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M. Raymond Poincaré est à cet égard un gouvernant très moderne.

dique, d'éloquence précise et ordonnée vont le pousser d'autant plus vite au gouvernement que le vieux personnel, fatigué, décimé au surplus par la rigueur mémorable d'un historique scandale politico-judiciaire, se verra contraint de céder la place à une génération plus allante. L'avènement définitif du radicalisme n'est pas loin. M. Raymond Poincaré, certes, n'est pas radical. Mais sa culture, sa tournure d'esprit, sa maîtrise parlementaire, sa connaissance des affaires en font, si l'on peut dire, un gouvernant né. L'accession de M. Raymond Poincaré au pouvoir, les succès qu'il y a remportés, les avancements continuels qu'il y a obtenus semblent si naturels qu'on lui doit l'illusion d'avoir vu revivre, en pleine démocratie inconstante et égalitaire, un de ces personnages de l'ancien temps, nés sur les degrés du trône, automatiquement promus aux honneurs de leur sang et de leur rang, qui étaient colonels à dix ans, entraient au Conseil à quinze, après avoir trouvé le Cordon bleu dans leur berceau. Fils de son alacrité d'esprit, de son énergie et de son ardeur au travail, M. Raymond Poincaré en a si aisément et si magnifiquement recueilli les fruits qu'on n'imagine pas qu'ils eussent pu lui être refusés et qu'on oublie qu'ils lui sont échus par droit de conquête, non par droit de naissance. Il y a dans sa carrière dix carrières. Le barreau, sans le pouvoir, lui a valu l'Académie, et l'on sent que, sans le pouvoir ni le barreau, n'importe quel autre curriculum vitæ l'eût conduit aux honneurs | la déroule, lorsqu'il le faut, avec une somptueuse noblesse. S'il

C'est qu'il est, à vrai dire, un virtuose du pouvoir. A-t-il ce qui serait au vrai fort naturel les défauts de ses qualités ? Maître des ensembles, ne se complaît-il pas parfois peut-être un peu trop dans les détails ? Respectueux des règles, sait-il, le cas échéant, s'affranchir de la lettre des règlements ? Des malveillants font profession de le critiquer là-dessus. Mais que d'aisance, de dignité, d'autorité dans l'exercice du pouvoir ! Que d'érudition, de clarté, de force démonstrative à la tribune des assemblées ! Que de conscience partout ! Encore des anecdotes: elles surabondent. M. Raymond Poincaré, avocat, << rédigeait > ses dossiers: ministre, il annote les rapports, multiplie les rédactions; il sème autour de lui des traces de son travail personnel, que les chercheurs de l'avenir dénombreront avec stupeur. Ses lettres sont des autographes; l'humble enveloppe qui transmet å un correspondant quelques lignes de remerciements, de condoléances ou de sympathie, porte une adresse écrite de sa main. Tout lire lui laisse le temps de tout écrire; tout écrire et tout lire ne l'empêche pas de parler.

temporels et intellectuels.

