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de loisirs et de ressources pour se porter rapidement et efficacement partout où une réparation (par la soie ou par le fer) s'avèrera nécessaire ?

JACQUES CHASTENET.

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autre puissance étrangère, de s'immiscer dans l'activité législative du Parlement égyptien. Toutefois, et dans le désir de maintenir avec l'Angleterre des relations amicales, il consentait à ajourner la discussion du projet litigieux jus qu'à ce qu'un terrain d'entente soit trouvé entre l'Egypte et la Grande-Bretagne.

Le 2 mai, le gouvernement britannique faisait savoir au Caire qu'il considérait la réponse égyptienne comme satisfaisante en principe mais que, toutefois, il ne pourrait jamais admettre que le projet retiré « provisoirement » de l'ordre du jour sénatorial y soit, par la suite, inscrit de nou

veau.

La crise latente sera-t-elle pour un long temps conjurée AFFAIRES INTERIEURES

ou au contraire éclatera-t-elle de nouveau avec une violence accrue ?

Si le gouvernement britannique ne se trouvait en Egypte qu'en face de l'aristocratie à demi étrangère d'origine qui pendant longtemps a constitué la seule classe politique de l'Egypte, un accord ne serait sans doute pas extrêmement difficile.

Mais depuis quelques années une classe nouvelle a fait irruption dans la vie politique égyptienne; ce n'est pas encore celle des fellahs qui continue à obéir à peu près passivement à ses maîtres quels qu'ils soient; c'est celle des intellectuels pauvres, celle aussi des ouvriers qualifiés des industries citadines. Toute cette classe est imprégnée, comme une grande partie des Orientaux d'aujourd'hui, d'un mélange singulier d'idéologie libérale à la française et d'idéologie marxiste à la russe.

Avec ces milieux de plus en plus nombreux et agissants l'accord est presque impossible. Reste la cavalerie de SaintGeorge de l'Intelligence Service; mais ses ressources ne sont pas inépuisables. Reste alors la force...

Et puis il y a tout près l'exemple de la Turquie, Moustapha Kémal, qui a su débarrasser ses compatriotes de l'ingérence étrangère en général et du joug britannique en particulier, apparaît à la majorité des Egyptiens comme un héros et un exemple.

Cette tendance ne se rattache d'ailleurs au panislamisme de naguère que par des liens assez ténus. Moustapha Kémal se vante d'être un anticlérical et l'influence religieuse n'entre que pour peu de chose dans l'attraction qu'exerce sur tous les Orientaux, demeurés à des degrés divers sous la tutelle occidentale, la Turquie indépendante. Cette attraction n'en existe pas moins extrêmement vive. Et c'est là un des graves soucis du gouvernement britannique. Celui-ci vient de prouver que la politique de concession qu'au lendemain de la guerre il avait inaugurée en Egypte comme aux Indes avait des limites précises.

L'emploi de la force ne lui a pas mal réussi voici deux ans à Changhaï ; l'emploi de l'énergie semble lui réussir aujourd'hui en Egypte.

Mais l'Empire britannique n'en demeure pas moins un réseau singulièrement fragile et distendu; une de ses mailles craque à chaque instant.

Pendant combien de temps les ouvriers agiles, patients et expérimentés qui sont installés au centre auront-ils assez

Considérations sur l'électeur

Il s'agit de l'électeur en général, mais il faut bien prendre garde que l'électeur est très différent, selon la région, et que l'électeur du Midi est passionné de politique, alors que celui du Nord ne l'est pas. Je veux faire, une fois de plus, cette réserve qu'il n'y a pas de commune mesure pour classer les forces poli tiques venues de toutes les provinces de France, et qui se rencontrent, le 1er juin, tous les quatre ans, dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.

