélope ?

Reconnaissez donc fièrement, que donc fièrement, que des Français. ont touché là aux plus profonds mystères de la nature et de l'âme, et qu'ils n'ont pas eu besoin de vous. « bourrer le crâne » pendant de longues heures.... au point que vous sortiez, vacillants et névralgiques de la salle de concert.

Savoir se borner n'est pas, en effet, s'empêcher de tout dire, et la courte Bonne Chanson de Gabriel Fauré est aussi riche et pleine que le plus long drame de Wagner. Mais, voilà! Fauré conçoit bien et énonce clairement.

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musiciens ont droit à la lumière : ils sont encore dans
l'ombre. Que font nos chefs d'orchestre, nos direc-
teurs de théâtre, nos éditeurs ? Rien, ou presque rien.
Les programmes sont composés des mêmes répertoires,
les éditions musicales sont inabordables. Et des ar-
tistes admirables végètent, et donnent des leçons...
Il est vrai que Platon bannissait les artistes de sa
république. Mais cette république ne saurait être la
nôtre, devenue sœur de la généreuse, intelligente et
pratique démocratie américaine. Nous demandons pour
nos musiciens le traitement qu'on leur reconnaîtrait
dans la terre de Wilson...

(A suivre.)

Mémoires & Documents

L'Entente

HENRI COLLET.

et les nationalités d'Autriche-Hongrie Dès le début de la guerre provoquée par l'AutricheHongrie, une question s'est posée pour l'Entente que faire de la monarchie des Habsbourg? Les gouvernements alliés ont longtemps hésité sur la réponse. Ils étaient d'autant plus embarrassés que l'opinion publique était départagée. Pour ceux qui connaissaient mal l'empire danubien et qui en étaient restés aux conceptions

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énergie les revendications de ces nationalités, elle pouvait briser dans son centre la coalition ennemie tard même, la chute de la Russie fit commettre une erreur plus grave. On croyait que, avec la Russie, la majorité slave de l'empire danubien perdait son dernier appui. Peut-être croyait-on aussi que l'on réussirait, en détachant l'Autriche-Hongrie de son alliée germanique, à opposer à l'Allemagne une force capable de remplacer la puissance russe annihilée.

Des voix s'élevèrent alors, nombreuses et autorisées, en faveur de Vienne et de Budapest. On se défendit, dans les milieux les plus influents, de vouloir démem brer le double Etat des Habsbourgs ou même de songer à le remanier en quoi que ce soit. Un an après les solennelles promesses de la note au président Wilson, « Italiens, Slaves, Roumains et Tchéco-Slovaques » d'Autriche-Hongrie apprenaient ainsi qu'on les abandonnait à leur triste sort. Pire même, le bruit courut parmi eux, venant des couloirs du Reichsrat, que l'Entente cherchait à traiter une paix séparée avec leurs oppresseurs Il fallut l'incident Clemenceau-Czernin, la révélation des mensonges de la diplomatie austro-hongroise pour leur ouvrir les yeux et leur rendre l'espoir. Vienne ce pendant traitait avec Berlin en vue de la constitution définitive de la Mitteleuropa pangermanique. De leur côté, les nationalités ne restaient pas inactives. Tchèques et Iougo-Slaves, qui avaient toujours marché la main dans la main, concluaient à Prague, le 13 avril 1918, une alliance définitive au moment même

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de 1866, l'Autriche-Hongrie apparaissait comme un mal, Italiens, Roumains, Polonais, Iougo-Sou

certes, mais comme un mal nécessaire. Ils la croyaient appelée, lorsqu'elle serait rentrée dans la bonne voie, à devenir un contre-poids sérieux à la puissance germanique. D'autres, qui avaient vu de près l'agglomération de peuples sur laquelle régnait François-Joseph, et qui entendaient l'appel à la libération poussé par les Slaves et les Latins iniquement soumis à l'hégémonie des Allemands et des Magyars, prononçaient un radical delenda Austria. Chacun des deux groupes exposait avec plus ou moins de véhémence des arguments plus ou moins solides en faveur de sa thèse. Pendant ce temps le gouvernement austro-hongrois persécutait par tous les moyens ses sujets tchéco-slovaques, polonais, iougoslaves ou italiens, et de plus en plus resserrait les liens étroits qui attachaient l'Autriche-Hongrie à l'empire allemand.

