Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

A l'extrémité du poste, au bord du parapet, à côté des la vue s'étend sur la dissidence. Elle comcanons, mence tout près et s'abrite dans les plissements de la montagne bleue qui s'enroule et se déroule comme une longue écharpe, gonflée par le vent, soudain arrêtée dans sa course. Le poste garde la zone fertile dont les rebelles viennent souvent, sur les crêtes, suivre l'évoluion. Sans l'activité des agents allemands, de leur or t de leurs promesses, les tribus ne résisteraient pas à appât et viendraient demander l'aman. Indécises, elles ttendent le résultat de la bataille de France, tout en aignant la surprise désagréable qui pourrait, d'une econde à l'autre, secouer leurs perplexités et leurs ashoutes.

Mémoires & Documents

Les voleurs de pendules

[graphic]

Les Allemands supportent malaisément leur réputation de pillards. Ils veulent bien voler mais n'admettent pas qu'on le dise, et poursuivent inlassablement en pays neutre, les «< calomniateurs » qui l'osent prétendre. Ré-. cemment, en Suisse, un journaliste fut condamné à la requête des représentants de l'Allemagne pour avoir fait allusion au goût passionné des Germaniques pour les pendules. Cette réputation ne date pas d'aujourd'hui. Elle fut solidement établie en 1870 et l'on n'a pas oublié le délicieux conte où Alphonse Daudet décrit les ravages causés dans une famille allemande hautement << respectable » par l'arrivée d'une petite pendule française, à figure Louis XV, à sonnerie irrégulière par principe.

En attendant, la vie du poste continue dans son a-et-vient permanent. Des spahis gravissent à cheval sentier raide qui monte jusqu'ici. En bas, la foule le digène s'agite autour du camp et, du haut de cette etite forteresse, l'ensemble de cet organisme apparaît. yaomme un schéma aux lignes claires et simplifiées, où la le primitive du grand bled, et la formule militaire la lus hardiment novatrice se mêlent et se fondent. Des La table du déjeuner est couverte de fleurettes sauages et la jolie recherche d'élégance s'affirme dans Laaque détail, corrigeant l'austérité du cadre. A Timhait, la grande tenue de la maison marocaine règne, mme partout. Elégance morale, élégance de l'allure de la parole qui s'opposent au laisser-aller "colonial maintiennent l'esprit en forme et en souplesse. Que ut cela est encore la France, et son éternel renouvelle-organisé systématiquement. Au pillage individuel, suc

[ocr errors]

Es da ent! Elle est ici, vivante et vibrante, plus que dans rtaines de ses provinces car elle y donne l'un de ses lus étonnants efforts.

acm

Quelques crépitements rapides sur la tôle, un gronement lointain sonnent l'alarme, les adieux sont préipités et la voiture fuit devant l'orage qui la poursuira jusqu'au terme de sa route. L'averse torrentielle Ponde le plateau. Derrière la nuée, le poste disparaît, et voiture lutte contre le déchaînement des forces brucelle les, elle passe, elle se débat, elle s'arrête, elle repart sa fragilité surmonte l'obstacle.

[ocr errors]

E Dans la forêt, les, bûcherons se hâtent vers Azrou; t s petits boeufs aux cornes acérées disparaissent sous faix du bois qu'ils rapportent. Effarés par l'auto, ils libèrent d'un seul bond, jettent leur charge et gagnent Large avec une vélocité remarquable. Des cavaliers alopent vers l'abri; sous les grands cèdres que la fou

re

menace, un rayon de soleil traverse le nuage de rê e et dore violemment les sous-bois. Cette colère de nature a des somptuosités graves, et des échos qui jortement sans arrêt.

Au poste d'Azrou, ce sont d'autres adieux, d'autres stants rapides et la voiture reprend, sous le déluge, a marche cahotée, sa descente vers la plaine à travers pous les hérissements d'une piste ravinée par l'orage.