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L'idée qui détermine l'électeur du Nord ou de l'Est est une vieille idée traditionnelle de sécurité nationale et d'ordre économique. Chacun exprime cette préoccupation avec sa tendance propre, mais il ne faut pas perdre de vue cette notion essentielle la sécurité nationale et l'ordre économique sont à la base de toutes les expressions politiques, et les opinions diverses ne s'expriment qu'en fonction de cette préoccupation. Au contraire, et dans l'ensemble, l'électeur du Midi est guidé par le sentiment qu'il ne doit pas déchoir en se montrant modéré, et il sera volontiers coulant sur la conduite de ses élus, pourvu que leur couleur soit rouge et leurs déclarations sonores et violentes. Résultat curieux : les élus du Midi sont emprisonnés dans une étroite discipline de formules, d'étiquette, de clientèle et de partis, mais cette obédience étroite acceptée, ils ont à peu près toute latitude de faire la politique qu'ils veulent. Simplement, le mot importe ici plus que la chose le radical du Midi aime mieux voir faire une politique de droite par un homme de la Dépêche qu'une politique d'extrême gauche par un élu qui ne serait pas estampillé par la maison. Ajoutons qu'il y a encore une mentalité assez durement réaliste de l'électeur du Centre, plus conditionnée cependant qu'on ne croit par un entraînement facile vers les prédictions révolutionnaires, et une mentalité de l'Ouest, qui est un compromis entre un sentiment très démocratique, mystiquement démocratique, et une très forte survie des habitudes catholiques.

Je ne tenterai pas de développer cette notion générale. Peutêtre découvrirait-on dans la psychologie politique du Midi l'explication de cette tendance à la fraude électorale, qui n'est qu'une forme de dévouement de clientèle, et de cette facilité à voter rouge, puisque ce vote ne doit se traduire par aucune réalisation concrète. Peut-être y démêlerait-on une raison des oscillations de la Champagne contre le radicalisme de doctrine et le nationalisme libéral. Au cours d'un bref article, il est difficile d'insister, et j'ai hâte d'en venir à une triple observation.

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La première, c'est le côté mystique des élections, et des formations électorales. L'électeur sceptique, le plaisantin, n'est

qu'une exception, ou même c'est un militant qui met une forme de propagande et d'action au service de son parti. Je ne parle point des grands courants comme furent le boulangisme, le socialisme, le nationalisme et les grandes réactions récentes du Bloc national et du Cartel : le scrutin d'arrondissement est peu favorable à ces grands courants, dont il brise l'élan en les fractionnant. Mais je veux dire que, même individuellement, l'électeur français est mystique. Mystique, c'est-à-dire entraîné par un sentiment, déterminé par un état d'esprit et n'étant accessible au raisonnement que conditionnellement et relativement. Plus exactement, il n'y a pas en France de parti: il n'y a que des états d'esprit, et ce que nous appelons l'indépendance, l'indiscipline foncière des Français, c'est au contraire la fidélité profonde, l'obéissance à cet état d'esprit qui résiste à tous les mots d'ordre dictés par le calcul et la raison. Cette observation, je n'y saurais trop insister: elle est absolument fondamentale. Elle explique à peu près tout le secret de toutes les élections. C'est vainement que vous tenterez de nier l'inexplicable survie des dissidences religieuses, même chez des gens qui n'ont plus aucune foi positive et que le problème religieux ne hanta jamais, dans le courant ordinaire de leur vie matérielle et morale. C'est vainement que vous vous étonnerez de voir des bourgeois propriétaires et radicaux se serrer d'instinct autour d'un collectivisme révolutionnaire contre un autre bourgeois, taxé de cléricalisme ou d'attache réactionnaire. C'est en pure perte que vous voudrez démontrer aux radicaux et aux socialistes du Cartel la contradiction essentielle de leur programme, et la déraison et la duperie de leur alliance et en plus grande perte encore que vous tenterez de convaincre un militant valoisien ou blumiste qu'un ami de M. Louis Marin peut être républicain. Vous perdrez votre temps, parce que, ayant raison en logique, vous avez tort en sentiment. Pas d'ennemi à gauche, c'est-à-dire se garder toujours d'un retour offensif du château ou du presbytère son allié, c'est un état d'esprit enraciné que vous ne vaincrez pas et contre lequel échoueraient tous les arguments de l'intérêt et de la raison le mystique ricanera d'un air supérieur et croira, vous ayant tourné le dos, avoir éventé un piège grossier. N'essayez pas de démontrer la renaissance de l'aristocratie terrienne de jadis sous forme d'une oligarchie économique et financière tenant les ficelles du parti de gauche, on rira. Et n'espérez pas non plus définir le cléricalisme, le circonscrire, le délimiter, exposer que les querelles religieuses sont périmées, finies. Point. Pour un militant qui a, non la doctrine radicale, non la doctrine socialiste, mais l'état d'âme de gauche, et qui obéit, de par cet état d'âme, à des réflexes instinctifs, la réaction, le cléricalisme se sent, se devine, se subodore et se détermine par intuition et non par preuve. Cela dit, il peut y avoir, dans une même âme, conflit entre plusieurs mystiques, la mystique laïque et la mystique patriotique, pour prendre l'exemple le plus saisissant et le plus tragique et c'est ce conflit-là, seul, qui peut bouleverser les formations politiques.