Pendant plus de deux ans l'Entente resta neutre dans le conflit. Elle ne sortit même pas de sa réserve lorsqu'en 1915 l'Italie, se dressant contre la monarchie dualiste, entra dans la guerre à nos côtés. Il fallut que le président Wilson demandât aux belligérants de préciser leurs buts de guerre, pour que les alliés fissent connaître leur point de vue; encore ne précisèrent-ils pas, le 10 janvier 1917, dans leur réponse, qu'il s'agissait de l'Autriche-Hongrie. Ils se contentaient alors de placer parmi leurs buts « la libération des Italiens, des Slaves, des Roumains et des Tchéco-Slovaques de la domination étrangère ». Tandis que les journaux de Vienne se gaussaient de l'Entente, qui semblait ainsi ignorer que les Tchéco-Slovaques sont des Slaves, les nationalités d'Autriche-Hongrie fondaient sur cette promesse encore vague les espoirs les plus profonds.

Jusqu'au début de cette année, les Etats alliés reprirent ensuite leur profond silence du début. Les députés slaves de la Double-Monarchie eurent beau, au Parlement réouvert le 30 mai 1917, exposer toutes les horreurs commises à leur égard par les autorités autrichiennes; ils eurent beau, dans des déclarations solennelles, affirmer à diverses reprises, leur ferme désir de voir leurs pays libres et indépendants, l'Entente resta muette. Elle ne comprenait pas qu'en appuyant avec

Rome

et TchécoSlovaques montraient leur solidarité dans la défense d'une même cause. Ce Congrès de Rome recevait une r plique à Prague, les 16 et 17 mai, et le gouvernement autrichien voyait, avec les Polonais définitivement alliés aux Tohéco-Slovaques et aux Iougo-Slaves, disparaître les derniers éléments sur lesquels il avait pu jusqu'alors s'appuyer.

L'Entente semble, à la lueur de ces événements avoir compris son rôle. Elle semble s'être aperçue que le dilemme maintes fois posé par plusieurs députés allemands au Reichsrat et que répétait encore il y a quelques jours, à un congrès tenu à Vienne, le député Eger: « L'Autriche sera allemande ou elle ne sera pas», n'est pas un vain mot. Elle décida donc, 3 avril dernier, à la conférence de Versailles, de pren dre définitivement position. Les alliés profitèrent de la note par laquelle les Etats-Unis disaient l'intérê avec lequel ils avaient suivi le Congrès de Rome, pou exprimer « leur plus vive sympathie pour les aspira tions nationales des peuples tchéco-slovaques et iougo slaves vers la liberté ».

La

se livr

Le hasard montra clairement quel effet peuven produire sur nos ennemis de telles déclarations. De que le communiqué sur la conférence de Versailles par vint en Suisse, le correspondant du Kk. Korrespondens Bureau en expédia à Vienne un résumé dans lequel était dit par erreur que les Etats alliés soutiendraien les revendications tchéco-slovaques et iougo-slaves. presse inspirée de Vienne et de Budapest alors à une violente levée de boucliers, preuve évidente de la crainte éprouvé dans les milieux dirigeants Cette crainte se calma lorsque le 11 juin parvint texte exact de la note. Les journaux bien pensants notamment la Neue Freie Presse et le Pester Lloyd avec un ensemble touchant, se mirent en frais d'ironie La Neue Freie Presse comparait la déclaration de Ver sailles à une douche froide tombant sur les Tchèques et les lougo-Slaves. « La Bohême, écrivait-elle, n'est plus un but de guerre, les Tchèques ne e constituent plus une question européenne, et l'Entente repousse les Iougo-Slaves qui s'étaient cramponnés aux pans

de

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ce, ki

son habit. » Et elle se moquait de ces sympathies qui ne sont qu'une formule de politesse moins coûteuse qu'une libération.

