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Pendant la poursuite

Chaque jour, depuis le 18 juillet, nous apporte un bénéfice de terrain. L'Allemand se replie, en résistant autant qu'il le peut sur les positions favorables pour gagner le temps d'évacuer son matériel, de regrouper les divisions que ce recul rend libres et de préparer le retranchement sur lequel il compte tenir jusqu'à l'heure d'une paix de compromis, son dernier espoir. Nous voyons ainsi réapparaître dans le communiqué des noms illustres par le souvenir des combats qui s'y sont livrés.

Actuellement, nous tenons l'Ailette et l'Oise depuis Guny jusqu'à la Divette et toute la rive sud de ce cours d'eau avec quelques têtes de pont sur la rive nord. Le front s'accroche ensuite de part et d'autre de l'Avre, à l'est de Lassigny et de Roye et aux lisières ouest de Chaulnes, qui ne tardera pas à tomber. Plus au nord jusqu'à la Sensée, dans le rayon dévolu aux Britanniques, la ligne va sensiblement de Chaulnes à la Somme qu'elle traverse à l'est de Bray, touche les abords de Bapaume et dépasse Croisilles. A cette extrémité les Anglais sont presque à la ligne Hindenburg et rejoignent sensiblement leur front du 21 mars. Ils s'en écartent assez largement encore à mesure qu'on descend vers le sud.

La première station du calvaire que gravit l'armée allemande la placera vraisemblablement sur la ligne Hindenburg jusqu'au canal du Nord; de là jusqu'à la Fère sa position suivrait, à l'ouest de cette ligne, la voie d'eau du canal du Nord, de la Somme et du canal Crozat, qui constitue une bretelle en demi-cercle.

Il est admissible, en effet, que nos ennemis essayeront de résister en avant de la ligne Hindenburg. Il y

a à cela plusieurs raisons. La plus importante, c'est qu'ils n'ont plus assez confiance dans la solidité du retranchement fortifié. L'intervention des chars d'assaut a changé la face du problème défensif.

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Nous avons désormais la possibilité d'attaquer sans préparation d'artillerie à la faveur d'un jour de brouillard, et nous l'avons démontré à plusieurs reprises. Le char d'assaut est l'instrument parfait de la percée parce qu'il réalise la surprise. Aucune zone fortifiée, surtout tenue par des effectifs réduits ne résiste dans ces conditions. Déjà l'Allemand envisage la modification complète de son système défensif. L'eau est, à première vue, le meilleur obstacle, qui s'oppose à l'irruption du mastodonte d'acier et de son succédané plus dangereux encore, le tank léger. Avant de nous laisser parvenir jusqu'à sa ligne Hindenburg il préfère mettre des lignes d'eau entre nous et lui. N'a-t-il pas déjà le 21 août provoqué une inondation partielle le long de l'Ancre, qui n'aurait pu être traversée si l'avance de l'armée Byng plus au nord n'avait fait tomber toute cette région par une prise de flanc en direction de la route d'Albert à Bapaume?

Il faut donc nous attendre à voir changer l'aspect de la guerre défensive. Dans cette longue lutte où la science manœuvrière a joué un rôle si restreint, le génie des belligérants. s'est exercé à trouver des procédés nouveaux d'attaque et de défense. Nous avons assisté en quelque sorte au duel de l'obus et de la cuirasse et ce duel va se poursuivre.

Nos ennemis paraissent du moins ils le laissent entendre dans leurs journaux avoir renoncé définitiIvement à l'offensive. Assurément les tenants de la doctrine de l'offensive en Allemagne n'ont pas lieu de se féliciter de la confiance qu'on leur a accordée. L'on

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