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Les grands transports de troupe sortaient à la suite. Ils étaient si chargés de monde qu'on ne pouvait les regarder sans trembler. Au début de l'après-midi, un remorqueur s'approcha du Jarky pour le tirer hors de Sébastopol.

C'était, à cet instant précis, que le commandant avait quitté le bord, en même temps que le lieutenant de vaisseau Youkovsky. après avoir passé le commandement du bâtiment au plus haut en grade, l'ingénieur mécanicien Bountchak Kalensky. L'amiral qui manquait par ailleurs de personnel expérimenté avait jugé inutile de maintenir ces deux bons officiers sur un torpilleur sans machines qu'on traînerait à la remorque. 'Manstein avait obéi la mort dans l'âme. Une fois débarqué, il était demeuré un moment debout au bord du quai à regarder les hélices du remorqueur attaquer l'eau dormante du port. Le Jarky s'était bientôt détaché de la terre natale, et il l'avait suivi des yeux avec tendresse. On dirigeait lentement le torpilleur le long de la côte, vers la sortie où des dizaines de navires de toutes tailles attendaient l'ordre de se mettre en route. Sur leurs ponts, pareils à des fourmis, se pressaient des milliers de petites figures ternes dont le regard ne se détachait point de la ville. En entendant les cloches des églises de Sébastopol qui lançaient maintenant dans l'air morne un glas funèbre, les émigrants se découvrirent. Il était environ deux heures de l'après-midi.

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Manstein, très ému, gagnait son nouveau bord, quand brusquement une sourde rumeur de résonna dans son dos. Il se retourna. Une foule énorme de gens débouchait de la perspective de Nakhimov. Un homme très grand et très maigre marchait à leur tête. Il portait l'uniforme noir et rouge du régiment d'assaut dit de Kornilov. C'était le général Wrangel qu'accompagnait jusqu'au port la population de Sebastopol. Les aspirants qui avaient maintenu l'ordre dans la ville se rangèrent pour une dernière prise d'armes sur les quais. D'une voix ferme, le général les remercia de leur service et les félicita de l'héroïsme militaire dont ils avaient fait preuve partout et particulièrement à Novorossisk. Il ajouta : Messieurs, nous allons vers l'inconnu. Je ne sais absolument rien de ce qui nous attend. Préparez-vous aux pires épreuves, aux plus dures privations en vous rappelant toujours que la délivrance de la Russie est entre nos mains.

La prise d'armes terminée, Wrangel se dirigea vers la vedette qui devait le conduire au Général Kornilov. Arrivé presque au bord de l'eau, il se retourna vers le nord dans la direction de Moscou, et enleva sa casquette. Il fit alors un grand signe de croix et s'inclina jusqu'à terre pour saluer une dernière fois la patrie qu'on abandonnait. Puis il se recouvrit lentement et d'un pas décidé, descendit les marches du quai en gardant toujours. la main à sa casquette. La foule l'avait suivi, silencieuse. Tout le monde pleurait. Quelques mouchoirs s'agitaient en l'air.

Manstein avait vu du pont de son nouveau bateau, les aspirants s'embarquer sur le Chersonèse, et le général Stogov, le commandant de la place de Sébastopol, partir le dernier de

'tous en fondant en larmes. Une femme, au moment où il posait le pied dans la vedette, s'était jetée sur lui pour le signer. Il était exactement trois heures.

A quatre heures quarante-cinq, les navires déjà en mer reçurent un radio du torpilleur britannique amarré en rade de Sébastopol. Le message annonçait que les premières troupes bolchevis

tes entraient dans la ville.

