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Rédaction et Administration: 4, Rue Chauveau-Lagarde, Paris. Téléphone: Gut. 43-57

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RÉDACTION

Les manuscrits doivent être adressés à M. le Rédacteur en chef.

Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. L'Opinion ne publie que de l'inédit.

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Doit et avoir

Il y a deux mois nous étions dans l'attente. MainteSint le grand coup est frappé. EUROù en sommes-nous ?

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Il y a deux mois l'hésitation était encore possible. ertes nous savions que les divisions allemandes libépar la trahison russe s'accumulaient sur notre front. nous n'ignorions pas que tout s'apprêtait pour l'acn. Quelques-uns d'entre nous, -- j'en étais, penpenient que l'Allemagne hésiterait à jouer le coup de rtie. Précédemment et la méthode, hélas! lui avait ussi c'était à peu près toujours sur le point faible s alliés qu'elle avait frappé. Elle semblait pour ainsi re maîtresse de s'assurer en Macédoine et en Italie des ccès moins coûteux. En outre, maintenant que s'ouaient pour elle les greniers de la Russie, il deveit peut-être moins vrai que jamais qué le temps traillait contre elle.

Les événements ont donné tort, non, je pense, à ce rainnement, mais à l'appropriation que nous en faisions P'Allemagne.

Conformément au plan de son grand état-major, obablement contre l'avis de beaucoup de ses politites, l'Allemagne a attaqué sur le front de France. lle a attaqué parce que ses dirigeants ont espéré lui iter la prolongation de dures souffrances économies qu'après examen le butin russe paraissait incaible d'apaiser. Ils ont voulu prévenir l'effort amériin. Enfin, vainqueurs en Orient comme jamais l'Alleagne n'avait espéré l'être, Hindenburg et Ludendorff omettaient par la victoire de l'Occident de compléter triomphe et d'asseoir sur des bases inébranlables la orte paix germanique.

Le 21 mars, la bataille de l'Empereur « fraîche et yeuse» a été déclenchée pour gagner la guerre. Quels nt ses résultats après cinquante jours ?

Ils ne sont pas négligeables. Dans leur formidable

ruée les armées allemandes ont du premier coup fait craquer le front britannique, gagné du territoire sur une longueur de cent kilomètres et sur une profondeur qui parfois en atteint cinquante. Elles ont enlevé des prisonniers par dizaines de milliers, des centaines de canons, un gros matériel. Depuis que la guerre de tranchée avait sucédé à la guerre de mouvement, aucun succès tactique aussi important n'avait été remporté sur le front d'Occident. Pendant plusieurs jours les trompettes de la renommée allemande ont célébré la grande victoire, escompté l'anéantissement des armées d'Albion. Le génie de Hindenburg allait terminer la guerre, définissait déjà les conditions de la paix.

Pendant ces sept semaines, nous avons mesuré le danger et vécu quelques-unes des heures les plus sombres de cette sombre guerre. Aujourd'hui, sans nous dissimuler la menace qui ne cesse pas de peser sur nous, nous estimons la démonstration faite. La solution militaire de la guerre que cherchait l'ennemi sur le front d'Occident est irrévocablement perdue pour lui. Nous aurons encore à subir des chocs, peut-être à marquer des reculs. Il est hors d'état d'asséner, comme il le croyait, le coup décisif.

Est-ce à quatre cent mille ou cinq cent mille hommes que se monte l'hécatombe, nous n'en savons rien. Mais nous savons ceci : à mesure qu'elle se prolonge, son rendement diminue.Et quels que puissent être les assauts de l'avenir, ils seront inférieurs à ceux qui viennent de se briser.

Sept semaine de bataille ont valu aux alliés de cruelles angoisses et des pertes considérables. Elles leur ont acquis deux résultats. Elles ont créé l'unité de commandement, c'est-à-dire privé l'ennemi de son plus précieux avantage; dorénavant, à une seule armée dirigée. par un seul cerveau, ils opposeront une seule armée dirigée par un seul cerveau. Elles ont ensuite imposé au monde cette vérité irrécusable. C'est qu'après quatre ans de guerre l'armée française est plus redoutable qu'en 1914 et constitue un instrument de guerre que toute la

déjoueront au mieux les tentatives de l'ennemi ainsi qu'ils maintiendront groupées les forces d'opinion dont ils ont besoin, ainsi qu'ils atteindront le moment qui, tout de même, approche où, de nouveau,après le dé placement d'équilibre dû à la trahison russe, la balance penchera définitivement du côté de l'Entente, grâce à Î'immense et irrésistible afflux des forces américaines.

puissance germanique est incapable de rompre. Aujour- | devienne éclatante l'hypocrisie. C'est ainsi qu'ils d'hui, nos ennemis, nos alliés et nous-mêmes sommes plus sûrs de notre force que nous n'avons jamais été. Jamais plus l'ennemi n'engagera la bataille avec des moyens aussi énormes que ce que représentèrent les 205 ou 210 divisions accumulées sur notre front le 21 mars dernier. Or, cet effort a été graduellement paralysé, et si l'ennemi peut aligner des gains matériels, c'est nous qui l'emportons par nos réserves. Le grand espoir militaire de l'Allemagne est brisé aujourd'hui par la France comme il le fut après la Marne. Voici la seconde fois en quatre ans que nous avons sauvé le monde. Merci à nos hommes.

