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abaisse; de Georges Ohnet à tels et tels que vous nommez avec moi, il n'y a presque plus de commune mesure. Il ya des jours où l'on est tenté de maudire Gutenberg bu de déplorer que chacun sache lire.

Tout se marque dans tout et les moindres parcelles du corps social se ressentent des mouvements de l'ensemble. Cette dégradation de l'intelligence, qu'on siignale depuis si longtemps et dont on s'efforce de fixer avec les causes les remèdes, se retrouve jusqu'en ce point extrême où cesse l'art. M. Georges Ohnet, habile conter, restait encore convenable dans ses peintures fantaisistes, et sans rien à peu près d'un styliste, ne maltraitait ni la grammaire ni le goût. On sait trop que les amuseurs les plus choyés de la foule n'ont plus ni ces qualités, ni ces scrupules.

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GONZAGUE TRUC.

La Presse comme elle va

Adieux au « Bonnet Rouge >>

Au buffet du Palais, ce sont les derniers rendez-vous. Dans le coin le plus ensoleillé, dix juges font de grand ppétit une sorte de repas de corps où la place de chaun a été fixée par une hiérarchie rigoureuse. En l'abence du colonel Voyer empêché, la présidence a été sonnée à l'un des officiers en civil, décoré de la rosette, ne: qu'on voit siéger au fond de la salle avec les juges supléants. Tête classique de l'officier de cavalerie en reraite. A sa droite, comme à l'audience, le commandant mle territoriale de qui la physionomie, parfaitement inextiressive dans le service des fonctions judiciaires, s'éclaile dans l'intimité d'une bonhomie bien française à lauelle ne nuit point, une belle pipe recourbée. En face, ines autres juges, inférieurs en grade, sont de respeceorieux gendarmes ou des gardes républicains tout pélàris de déférence. Ils mangent en agitant vivement les e,bues, et cette agitation est un signe de leur paix intésie eure. Tout à l'heure, ils enverront Duval à la mort. balais ils n'en éprouvent aucun trouble visible. Aux un laisanteries que se renvoient le commandant de terrioriale et son voisin, ils sourient et ce sourire fait afNouer toute leur âme à leurs yeux ombragés de sourcils ruffus. Ce sont des gens simples et droits et qui, dans quette affaire de trahison extrêmement complexe, puisfau'elle est aussi une affaire de presse, qu'est l'affaire delu Bonnet Rouge, ont su discerner la vérité sans autre ecours que celui de leur bon sens inné et de leur expéience acquise de garnison en garnison.

La vie d'un journal honnête n'est qu'un tissu quotilien d'intrigues qui s'entremêlent et d'influences qui se ontrarient. Que devait donc être la vie du Bonnet Rouge, que devaient être les rapports entre les passagers, à bord de ce brick sinistre battant le pavillon oir du chantage et du « défaitisme »? Certaines rébliques des accusés nous ont permis de l'entrevoir. De a table d'Almereyda à celle du secrétaire de la rédaction, de cette salle au « marbre » de l'imprimerie, de ce « marbre » à la machine, que d'écueils la copic e devait-elle pas éviter avant de prendre figure d'aricle paru? Quel enchevêtrement de responsabilités plus ou moins directes, plus ou moins agissantes et que le « conseil de l'ordre» des journalistes, dont l'idée a pu naître dans certains milieux par l'effet de je ne sais quelle « psychose » de guerre, aurait lui-même tant de peine à démêler! Les juges militaires, toutefois, mangent, boivent et fument avec autant de tranquillité que s'ils étaient appelés à trancher dans un instant un cas concret d'abandon de poste ou de désertion devant l'ennemi. Les juges militaires ont une bonne santé.

Les journalistes aussi, qui, près d'eux, déjeûnent en

se criblant de boulettes de pain, nonobstant les tickets,. ni plus ni moins gaillards que si la tête d'un de leurs confrères n'était pas en jeu.