Seulement, ici, comme dans la genèse de l'œuvre d'art, l'apparente facilité dissimule le plus méritoire effort et suppose les plus éminentes qualités. L'historien futur qu'il nous a plu d'imaginer pour tâcher, par son intermédiaire, d'envisager notre modèle du plus haut et du plus loin qu'il se peut, devra recueillir les anecdotes et indiscrétions qui, sur cet inépuisable chapitre de l'omniscience, de l'omnicompétence et de la capacité de travail de M. Raymond Poincaré, courent depuis trente ans Paris et l'Europe. Que cet arrière-petit-neveu de M. Georges Lenôtre fouille les documents et témoignages de notre temps: il apprendra que l'ancien président de la République est doué, en même temps que d'une intelligence quasi universelle et d'une érudition pratiquement sans limites, de la plus étonnante mémoire de son temps. On peut dire de lui, adaptant la formule célèbre, qu'il a tout appris et rien oublié. Les plus petits faits, les rapports les plus ténus, les idées les plus fugitives, une fois entrés dans le champ de sa connaissance, s'y gravent et s'y clichent définitivement. On cite de lui des traits inouïs: longs discours par lui prononcés de mémoire, après avoir été écrits, sans doute, mais sans avoir été relus ni même, littéralement, lus; connaissance des dossiers à ce point complète qu'au Palais comme dans son cabinet ministériel ou devant les Commissions parlementaires, il peut, sans notes, tenir tête aux plus avertis des spécialistes. Et cette mémoire n'est pas inorganique; il ne s'agit pas d'une banale aptitude à enregistrer pêle-mêle des notions nombreuses et variées pour les utiliser telles quelles. Car tout cela, dans ce cerveau classificateur et clarificateur, s'ordonne, se groupe, s'encadre selon un ordre intelligent pour être utilisé au mieux des besoins de l'écrivain ou de l'orateur. Voici, en vérité, une tête bien faite, une des plus merveilleuses machines à comprendre, à penser, à raisonner et à convaincre dont homme d'Etat ou grand intellectuel ait disposé sous le ciel de France. Félicitons-nous-en surtout pour l'homme d'Etat. La pratique du gouvernement est devenue de nos jours infiniment complexe ; il y faut tout savoir et tout prévoir; il y faut plus que jamais, à côté des idées générales sans lesquelles il n'est point de dirigeant digne de ce nom, de la technique, de la documentation et de l'acquis. On gouverne encore, c'est entendu, avec des phrases; mais on ne gouverne plus sans les faits ni sans les chiffres.

Son éloquence - et aussi son style, car c'est tout un l'exprime tout entier. Il ne hait pas la formule, et en frappe de fort belles à l'occasion. Il ne se dérobe pas à la période, et

ne recherche pas systématiquement les images, il ne fuit point non plus leur éclat ; s'il méprise les couplets de bravoure et se méfie de l'émotion, il a cependant, au plus haut degré, cette action oratoire qui enchaîne et subjugue, et où l'on reconnaît les maîtres. Mais, au vrai, il ne s'occupe et ne se préoccupe que de convaincre. Il parle volontiers: c'est que, comprise à sa manière, la parole est un acte. Il veut répandre les idées qu'il croit justes, combattre celles qu'il réprouve et, pour arriver à ses fins, il s'efforce de persuader, de dissuader, en un mot d'éclairer.

C'est un démonstrateur-né. C'est un grand avocat. Ecoutez-le! Les arguments se succèdent en ligne serrée, en ordre parfait, comme à la manœuvre, convergeant tous vers la position à enlever. Les faits arrivent en masse, corroborant les idées, nourrissant les syllogismes, étayant les preuves. La dialectique est serrée, mais aisée; complète, mais pas surabondante. Tout y est, mais rien d'inutile. L'orateur ne vous fait pas grâce d'une seule raison: pourquoi négligerait-il un moyen de vous attirer, de vous contraindre ? Seulement, toutes ses raisons sont bonnes. S'enchaînant les unes dans les autres, s'appuyant les unes sur les autres, se déroulant sans monotonie mais dans un ordre puissant, se réclamant tour à tour du droit, de l'histoire, de ce bon sens français et lorrain qui éclaire sans éblouir, elles sont les diligentes avant-courrières de cette conviction qui, peu à peu, vous encercle, vous gagne, à laquelle vous tenteriez en vain de vous dérober et qui vous possède enfin, parce que, dans ce quart d'heure de Nogi qui décide du succès de l'orateur et de la reddition de l'auditeur, c'est M. Raymond Poincaré qui a

<< tenu ».

