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JOURNAL DE LA SEMAINE

PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS

ONZIEME ANNEE

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LIE

a bataille pour Paris : XXX...

441

Réflexions sur la bataille: ANDRÉ LICHTENBERGER.

442

dise qu'on dit.

444

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bère qu'on lit.

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Jean Darboise, auxiliaire, par MARCEL BERGER.
Six contes et deux rêves, par LOUISE-FAURE-

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FAVIER etc.

445

Théâtre et Musique.

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La bataille pour Paris

Après quelques jours d'accalmie, et tandis que le flot llemand venait se briser aux lisières nord et est de la Pret ret de Villers-Cotterets sans parvenir à la submerger, s signes précurseurs d'une nouvelle offensive se manistaient en arrière du front Montdidier-Noyon. Nos ions infatigables découvraient des rassemblements troupes, des files de convois, des mouvements de ins. L'ennemi pressé par le temps, désireux de nous rter un nouveau coup dans un délai minimum pour Tus ébranler sur notre gauche, après nous avoir forteent attaqués sur notre droite, dédaignait toutes ses ecautions habituelles et abandonnait le principal but de sa méthode : la surprise. L'offensive préparée asi à ciel ouvert s'est déclenchée le 9 juin à 4 h. 30 matin.

GRAND

La préparation d'artillerie commencée à minuit de it battre un front de 45 kilomètres sur dix kilomètres profondeur. Un emploi formidable d'obus toxiques sait espérer aux Allemands des résultats à peu près ablables à ceux obtenus par eux jusqu'ici. Mais il ne mble pas qu'ils aient réussi à mettre hors de cause le rsonnel de nos batteries qui n'a cessé de contrebattre artillerie ennemie pendant toute la préparation. Il ressort des premiers communiqués que le commanment français avait pris des mesures pour parer à cet convénient.

Il est probable que nous n'avons as ménagé non plus les gaz dans cette occurence.

11 semble donc que l'ennemi qui était fondé à croire

que nos précautions étaient prises ait négligé délibérément deux de ses principaux facteurs de succès la surprise, d'une part, et la désorganisation de la défense de l'autre.

Sur quoi donc comptait-il pour entreprendre une offensive dont il n'avait pas le droit de mettre en doute la

réussite ?

D'abord, sur le nombre. Bien que la disproportion entre nos effectifs et ceux des assaillants fût moins grande cette fois, elle était cependant réelle: Von Hutier n'a pas dû employer moins de douze divisions dans ce premier assaut.

Mais l'espérance des Allemands a été principalement fondée sur la valeur de leurs troupes de choc et sur leur aptitude à manœuvrer.

Tout de suite, le procédé habituel dont use l'ennemi est apparu à nos yeux. Poussée générale très violente, sur tout le front pour entrer partout dans nos lignes, ensuite engagement de divisions de soutien sur un point, c'est-à-dire augmentation de la densité de l'attaque pour créer une poche.

C'est au centre que la poche a été creusée. Ressonssur-Matz et Mareuil ont été les points extrêmes de son avance le premier jour. Mais à notre gauche l'ennemi a été fortement accroché sur le plateau de Belloy et plus au nord à l'est de Courcelles ; à droite nous l'avons contenu sur les premiers contreforts du massif de Ribécourt, au nord du cours moyen du Matz. Tout son effort de la nuit suivante a tendu à élargir latéralement la poche. Pesée puissante sur la branche oblique qui allait de Belloy à Ressons et sur l'autre branche Mareuilbois de Thiescourt.

A notre droite, les troupes du général Hoffmann, sans souci de l'ensemble de la manoeuvre, ont attaqué la région boisée et vallonnée qu'on appelle la petite Suisse et qui s'étend en bordure de l'Oise de Noyon à Ribécourt, cherchant à s'infiltrer coûte que coûte dans tous les vallons, sans se soucier des îlots de résistance. C'est la méthode de la fourmilière.

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L'ennemi rampant dans les couverts, grouille dans les bas-fonds, se tapit à contre-pente où il installe ses mineurs, ses tirs indirects de mitrailleuses, pendant que d'autres unités tournent les crêtes défendues. La nappe augmente, des infiltrations se produisent par où le flot brutal et sournois se glisse. Manoeuvre dangereuse pour l'assaillant qui s'il n'avait l'avantage du nombre pourrait succomber dans un vaste coup de filet, mais qui en l'espèce, lui permet de paralyser toute troupe qui s'accroche sur sa position.

En fait, nos soldats ont eu la satisfaction de massacrer par milliers les fourmis du général Hoffmann. Si quelques unités héroïques se sont laissées volontairement submerger par l'ennemi, le plus grand nombre des nôtres ont pu se replier progressivement en combattant.

Et ce repli on ne pouvait à aucun moment le perdre de vue. Le massif de Noyon est bordé au sud par le cours moyen et inférieur du Matz qui se jette dans l'Oise au sud de Ribécourt. L'ennemi descendant vers le sud longe le cours supérieur qui borde le massif à l'ouest. La vallée est le chemin naturel qui lui permet de prendre à revers ces hauteurs. A cette manœuvre nos troupes ont dû sans cesse parer. Pendant deux jours elles ont tenu dans la petite Suisse tandis que le centre allemand jeté en pointe au-delà de Ressons sur l'alignement de Compiègne, dessinait déjà l'encerclement.

C'est à cette audacieuse ruée en avant du centre ennemi que notre contre-attaque du troisième jour a su pa

rer.