Evidemment, on savait bien qu'ils allaient venir, rêvait Manstein, mais d'apprendre aussi brusquement qu'ils étaient arrivés, ça nous a fait quelque chose. Le 2 novembre à midi, le contour bleu des montagnes de Crimée perçait encore à l'horizon. Mais vers deux heures la terre n'était plus qu'une légère bande

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Au milieu de ce noir désert, une pauvre petite lumière s'était mise à briller. On connaissait enfin la première escale de voyage; Constantinople. Après ? Point d'interrogation. Personne n'avait encore répondu au pathétique appel adressé par Wrangel à toutes les nations civilisées du monde. Seule la France, fidèle à l'amitié, promettait sa protection dans les ports. En conséquence de quoi, l'ordre avait été passé aux bâtiments de hisser le pavillon français. au mât de misaine, en laissant le pavillon de Saint-André à sa place habituelle sur la poupe.

Au cours de cette traversée de la mer Noire, une seule pensée avait obsédé le Commandant. Que devenait le Jarky? Le Cronstadt le tirait-il bien? Ne souffrait-il pas trop du mauvais temps? Avait-on remonté les machines ? L'électricité fonctionnait-elle à nouveau ? Et le chauffage ? Et le gouvernail?

Dès le premier jour de son arrivée à Constantinople, il avait obtenu qu'on lui rendît son bâtiment. Debout sur la rade de Mode désignée pour recevoir les navires russes, il l'attendait plein d'impatience. Il ne s'étonnait pas que le Cronstadt fût en retard, cet énorme transport de 16.000 tonnes faisant à peine six nœuds. Pendant des heures, il le guetta.

Des bateaux et des bateaux avançaient lentement dans le Bosphore cerné de vilaines montagnes jaunes et rouges. La plupart des marins russes les connaissaient bien pour avoir monté la garde en face d'elles alors qu'il s'agissait d'empêcher les navires turcs et les fameux Goeben et Breslau de passer dans la mer Noire. Manstein n'avait pu se retenir alors de sourire en pensant que par un étrange caprice du sort, ces mêmes montagnes si longtemps considérées en ennemies, allaient servir de refuge aux émigrés.

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C'était vraiment le monde renversé. Sur les deux rives du Bosphore, une foule nombreuse saluait les arrivants. Les hommes agitaient leur fez. Aux fenêtres des villas, on secouait en signe d'amitié des draps et des tapis. Je n'escomptais guère un pareil accueil de la part de nos pires ennemis. Le traitement assez dur que leur ingligeaient les Anglais installés à Constantinople explique sans doute cette attitude. Le peuple vaincu et humilié oubliait ici ses anciennes rancunes pour ne plus voir en nous que des frères de malheur.

Il était midi quand le Cronstadt parut enfin tirant derrière lui le seul Jarky. Qu'avait-il fait des deux chasseurs de sousmarins également dépourvus de machines et du petit yacht à voile de l'Ecole navale qu'il remorquait, au départ de Sébastopol à la suite du torpilleur ? Celui-ci était encore dans un état affreux. Il n'avait plus de vergues, plus d'antenne, plus de chaloupes. Il ressemblait presque à une épave. Et puis qu'est-ce que cela pas un officier de quart sur la passerelle, pas un

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signifiait ? seul matelot sur le pont.

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d'écervelés coupables à ses yeux d'avoir abandonné leur bâtiment, d'une suite impressionnante de « tas de salauds », laquelle ne paraissait d'ailleurs n'impressionner personne. L'ingénieur souiait d'un air fin, les enseignes Khovitch et Filaev avaient tout l'air, ma parole, de se moquer de lui; les autres aussi. Quant au vieux maître d'équipage Démiane Loguinovitch, son petit il rond jubilait tout simplement. Etaient-ils devenus fous ? A moins que ce ne fût lui !

La comédie aurait pu durer longtemps. Il ne leur laissait pas placer un mot et s'exaspérait de leur silence. A la fin, il consentit à les entendre au lieu de continuer de gueuler dans le vide. Cela valait mieux. Sa colère, tandis qu'ils lui racontaient leur histoire, tomba. Elle tomba vite, elle tomba bien. Après avoir eu envie d'abord de taper dessus, il fallait maintenant qu'il se retienne pour ne pas les embrasser tous.