Depuis lors, la presse austro-hongroise a dû déchanter. A tour de rôle, les Etats-Unis, la France et 1a. Grande-Bretagne ont dit, dans des notes séparées, avec plus ou moins de solennité, leur ferme. intention de voir se créer un Etat tchéco-slovaque et

se

yougo-slave indépendants. La remise du drapeau à l'armée tchéco-slovaque créée sur notre territoire, a permis au président de la République et à notre ministre des affaires étrangères de s'exprimer sans ambages, et même de reconnaître le Conseil National tchéco-slovaque qui siège en France comme une sorte de gouvernement provisoire du futur Etat. Un grand pas trouve fait ainsi. Il y a plus et mieux à faire encore. Le 20 juillet de l'année dernière, le Comité iougoslave, pendant du Conseil National tchéco-slovaque, signait avec les représentants du gouvernement serbe, la Déclaration de Corfou qui expose d'une façon explicite les aspirations de tous les Serbes, Croates et Slovènes. Il serait bon que l'Entente s'en souvînt et sanctionnât ce document de son adhésion formelle. Elle devrait le faire non plus par des déclarations séparées mais par un acte collectif dans lequel elle ne se contenterait pas d'exprimer des sympathies réjouissantes pour Vienne et Budapest, mais où elle prendrait nettement position en faveur de toutes les nationalités d'Autriche-Hongrie. Le Congrès décidé à Rome et qui doit pas être une vaine parlote; il doit servir de prétexte à une telle déclaration.

So aura lieu à Paris dans quelques jours ne

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Première manifestation du « Syndicat >>

les Le Syndicat des journalistes », qui guettait l'occapasion de débuter par un coup de maître, vient de se sipegnaler par un coup d'essai. Vous savez qu'un nouveau alejournal nous a été donné la semaine dernière. La Voix de a nationale s'est tuc, mais la France libre est née. Les socialistes ont de la chance. Avec l'Heure et le Populaire, Tela fait trois journaux socialistes du soir. Le Popuaire est socialiste d'extrême-gauche, et l'Heure est soialiste de droite. A présent que nous avons la France socialiste d'extrême-droite, nous sentons viveement qu'il nous manque un journal socialiste de gausloche et du soir. Nous l'aurons certainement. Il ne nous estera plus alors à désirer qu'un journal socialiste du entre, nuance Renaudel, une sorte d'Humanité du soir. Ce serait bien le diable si quelque capitaliste bourgeois e s'avisait pas un jour de la nécessité qu'il y a de porer à cinq le nombre des journaux socialistes paraissant l'après-midi.

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nt

del

Je ferme la parenthèse et reviens à la France libre et au Syndicat des journalistes ».

La France libre s'est annoncée non sans fierté par des affiches dont la profusion aurait de quoi nous rassurer sur la crise du papier, si nous ne savions que cette crise sévit réellement et cruellement. Affiches de deux types différents. Ici, la France, ou la République, conduit ses enfants à la victoire. Hélas! l'artiste n'a pas renouvelé le poncif. Là s'étale une longue liste de collaborateurs variés. Et voici que nous touchons à l'objet du con flit: la liste des collaborateurs de la France libre pas été du goût du « Syndicat des journalistes » et par lettre-circulaire le « Syndicat des journalistes »> a fait savoir à toute la presse qu'il n'approuvait pas cette liste. L'occasion qu'il guettait de manifester son exis

n'a

tence encore problématique et incertaine et vague, il ne l'a pas laissée, comme vous voyez, échapper. Il a dit :

« Le Conseil d'administration du Syndicat des journalistes ayant pris connaissance de la liste des collaborateurs du nouveau journal la France libre, qui compte un certain nombre de comédiennes et comédiens et une quarantaine de parlementaires presque tous complètement étrangers à la profession;

« S'étonne de l'élimination ainsi pratiquée des journalistes professionnels;

« Considère que cette entreprise est en complet antagonisme avec les intérêts moraux et matériels de la corporation des journalistes ;

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« En conséquence :

« Blâme énergiquement l'emploi d'un procédé si préjudiciable pour les journalistes et auquel le journalisme à tout à perdre. >>

La France libre n'a pas répondu :
- Et si j'ai, moi, tout à y gagner?
Mais elle a cité Vallès :

« Il existe par les chemins une race de gens qui ont juré d'être libres, qui, au lieu d'accepter la place que leur offrait le monde, ont voulu s'en faire une tout seuls à coups d'audace et de talent. »

En l'espèce, il s'agit de M. Max Dearly et de Mme Marcelle Géniat, qui ont voulu se faire une place dans le journalisme, à coups d'audace et de talent. Il s'agit aussi de M. André Antoine. Il s'agit aussi de quarante députés, parmi lesquels Aldy, Brunet, Cadot, Dumas, Goniaux, Locquin, Pouzet, Rognon, etc. « A coups d'audace et de talent »... Bigre! Mais d'illustres exemples sont invoqués par la France libre: Marguerite Durand, qui appartint d'abord à la Comédie-Française; Rochefort, qui fut fonctionnaire à l'Hôtel de Ville; Georges Clemenceau, qui fut médecin; Jaurès, qui fut profes

seur...