L'un après l'autre, les passages critiques sont franhis, la belle route neuve est atteinte. Aux abords d'Elajeb, sous les torrents de l'averse, quinze cents Beni 'tr, à cheval, attendent le général Poeymirau. L'orage

st

un fâcheux trouble-fête qui arrache les piquets des ents préparées pour un concours agricole et met en léroute exposés et exposants, mais la bonne humeur est intacte, on rit sous la douche, l'échange des excuses

[ocr errors][merged small][merged small]

les regrets s'effectue en hâte. Excuses du retard névitable, regrets de brûler la halte, puis tout disparaît, liers, occupants du poste, cascades aux claires eaux bou llonnantes, rochers assombris, buissons de roses. brûlant de la plaine dissipe les nuées de l'Atlas, le soleil couchant darde ses rayons obliques et Meknès apparaît.

La

(A suivre).

BERTHE-GEORGES GAULIS.

Dès 1914, les Allemands reprirent leurs habitudes de 1870. Ils emportèrent tout ce qu'ils purent prendre dans les pays envahis; on vit les femmes des officiers venir procéder elles-mêmes au choix, à l'emballage et au déménagement du butin « glorieusement » conquis. Chacune était servie suivant le grade de son mari; car ces dames sont aussi respectueuses de la hiérarchie militaire que mesdames tirailleurs, mesdames caporales, ou sergents dans un bataillon de Sénégalais.

Puis, au fur et à mesure que la guerre dura, le vol fut

[ocr errors]

[merged small][ocr errors]

céda le pillage officiel. L'autorité militaire usa de réquisitions, puis on nomma des commissions dont certaines portèrent le nom de « commissions des utilités économiques >>. Leur rôle? Très simple. Elles furent chargées de parcourir une région, de faire l'inventaire des stocks de matières premières et des machines existant dans les usines, de faire transporter en Allemagne tout ce qui était transportable, et de détruire complètement le reste. L'avantage d'un tel procédé était triple 1° on fournissait à l'Allemagne machines et matières premières; 2° on ruinait l'industrie concurrente du pays ennemi; 3° on comptait bien après la guerre, fournir directement ou indirectement aux industriels ennemis dépouillés, les machines qui remplaceraient celles qu'on leur volait. Il faut l'inintelligence d'un Prussien, direz-vous, pour s'aller imaginer que les Français du Nord-Est s'approvisionneront chez eux... Tous, je l'espère, préféreraient payer plus cher ailleurs, mais il faudra compter avec la ruse infernale de l'ennemi, avec la hâte qu'auront nos hommes de réparer les ruines, de voir leurs usines revivre, de reconquérir leur place sur le marché du monde, il faudra compter avec les neutres qui joueront les hommes de paille entre les producteurs d'outre-Rhin et les peuples de l'Entente.

[merged small][ocr errors]

A lire les journaux de 1870 on voit que pour avoir été moins bien organisés qu'aujourd'hui, les vols allemands furent cependant assez bien conçus.

Le 17 août, par exemple, les Badois entrent dans le château du comte de Castex à Thanvillé. Ils brisent les meubles, s'emparent du linge, des effets d'habillement, de l'argenterie, puis donnent libre cours à leur rage de destruction: ils arrachent les rideaux, lacèrent les lits, brisent des vases de Sèvres d'une valeur de 30.000 francs, crèvent les tableaux de famille, déchirent en morceaux l'uniforme du père, général du Premier Empire, s'emparent des voitures de luxe et les promènent à travers Barr, Gertwiller, puis les dirigent sur Strasbourg, tandis, que dans l'une d'elles, trône une fille badoise ivre, affublée de la plus belle robe de la vicomtesse de Castex. L'affaire s'ébruite; elle pourrait ter

[ocr errors]