Il écoutait les larmes aux yeux. Ah! ç'avait été un chien de voyage. Dès le départ les choses avaient mal tourné, et comment !

Il était minuit et la pointe d'Aïa était encore en vue quand Khovitch avait aperçu, au moment où Filaev venait le relever pour le quart, un grand navire bien éclairé qui s'approchait. Le Cronstadt, lui, ne semblait pas le voir et continuait son chemin tans paraître se douter que la collision était imminente et certaine si aucun des deux ne changeait de route.

A bord du torpilleur, c'était l'obscurité complète. L'électricité ne fonctionnait nulle part. Des lanternes tendues de papier de couleur remplaçaient mal sur la poupe et les bords, les feux réglementaires blanc, rouge, vert.

Les jeunes gens inquiets, pressentant seuls le danger que couvaient les deux bâtiments, avaient réveillé sur-le-champ les matelots qui, une minute plus tard, étaient tous à leurs postes munis de perches et de haches. Khovitch, pendant ce temps, saisissait le porte-voix et criait dedans de toutes ces forces dans la direction de la passerelle du transport-atelier, invisible au milieu des ténèbres. Le Cronstadt, négligeant ou n'entendant pas ces furieux avertissements, s'entêtait à ne rien faire, tandis que l'inconnu, qui était un navire d'au moins 2.000 tonnes, ne changeait pas non plus de direction. Ce nigaud comprenant enfin que le choc devemait inévitable, tenta une maœuvre hasardeuse à la dernière minute. Il l'exécuta avec une si remarquable maladresse qu'il se plaça juste sous l'éperon du Cronstadt. On entendit immédiatement dans la nuit un fracas épouvantable. Le bord de l'inconnu cédait, un de ses mâts tomba, toutes ses superstructures s'effondrèrent dans la mer. Il commençait de couler vivement en s' s'enfonçant par l'arrière. Les passagers affolés couraient sur le pont. Le Cronstadt avait, lui aussi, perdu la tête. Il reculait, l'idiot! Le capitaine ignorait sans doute que le bâtiment qui a heurté doit continuer d'avancer lentement pour tenter de masquer, en se rapprochant de l'autre, les voies d'eau qu'il a pu ouvrir.

Quelle buse sifflait Manstein.

Le Cronstadt ne se souvenait même plus qu'il avait quatre bateaux à la traîne. Il reculait toujours. Khovitch et Filaev épouVantés voyaient sa gigantesque masse foncer vers le Jarky. Ils craignaient que ses hélices s'engageassent dans les remorques qui furent aussitôt larguées, et de couler avec lui.

Les matelots tendaient leurs perches, pour adoucir le coup, qui ne put être évité tout à fait. En quelques secondes, l'antenne. 'de la T. S. F. et la pointe du grand mât s'abattirent, les chaloupes furent brisées et la passerelle endommagée.

Le monstre continuait quand même de s'affaisser sur le torpilleur qui glissait encore en avant. Ces manoeuvres diverses fisent que le Jarky se plaça au travers du transport tandis que

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Sans arrêter de se livrer à ces macabres fantaisies, une idée saine lui traversa enfin la cervelle il alluma son projecteur. On put voir alors dans le faisceau lumineux, comme dans une lanterne magique, le bâtiment qui coulait, l'avant braqué en l'air, La cloche sonnait désespérément à bord; les passagers, croyant qu'on les abandonnaient, poussaient des hurlements sinistres qui şe répandaient sans force dans l'immensité de la mer.

On sut alors à qui l'on avait affaire. C'était un paquebot bulgare le Boris, affecté au service Varna-Sébastopol et qui se précipitait vers la Crimée pour aider à l'évacuation de l'armée Wrangel. Pour l'heure, il s'engouffrait toujours de plus en plus rapidement dans l'eau sans que personne ne lui portât secours.

