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Ce qu'on dit..

La Guerre.

Notes et Figures.

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L'évolution de la bataille impériale | éclaire de leur véritable jour et il en explique la succes

La bataille impériale », commencée le 21 mars derjer, dure encore. Mais ce n'est plus la bataille impériale. es Allemands ne lui donnent plus ce nom. Elle y a ferdu tout droit depuis que les cloches de Pâques, malré la promesse présomptueuse du kronprinz, n'ont pas onné l'alleluia de la victoire. C'est une bataille comme ne autre, déchue de son prestige, qui se livre des plaies des Flandres aux hauteurs de l'Aisne. Ou plutôt on: c'est une bataille nouvelle, comme on n'en avait mais vu. Pour la première fois, en effet, les forces de Entente sont groupées sous un commandement unique. es états-majors français et anglais ne collaborent plus s sont également subordonnés, et au même titre, à un ême chef. Le bloc allemand trouve devant lui le bloc lié. C'est le duel de Foch contre Hindenburg.

Ce résultat est assurément celui auquel l'ennemi s'atendait le moins. Il avait espéré dissocier les armées des eux nations par la rupture de leur front, au point ême où les deux secteurs se raccordaient. Peut-être ême escomptait-il dissocier les forces morales des deux tions par le contre-coup de son offensive. Or, voic e se dresse devant lui non plus un front à compartientage, non plus deux armées juxtaposées, mais un ul front « mixture », une seule armée consolidée par n interpénétration même.

Le recul est aujourd'hui suffisant pour mesurer l'œuaccomplie depuis six semaines. La grande bataille us apparaît comme un drame en plusieurs actes dont durée seule est encore incertaine, mais non le dénoueent. Une constatation, toutefois, s'impose à l'esprit au r et à mesure que les faits se dégagent de la confuon initiale et que se recueillent, par bribes, les éléments la future histoire : c'est la grandeur de l'effort franis. Il a dominé la lutte. Il en a changé le cours. Il a posé sa volonté aux événements eux-mêmes. Seul il les

ves d'empiéter sur le secteur britannique! Elles doivent demeurer très loin du front d'Arras à l'Oise, au sud de la rivière. Sans doute, des ententes existent entre les deux états-majors elles prévoient une intervention française si les Anglais sont attaqués, un secours anglais si ce sont les Français. Mais combien les modalités de cette assistance sont rendues précaires par la distance à parcourir!

L'ennemi a tablé sur cette dualité regrettable. Il sait qu'il y a une zone française et une zone anglaise. Il vise à les séparer. C'est le premier temps d'une manœuvre de plus grande envergure qui se propose, ensuite, la destruction de l'armée britannique.

CENSURE

Autre avantage : les

Le 21 mars, à 4 heures 40, sur les 90 kilomètres qui s'étendent entre Scarpe et Oise, commence la prépara tion. Elle est courte et brutale : deux heures d'obus toxiques sur les batteries, trois heures d'obus explosif et toxiques sur les premières lignes. Il fait un épais brouillard. A 9 h. 40, l'infanterie de 47 divisions s'élanc à l'assaut. C'est plus d'un demi-million d'hommes.

On connaît les premières péripéties: la résistance d l'armée Byng, le fléchissement de l'armée Gough jus qu'au canal Crozat. Que va faire Pétain ? Le soir d 21, il apprend la ligne atteinte par la cinquième armé britannique, les ordres de retraite donnés par son chef le désarroi qui s'est mis dans ses rangs. Il sait que no alliés n'ont aucune réserve derrière leur droite. Il pren une décision immédiate, à 11 heures du soir troi divisions iront soutenir les Anglais dans la région d

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Allemands parviennent à nous dissimuler jusqu'au dernier moment leur préparation. Les unités destinées à l'offensive sont maintenues par eux très en arrière du front, dans la région d'Hirson-Mézières- Avesnes. Ce n'est que le 14 mars que cette masse considérable est mise en route vers son point d'application. Les mouvements s'exécutent seulement par des marches de nuit. Des avions de surveillance font la police au-dessus des colonnes. Les précautions les plus minutieuses sont prises pour supprimer tous les indices révélateurs. La mise en place de l'artillerie a été progressive. Elle a duré plusieurs semaines. Les réglages ont été effectués avec un tel soin qu'ils nous échappent complètement. Dans la nuit du 20 au 21 mars, toutes les troupes sont à pied d'œuvre. Une division a fait trente kilomètres à pied

et combattra le lendemain.