[ocr errors]

nir le beau renom de l'armée allemande. Qu'à cela ne tienne; on dira que ce sont les habitants eux-mêmes qui ont pillé le château; et, de fait, on peut lire quelques jours plus tard dans la Gazette de Bade cette perfidie cousue de fil blanc : « ...Les paysans voyant la triste tournure que prenait l'affaire déchargèrent leur bile contre M. de Castex et se vengèrent sur son château et ses propriétés que nos soldats durent défendre... C'était « aller un peu fort ». Les journaux d'Alsace, le Courrier du Haut-Rhin, le Volksbote protestèrent et le Glaneur écrivit : « La Basse Alsace continue à être visitée par des dragons badois jusqu'aux abords Schlestadt. Partout où ils passent, ils laissent de détestables traces d'exactions intolérables. Cette façon de faire la guerre avec des voisins qu'on a la prétention de s'annexer politiquement, irrite les populations et jette sur les troupes badoises une défaveur qui justifie la réputation de pillards qu'elles ont laissée en Alsace après l'occupation ». On pourrait citer cent cas semblables à celui du pillage du château de Castex.

X

Le vol à la réquisition était aussi déjà parfaitement pratiqué par les troupes allemandes. On lit par exemple dans le Glaneur alsacien: « Les Prussiens n'ont pas mis Saverne au pillage; il est convenu que cette coutume barbare est indigne d'une nation civilisée, mais voici leurs réquisitions dans cette ville de 5.331 habitants : 10.000 pains de 3 kilos, 60 bœufs de 250 kilos tués; 8.000 kilos de riz; 1.250 kilos de café grillé; 750 kilos de sel; 500 kilos de tabac; ou 180.000 cigares pour les soldats; 75.000 cigares fins pour les officiers; 15.000 litres de vin savoir 10.000 litres pour les soldats, 3.000 litres de vin supérieur rouge pour les officiers; 2.000 litres de bourgogne; 200 bouteilles de champagne; 100 kilos de sucre pour les ambulances; 25 kilos de tablettes de bouillon ou d'extrait de viande; 60.000 kilos d'avoine; 25.000 kilos de foin; 25.000 kilos de paille. Outre ces réquisitions, des hommes pour les distribuer (20 à peu près), des bascules pour le pesage, et des voitures pour le transport. La livraison a dû commençer tout de suite, de telle sorte que la première moitié des quantités prescrites fut livrée jusqu'à quatre heures de l'après-midi, la deuxième jusqu'au lendemain à six heures, au plus tard. Au cas de non-exécution de la réquisition, la valeur d'icelle en argent augmentée de 25 0/0 ». Edmond About raconte dans son journal publié dans le Soir que la réquisition fut légèrement modifiée après un sérieux débat : « Le maire ayant fait observer qu'on n'avait jamais vu dans la ville 3.000 bouteilles de vin supérieur rouge (vin de Bordeaux), ni 2.000 bouteilles de vin de Bourgogne à la fois, MM. les intendants du XI corps ont daigné biffer un zéro à chacun des deux articles. Ils ont effacé noblement les 200 bouteilles de champagne quand ils ont vu qu'il fallait les aller prendre à Châlons. Les ratures sont paraphées... >>

munes

[ocr errors]

Au même moment. on imposait aux trois petites comde Dusseinheim, Herlishem et Ollendorf au nord de Strasbourg une réquisition de 15.000 kilos de pain, 21.000 kilos de viande, 5.000 kilos de riz, 550 kilos de sel, 700 kilos d'avoine, 10.000 litres de vin, 180 kilos de foin, 220 kilos de paille, à fournir avant le 28 août sous la responsabilité personnelle des maires... C'était la ruine.

X

Nos ennemis confisquèrent également à leur profit dès 1870 les stocks de matières premières. J'en veux pour preuve cet extrait d'une lettre envoyée par un habitant de Haguenau à l'Industriel Alsacien et publiée le 27 août 1870:

« Qu'est encore l'émotion brutale d'une bataille voi sine, émotion de quelques jours, à côté de la souffrance endurée pendant des semaines entières au milieu des ennemis de la patrie, sans nouvelles des siens, sans nouvelles du pays, par de malheureux Français dont la province est ruinée, foulée aux pieds, vilipendée par une horde de pillards dont les exactions sont d'autant plus révoltantes qu'elles se font avec le sourire sur les lèvres...

C'est le sourire sur les lèvres que, se confondant à dessein, Wurtembergeois, Prussiens, Bavarois et Badois font tour à tour des réquisitions en ayant soin de ne pas assumer la réquisition faite par le voisin.