J'ai voulu revoir une dernière fois Duval, Joucla, Marion, Goldsky, Landau, la rédaction et l'administration du Bonnet Rouge. Avec eux va peut-être disparaître une forme de journalisme qui, si elle a été sans noblesse, n'a été pour ceux qui l'ont pratiquée, ni sans profits, ni sans risques. Saluons, Mesdames Messieurs, les derniers gentilshommes de fortune de la presse contemporaine!

et

Adieu Duval, adieu! Ah! que tu fus donc énigmatique, ta vie durant! J'entends encore ton avocat vanter à une dame ta « résignation philosophique ». Digne fils de Sénèque et de Marc-Aurèle, le mystère de ton âme m'attire et me confond. Homme d'esprit qui te réclamais de Voltaire et, je crois bien, d'Anatole France, de Courteline certainement, tu planais sur les ailes d'une ironie exquise et supérieure et tout ce qu'il y a de vain et de périssable dans les fonctions les plus. épurées de l'intelligence n'a jamais été ton fait. Les applaudissements, la gloire, tu ne t'en souciais point. Tu as mis 200.000 francs dans le Bonnet Rouge et tu y as écrit des articles si bien tournés qu'on a pu dire qu'ils étaient dangereux pour la défense nationale, deurs, tu n'as jamais essayé de passer les bornes mais tu n'as pas été pris pour cela de la folie des granétroites fixées par Almereyda à ton activité et à ton influence personnelles, tu as été un type de journaliste bien rare, malheureux Duval. A quoi donc attribuer ce détachement qui t'a fourni quelques minutes avant ta condamnation, un effet oratoire demeuré sans succès? Dans ta haute culture, comme tu disais, car tu Yes vanté sur la fin plus qu'il n'eût été convenable à un personnage si modeste? Laisse-nous douter, Duval, de ta haute culture, nous n'en serons que plus disposés à croire que tu fus en ton temps le « roi des interviewers », ce qui est encore un titre dont tu t'es paré, d'un geste un peu trop arrondi, avant de t'en aller pour toujours par la petite porte des accusés. Laissenous douter, laisse-nous sur une impression complexe, laisse-nous rêveurs et incertains de l'homme intime que tu as été et qui, par des côtes de son caractère sérieux, modéré, constant, eût mérité de mourir dans son lit, en bon époux, bon père et bon citoyen.

Et j'allais dire adieu, Landau, adieu, Goldsky, adieu, Joucla et Marion, mais, j'y songe, nous les reverrons Dix ans sont vite passés. Regardez Landau. Dans dix ans, il sera tout blanc de cheveux. mais il aura encore cette mince et noire moustache, cet œil bien dessiné de corsaire algérien, ces épaules maigres habillées par le bon tailleur, ces reins cambrés. Dans dix ans, et peut-être avant, nous reverrons Landau marié richement et. qui sait, fondant un journal, un vrai journal cette fois, et non plus un de ces « brûlots >> dont il parlait l'autre jour aux juges avec une pointe de cynisme. Au Napolitain, Landau reparaîtra, tendra les mains. Les lui serrera-t-on? Je me le demande. Il tutoiera. Lui répondra-t-on : « Tiens, bonjour, Landau. comment vas-tu, mon vieux ? ». Dix ans sont vite passés mais aussi, dix ans, c'est bien long. (L'affaire du Bonnet Rouge paraîtra si lointaine, dans dix ans, au Napolitain...)

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BABOUC.

P. S. Le secrétaire général de l'Association des dejournalistes républicains, dont Landau prétendit vant le conseil de guerre qu'il était membre. m'écrit que Landau n'a jamais été des leurs. Et en effet, l'Annuaire de la Presse mentionne seulement que Landau faisait partie des journalistes parlementaires.

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Beaux-Arts & Curiosité

La vente de l'atelier Degas

Ceci restera un document pour l'histoire de Paris bombardé. Ceux qui l'ont quitté ne sont décidément pas les amateurs d'art.

A l'exposition qui précéda la vente de l'atelier Degas, il semblait que pas un des habitués de la Galerie G. Petit ne manquât. Toutes les sobres et fières élégances féminines qui ont coutume de se presser à ces solennités étaient là aussi. Il fut plus malaisé que jamais de prendre son tour au bord des cìimaises, et la grande salle connut son animation des plus beaux jours. Pourtant, ceux qui eurent l'heureuse idée de tourner à gauche d'abord, dans les petites salles, ou d'y venir ensuite chercher un peu de repos, ont trouvé dans un autre ensemble, celui des dessins, un Degas moins connu et qui leur eût fait mieux comprendre celui qui a peint tant de « femmes laides », ce que beaucoup de jolies admiratrices de commande, un peu déroutées, lui reprochaient tout haut ce jour-là.