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Un second point, c'est l'inaptitude décisive de l'électeur à saisir un rapport de causalité. Pour parler clair, il ne se rend jamais compte des conséquences de ses votes. Il ne saisit point, par exemple, que la promesse de relèvement des salaires équivaut à une promesse de vie chère, et il ne saisit point non plus les démonstrations relatives à la sécurité nationale. Son instinct génial et profond, y supplée heureusement. Mais lorsqu'il vote avec bon sens, c'est effet de cet instinct et non pas du raisonnement. Non seulement il ne saisit pas la conséquence de ses votes, mais il ne veut pas la saisir : il se refuse obstinément à la saisir : Que le pas d'ennemi à gauche aboutisse en dernière analyse au communisme, par exemple, il le nie. Et il admet sans discerner

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Enfin, et il y a sans doute ici encore une conséquence, notre électeur, qui est indépendant, indiscipliné, et très fidèle à ses mystiques traditionnelles, est très porté à faire confiance aux militants. En dehors des transformations économiques, grosses concentrations industrielles, gares considérables, afflux de populations immigrées, la politique traditionnelle dans tous les coins de France est très stable et évolue très lentement. Les militants locaux sont les gardiens de cette tradition, qui résulte de causes assurément profondes: lorsque les étiquettes paraissent changées, c'est qu'elles s'appliquent à des tendances constantes qui ont choisi une nouvelle formule, mais qui, en réalité, n'ont pas varié. Ces militants sont, évidemment, plus nombreux dans la région méridionale où la politique est plus instable, plus verbale, et a plus besoin de mots d'ordre. En réalité, leur influence agit surtout sur les indécis, le moment venu, et ceux qui pourraient être parfois tentés de céder à ce raisonnement. Mais elle ne s'exerce jamais que dans le sens qu'impose l'esprit traditionnel qui fait la force de leur doctrine.

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ECONOMIQUES de prospérité

Indices de

La hausse considérable, peut-être excessive, de la Bourse de Paris paraît être l'effet de deux causes principales.

D'une part, la masse des sommes disponibles dans le pays et destinées d'une manière naturelle au placement. Les capitaux rapatriés depuis dix-huit mois constituent, en effet, un apport nouveau. Les détenteurs de livres, de dolBanque de France, qui a créé, en contre-partie, des crédits lars, de devises étrangères quelconques, les ont cédés à la le marché à court terme et ont une tendance certaine à se en francs. Mais ceux-ci n'ont pu trouver à s'employer sur fixer en placements durables. Les sommes laissées à l'étranger pendant la chute du franc s'y trouvaient d'une manière provisoire; rentrées en France, elles doivent en grande partie s'investir sur le marché des valeurs, n'étant destinées ni à être consommées ni à alimenter les fonds de roulement. Ce rapatriement équivaut donc, au point de vue du marché intérieur français, à une brusque augmentation

de l'épargne, et comme les émissions de titres avaient été fort | dent de 2 milliards, c'est donc un fait dont il ne faut pas

ralenties pendant plusieurs années, il en résulte une hausse mécanique de la Bourse.