La

Fere

| Noyon-Saint-Simon. L'ordre d'embarquement leur es donné à 1 heure du matin. L'artillerie est achemine par voie de terre. L'artillerie de campagne à tracteur est orientée dans la direction du Nord. Les embarqu ments commencent le 22, à midi.

Nos divisions arrivent dans la nuit du 22 au ? Leur artillerie, plus lente, ne les a pas encore rejointe Elles n'ont pas de chevaux pour tirer leurs mitra leuses, que les hommes trainent eux-mêmes à la br cole. En pleine nuit, sans savoir où ils se trouven ignorant tout de l'ennemi, tout des Anglais, par routes qu'encombrent les troupes en retraite et le mentable cortège des habitants se repliant devant l'i vasion, les régiments se mettent en marche ver la b

taille.

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total. A la date du 29 avril, 140 avaient déjà été en gagées par lui dans la lutte et plusieurs avaient par deux ou trois fois. Le total des passages de division s'élevait ainsi à 186, représentant une masse de plu de 2.500.000 hommes. Il ne reste plus aux Allemand sur notre front que 66 divisions qui n'ont pas été en gagées. Une dizaine d'entre elles sont hors d'état de

Dès lors deux soucis permanents vont hanter le général Pétain boucher les trous, à tout prix; retrouver sur la gauche la liaison des Angiais; étendre démesurément notre ligne, au détriment même de sa profondeur et de sa résistance, pour que l'ennemi trouve devant lui au moins un mince rideau de troupes qui ralentira son avance et, d'autre part, prendre la direction générale des opérations, avant même que le commande- prendre part à une offensive. Avec des forces très infé ment unique soit instauré, et coordonner entre ses mains ou dans celles de ses délégués l'organisation de cette masse amorphe que constituent les unités anglaises qui battent en retraite, les unités françaises qui viennent les relever.

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rieures, les alliés sont arrivés à faire échouer les plan de l'ennemi de sorte qu'il leur reste actuellement u nombre de divisions fraîches très supérieur à celui don les Allemands peuvent disposer.

A la suite de ces vissicitudes, le front s'est allongé d 85 kilomètres. Les Français ont pris 95 kilomètres d plus,

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C'est le 24 dans la région de Hombleux-Esmery-Hallon, le 25, devant Noyon, qu'il faut fermer des brèches. Tous nos courants de transports qui filent sans discontinuer en arrière d'un front fragile, allant se déverser toujours plus à l'ouest, ne sont plus couverts que par des bataillons qui mènent le combat depuis deux jours pleins, contre un ennemi toujours plus nombreux et toujours rafraîchi. Notre gauche va être enveloppée vers Roye. Une division de cavalerie, en cours de débarquement, y est précipitée. Le 26, enfin, les renforts commencent à affluer en masse. Mais la situation est loin d'être sauvée. L'ennemi pousse maintenant vers Montdidier. La séparation avec l'armée anglaise est à peu près accomplie.

C'est dans ces conditions qu'a lieu, à Doullens, une réunion des gouvernements français et britanniques. M. Clemenceau et lord Milner en sont les protagonistes. Le général Foch en sort avec les pouvoirs effectifs de généralissime. Il hérite de la tâche ardue que le général Pétain, sans pouvoirs officiels, avait jusque là assumée. Son premier acte est d'intercaler la 1re armée française, qui arrive, entre notre 3o armée et la gauche anglaise. Le 27, à 19 heures, Montdidier est pris par les Allemands.

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La journée du 28 voit nos premières contre-attaques et la cristallisation de notre résistance. Il était temps! Nous respirons enfin! Depuis une semaine, nous n'avons pu que réparer perpétuellement une trame ténue, nous avons eu sans cesse à modifier nos plans sous l'impérieuse contrainte des circonstances, nous avons dû engáger dans la mêlée des régiments dépourvus de leur artillerie...

On sait la suite: du 28 mars au 4 avril, les Allemands s'épuisent encore en tentatives multipliées, qui ne leur procurent que de médiocres avantages. Le 6 avril, a lieu la diversion de l'Ailette et, le 9 avril, l'affaire des Flandres. A l'origine, elle n'était, elle aussi, qu'une diversion. Mais l'ennemi a été amené à exploiter son premier succès. Il a ouvert autour d'Ypres un nouveau champ d'action, où la lutte se poursuit à l'heure actuelle. Le 24 avril, la bataille s'est rallumée à l'est d'Amiens. Elle procède, à présent, par pesées alternatives de l'un et de l'autre côté du saillant d'Arras, comme naguère, sur l'une et Pautre rive de la Meuse.