C'est au milieu de ces splendides dessins qu'on retrouve le disciple d'Ingres qui s'apparente quelquefois à Raphaël lui-même.

Nous savons qu'il vint tard à la peinture et qu'il préféra souvent le pastel à l'huile. « Il aime passionnément la couleur, dit M. François Poncetton, dans la subtile et délicate étude qu'il vient de consacrer à Degas dans l'Eclair, mais il l'aime à sa manière. Il construit ses volumes, les éclaire, les plonge dans des ombres colorées. Patiemment, il naît une image toute vibrante et ardente. Il y revient. Il rebâtit son ouvrage. Il y a de lui cette suite de femmes à leur toilette, lourdes, indolentes, chaudes encore du bain, prises dans les raccourcis les plus hardis, dont on ne sent que lentement le parfum. Mais regardez-les mieux. La lumière de ces corps.est voluptueuse. De ce raffinement naît une sensualité qui épuise le désir. »>

Ce grand artiste, qui ne fut ni un impressionniste ni un réaliste non plus, et qu'on ne saurait classer, fut peutêtre, a dit un critique, « l'oeil le plus aigu de la peinture contemporaine », ainsi s'expliquera la vulgarité de ses sujets à ceux qui s'en étonnent. Dans leur choix, il ne voyait sans doute qu'un arrangement de couleurs et de lignes. De là son goût pour les rudes couleurs des casaques de jockeys sur les fonds des prairies, pour les lumières artificielles de la rampe sur les danseuses et leurs maquillages.

Les fervents de Degas ont eu la joie de contempler durant quelques heures cette réunion exceptionnelle de toutes ses œuvres que de folles enchères devaient disperser le lendemain. Ils se sont plu à suivre une dernière fois l'évolution et le développement de son génie, depuis les tableaux de sa première manière jusqu'à ses plus hardis pastels, dont certains ne furent pas exposés d'ailleurs.

Parmi les tableaux, quelques-uns des plus beaux, acquis par l'Etat nous restent la Sémiramis construisant une ville; le portrait de Marcelin Desboutin; le célèbre Portrait de famille dont la vente fut négociée à l'amiable avec la famille d'Edgard Degas, enfin les Malheurs de la Ville d'Orléans, qu'un scrupule de manquer à l'Entente cordiale a fait débaptiser.

La vente a produit le chiffre énorme de 5.602.400 fr. pour ces trois cents tableaux, portraits ou pastels. Ce sont les portraits qui ont atteint les plus hauts prix, celui de Duranty a été vendu 95.000 francs, le Portrait de femme. en robe blanche 75.000 francs et ce vrai chefd'œuvre de simplicité intitulé: Deux jeunes femmes en

toilette de ville répétant un duo a« fait » 100.000 fr., il partira, dit-on, pour l'Amérique.

Sur les huit ou neuf cents spectateurs des enchères, une dizaine seulement, toujours les mêmes, obtenaient les adjudications, c'étaient des marchands agissant pour des mandataires inconnus.

Les pastels ont été vendus entre 10.000 et 20.000 francs environ. Sur ces prix si élevés en notre temps de guerre on peut philosopher sans fin.

Bissière a dit, il y a quelques mois, aux lecteurs de Opinion (1), quel beau caractère et quelle noble et dé daigneuse figure d'artiste fut ce grand disparu. Quelle phrase eût-il trouvée, lui qui en eut de si terribles, devant un tel résultat qu'il n'eût jamais souhaité?

ENQUÊTE

G. BOZEL

sur les problèmes architecturaux actuels (2) M. MAURICE BRINCOURT, rédacteur en chef de l'Architecture, l'organe de la Société Centrale des Ar Ichitectes:

Ces questions ont déjà fait couler beaucoup d'encre et ont provoqué bien des polémiques.