Evidemment. Et l'on ne voit pas, toute réflexion faite, pourquoi M. Max Dearly serait banni a priori de la France libre, alors que Firmin Gémier réussit très bien, paraît-il, au Journal, on ne voit pas non plus de quel droit il eût été possible d'interdire à André Antoine la publication de son article sur la Vie des Martyrs, de Georges Duhamel. On ne voit pas pourquoi l'Intransigeant, qui a d'ailleurs fait sienne la protestation du « Syndicat des journalistes », se refuserait désormais à insérer des vers de Mme Cora Laparcerie, puisqu'il les trouve bons. Parce que les vers de Mme Cora Laparcerie la prose de MM. Gémier, Antoine et Dearly tiennent une place qu'il appartient aux journalistes professionnels de se faire payer pour remplir de leurs productions? Parce que, en principe, les salaires journalistiques doivent aller aux travailleurs dont ils constituent le revenu principal? Cela est fort désirable en effet, et c'est même la réalité commune. Mais comment empêcher que les journaux politiques appellent à eux les hommes politiques, que les journaux soucieux de s'attacher l'élite du public, s'attachent l'élite des artis

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tes ?

Question de mesure, soit, et je vous accorde que la France libre l'a dépassée, sur ses affiches, la mesure. En fait, il est douteux que les journalistes aient la part moins belle dans ses colonnes que partout ailleurs. Et je me réjouis de voir un journal socialiste se parer de collaborations aussi délicates que celles de M. Jacques-Emile Blanche et de M. Jean Cocteau. Le parisianisme gagne du terrain dans le socialisme. Signe des temps! Le socialisme s'affine, met des manchettes, entendez, qu'à l'exemple de M. de Buffon, le socialisme soigne son style. L'Heure, bien qu'elle n'ait tous les jours que deux pages, a trouvé le moyen de devenir le plus littéraire des journaux criés. Un peu gauchement

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sans doute, la France libre a voulu surenchérir, et voilà que sa maladresse a fâché le « Syndicat des journalistes » La France libre et le « Syndicat >> sont jeunes l'un et l'autre. On ne saurait dire, en vérité, quel est le plus maladroit des deux. Engagé par le précédent qu'il vient de créer vient de créer à l'étourdi, le << Syndicat »>>> protestera-t-il désormais chaque fois qu'un journal publiera un conte signé d'une actrice ou des « pensées» d'un dramaturge-comédien? Je ne le lui conseille pas, car il aurait vite fait de se rendre insupportable à tout le monde par cet esprit jaloux, tracassier, mesquinement tyrannique, qui est le gros défaut des associations syndicales et que, du premier coup, il a laissé percer avec un certain éclat. S'il ne restreint son action à ce qui est, dans le journalisme, de l'ordre proprement technique, je. lui promets modestement une prompte faillite. Les journalistes ont besoin pour toutes leurs entreprises du concours de l'opinion. Or, l'opinion ne comprend pas cette prétention à bénéficier d'un privilège autre que le privilège du talent.Les journalistes n'ont pas une si bonne presse depuis le commencement de la guerre, qu'ils soient en position de revendiquer une part plus large dans la direction des intelligences et des consciences. Puisque, au sein d'une démocratie digne de ce nom, les mandats publics sont accessibles à tous, il est nécessaire que la première colonne de nos journaux demeure, autant que le permettent trop de misérables contingences, ouverte sans exception à ceux qui croient avoir quelque chose à dire! Et que si M. Max Dearly ou Mme Géniat ont présumé de leur capacités intellectuelles, leur élimination se fera sous le contrôle et l'impulsion du public, sans que le « Syndicat des journalistes » ait à prendre la peine de faire « taper »» des lettres-circulaires.