Le Cronstadt qui paraissait contempler stupide son ouvrage ne descendait point une chaloupe. Il ne savait pas probablement s'en servir! Le Jarky avait eu les siennes fracassées quel ques instants plus tôt, au moment de la collision, et ne pouvait faire un mouvement. Le Boris qui savait ses minutes comptées, sa tourna, prêt à disparaître, du côté de Sébastopol où un radio fut envoyé. Une seconde d'espoir allait soutenir les passagers. Un autre navire venait au large, mais il s'éloigna sans rien voir. Enfin, fonça à toute vapeur, un remorqueur français, le Coq qui, après avoir tenté vainement de tirer le Boris sur un bas-fond, ramassa l'équipage, quelques secondes avant que le bâtiment sombrât avec les trois cadavres des matelots tués au moment de l'abordage.

Le Cronstadt, endolori, se remis alors posément en route. A l'aube, on s'aperçut que le yacht à voile avait disparu. -Ah ! mes enfants, s'était écrié Manstein.

Tout cela n'est rien encore. Ecoutez la suite, commandant, avaient répliqué les autres. (A suivre.)

GEORGES OUDARD et DMITRI NOVIK.

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Depuis qu'il y a des hommes, et qui écrivent, il est vraisemblable que toutes les situations dans lesquelles peuvent se trouver des héros de roman ou de pièce de théâtre ont été étudiées. Quelqu'un s'est même diverti à réduire à une cinquantaine environ les types auxquels on pouvait les ramener; donc, depuis Homère jusqu'à nos jours, la littérature tout entière n'aurait fait que broder les cinquante manières de mettre des personnages en présence. La part du paradoxe une fois faite, il n'en reste pas moins qu'il est très difficile de trouver un sujet original: l'originalité est surtout dans la façon de le traiter. Les auteurs du grand siècle n'ont pas craint de puiser largement aux sources latines et grecques. Ils créaient une seconde fois ce qu'on avait créé avant eux. Les malheurs d'Andromaque n'en sont pas moins émouvants, ni moins ardent le supplice de Phèdre.

A vingt ans, le dernier venu parmi les arts cherche sans cesse de nouveaux thèmes à ses développements. Le cinéma, dirait-on, possède sur la littérature l'avantage d'un passé moins lourd son avenir semble gros de richesses intactes. Mais il les a déjà exploitées plus qu'il ne paraît, tant est considérable sa faculté de consommation; toutes les semaines, un directeur de salle change le spectacle qu'il offre à son public. On a vu dans l'Opinion du 22 octobre dernier qu'il s'agit pour les cinématcgraphistes de présenter chaque année au moins 104 films par ville, ou, dans les grandes villes, par quartier. Les auteurs de scénarios doivent donc souvent employer leur imagination à trouver quelles péripéties retarderont jusqu'à la dernière scène le définitif rapprochement du jeune premier et de l'étoile. Depuis si longtemps qu'on les empêche de s'embrasser avant les environs du 2.000 mètre de pellicule, il serait étonnant que les mêmes obstacles n'aient pas servi plusieurs fois. Cela n'a pas d'autre importance. La valeur d'un art se mesure à la qualité de ses moyens d'expression, selon qu'ils renouvellent avec plus ou moins de bonheur le thème le plus usé. Personne ne contestera aujourd'hui que les moyens d'expression du cinéma soient de premier ordre. Aux vieilles ficelles dont vibre le cœur humain, il peut faire rendre des sons nouveaux.

Dès lors, il importe peu que le cinéma invente les intrigues de ses films, ou qu'il les emprunte à la littérature et au théâtre : l'essentiel est que le sujet choisi se prête à une traduction en images. Cette condition n'est d'ailleurs pas si facile à observer. La technique de l'écran a de rigoureuses exigences, moins artificielles que la règle des trois unités, par exemple, mais d'une définition moins commode, car elles en sont pour ainsi dire la négation. Toujours est-il que tous les sujets ne conviennent pas à la réalisation cinématographique: il leur faut de l'action même sans unité, comme on l'a bien vu d'après certains films. Mais ceux qui présentent les qualités requises, il n'y a aucun inconvénient à les prendre où on les trouve, à adapter, en un mot, à l'écran, les oeuvres de la littérature ou du théâtre, susceptibles de subir avec succès cette opération.