Son grand secret, sa force est de ne point désespérer de l'adversaire. Il n'est pire récalcitrant que cet infatigable propagandiste ne se flatte d'amener à lui, de conquérir et de retenir, Il ne croit chez son adversaire ni à la mauvaise foi ni au parti pris: a-t-il jamais renoncé à faire prévaloir les conceptions auxquelles il est attaché, même au risque de se répéter et d'encourir le reproche de monotonie ? A-t-il jamais répondu aux critiques, voire aux attaques, autrement que par des arguments ? L'Allemagne, qui a si longtemps affecté de le traiter en croquemitaine, savait bien qu'au plus fort de l'affaire de la Ruhr, les discours dominicaux du chef du gouvernement français ne s'adressaient La conscience; retenons ce mot; il est capital si l'on veut (définir M. Raymond Poincaré par son « caractère dominant ». Il a traité sérieusement toutes les affaires dont son destin le nôtre a voulu qu'il eût à connaître. Il a montré ce que l'application, servie par la volonté, peut ajouter à l'efficacité d'une rare intelligence, elle-même contrôlée par un sévère bon sens. Il n'a pas cru qu'on puisse gouverner son pays ni soimême par de l'improvisation, et fonder l'ordre de la cité sur le désordre des idées. C'est un classique. La gloire, qui consacre souvent d'illustres folies, a consacré sa sagesse. Et la France saura toujours gré à cet homme utile de n'avoir jamais eu en tête d'autre idée que de la servir.

qu'à sa raison en même temps qu'à la raison universelle. Quand une cause est juste - et M. Raymond Poincaré, dédaigneux des outrances internationalistes à la mode, ne doute point de la - justice de la cause française pourquoi n'aurait-on pas le courage de la défendre et de démontrer l'évidence, puisque l'évidence, paraît-il, ne se suffit plus à elle-même ? Il n'est folliculaire obscur ou adolescent en mal de gloire mondaine que M. Raymond Poincaré n'ait pris la peine de réfuter, chaque fois qu'un de ces infimes contradicteurs a travesti, à propos des - origines de la guerre, son attitude et celle du gouvernement français. M. Raymond Poincaré est, en somme, un dialecticien - obstiné dont la confiance dans la raison s'élève à la hauteur d'un acte de foi. Il y a chez cet orateur, insoucieux des effets faciles, chez cet écrivain d'une élégance un peu froide, plus de réel - enthousiasme que chez bien des tribuns acclamés, que chez bien - des polémistes déchaînés. C'est qu'il brûle d'un feu que rien ne saurait éteindre ; c'est qu'optimiste à sa façon, qui n'est peutêtre pas la plus mauvaise, il tient qu'on peut tout obtenir des hommes en les mettant à même de comprendre, et en s'adressant à leur intelligence pour trouver le chemin de leur cœur. Par ce trait, il se relie, par-dessus et par-delà le romantisme poli- tique auquel il n'a jamais beaucoup sacrifié, à la grande tradition rationaliste du XVIIIe siècle; par là il rejoint les conceptions d'un Montesquieu, d'un Condorcet; par là il a la tête bien française, et constitue l'un des derniers remparts de l'Occident - contre les entreprises du marxisme à la russe.

Il n'est point de conducteur d'hommes qui ait marqué dans l'histoire de sa génération sans que l'influence qu'il a exercée ait correspondu aux véritables besoins de l'époque et du régime. En d'autres termes, il n'est point de personnage historique qui ne soit ou n'ait été nécessaire. M. Raymond Poincaré, qu'on le veuille ou non, a été, à certains égards, nécessaire à la France du début de ce siècle tragique. Dans un pays où l'influence méridionale, pour brillante et souvent éminente qu'elle soit, tend à accaparer les ressorts de la politique et les avenues du pouvoir, il a contribué à rétablir l'équilibre en apportant dans la gestion de la chose publique un peu de cette gravité laborieuse, de cette pondération, de ce penchant pour l'efficace qui est la caractéristique de nos hommes de l'Est et du Nord. Dans un pays où les passions sont vives et portées à se heurter les unes contre les autres, il a, par son exemple aussi bien que par son action persuasive, rappelé, souvent avec succès, les partis à cette modération relative sans laquelle la politique n'est plus qu'un pugilat. Dans une démocratie généreuse que son tempérament porte aux illusions, il a su, non sans mérite, entretenir la vigilance nationale et rappeler qu'il n'est de véritable liberté et de véritable prospérité que derrière une frontière inviolable. Enfin, pendant la guerre, il a été l'un des arcs-boutants de l'obstination française.