Telle est, envisagée du point de vue français, la suite des événements qui se sont produits depuis six semaines. Nous avons identifié sur le front occidental 206 divisions sur les 242 dont l'ennemi peut disposer au

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Grâce à l'unité de commandement, la masse de ma nœuvre interalliée du général Foch, qui a tant intri gué l'état-major allemand, est devenu une réalité. L moral de notre armée est magnifique. Elle a retrouv la guerre en rase camagne la « vraie guerre.»> lui plaît infiniment mieux que lui plaît infiniment mieux que la guerre de tranchées Elle ressent puissamment l'orgueil de l'œuvre accompli Sá pensée se reporte à cette année 1916 où, en des ci constances qui ont beaucoup d'analogies avec les éve nements présents, elle avait déjà brisé le rêve german que. Elle se rappelle que Verdun a eu pour épilogue 1 contre-offensive victorieuse de la Somme, qui a mi l'armée allemande tout entière à deux doigs de sa perte Elle est en train de gagner sa nouvelle bataille Verdun....

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Le départ de M. Delanney a fourni à quelques jour naux l'occasion de se montrer particulièrement sévère et même, un peu injustes, pour ce haut fonctionnair qui fut à l'Hôtel de Ville un très intelligent adminis trateur. M. Delanney éprouve aujourd'hui le poids d certaines amitiés... Il avait sa manière, qui n'était pa celle de son prédécesseur, qui ne sera pas celle de sor successeur. Mais, au demeurant, nul de ceux qui l'on vu à l'œuvre ne conteste ses qualités éminentes, sa puis sance de travail, son énergie, sa franchise parfois bru tale, et, il faut le dire, sa bienveillance à l'égard d personnel, qui avait trouvé récemment l'occasion de s manifester de façon significative.

Cette dernière nuance de son caractère n'était app rue que sur le tard. A son arrivée, il fit preuve surto de méfiance et d'autorité. Peut-être lui avait-on fa croire qu'il rencontrerait dans ses bureaux une oppos tion systématique de la part des collaborateurs de M de Selves. Toujours est-il qu'à peine installé il renot vela sans y mettre de formes le personnel de son cab net. Le moindre prétexte lui était bon. En outre, «< conseil des directeurs », garde le souvenir de séan ces houleuses à propos du tableau d'avancement.

L'une des prérogatives auxquelles les directeurs de la préfecture attachent le plus de prix est la confection du tableau d'avancement. Il est assez naturel que le directeur, ayant ses employés sous la main, les connaisse mieux que le préfet, qui siège au haut de l'Olympe administratif, et, en ne tenant pas compte des observations de ses collaborateurs, pourrait s'exposer à prendre des décisions arbitraires. On ne saurait nier que cela soit parfois arrivé. M. Delanney, dès le premier jour, affirma pourtant sa résolution de dresser lui-même le tableau d'avancement, qu'il tirait de sa poche en séance et sur lequel MM. les directeurs n'avaient même pas la liberté d'exprimer un avis. L'un de ces messieurs, saisi d'une courageuse indignation, fit un jour observer combien ces mœurs nouvelles avaient peu de rapport avec les traditions de la maison, et avec l'équité. Il se vit contraint de démissionner quelque temps après. Il ne tarda pas à être élu sénateur de la Seine. Son ressentiment contre l'ancien préfet ne s'est pas encore apaisé :

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C'est un satrape disait-il l'autre jour au ministre de l'intérieur.

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Et de fait, M. Delanney régnait à l'Hôtel de Ville ten potentat absolu. Il avait ses favoris, et son choix. n'était pas toujours exempt de caprice. On a vu de - jeunes sous-chefs promus directeurs après un passage directeurs après un passage de quelques mois dans l'entourage direct du préfet. Comme ces avancements, parfaitement scandaleux dans le principe, sont échus, à de rares exceptions près, à de gentils garçons, travailleurs, intelligents et sympathiques dont les mérites personnels ne sont pas en question; comme, de plus, c'est la guerre et qu'il était a facile d'invoquer à leur sujet le prétexte péremptoire er de services exceptionnels », les collègues de ces mortels aimés des dieux n'ont pas trop crié. Mais on se demandait avec quelque inquiétude à quelles fantaisies yce système pourrait bien mener...