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Alors ?...

Alors, hélas ! si rien n'est perdu, rien n'est gagné. Car si la démonstration est faite que l'Allemagne ne sera pas victorieuse militairement, il n'est pas encore prouvé à ses yeux qu'elle sera vaincue.

Parmi tant de sottises qui courent notre presse, l'une des plus sottes est celle qui tendait à représenter l'offensive allemande comme une espèce de carte suprême, de tentative désespérée du germanisme aux abois contraint de vaincre sur-le-champ ou de capituler. Rien de plus rocambolesque. L'état-major allemand a attaqué non parce qu'il y était contraint, mais parce qu'il croyait vaincre. N'ayant pas atteint tous ses buts, il a suffisamment de trophées à aligner pour défendre ses positions politiques et dispose encore d'assez de ressources militaires pour attendre de pied ferme toute contre-offensive.

Qu'il y ait donc en Allemagne quelque désappointement et quelque amertume, je le crois. Mais rien n'est moins plausible, en ce moment, qu'une révolte réelle du sentiment public de cette nation à la fois volontairement disciplinée et asservie. Ses triomphes orientaux sont trop formidables, le butin d'Occident trop aisé à gonfler pour que succombe le prestige du militarisme. Il rentrera tout de même quelque blé de l'Ukraine. Et si les Anglais, sous une prochaine poussée, reculent encore de cinquante kilomètres, ils seront à la mer. Donc Ludendorff tiendra. Et il amusera la patience publique en permettant de jouer à la paix.

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Nous allons en effet ceci est le plus sûr résultat des dernières opérations militaires assister à une série de comédies destinées à renouveler en Allemagne la certitude que les alliés veulent sa destruction. Le loup va demander aux agneaux de ne pas le manger. Et Berlin apprendra avec indignation que les féroces agneaux demeurent irréductibles.

C'est en effet, puisque la Belgique n'est pas prête à devenir Courlande et nous-mêmes Roumanie, la seule attitude que nous puissions prendre. Toutefois, les agneaux étant pratiquement représentés par le Tigre, qu'il nous soit permis d'émettre un vou.

En ces jours tragiques, la reconnaissance que la France et ses alliés doivent à M. Clemenceau est inexprimable. L'immensité de ses services ne saurait faire oublier qu'il est homme, donc sujet à l'erreur.

Il n'en serait pas de plus fâcheuse, de plus préjudiciable et à lui et à la cause des alliés, que d'encourir par telle précipitation de geste ou de langage, le soupçon d'avoir négligé une possibilité de paix. Un seul crime serait aussi grand que celui de finir trop tôt la guerre: celui de la laisser durer un seul jour de plus qu'il n'est indispensable.

En conséquence, si captieuses, si perfides, si absurdes que puissent être les ouvertures qui seront formulées, supplions les gouvernements alliés de ne pas crâner, d'avoir l'air de les prendre au sérieux, et publiquement, patiemment, de les éplucher jusqu'à ce qu'en

Alors, quoi, deux ans de guerre encore? Je ne le crois pas. L'une des qualités allemandes est la discipline Mais une autre est la prévoyance. En ce moment l'Alle magne commence à entrevoir que, contrairement à son espoir d'il y a quelques mois, elle ne peut plus être vic torieuse militairement. Sous peu, dégrisée à demi, elle entreverra que ses énormes gains risquent d'être com promis par un entêtement mal mesuré. Son avenir éco nomique l'inquiète. Elle est avide, mais elle est fatiguée elle est réaliste. Elle sait compter, surtout ses mark et ses morts. Elle sait escompter. En Orient, après tant de victoires, on est terriblement envasé. L'avenir en Autri che-Hongrie, quel pot au noir ! Voici venir le ponte américain, l'escarcelle terriblement garnie. Au lieu, in définiment, de jouer quitte ou double, si l'on liquidait? Demain on mentira paix, c'est entendu. Après-demain nous en entendrons reparler presque de bonne foi Après-demain, c'est peut-être dans pas très longtemps Attendons patiemment en rendant, de toutes façons l'attente de plus en plus pénible à l'ennemi.

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Georges Ohnet était d'un caractère très doux. Cepe dant, parfois, certaines gens l'exaspéraient. Alors il le répondait, et il avait la dent dure. Ainsi au théâtre où se mêlait peu de la distribution de ses pièces, un caboti un beau soir, lui rendit son rôle avec ostentation. «Ja mais, disait-il, un artiste de ma valeur ne s'abaissera étudier plus longtemps un personnage aussi indigne Moi qui ai joué..., moi dont la presse..., etc... >>

Pardon, Monsieur, demanda simplement Ohne comment vous appelez-vous?

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