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LE 14 JUILLET. Coups de main ramenant des prisonniers en Champagne; avance anglaise capturant 328 ennemis à l'est du lac Dickbusch, auprès du bois de Ridge : une position importante est enlevée.

LE 15 IUILLET.- Reprise de l'offensive allemande sur 8o klm. de Château-Thierry à la Main-de-Massiges :'à l'est de Reims, les Allemands franchissent la Marne en plusieurs points, mais sont rejetés sur la rive nord par les Américains à l'ouest de Fossoy et les Franco-Italiens résistent avec ténacité entre Reims et Dormans, tandis que les efforts ennemis se brisent sur toute la ligne à l'est de Reims 1,000 prisonniers sont capturés, dont 500 par les Américains.

LE 16 JUILLET. L'attaque brisée des Allemands n'est. pas reprise; mais ils s'efforcent d'accroître leurs succès locaux : leur poussée au sud de la Marne est contenue pied à pied, est maintenue sur la ligne Oeuilly-Leuvrigny et des contre-attaques reprennent Saint-Agnan-Chapelle-Monthodon; entre

la Marne et Reims, les Franco-Italiens conservent leurs posi tions en dépit d'attaques; à l'est de Reims, les assauts eunemis se brisent avec lourdes pertes vers Beaumont-sur-Vesle, secteur de la Suippe, au nord de Cracnne et à l'est de Ta hure.

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1

La République d'Haïti déclare la guerre à l'Allemagne, LE 17 JUILLET. L'offensive allemande partout est enrayée en vain des forces nouvelles lui permettent au sud de la Marne, de gagner La Bourdonnerie et Montvoisin, l'ennemi est maintenu au nord de Comblizy et de Festigny; les Amé ricains le rejettent entièrement au nord de la rivière, à l'ouest de Château-Thierry; entre Marne et Reims, le bois du Roy, au nord de Reuil, et la forêt de Courtecon sont disputés pied à pied; Pourcy résiste à de puissantes attaques et les Italiens refoulent l'adversaire dans la vallée de l'Ardre; à l'est de Reims, tous ses efforts sont brisés, notamment sur Beaumontsur-Vesle.

- A Vincennes, exécution de Duval, condamné à mort dans l'affaire du Bonnet Rouge.

Conseils à ceux qui partent

Un certain nombre de Parisiens font, cette année, commer cer plus tôt que d'habitude leurs vacances. Ne les blâmons pas; ils ont évidemment leurs raisons. Mais nous sera-t-il permis de les interroger sur la composition du portefeuille qu'ils emportent avec eux?

Sans aucun doute beaucoup de ces voyageurs qui sont des hommes prudents, très prudents même, ont voulu se munit d'une somme d'argent importante. Cela est fort bien, mais à une condition toutefois, c'est que ce viatique soit constitué comme il convient. Ceux qui emportent des milliers de francs en billets de banque commettent une lourde laute puisque les Bons de la Défense Nationale qui assurent un intérêt rémunérateur permettent de se faire de l'argent liquide toutes les fois qu'on en a besoin pourquoi garnir sa poitnne de ces liasses de billets qui devraient au contraire reprendre le chemin de la Banque de France?

Ne thésaurisons pas, n'accumulons pas les banknotes. Transformons-les en valeurs du Trésor. Nous servirons ainsi nos intérêts et ceux de la patrie.

SOCIETE DES

Anciens Etablissements Hotchkiss & Cie

Augmentation de capital de 8 à 16 millions
par l'émission de

80.000 actions de 100 francs au pair.

Les actionnaires anciens ont un droit de souscripiton iné ductible à raison d'une action nouvelle par action ancienne Pour user de ce droit, ils doivent, d'ici au 20 août 1918 inclus 1° Déposer leurs titres au Crédit commercial de France ou dans ses agences;

2o Remplir et signer un bulletin dont les formules sont tenues à leur disposition, soit au siège social, soit à Lyon, 27, chemin de Grange-Rouge, soit au Crédit commercial de France.

La société fera créditer; valeur du 20 août 1918, chan des souscripteurs d'actions nouvelles à raison de 100 francs net par titre en représentation du coupon n° 9.

Les actionnaires qui ne voudraient pas user de leur droit de souscription pourront, à compter de la même date (20 août 1918) recevoir, contre remise du coupon n° 9, 1 somme nette de cent francs par action.

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