Mais il est vraisemblable que cette hausse eût été beaucoup moins vive si un autre facteur n'était intervenu en même temps. Un mouvement très net s'est produit dans un certain nombre de pays étrangers, en faveur des placements en valeurs françaises. Des groupes puissants, escomptant la hausse, ont acheté des valeurs françaises en vue d'un bénéfice rapide; il est probable qu'une partie de ces opérations ont déjà été dénoncées. Mais d'autres achats paraissent avoir été faits d'une manière plus durable, par des capitalistes ou des épargnants étrangers fort nombreux, attirés les uns par le taux d'intérêt encore élevé des rentes françaises et des obligations à revenu fixe, les autres par le sentiment, aujourd'hui très répandu dans le monde, que la France va connaître une période de réelle prospérité et que les actions des sociétés françaises en bénéficieront largement. Ce sentiment de confiance dans l'avenir de notre pays, dans son développement industriel, agricole et colonial, est un fait certain. Il s'explique à la fois par la vigueur d'un redressement financier qui a fait impression, et par la rapidité avec laquelle l'économie française, après cinq ans de chute monétaire à peu près continue, s'est adaptée au régime de la monnaie stable.

Il y a quelque fierté pour nous, Français, à constater ce sentiment à l'étranger, particulièrement aux Etats-Unis. Mais surtout il y a, dans la volonté de le justifier un ressort puissant. Rien ne soutient mieux l'effort, rien ne donne une impulsion plus vigoureuse au travail de tous et à l'énergie des hommes qui dirigent, que la certitude d'appartenir à un organisme sain, qui fonctionne bien et qui marche de l'avant. Il sera donc utile d'observer et de mettre en lumière les progrès de notre économie nationale. Pour le moment, et dans cette période de transition qui peut-être touchera bientôt à son terme, on ne peut encore que chercher à faire le point, à mesurer quelle a été l'étendue de la crise économique, prévue par tous, qui a succédé au rétablissement monétaire, et à noter les signes de son déclin.

Il est assez malaisé de trouver des indices précis du mouvement économique. Ceux que l'on considère d'habitude, si imparfaits qu'ils soient, n'en ont pas moins une valeur réelle.

Le plus important de tous est celui du commerce extérieur. Nous ne reviendrons pas ici sur les défauts, bien connus aujourd'hui, des statistiques qui sont publiées. L'essentiel est de ne point leur attribuer une valeur absolue,

mais seulement relative. Si les méthodes de calcul ne varient pas, la comparaison d'une année à l'autre reste valable, malgré le caractère arbitraire de certaines données. Aussi les statistiques du commerce extérieur doivent-elles servir, à notre sens, à établir la courbe des échanges, beaucoup plutôt qu'à déterminer le montant de l' « excédent > ou du « déficit > de la balance.

Que ces statistiques fassent ressortir pour 1927 un excé

exagérer la signification. L'ordre de grandeur des soldes positifs ou négatifs que fait ressortir la comparaison des importations et des exportations, évaluées en francs, n'est sans doute pas supérieur à celui des erreurs que peut comporter le calcul. En outre, les exportations invisibles et les importations de même nature sont, les unes et les autres, d'un ordre de grandeur sensiblement plus élevé. Il n'en est pas moins satisfaisant de constater qu'à une diminution de l'activité industrielle a correspondu une exportation de matières premières suffisante pour éviter à l'ensemble d pays de s'appauvrir. C'est là un signe de l'équilibre de notre économie, et de la possibilité qu'a notre pays de s'adapter à une crise temporaire.

Mais c'est surtout l'observation des quantités de marchandises échangées avec l'étranger, et leur comparaison d'une année à l'autre, qui comporte un enseignement utile.