Le danger de donner, en quelques lignes, une opi nion sur un sujet aussi vaste, c'est, ne pouvant l'ap puyer que de bien brèves raisons, risquer de se faire mal comprendre et de créer des malentendus.

Malgré cet inconvénient, j'estime que les architectes doivent répondre à votre enquête, et être reconnais sants à l'Opinion, de cette occasion d'intéresser le pu blic à leur profession généralement mal connue et trop souvent critiquée injustement.

L'architecture d'aujourd'hui me semble un peu in cohérente. Elle va, sans motif, du classique honteu qu'on n'ose plus avouer courageusement, à un Lou XVI abâtardi et à un extravagant soi-disant modeme en passant par des pastiches cosmopolites.

C'est l'Internationale de l'architecture, où l'Alle mand, l'Américain, l'Anglais, le Suisse, le Russe, Norvégien, le Grec et le Romain voisinent les uns ave les autres.

Nous comptons nombre d'architectes de talent, ca pables de créer une architecture rationnelle, en util sant les matériaux nouveaux mis à leur disposition.

Mais il faut le temps; et nous traversons une ère d transition et de tâtonnements qui aboutira forcémen à des formes logiques et plus définitives d'un style ap proprié à notre époque.

Actuellement, ce style est indécis et gêné dans so évolution par l'influence de prétendus rénovateurs qu préoccupés de se faire remarquer à tout prix, se con tentent, sous prétexte de nouveauté, de supprimer o de déformer.

Ayant la prétention de se soustraire aux ancienne formules et d'échapper aux traditions surannées d notre art français, ils cherchent, dans une simplifica tion exagérée, ou, au contraire, dans des complication injustifiées et des juxtapositions incohérentes, à expri mer des théories mal définies et incertaines.

Ils n'aboutissent qu'à traduire le trouble de leur hésitations.

Ce malaise se fait sentir surtout dans l'architectur extérieure de nos maisons à loyer.

Mais il faut reconnaître qu'aujourd'hui la spécula tion paralyse les efforts des artistes de goût éclaire

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qui se trouvent noyés dans la foule des bâtisseurs pour qui l'architecture est bien plus une affaire qu'une préoccupation d'art.

C'est dans l'architecture privée, dans ce que nous appellerons l'architecture « de clientèle », en opposition à celle purement d'affaires, que nos architectes révèlent un talent, une ingéniosité et un goût suffisants pour ne pas désespérer de l'avenir de notre art. Un grand nombre d'hôtels particuliers et de villas, plusieurs maisons à loyers, en dehors de quelques édifices publics, en sont un témoignage indiscutable.

Et l'on ne saurait nier le caractère très personnel u'une élite d'architectes contemporains a su imprimer des œuvres bien près de constituer un style.

Ce qu'on ne saurait reprocher aux constructeurs acuels, c'est, en tout cas, leur préoccupation du confort t de l'hygiène.

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Sous ce rapport, les progrès, depuis seulement vingtinq ans, sont immenses, malgré ceux qui restent enore à réaliser. Nous avons, dans nos maisons moderes, toutes facilités pour nous chauffer l'hiver, nous aigner, nous éclairer, monter les étages sans fatigue. Il reste encore à nous rafraîchir en été, à nous assuer en toute saison une ventilation convenable, et à nous ieux protéger contre la sonorité des planchers et les tudes de piano de la petite voisine.

Espérons que la collaboration, indispensable aujourhui, de l'ingénieur et de l'architecte, arrivera à nous tisfaire sur ces points et sur d'autres que feront naie, sans doute, les exigences, toujours croissantes de otre sybaritisme.

Après avoir constaté que la plus grande incohénce règne aujourd'hui dans tous les arts, M. BrinQurt ajoute :

Un style dominant manque partout.

Nous en avons pour tous les goûts et beaucoup trop our le mauvais.