Voilà ce que les historiens trouveront en recherchant dans les cendres de ce qui est le présent, et qui alors ne sera plus qu'un passé mort, ce qui pourra servir à l'instruction et à l'édification de leur temps. L'on ne saurait douter que lorsqu'ils s'occuperont de M. Raymond Poincaré, la personnalité de l'homme d'Etat leur dérobera quelque peu celle de l'académicien. Cependant, pas plus qu'on n'oublie aujourd'hui qu'Adolphe Thiers fut T'historien du Consulat et de l'Empire, on n'oubliera, quand la postérité aura définitivement situé M. Raymond Poincaré dans T'histoire de la France; contemporaine, que s'il occupe, depuis bientôt vingt ans, le fauteuil laissé vacant par Emile Gebhart, ce n'est point, nous l'avons dit, par le jeu des influences politiques ni en vertu du prestige gouvernemental, mais comme avocat illustre, émule des Barboux et des Waldeck-Rousseau qu'il rappelte par plus d'un trait; et comme avocat qui a dû, à la fois,

son meilleur délassement et ses plus beaux succès à ces causes privilégiées où le droit, d'ordinaire préposé à de plus austères offices, vient exercer ses bienveillants arbitrages dans la cité des lettres et des arts. Mo Raymond Poincaré a plaidé en faveur des exécuteurs testamentaires d'Edmond de Goncourt contre ses héritiers; de Marthe Brandès contre la Comédie-Française ; de la Société des auteurs et compositeurs contre le trust des théâtres, et d'Anatole France contre l'éditeur Lemerre. En nous efforçant de définir l'orateur politique, nous avons défini l'avocat: car sa puissante dialectique a servi M. Raymond Poincaré aussi bien dans le prétoire que dans les assemblées. Au surplus, l'orateur ne s'est pas borné à défendre à la barre les droits de l'esprit; il s'est institué, lorsque l'occasion lui en a été donnée, le panégyriste du génie. Jeune ministre de l'Instruction publique, il a, devant des tombes glorieuses ou au cours de jubilés mémorables, célébré les Gounod, les Berthelot, les Pasteur. Il a su parler d'Arago et de Fustel de Coulanges aussi bien que de La Fontaine, avec cette extraordinaire faculté d'adaptation qui, sur un plan tout différent, lui a permis d'être successivement, en de graves conjonctures nationales, l'homme de notre diplomatie et l'homme de nos finances.

<< Vous n'avez, lui disait Ernest Lavisse en le recevant à l'Académie, jamais entendu le commandement net d'une vocation. Il semble que vous n'avez pas vous-même conduit votre vie. Toutes les occasions vous ont trouvé prêt: vous êtes, en vos diverses professions, un professionnel éminent par l'esprit et par la conscience. »

et

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Heureusement, M. Henry Paté, vice-président de la Chambre des-députés, a eu dernièrement l'occasion d'indiquer le remède à ce défaut national. C'était à l'hôtel de Crillon, au cours du déjeuner qu'offrait la Société « Le Film Colonial » aux membres de la mission qui, sous la direction du metteur en scène Le Somptier, va parcourir l'Afrique équatoriale de Libreville au Tchad et nous rapportera d'ici à quelques mois le récit de son expédition imprimé en images sur la pellicule cinématographique.

<< Un moyen s'offre à nous, dit M. Henry Paté, de faire connaître à tous les Français et aux étrangers nos colonies: le

colonie confiée à sa gestion. Aussi a-t-il assuré les explorateurs de son concours le plus efficace. A tous les points de vue, les membres de la mission sont certains de trouver aux environs de l'Equateur un accueil particulièrement chaud.