C'est le sourire sur les lèvres que les Badois enlè vent les tabacs en feuilles du dépôt de Haguenau, qui ont coûté 650.000 francs et les revendent à la maison Haas de Mannheim à 230.000 francs. Vous croyez peut être que ces messieurs les Badois se sont bornés à vider les magasins de tabacs en feuilles ?... Erreur. Ils ont emporté de cet établissement les poêles, les bas cules, les poids, les rayons, les balais, les pelles et jus qu'à la pompe à incendie. En voyant passer devant mo ce triste et honteux cortège d'objets volés, je n'ai pas pu m'empêcher de crier tout haut « Pfui » E je dois rendre cette justice au sous-officier badois qui m'a entendu, c'est qu'il a baissé les yeux... »

[graphic]
[ocr errors]

..

Et plus loin le correspondant de l'Industriel alsa cien ajoute « Un major badois, a exige inique ment 1.000 francs du maire de la commune de R., et s'est contenté de 160 francs !... » C'est bien le vol à main armée. Dès la fin d'août, les diverses réquisi tions prussiennes dans la petite ville de Haguena dépassaient un million et demi.

Que devenaient tous les objets volés dans les chá teaux ou razziés dans les villes et villages ?-Une par tie servait aux troupes allemandes et le reste était vendu soit aux Allemands, comme le tabac de Hague nau, soit aux neutres. Et voici à ce propos un docu journal suisse, le 13 février 1871: ment accablant paru dans les Basler Nachrichte

BILLIG ZU VERKAUFEN (1)

1° Ein Sekretaer Tombeau à coulisses, mit Galler gut vergoldet, und eine Marmorplatte, Amaronikol mit einer besonderen Geldkasse angebracht, das gans Garnitur-Beschlaeg von Messing gut vergoldet, di Schlaesser mit Kleeblatt Schlüssel. Dieser schone Se kretaer gehærte dem Konig Ludwig XVI, kommtau dem Garde-meuble aus Paris, ganz gut aufbehalten (2 2° Ein Tischblatt, unique, madame de Pompadour fein und fleissig ins Holz infiltrée.

3o Eine Console dorée, mit Marbre Louis XVI, sculp tée, provenant de garde-meuble de Paris (sic). 4° Das Mobiliar der Kaiserin Joséphine, dorée à la Malmaison, vergoldet, im besten Stand und complet(3) 5° Ein wunderschones gravirtes Crystallglas vom 15 Jahrhundert, prima facon (4).

(1) A vendre, bon marché.

(2) Un secrétaire tombeau à coulisse avec galerie, bien doré, et une plaque de marbre, avec une caisse secrète, are tous ses cuivres bien dorés, de Messing, les serrures et les clefs feuilles de trèfle. Ce beau secrétaire appartenait au ro Louis XVI, et vient du Garde-Meuble de Paris. Parfait état de conservation.

(3) Le mobilier de l'impératrice Joséphine,... doré, en excellent état et complet.

(4) Un admirable verre de cristal gravé du quinzième siècle, prima façon.

6 Zwei Girondelles (sic) mit 6. Lichtern époque Louis XV (1).

7 Ein Kaffee-Service, platteau, mit Gallerie, Louis XVI.

8 Ein Suspensions-Leuchter, mit 9 Lichtern und, der Mitte eine Carsel-Lampe mit Abat-jour en porelaine descente à Cramaillère (sic) (2).

[ocr errors]

9 Eine grosse feine Cuvette à fleurs en cristal rose oré à Cramaillère (sic),suspension à descente, éclaiage à la nuit (sic).

10° Drei Candélabres doré (sic) mit 5 Lichtern. 11° Vier Lampen, Carsel, neuf.... >>

Il y a eu, on le voit, grande râfle luminaire... Mais atience, voici venir les pendules, les garnitures de cheinée, les porcelaines et les tapis...: «

12° Eine grosse Salon pendule, mit accompagneent, lauft einen ganzen Monat, ohne aufzuziehen (3). Monumental-Pendule, feuervergoldet mit Globe. 13° Ein Loos (4) Porcelaine Japon, Chine, Sèvres (sic) c. etc. Ein Loos Tapis d'Aubusson, an Stücken, und hon gebrauchte, prima.

mit

14 Ein italienischer, zweithüriger, schon plaquirter asten, ganz schon aus dem XVtem Jahrhundert, ach verschieden Gegenstanden (5).