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« Et c'est aux dépens de la France écrit Chesterton qu'on nous demande de commettre cette trahison, de la seule nation avec qui toute la démocratie de l'Europe et toute la démocratie de l'Amérique ont toujours été en sympathie dans la lutte de légitime défense qu'elle menait contre l'Allemagne, la seule nation que le despotisme prussien lui-même ait hésité à accuser d'une véritable agression. Nous léserions le seul peuple que le monde presque entier reconnaît être dans son bon droit ! Et ce n'est pas tout; il ne s'agit pas seulement de consentir à une injustice que les Allemands eux-mêmes ne peuvent guère nier mais de renier la reconnaissance que nous, en particulier, nous avons contractée et contractons encore de jour en jour à l'égard de la France. Chacun sait que, plus de dix fois, la France aurait pu récupérer l'Alsace-Lorraine au cours de la présente guerre, si elle avait écouté les flatteries dix fois renouvelées de l'Allemagne qui lui offrait toutes les concessions possibles pour qu'elle trahisse ses alliés...

De tous les arts, c'est encore en architecture que nous Si elle n'avait pas résisté, l'Angleterre n'aurait jamais ouvons le plus d'équilibre (heureusement!) de pon- eu le temps de faire surgir une armée et très certainement ération et de logique. Chose assez naturelle, d'ail- la Russie n'aurait pas eu le temps de faire surgir une réurs, puisqu'elle doit satisfaire à des exigences prati- volution. Maintenant que l'Angleterre a le loisir de s'élaues et mathématiques incompatibles avec les fantai-borer une discipline, que la Russie a le loisir de jouir de es paradoxales que peuvent se permettre par exemple peinture et la sculpture. Des fous ou des idiots ourront toujours prétendre faire de la peinture ou de sculpture; l'architecture leur est formellement inrdite...;

au moins dans une rassurante mesure!

M. Brincourt donne à ce propos son avis sur l'enseinement de l'architecture; problème intéressant qui a u reste arrêté l'attention de quelques-uns de nos corspondants :

C'est, dit-il, une question très complexe qui delanderait des développements.

On peut affirmer pourtant que, malgré les imperfecons et les lacunes de son enseignement, à notre Ecole es beaux-arts se sont formés nos plus illustres rchitectes. Et ses adversaires ne pourraient invoquer ue des exceptions, assurément glorieuses, qui confirmeaient la règle. Les étrangers eux-mêmes la fréquentent ten recherchent l'estampille: c'est une bonne marque. Fait-elle une place suffisante à l'enseignement techique et pratique? C'est discutable. Mais les opinions ont divisées également sur le point de savoir si une cole des beaux-arts peut enseigner la pratique d'un rt que modifient constamment les découvertes scienifiques et industrielles. Personnellement, je crois que a pratique s'acquiert sur « le tas», au chantier; non as au chantier suivi en amateur, en élève et plus ou moins régulièrement; mais bien en intéressé ayant une esponsabilité, soit entière comme maître de l'œuvre, oit relative comme employé de l'architecte.

sa liberté, on leur raft la plaisante proposition de déserter leur première ligne de défense et de loin le bouclier brisé derrière lequel elles ont créé tout cela. lai sante proposition que de demander à l'Angleterre, elle qui, par ce moyen, a pu accroître ses propres armées, de jeter au rancart cette armée historique dont elle était, au début, pour une petite part.

La France s'est dressée sur la Meuse au XVIIIe siè cle, exactement comme elle s'est dressée sur la Marne au XX® mais elle était alors plus solitaire encore; et de tous les peuples, il n'y en eût pas un qui vînt à son secours. De sa résistance alors et de cela seulement, est né tout ce que nous appelons aujourd'hui démocratie. Que peut dire un disciple éclairé de la démocratie à ces démocrates qui désirent compléter une expérience à Petrograd ou une enquête à Stockholm en plongeant les lumières de Paris dans les ténèbres et dans le désappointement ? Où étaient-ils quand les fondations de la République furent posées et qu'on en cimenta la pierre angulaire, quand les hommes sur le point de mourir chantaient en choeur et quand les adolescents tombaient par milliers en poussant des cris de joie ? Nous savons où étaient les Russes, où étaient les Suédois, où étaient les Anglais dans cette remière et terrible crise, à une époque où personne ne savait si la liberté parviendrait à vivre. Alors, nous avons fait notre éducation depuis et nous pouvons nous débarrasser du professeur Portons donc le bonnet rouge et ne révélons jamais quelle était cette tête d'où nous l'avons arraché. Crions: « Liberté, Egalité et Fraternité » mais en prenant la précaution de les traduire de la langue où nous avons déchiffré ces noms. Que le nom même de la France devienne alors pour nous comme un secret criminel. Que l'emblème même de la France soit pour nous une insulte qui nous outrage comme une caricature. Nous paraderons gravement dans les rues, en