Parmi eux se trouve une jeune star, Mlle Marquisette Bosky. qui ne craint pas d'aventurer sa grâce claire dans la brousse africaine. Ses compagnons, qui vont parcourir un pays où, malgré Georges Fourest, les femmes ne sont jamais blondes, la considèrent un peu comme la mascotte de l'expédition. Souhaitonslui d'être reçue par les indigènes aussi aimablement que l'est Mlle Joséphine Baker par nos compatriotes. Aubert nous a donné une amusante « Sirène des Tropiques » : les natifs du Congo verront qu'il existe aussi des sirènes sous les climats tempérés. La nôtre suit dans leur odyssée MM. Le Somptier, chef de la mission; Specht, opérateur de prise de vues, qui prit part à la « Croisière Noire » de l'expédition Citroën; Cogniat et Savary, adroits assistants. Embarquée au Havre, la mission atteint, après diverses escales, Libreville. De là, elle gagne Pointe-Noire, Brazzaville, qu'une voie ferrée actuellement en cours d'exécution va dans un avenir prochain relier à l'Océan, elle remonte une partie du Congo et de l'Oubanghi, puis se dirige vers le Tchad.

Une telle randonnée sera certainement fertile en péripéties : à celles de la réalité, on en joindra cependant d'imaginaires. MM. Mirabel, directeur de l'agence coloniale de l'Afrique

cinématographe. » Il avait déjà écrit dans les colonnes du Petit | équatoriale française, et Le Somptier ont écrit en collaboration

Parisien, journal qui patronne la mission Le Somptier : « Nous nous rendons compte que des trésors inexploités gisent sous la brousse brûlante et dans le bled désertique ; nous nous souvenons de l'aide généreuse que nous apportèrent nos frères de couleur pendant la guerre, et nous pensons qu'on eut peut-être tort d'ignorer autrefois, ou du moins de mésestimer cette « plus grande France ». « Et, pour combattre cette ignorance, cette mésestime, le vice-président de la Chambre défend l'idée du << Livre d'Or des colonies françaises en images animées. » L'entreprise dépasse donc le domaine des spécialistes : elle sert non seulement l'intérêt de la science, mais encore l'intérêt national. M. Albert Sarraut, ancien ministre des Colonies, ancien gouverneur de l'Indochine, a écrit de son côté : « Dix millions de kilomètres carrés, cinquante-six millions d'habitants, douze milliards de mouvement d'affaires que nous pouvons doubler: voilà les éléments que les colonies nous offrent pour le relèvement du pays. Mais, ajoute le ministre de l'Intérieur, il est indispensable, pour mieux préparer le succès parmi l'opinion publique dont la confiance demeure l'instrument nécessaire des réalisations entrevues, de ne pas nous lasser d'appeler l'attention de tous les Français sur ce patrimoine lointain où le génie à la fois réaliste et idéaliste de la race élève, pour la fortune et la gloire de la patrie, la plus belle création d'humanité dont se puisse enorgueillir notre tradition nationale. » Comment pourrait-on toucher mieux qu'avec l'aide du cinématographe un peuple qui a besoin de voir pour croire ? Ainsi se propagera dans tous les milieux, cette confiance sans laquelle s'atrophient les moyens d'action des pouvoirs publics.

Le premier chapitre du Livre d'Or sera consacré à l'Afrique équatoriale française. Son gouverneur, M. Antonetti, a bien compris de quelle magnifique façon les documents amassés par la mission Le Somptier plaideraient sur l'écran la cause de la

un scénario intitulé « La marche vers le soleil », dont le but, il est vrai, est moins de susciter fictivement l'intérêt que d'organiser, de rythmer, d'équilibrer le journal d'images tenu par l'opérateur.

Le film rapporté dans les bagages de la mission sera assuré d'une large diffusion auprès du public français, grâce à Aubert qui, ces dernières années, a déjà fait connaître par l'écran « La Terre de Feu » et les mœurs de ses habitants, « Les mystères du Continent Noir », et qui a fait projeter récemment, dans sa salle du Caméo, « Chang, l'épopée de la jungle ».

Une fois de plus, le cinéma servira la cause de la collectivité en permettant à une poignée de hardis explorateurs de faire bénéficier les foules qui emplissent les salles de spectacles du fruit de leurs courageux efforts. Il leur paiera de la sorte le meilleur prix des dangers qu'ils auront courus. Quelle plus belle récompense pour eux, en effet, que de voir réalisée leur intention de travailler avant tout dans l'intérêt général ?