On a prétendu qu'on risquait d'aboutir, par ce procédé, à une solution bâtarde, inutile au prestige du prêteur et nuisible à celui de l'emprunteur. On jugeait d'après de mauvaises adap

tations. Leurs défauts proviennent souvent d'une fidélité excessive aux lignes du modèle. Le plan cinégraphique diffère du plan littéraire et du plan théâtral: on ne peut transporter sur le premier les œuvres qui réussissaient sur l'un des deux autres sans leur faire subir les corrections nécessaires. Il s'agit d'en extraire les éléments compatibles avec les lois du septième art, d'y soumettre certains autres, de négliger les rebelles. L'adaptation déforme moins qu'elle ne conforme. Nous avons vu ainsi certains ouvrages passer avec un égal succès du livre à la scène, de la scène à l'écran. Le public aime à comparer entre elles les trois techniques appliquées au même cas, et, par l'effet d'un mutuel appui, chacune bénéficie de la publicité qui lança les ouvrages des autres.

Ces avatars ne sont pas sans modifier un peu le caractère des personnages représentés, mais le fond de leur identité ne varie pas sensiblement. Les vicissitudes de l'existence modifient aussi le caractère des vivants sans qu'abdique leur personnalité. Suivant une théorie à la mode, les héros de fiction ont une existence propre, indépendante de la volonté de leur auteur: une fois créés, ils échappent à la surveillance paternelle et vagabondent de rayons en rayons, ceux des « sunlights » et ceux des bibliothèques. Leurs aventures successives provoquent chez eux les réactions logiques de caractères organisés, et, quel que soit l'art qui nous montre ces réactions, nous retrouvons de l'uné à l'autre le lien d'une seule personnalité.

Que les transatlantiques présentés par Aubert dans son dernier film, n'aient pas été vus par Pière Colombier exactement comme l'avait fait Abel Hermant, cela importe peu, puisque nos yeux reconnaissent sur l'écran Jérémie Shaw, le duc de Tiercé, Diane et Valentine. De même qu'il n'y a pas deux visages identiques, il n'y a pas deux manières identiques d'en considérer un seul. Les bons acteurs, Jim Gerald, Aimé SimonGirard, Danielle Parola et Pipa Bonafé ont transporté dans le domaine du cinéma ces personnages déjà célèbres. Ceux-ci, ayant l'habitude des voyages, n'y ont pas paru dépaysés un seul instant.

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L'Opéra vient de procéder à une innovation intéressante: dans une scène de la Tour de Feu, de Sylvio Lazzari, on a eu recours au cinéma. Mme Germaine Dulac, qui tourne actuellement pour Aubert la Princesse Oubliée, d'après un roman de Pierre Benoît, a filmé une tempête, qu'on a projetée sur une toile du décor, de façon à donner au spectateur l'illusion d'une mer houleuse venant battre les récifs de la côte. L'intérêt de cet essai réside moins dans la reproduction fidèle de la réalité que dans l'harmonie orchestrale établie entre la musique et les images animées, concert aussi bien pour la vue que pour l'ouïe. Plus d'une personne aura sans doute été convertie au cinéma par le spectacle de cet accord artistique. C'est une juste récompense pour le cinéma, qui a bien servi la cause de la musique. En effet, à la foule qui se presse devant ses écrans, il fait entendre les meilleures oeuvres musicales, répandant ainsi le goût des belles harmonies parmi des gens que sollicitait d'abord l'at trait du spectacle.

JACQUES ANTONY.

<< MARCHAND sur VOISIN, le 12 janvier, a battu le record des 10 Milles sur la piste de Montléry, à la vitesse moyenne de 214 km. 912 à lheure.

Sa voiture était équipée en pneumatiques Dunlop à tringles, sur jante à base creuse >.