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Le Nicaragua a déclaré la guerre à l'Allemagne. LE MAI. 9 Le parc de Grivesnes est brillamment enlevé et sa possession est maintenue contre les violents retours offensifs; 258 prisonniers capturés avec un important matériel ; une patrouille ennemie est repoussée région de la ChapelleSaint-Aignan.

Front britannique attaque allemande au nord de Kemmel, permettant à l'ennemi d'avancer légèrement en un point; il prend aussi pied sur 150 yards environ dans les positions avancées, à Albert, après avoir subi de lourdes pertes; mais une contre-attaque l'en chasse ; une attaque est nettement brisée près Bonzincourt; d'autres sont repoussées aux environs de Lens et de Merris; autour de Bucquoy sont faits en des combats locaux 30 prisonniers, et des progrès réalisés améliorent des positions entre Somme et Ancre.

Les Anglais embouteillent le port d'Ostende en coulant à l'entrée le croiseur Vindictive, chargé de ciment armé.

Front italien : des groupes d'assaut enlèvent le MontCorno, cime fortifiée et peu accessible, capturant plus de 100 prisonniers et un nombreux matériel.

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Entente signée entre la France et la Suisse pour fournir à celle-ci du charbon.

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LE 11 MAI.

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Violente attaque allemande au bois de la Gaune, sud-ouest de Mailly-Raineval; après avoir pris pied en la partie nord, il en est chassé par une brillante contreattaque qui rétablit les lignes, capture une centaine de prisonniers, mitrailleuses et matériel; opération de détail gagnant 'du terrain au nord-ouest d'Orvillers-Sorel, faisant 39 prisonniers et repoussant une contre-attaque; incursions réussie dans les lignes ennemies, ramenant aussi des prisonniers, au sud de Montdidier, au nord-est de Thiescourt, secteur de Sapigneul et en Woévre.

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LE 14 MAI. - Patrouilles ramenant des prisonniers au nord du bois de Hangard, vers Courcy et à l'ouest de la Meuse échecs de coups de main ou tentatives ennemies au nord-ouest d'Orvilliers-Sorel, région de la Butte du Mesnil, en Champagne et au nord de la Fecht; vigoureuse attaque contre les positions allemandes au sud d'Hailles, qui enlève un bois, rivel ouest de l'Avre.

Front britannique raid réussi, capturant des prisonniers, au nord-est de Robecq; forte attaque ennemie sur un mille environ, arrivant à pénétrer en un point dans les posi tions anglaises de Morlancourt; les troupes australiennes, par une contre-attaque, rejettent l'adversaire, lui faisant plus de 50_prisonniers un détachement allemand est également repoussé et décimé à l'ouest de Merville, ainsi qu'un raid tenté au nord de Lens; combats locaux vers Klein-Vierstraat, au nord de Kemmel, où les troupes françaises battent les Alle mands.

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LE 15 MAI Contre-attaque allemande au sud d'Hailles elle est repoussée avec pertes très sérieuses pour l'ennemi, laissant 70 prisonniers; il subit des échecs dans ses tentatives au sud de Rollot, région de la Bovelle, au nord du Chemin des Dames et au sud-est de Juvincourt.

Front britannique: coup de main réussi au nord-est de Robecq; actions locales au nord du village de Kemmel, Ou les Français avancent leurs lignes et font des prisonniers.

Deux alertes sont données à Paris : l'une à 22 h. 12 l'autre à 1 h. 55; à la première seulement, les avions enne mis, qui franchissaient les lignes, ont atteint la grande bar lieue et y ont jeté leurs bombes.

Le procès du Bonnet-Rouge devant le conseil de guerre se termine par la condamnation à mort de Duval et celle ses complices Marion, à dix ans ; Landau, Goldsky, à huit ans et Joucla, à 5 ans de travaux forcés ; Vercasson (sursis) et Leymarie, à 2 ans de prison, avec amendes.