[ocr errors]

15° Ein chinesischer kleiner Vogelkaefig (6). 16° Ein schones Modell-Meerschiffschen, unter Glas, han ausgearbeiter, das erste Schraubendamferschiff, elches den Kanal von Suez durchlauft (7).

17° Ein Drechsler-Kunststück, für Liebhaber von Crechslerkunst (8).

18° Eine Etagère Kunststück.

19° Eine Garniture de cheminée bronze dorée. »> Et pour finir voici l'annonce des peintures volées en

[blocks in formation]

&

3° Susanna im Bad. Ein altes Bild auf Panneau (12). 4 Ein fein ausgearbeitetes Landschaftstableau, ein aber ausgezeichnet schoen, ungefaehr 2 Fuss g (13).

6 Zwei andere kleine, gleiche Dimension (14). 7° 4 kleine auf penneaux (sic) 5 und 9 zoll. » Suivent un vieux tableau « La Forge de Vulcain »>, «lot de pastel de la Croix ». Déjà!... Ein tableau pagnol... et de nombreuses gravures. Puis une série ouvrages de serrurerie, ou de fer forgé, « travail pa

(1) Deux girandoles à six lumières.

(2) Une suspension à neuf lumières et une lampe Carcel au ilieu...

((3) Marche un mois entier sans être remontée. (4) Un lot.

(5) Un coffre italien à deux portes, bien plaqué, tout à fait eau, du quinzième siècle, avec encore différents objets. (6) Une petite cage à oiseaux chinoise.

(7) Un beau petit modèle de navire de mer, sous verre, ien travaillé, le premier vapeur à hélice qui ait traversé le anal de Suez.

(8)

In chef-d'oeuvre de tourneur, pour les amateurs. (9) En peinture, j'ai à vendre à bon marché.

(10) Un grand tableau de Gérard, Enfants enlevés par un igle, 1 prix à l'Exposition de 1847.

(11) Un grand tableau, le Combat de Cogs, 1er prix Exposiition de Paris, 1847.

(12) Suzanne au bain, vieille peinture sur panneau. (13) Un paysage fin, travaillé, petit, mais remarquablement beau, d'environ 2 pieds de long.

(14) Deux autres petits de même dimension.

risien », « Pariser-Arbeit », une enclume de 200 à 300 livres « garantiert aus Paris » « garantie de Paris »>! (ils ne cachaient pas l'origine des objets mis en vente!); deux étaux parisiens sur pivot, garantis (« Zwei pariser Schraubstoecke, auf pivot, garantirt »), des coupeuses, des foreuses, des forges de campagne, garanties de Paris, des marteaux, des tenailles à bas prix, pour 500 fr. environ, (1), une chaise à deux cheveaux, belle et bonne, de Paris... d'une des premières fabriques de Paris; «von Paris, ...aus einer der ersten Fabriken von Paris. » Ainsi, les Allemands se débarrassaient sans en territoire suisse, du produit de leurs vols commis en France, tandis que le canon tonnait encore autour de Belfort invaincue. ANDRÉ FRIBOURG.

Beaux-Arts & Curiosité

ENQUÊTE

honte,

[blocks in formation]

« L'un de vos correspondants » me reproche d'avoir écrit : « Les matériaux nouveaux n'ont aucune importance en architecture... Heureusement »>.

Et il prétend que c'est une « hérésie ».

Mais sa démonstration n'établit pas la supériorité de sa « mentalité » raisonnante, si peu « triste» soitelle.