Or, on peut constater avec quelque satisfaction qu'en 1927 les importations de matières premières utilisées par l'industrie ont dépassé de 2.600.000 tonnes celles de 1926, et qu'en même temps les exportations de produits fabriqués ont augmenté de 650.000 tonnes, Ces chiffres montrent que l'activité du commerce extérieur a compensé dans une certaine mesure le ralentissement des échanges à l'intérieur, qui a été, la diminution du trafic des marchandises par chemin de fer le prouve, - assez marqué.

Encore ne doit-on interpréter ces données qu'avec précaution. Des causes occasionnelles peuvent, en effet, agir sur eux. C'est ainsi que le volume des importations de matières premières, en 1927, tient en partie aux importations de charbon qui ont été faites au début de l'année, au moment où, la grève anglaise ayant pris fin, les stocks se reconstituaient. Aussi les importations de matières premières des premiers mois de 1928 sont-elles sensiblement inférieures à celles des premiers mois de 1927, sans que ce fait soit en lui-même inquiétant.

Mais simultanément, au début de 1928, on a vu les exportations de matières premières s'accroître et les exportations de produits fabriqués diminuer. Ces données paraissent indiquer, pour le premier trimestre, un certain ralentissement de l'activité industrielle.

Par contre, on constate, pour les produits agricoles, une diminution très nette des entrées, une augmentation consi dérable des sorties. En réalité, la suppression des prohibitions de sortie a produit ses effets, et nous voyons là un signe positif du rétablissement agricole auquel le gouvernement s'est attaché à si juste titre. Et il ne faudrait nullement regretter, la balance particulière du commerce extérieur des

produits agricoles étant devenue largement positive, qu'il en résultât une certaine régression dans les exportations de

De l'avis unanime des Praticiens, la

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produits fabriqués. Car l'augmentation du pouvoir d'achat de la population rurale se traduit nécessairement par un réveil du marché intérieur pour un certain nombre de marchandises, et, par suite, tend à réduire l'exportation de ces mêmes produits.

En résumé, nous voyons se rétablir peu à peu un équilibre nécessaire, où l'agriculture reprend sa vraie place, et l'on peut considérer que la crise industrielle, consécutive au rétablissement, monétaire, n'a pas été d'une extrême gravité, et touche vraisemblablement à sa fin.

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Le second indice que l'on consulte généralement est le rendement des impôts. Il y a, sans doute, quelque mélancolie dans cette satisfaction que nous marquons tous à voir s'accroître sans cesse le montant des recettes du Trésor, c'est-à-dire des impôts dont nous supportons la charge. Mais chacun sait bien que l'équilibre du budget de l'Etat est la condition première de toute stabilité financière et économique. Aussi les recettes en excédent sur les prévisions contiennent-elles à la fois une garantie de cette stabilité

NOTES ET FIGURES
Tremblements de terre

Après les épouvantables catastrophes de l'année dernière, voici que l'on signale, en Bulgarie et en Grèce, de très sérieux tremblements de terre; et nous ne saurions oublier qu'il y en eut fréquemment d'autres depuis janvier 1928.

Selon les statistiques, il n'y aurait pas moins de trente mille tremblements de terre par an, sur toute l'étendue du globe, soit près de quatre-vingts par jour. Si la plupart sont de simples frémissements que seuls des instruments spéciaux d'une sensibilité extrême, les « sismographes », peuvent enregistrer, les séismes violents sont encore relativement fré

et un espoir d'allégements ultérieurs. Seul le développement | quents. Ainsi, en vingt-trois ans, dans le seul bassin de la

de la matière imposable peut permettre, dans l'avenir, une diminution des, taux d'impôts. C'est donc à bon droit, quel que soit le point de vue auquel on se place, que les Français, dans leur ensemble, ressentent, chaque mois, cette joie paradoxale à constater qu'ils ont payé plus d'impôts qu'on n'en attendait.