Le communiqué allemand du II annonçait en termes emphatiques que les divisions du centre de von Hutier avaient réussi dans une poussée irrésistible à atteindre la vallée de l'Aronde. L'ennemi retardait. Il était exact qu'à 3 heures du matin, nos éléments réfoulés au sud d'Antheuil, de la ferme des Loges et de Saint-Maur, étaient sur l'Aronde, mais à 4 heures un mouvement offensif de notre part commençait à les refouler plus au nord. Bien plus, à 11 heures toute notre aile gauche depuis Rubescourt jusqu'à la route d'Estrées-SaintDenis passait à la contre-attaque et obtenait de sérieux avantages.

Il faut admirer l'esprit de décision du commandement français qui a saisi le moment opportun d'attaquer l'ennemi de flanc pour menacer son avance au centre, au moment précis où de nouvelles réserves s'étaient engagées pour l'accentuer. Sous le choc de nos divisions qui marchaient en ligne derrière un fort groupement de chars d'assaut toute la droite allemande a plié. Nous atteignions Le Frétoy, dépassions largement le Ployron et Courcelles. Méry était repris, Belloy et son redoutable plateau également. Nos lignes, d'autre part se rétablissaient à la hauteur de Saint-Maur, tandis que la ferme des Loges et Antheuil étaient dépassés.

Nos aviateurs ont signalé à ce moment des mouvements rétrogrades de convois et de troupes pendant l'attaque. L'ennemi vraisemblablement a compris la nécessité de ne plus s'engager à fond à son centre devant cette prise de flanc. Il a dû même faire glisser ses troupes sur sa droite pour nous arrêter.

Il est d'usage dans la presse française, qui, en matière d'opérations, se place trop souvent à un point de vue mondain et fait entrer en ligne de compte des argu ments de vanité et de respect humain de blâmer les chiffres de prisonniers assurément minimes que nous annonçons. Mais comment ne pas voir que des troupes violemment attaquées, qui se battent avec la mission de reculer donnent la preuve d'un sang-froid magnifique et d'un merveilleux mordant lorsqu'elles enlèvent mê me une centaine de prisonniers. C'est la preuve certaine d'une reprise de vigueur, le signe que cette troupe ma nœuvre et qu'elle saisit, là où elle peut, l'occasion de do miner l'ennemi. Dans ce cas, mille prisonniers faits su une armée en pleine offensive, en valent le triple.

A l'heure où j'écris j'ignore si la journée du 11 aura un lendemain. Poursuivrons-nous notre contre-attaque l'ennemi va-t-il de son côté nous bloquer? Quoiqu'il en soit, avant de songer à pousser son centre, avant de fran chir le Matz et de descendre l'Oise sur Compiègne il doit, semble-t-il, protéger son flanc droit.

Ce serait un immense résultat si nous pouvions espé rer le fixer sur la crête jalonnée par Le Frétoy, Courcel les, Belloy, entre Marquéglise et Antheuil et sur cours inférieur du Matz.

A l'est de l'Oise, une ligne solide existe, celle de Bail ly-Tracy-le-Val. Nous devons nous y tenir, nous la connaisons c'est celle que nous avons occupée jadis pendant plus de deux années. Que le kronprinz so contraint de rester là et nous pourrons avec raison par ler de victoire française.

S'acharnera-t-il, jettera-t-il des divisions fraîches pour entrer à Compiège coûte que coûte, avant d'entre prendre une autre pression sur Villers-Cotterets d l'Ourcq? C'est ce que nous allons savoir.

La bataille s'oriente dans le sens de Verdun, un Ver dun plus ample, mais il est probable que les poussées al ternatives sur l'arc de cercle légèrement bombé qui ten à se resserer sur Paris vont continuer. Cette fois no tenons l'intérieur du dispositif. Nous saurons nouse

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servir.

Réflexions sur la bataille

***

La bataille récente de l'Aisne à la Marne suggere beaucoup de réflexions. Elles ne sont pas toutes gales Elles ne sont pas toutes opportunes à formuler à haut voix. Et il pourrait se faire que la censure eût des ve différentes des miennes sur un certain nombre que croirais utiles à mettre en lumière.

Je me bornerai donc à en énoncer deux ou trois sont incontestables autant qu'inoffensives.

La première est celle-ci méfions-nous des axiome stratégiques. Ils n'ont de valeur que durant un temps très court. Parce que pendant trois ans nous avons fat des tentatives infructueuses pour rompre le front alle mand, et parce que celles de l'ennemi n'ont pas été plus heureuses contre nous, on en était assez généralement arrivé à adopter la maxime de l'impénétrabilité de

fronts « Ils ne passeront pas, mais nous non plus. L'événement vient de démontrer l'inanité de cet apho risme. La vérité était ceci : tant qu'une longue prépara tion d'artillerie, jugée indispensable pour préparer l terrain, supprimerait toute chance de surprise et donne rait à l'adversaire le temps de masser ses réserves, serait impossible, en effet, de passer. Mais le jour où des forces suffisamment denses et suffisamment dissimulées pourraient donner un assaut violent à la suite d'une préparation d'une formule nouvelle assez intense pour être brève, un front défensif même formidable pourrait

Sans exagérer l'importance de ce mouvement offensif qui a donné exactement ce qu'on en attendait et qui entre encore dans notre plan défensif il faut tout de même constater ses résultats. L'effort de l'ennemi pendant ce troisième jour de la bataille été nettement arrêté, le bénéfice qu'il en escomptait réduit tout au moins à néant et les moyens employés par lui pour le réaliser gaspillés en pure perte dans une chaude journée où il a été contraint de se défendre au lieu de pousser. Les pertes subies par lui sont considérables et, surtout, chose précieuse, nous lui avons fait un millier de prisonniers et enlevé des canons.

être crevé.

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