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Parmi les collaborateurs immédiats de l'ancien préfet qui ont été envoyés sans douceur dans quelque lointain service, il en est un qui mérite tout particulièrement d'avoir sa revanche avec M. Autrand. Son histoire est singulière et vaut d'être signalée au nouveau préfet, qui l'ignore sans doute.

Un modeste expéditionnaire du cabinet, employé consciencieux et sans malice, eut un jour à copier une lettre adressée au préfet de Seine-et-Oise. Le malheureux commit un étrange lapsus, qui, ayant par hasard échappé à son sous-chef au moment du visa, arriva sans rectification sous les yeux de M. Delanney. Celui-ci entra dans une fureur noire. L'expéditionnaire fautif fut mandé d'urgence devant le grand chef, qui lui annonça d'une voix tonnante son changement immédiat de service. Le sous-chef fut également débarqué, et quelques autres aussi.

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L'infortuné, au bas de la lettre en question, avait écrit de sa plus belle anglaise cette indication prophétique:

Monsieur Autrand, préfet de la Seine

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sommes-nous à le voir encore, près de la haute fenêtre, devant son bureau, d'où il se levait très vite, toujours serviable, pour partir, le monocle à l'œil, d'un pas raide -et précipité, à la poursuite d'un livre? Il avait une trentaine d'années, alors et il était très amoureux de Choderlos de Laclos et de ces Liaisons dangereuses, qui avaient secoué le « monde » de Louis XVI fort peu de temps avant que le Mariage de Figaro ne l'ébranlât. Céard aimait la beauté de cette forme et de cette psychologie dépouillées et savoureuses en leur sécheresse, et lui-même il se servait d'un stylet pour disséquer, ardent, sobre et sincère. Mais Laclos avait été général et aussi secrétaire des hypothèques, ce qui l'eût sans doute empêché d'entrer chez Goncourt, mais ne le fit pas s'asseoir davantage à l'Académie française.

Lisant beaucoup, écrivant peu, l'auteur des Résignés, las de l'air des théâtres, se retira un jour dans un coin de plage bretonne. Belle-Ile est abrupte et appelante, mais Paris rappelle. Céard y rentra avec ses Terrains à vendre au bord de la mer. Il les proposait, n'étant pas homme à les acheter lui-même. Dédaigneux et subtil, il passait à côté de la fortune, il passait au-dessus d'elle, et voilà qu'il devient le plus naturellement et le plus justement du monde, lui, l'ancien disciple de Médan et d'Auteuil, l'un des maîtres de cette maison idéale qui n'a de numéro dans aucune rue.

Maintenant, à quand Courteline? A moins que l'autre Académie, elle aussi, ne veuille avoir son « Molière ».

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11e législature Session ordinaire de 1918. RÉPONSE DES MINISTRES AUX « QUESTIONS ECRITES >> GUERRE

21.566. M. EUGÈNE TREIGNIER (Loir-et-Cher), député, demande à M. LE MINISTRE DE LA GUERRE si, malgré la protestation de la commission des économies de la Chambre, le service de l'inspection des chiens de garde dans les établissements paraissant institué pour justifier le maintien dans les cadres d'un certain nombre d'officiers évacués des armées, continue à fonctionner. Et, dans le cas de l'affirmative, s'il est exact, ainsi que le bruit en a été répandu, que l'on envisage la création d'un sous-secrétariat spécial pour la direction de ce service. (Question du 5 avril 1918.)

Réponse. -Les inspections du service des chiens de garde dans les établissements militaires ou travaillant pour la défense nationale se font mensuellement et sont assurées par des officiers âgés déjà pourvus d'un emploi dans la région. Ce service n'a donc pas pour conséquence le maintien d'officiers dans les cadres. Le bruit de création d'un sous-secrétariat spécial pour ce service ne mérite évidemment pas de retenir l'attention.

(Journal officiel du 17 avril 1918, page 3308, col. 2.) Sans aucun commentaire.

Avec Amilcare Cipriani disparaît le dernier «< don Quichotte des barricades », comme l'appelait un jour Jaurès. Ce farouche socialiste, cet antimilitariste - par principe était d'ailleurs une âme candide et tendre. Il n'avait en tout cas rien du « social-Lucullus », celui qui vivait dans une mansarde, avec trente sous par jour et ne faisait qu'un repas en vingt-quatre heures.

Un jour, chez Mariani, dans un de ces déjeuners parisiens éclectiques qui réunissaient toutes les opinions, Cipriani s'était entendu le mieux du monde avec son voisin de table, le général F., alors gouverneur de Paris. En passant au fumoir, il lui frappe sur l'épaule :

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