Les matériaux ne donnent point « la forme, la proportion, la couleur... >>

Sans doute, on les choisit et on les dispose; mais en vue de l'objet proposé et pour les faire travailler en raison de leurs qualités et de leurs propriétés ; c'està-dire pour atteindre l'objet qu'on a en vue, et l'atteindre par un art d'où résultera « la forme, la proportion, le caractère, la couleur...» la convenance de l'édifice. Mon critique parle du béton armé comme M. Baudot que certainement j'ai connu un peu mieux que lui en parlait. A son exemple il considère le ciment armé comme un « matériau » à sa place j'emploierais le mot matérial, parce que ce substantif encore peu usité est le singulier de matériaux, d'usage fréquent, et qu'il est aussi justifié que le mot journal au regard du pluriel journaux. Cependant le béton, ou le ciment armé, n'est ni un matérial, ni un matériau.

[ocr errors]

C'est en soi un appareil organisé de manière à mettre en jeu économique les propriétés de résistance de matériaux de natures différentes, le fer et le ciment portland, et exploiter en même temps une certaine qualité consécutive de leur union systématique.

C'est au premier chef une combinaison industrielle. Son rôle est important. Mais ses services sont coûteux. Il est peu probable que le prix diminue de longtemps. Aussi, cette combinaison ingénieuse d'énergies dissemblables pour en obtenir une particulière à un service donné, ne doit-elle être employée que dans les seules circonstances où l'économie l'impose.

[blocks in formation]

Votre correspondant comprendra-t-il, maintenant, | Les Faits de la Guerre pourquoi j'ai dit : Heureusement, en parlant des maté-riaux nouveaux ?

Ces matériaux ne peuvent être que le résultat de l'exploitation nouvelle des propriétés de la matière. L'industrie les découvre, mais elle ne peut les livrer que si on les lui paye en raison du service plus étendu qu'ils rendent. Il faut donc faire en sorte que le service corresponde et rende en proportion.

Ör, cette condition ne permet l'emploi de ces nouveaux produits que quand ceux, que la nature met à notre disposition sans exiger de transformation spéciale sont insuffisants pour la destination voulue.

Oui, certes, le pisé est un matérial plein d'intérêt pour le constructeur. Je prétends même qu'il n'est ni «< pauvre», ni« sale que quand on l'emploie maladroite

[graphic]

ment.

Il peut donner « des résultats intéressants >> et même excellents; notamment dans la construction des murs d'habitation, dont la condition salubre est d'être. épais et poreux, ce que M. Baudot a trop oublié en certaines circonstances. Or, cette condition est parfaitement et économiquement satisfaite par le pisé. Seulement son emploi exige des précautions, une habileté et un discernement, autrement dit une expérience qui est plutôt rare.

Du reste, il en est de même, absolument, pour le ciment armé, lequel, s'il n'importe pas à l'architecture, lui rendra, le cas échéant, de bons services, à la condition, bien entendu d'être organisé par une habileté au moins suffisante. Ai-je dit le contraire ?

Mais je dis que l'architecture n'est pas une science. Elle est un art qui, comme tous les arts, s'éclaire des sciences quand l'artiste les possède réellement.,,

Sur ce point, je pense, jeunes ou vieux, parmi vos correspondants, Monsieur le directeur, nous ne pouvons qu'être d'accord. Mais je reconnais qu'il y a aussi à s'accorder sur tous les autres et votre enquête y aiderà assurément.

Cependant vous estimerez qu'il faut se défier des mots qu'on emploie ; qu'eux aussi sont soumis à la Règle de l'art dont vos correspondants n'ont pas encore parlé, pourtant si fimportante en architecture, puisqu'elle est toute l'architecture, qu'en littérature elle est aussi peut-être toute la littérature. Mais, Monsieur le directeur sur ce point, au moins, je ne puis que m'incliner devant votre haute compétence, la mienne ayant grand besoin d'indulgence.

Veuillez agréer, etc.