Ce fut là le thème des allocutions prononcées au cours du déjeuner de l'hôtel de Crillon, qui réunissait, outre les membres de la mission, MM. Henry Paté, président du Comité de propagande coloniale par le film; Léon Perrier, ministre des Colonies; Fernand Bouisson, président de la Chambre des députés : Antonetti, gouverneur de l'A. E. F.; le maréchal Lyautey, et les délégués de divers groupements cinématographiques, parmi lesquels MM. Burguet, Coissac et Tavano, qui représentaient les établissements Aubert.

On voit la noblesse de la tâche entreprise par la mission Le Somptier et toutes les conséquences profitables pour le pays qui suivront son succès.

Et son succès sera aussi celui du cinéma français.

JACQUES ANTONY.

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Colis

COMPAGNIE GÉNÉRALE AÉROPOSTALE, 79, AVENUE MARCEAU

PARIS

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Les jeunes gens désireux de s'engager dans l'épreuve du Premier Pas Dunlop trouveront des règlements et des demandes de licence:

Au Siège social de l'U. V. F., 24, boulevard Poissonnière à Paris; Au Comité d'organisation du Premier Pas Dunlop, 64, rue de Lisbonne, à Paris;

Dans tous les Comités départementaux de l'U. V. F. organisateurs des éliminatoires du Premier Pas Dulop;

Et dans toutes les succursales Dunlop de France.

Le tirage des règlements, demandes de licence, affiches, etc., concernant le Premier Pas Dunlop, est actuellement terminé. Des expéditions ont été faites au Siège social de l'U. V. F., à Comités départementaux, ainsi qu'à toutes les succursales

ses

Dunlop de France.

Nous rappelons que les affiches du Premier Pas Dunlop portent le détail de toutes les éliminatoires avec les dates auxquelles elles se disputeront le nom et l'adresse de tous les délégués sportifs de l'U. V. F. pour chaque département, en même temps que la date et la ville où se disputera la demi-finale pour chaque groupe de départements.

De plus, la Société Dunlop se tient elle-même à la disposition de tous ceux que l'épreuve intéresse pour leur communiquer tous renseignements désirables au sujet de cette épreuve: s'adresser au Siège social de la Société Dunlop, 64, rue de Lisbonne, à Paris (8°).

CREDIT LYONNAIS

Le bilan provisoire au 31 décembre 1927, établi avant ventilation du compte de profits et pertes, montre qu'au cours de T'exercice écoulé, les ressources mises à la disposition de l'établissement par sa clientèle se sont accrues de 1.330 millions de francs. Cet accroissement a sa contre-partie dans une augmenta

tion de 522 millions des espèces en caisse, dans les banques et au Trésor, de 556 millions du compte portefeuille et bons de la Défense, de 435 millions des avances sur garanties et reports.

La progression des dépôts et bons à vue a été à peu près ininterrompue. De 3.109 millions au 31 décembre 1926, ce poste a, pour la première fois, atteint le chiffre de 4 milliards à fin 1927. Quant aux comptes courants créditeurs qui se retrouvent à 4.649 millions contre 4.213 millions, ils ont, un moment, à fin juillet, dépassé le chiffre de 5 milliards. L'accroissement de 213 millions à 648 millions des avances sur garanties et reports s'est opéré, de mois en mois, à une cadence régulière. Par contre, l'élimination d'une partie des bons de la Défense englobés dans de poste << Portefeuille et B. D. N. » s'est traduit au fur et à mesure de la suppression des émissions de bons à court terme, par un recul dont le point extrême a été enregistré fin juin avec 4.099 millions. Parallèlement, à cette même date, l'encaisse, enflée des disponibilités inemployées, passait à 3.100 millions. Puis, durant le second semestre, le développement des opérations d'escompte déterminant une réaction inverse, l'encaisse est revenue à 1.464 millions, cependant que la rubrique << Portefeuille et B. D. N. » passait à 5.783 millions. Ces deux postes étaient, respectivement, au 31 décembre 1926 de 941 millions et 5.227 millions. Les comptes courants débiteurs n'ont enregistré que des variations comparativement peu importantes.

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