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ACCUSE DE RECEPTION.

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DUMOULIN, La Pourpre et le Crêpe (Edit. du Divan RENÉ MERCIER, Nancy bombardée. Journal d'u bourgeois de Nancy, (préface de G. Simon; Berger Levrault, 3 fr. 50). AUGUSTE BAILLY, Père et fils (ibid. o fr. 90). EDOUARD MAYNIAL, L'Orphelin, Le Petit Canard bleu, Le retour (Idem). ALBERT MA THIEZ, La Révolution et les Etrangers, Cosmopolitis me et Défense nationale (La Renaissance du Livr 2 fr. 50). HENRI GUERNUT, La Ligue des droits d l'Homme, La Guerre et la Paix (A la Ligue, 20 c)

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Sur la ligne de feu comme à l'arrière, l'heure est à l'effort

L'heure est à l'effort, à l'arrière comme sur la ligne de feu.

Notre vigilance ne doit connaître ni repos ni trêve tant que le péril ne sera pas définitivement conjuré

A ceux qui se battent pour assurer l'indépendar.ce et le salut du pays, nous devons d'un cœur ardent apporter sans répit les moyens qui leur sont indispensables pour dominer l'adversaire et le contraindre à signer la paix du droit que nous poursuivons.

Avec la même résolution dont les combattants nous don nent le magnifique exemple, mettons au service de la patrie par l'achat de Bons de la Défense nationale, les ressources que l'armée réclame. Nous assurerons par là même au produit de notre labeur et de nos épargnes le bénéfice d'un pla cement temporaire exceptionnellement avantageux.

Ces Bons sont de 100, 500, 1.000 francs et au-dessus. Il rapportent 5 0/0 à l'échéance de trois mois. L'intérêt exemp d'impôt est payable d'avance.

Enfin, le ministère des finances vient de créer le Bon à u mois qui, aux avantages des autres bons, ajoute des facilité particulières.

Les Pilules Pink font mieux l'affaire

Un observateur disait, parlant des femmes : « Beaucoup se figurent avoir fait tous leurs devoirs envers leur mari, lorsqu'elles ont prié pour lui ». Beaucoup de femmes malades agissent ainsi vis-à-vis d'elles-mêmes et se figurent avoir tout fait envers leur santé, qu'elles ont laissé péricliter, lorsqu'elles ont confié à leurs voisines. « Combien elles sont à plaindre, combien elles ont la guigne >>> et qu'elles ont prié : << Mon Dieu faites que je me rétablisse vite ». Comme remède, comme traitement, comme intervention destinée à modifier un fâcheux état de choses, c'est maigre, dest inefficace et une bonne boîte de Pilules Pink ferait beaucoup mieux l'affaire. Toutes les femmes, il est vrai, n'en

Mlle MARGUERITE QUÉMENER

sont pas là. Mlle Marguerite Quémener, rue Saint-Yves à Quimper (Finistère), par exemple, se félicite d'avoir opposé à l'anémie, qui la minait, les Pilules Pink et non pas des lamentations.

« J'ai le plaisir de vous informer, écrit-elle, que j'ai été guérie de mon anémie grâce à vos Pilules Pink. Malgré fortifiants et remèdes, soins attentifs, je n'avais pu me rétablir et je souffrais toujours de violents maux de tête, d'éblouissements, de palpitations du cœur. Il me semblait, tellement j'étais faible, que je n'avais plus de sang dans les veines. Bien conseillée par une amie qui en avait fait usage avec succès, j'ai pris vos bonnes Pilules Pink qui m'ont fait retrouver et ma bonne mine et ma bonne santé d'autrefois ».

N'oublions pas que neuf fois sur dix la maladie est pour ainsi dire une protestation de l'organisme contre nos fautes, notre négligence, vis-à-vis de nous-mêmes et aussi nos excès, et les bonnes paroles, les paroles inutiles, ne feront pas taire ces protestations.

En vente dans toutes les pharmacies et au dépôt, pharmacie Gablin, 23, rue Ballu, Paris, 3 fr. 50 la boîte, 17 fr. 50 les 6, plus o fr. 40 de timbre-taxe par boîte.

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