A. VAILLANT.

ACCUSE DE RECEPTION

[ocr errors]
[ocr errors]

LOUIS MADELIN, L'Expansion française de la Syrie au
Rhin (Plon, 3 fr. 50). EMILE HENRIOT, Le Carnet
d'un dragon dans les tranchées, 1915-1916 (Hachette,
3 fr. 50). Les Persécutions antihelléniques en Tur-
quie (Lausanne). Combien y a-t-il de Polonais dans
la Pologne prussienne? (Cartes). FLORENT MATTER,
Les Alsaciens-Lorrains contre l'Allemagne (Berger-
Levrault, 5 fr.). L. DUMONT-WILDEN, Anthologie des
Ecrivains belges, tomes I et II, 2 vol. (Crès, 8 fr.).
ISABELLE DEBRAN, Monsieur Roland, initiateur du Dé-
faitisme (Genève). La Vie catholique dans la France
contemporaine (Bloud et Gay, 5 fr.). MARIE MAR-
GUY, Lafavette et les Etats-Unis (Figuière). ROGER
GAILLARD,La statue sans visage (Ibid., 3 fr. 50).
F. SAUVAIRE-JOURDAN, La vitalité économique de la
France (Félix-Alcan, 3 fr. 50).

[ocr errors]
[ocr errors]

LE. 27 JUIN. Trois coups de main des Français ramènent des prisonniers, et plusieurs sont repoussés par les Améri cains, dans les Vosges ; une heureuse opération de détail rend les Britanniques maîtres d'un élément fortifié à l'ouest du Vieux-Bérquin, avec capture de prisonniers, d'autres sont faits dans un raid réussi près de Méricourt.

LE 28 JUIN. Légère avance au bois de Sénécat nord ouest de Montdidier, avec capture de prisonniers; d'autres sont faits entre la Marne et l'Ourcq, au sud de Dramard, e une opération de détail; attaque sur sept kilomètres, au su de l'Aisne, du sud d'Ambleny à l'est de Montgobert, avec un avance de deux kilomètres et la prise des places fortifiées Fosses-en-Haut, Laversine, hauteurs nord-ouest de Cutry croupes sud de Saint-Pierre-l'Aigle; 1,060 prisonniers son déjà comptés.

-Front britannique Importante opération de détail s trois milles et demi à l'est de la forêt de Nieppe, avec ayand sur un mille et prise de l'Epinette-Verte, Rue et La Becque, are 400 prisonniers capturés; les Australiens enlèvent plusieur postes allemands faisant 43 prisonniers, à l'ouest de Merris Le Parlement français vote que le 4 juillet, fête natio nale des Etats-Unis, sera aussi une fête nationale en Franc LE 29 JUIN. A deux reprises, les Allemands tentent reprendre leurs positions perdues la veille au sud de l'Aisne les Italiens les refoulent également secteur de Bligny et le Américains réussissent divers coups de main, au nord-oues de Montdidier, ramenant 40 prisonniers; d'autres sont auss faits en forêt d'Apremont et en Lorraine.

Enfin, vers 22 heures, au sud de l'Ourcq, est enlevée un crête fortifiée, avance de 800 mètres sur 3 kilomètres, entre Mosloy et Passy-en-Valois, et capture de 275 prisonniers. Front italien : Les troupes italiennes, françaises anglaises, après avoir résisté au choc de masses ennemies, a plateau d'Asiago, enlèvent le mont Valbella, et repoussen une vive contre-attaque, capturant plus de 800 prisonniers et un important matériel. Les Italiens prennent d'assaut u point d'appui et d'observation aux pentes sud du Sasso-Rosso faisant 33 prisonniers.

[blocks in formation]

1

Front italien prise d'assaut du Col del Rosso et viole combat qui assure la possession du col d'Echele, au platea d'Asiago; deux fortes attaques nettement arrêtées contre Mont de Val Bella: 2.000 prisonniers faits en deux jours.

LE 16 JUILLET. Plusieurs coups de main entre Montdidie et Noyon; prise d'un centre de résistance ennemi au nord Cutry, au sud de l'Aisne, amélioration des positions ent Passy-en-Valois au sud de l'Ourcq; avance des lignes à l'es de la voie ferrée Chézy-Vinly; attaque allemande repousse au sud-est de Mosloy plus de 240 prisonniers capturés.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
« AnteriorContinuar »