LA BOURSE

Les bonnes dispositions de notre marché ne se sont pas démenties au cours de cette huitaine, et la plupart des titres clôturent en hausse sensible sur la semaine précédente. Les quelques réalisations qui se sont produites ont été facilement absorbées.

Parmi les fonds d'Etat, nos rentes ont enregistré de nouvelles et importantes plus-values. Aux fonds étrangers, les ottomans et russes, bien que plus actifs, ne conservent pas intégralement leur

avance.

Bien influencé par la faveur dont jouissent les valeurs françaises, le groupe bancaire a bénéficié d'une vive avance.

Aux valeurs de transport, nos grands réseaux se montrent soutenus; les titres de navigation varient peu.

Parmi les industrielles diverses, les titres d'électricité sont Boujours très demandés, et nos charbonnages sont en nouvelle hausse.

En Banque, les valeurs de pétrole ont été diversement traitées.

Le groupe des caoutchoucs, sur des nouvelles peu favorables de Londres, a rétrogradé en fin de semaine.

Alors que les diamantifères ont enregistré une hausse assez appréciable, les mines d'or, par contre, ont fléchi quelque peu.

CHRONIQUE

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La situation au 30 novembre, comparée à celle de fin 1926, fait apparaître 3.856.067.033 de dépôts et bons à vue, contre 3.108.602.749 et 4.529.645.876 de comptes courants créditeurs, contre 4.213.470.632.

A l'actif, les disponibilités sont de 1.514.193.593 contre 941.135.751; le portefeuille de 5.534.669.914 contre 5 miliards 226.567.464; les avances sur garanties de 626.612.464 contre 212.516.728 et les comptes courants débiteurs de 1.734.587.721 contre 1.744.398.451.

SOCIETE GENERALE

Le bilan au 30 novembre 1927 fait apparaître, avec le précédent bilan, les différences suivantes : Actif : Espèces en caisse, au Trésor et à la Banque de France, 138.458.363.08; avoir dans les banques et chez les correspondants, + 131.522.100,94; portefeuille Effets et bons de la Défense Nationale, 296 millions 212.324,13; coupons à encaisser, +7.260.828,82; reports, 22.974.202,52; avances Sur garanties, 14.101.410.32; comptes courants divers, + 204.540.770.67; Rentes, actions, bons et obligations, 521.255,15; comptes dordre, +3 milliards 435.528,43; intérêts sur actions, +10.000.000.

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Passif comptes de chèques, +9.685.878,19; dépôt à échéance fixe, 8.646.200; acceptations à payer, +12 millions 612.032,42; comptes courants divers, 109.591.547.51; intérêts et dividendes à payer aux actionnaires, +4.868.516,84.

Lignes aériennes Latécoère

Compagnie générale d'entreprises aéronautiques

L'Inauguration de la Ligne France-Amérique du Sud

On a lu récemment dans différents journaux que la Compagnie Générale Aéropostale avait inauguré à la date du 16 jan

IMMOBILIERE vier 1926, la ligne aérienne France-Rio de Janeiro-Buenos-Ayres.

Vente au Palais de Justice à Paris,

le jeudi 2 février 1928, à 14 heures. MAISON à PARIS (14° arrondissement)

RUE HIPPOLYTE-MAIN DRON, 39,

libre de location. Mise à prix, 36.167 francs. S'adresser à Mes BARBU, Labat, F. Bertin, Le Cointe, Musnier avoués, et Brunel, notaire.

Ainsi présentée, cette information est inexacte.

Il ne s'agit, en réalité, que de voyages de mise au point effectués soit par avions sur les secteurs terrestres Toulouse, Casablanca, Dakar et Pernambouc-Rio de Janeiro-Buenos-Ayres, soit par avisos sur le tronçon maritime Iles du Cap Vert-Ile de Noronha.

La date de la mise en exploitation commerciale régulière de la ligne France-Amérique du Sud est fixée au 1er mars 1928.

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