D'autre part, le rendement de certains impôts est une sorte de baromètre de l'activité économique. La taxe sur le chiffre d'affaires fournit un indice sur l'ensemble des échanges, la taxe à l'abatage sur la consommation de la viande, d'autres sur les ventes d'immeubles ou des fonds de commerce, et ainsi de suite.

Enfin les statistiques ne comportent pas les mêmes incertitudes que celles du commerce extérieur et sont, au contraire, d'une exactitude rigoureuse.

Or, elles démontrent une reprise progressive de l'activité économique, et c'est là un des éléments les plus sûrs de l'optimisme raisonné.

On se tromperait, croyons-nous, si l'on espérait, si même l'on désirait voir en France une sorte de « boom » à l'américaine. La nature, chez nous, ne fait guère de sauts. Un développement mesuré, mais continu est plus probable et plus souhaitable qu'une brusque croissance, qui n'est ellemême qu'une crise, et non sans dangers. Et il est permis de penser que ceux-là choisissent la meilleure part qui progressent chaque jour, mais sans brûler les étapes.

MAX HERMANT.

RASPAIL

EXCELLENTĖ LIQUEUR DE DESSERT
La plus digestive
Reg. du Comm.19.01 32

Méditerranée, il s'est produit cinq secousses ayant entraîné de terribles désastres. Ce fut, en 1883, dans la baie de Naples, à Ischia; l'année suivante, en Andalousie; en 1887, à Nice et aux environs; en 1894, en Grèce; enfin, en octobre 1898, les Calabres furent dévastées.

Le record de l'instabilité du sol est détenu par le Japon. Dans cette partie du monde, la terre est presque aussi mobile que l'onde. De 1885 à 1892, on y a ressenti le chiffre énorme de huit mille trois cent trente et une secousses. Depuis le ve siècle de notre ère, il s'est produit, dans l'empire du Soleil-Levant, deux cent quarante-trois catastrophes sismiques.

Quels effroyables désastres peuvent accumuler en quelques secondes les tremblements de terre, c'est ce qui passe l'imagination. En l'an 526 de notre ère, une secousse sur les bords de la Méditerranée a fait deux cent mille victimes; le tremblement de terre de Lisbonne, en 1755, en fit trente mille. En 1883, à Ischia, en seize secondes, douze cents maisons s'écroulèrent, ensevelissant sous leurs décombres deux mille trois cents personnes. Au Japon, le tremblement de terre de 1891 tua sept mille personnes et en blessa dix-sept mille, tandis que, quatre ans plus tard, trois mille Japonais trouvaient la mort dans un nouveau cataclysme. Nous ne parlons pas de celui de 1927. Hélas! il est dans toutes les mémoires.

L'un des plus effroyables tremblements de terre fut celui de San-Francisco. En une demi-minute, cette ville de quarante-cing mille âmes était détruite de fond en comble. A cing heures du matin, une violente secousse réveillait les habitants; toute la partie de la ville voisine de la mer s'abattait comme un immense château de cartes; sur une longueur de trois kilomètres, la reine du Pacifique amoncelait ses ruines. A cette catastrophe une autre allait s'ajouter. Au milieu des décombres, à la suite de la rupture des conduites de gaz et des courts-circuits des câbles électriques, s'allumait un formidable incendie dont il était im

avaient précédemment un cours calme et paisible, on voit naître des seuils rocheux qui déterminent des cascades.

A quelle cause attribuer ces cataclysmes? De toute évidence, ils résultent du défaut d'assiette que présentent certaines parties de la terre. Dans le cours des âges géologiques, les couches qui constituent le sol ont subi des plissements et des dislocations. D'énormes pans de l'écorce terrestre ont été soulevés pour former des montagnes; d'autres se sont affaissés pour créer les océans. Dans les régions relativement nombreuses où des chaînes de montagnes bordent les mers très profondes, il est clair que, par suite des tractions qu'elle a subies, l'écorce terrestre présente des points fai bles; la stabilité de ses compartiments divers n'est pas parfaite. Ces compartiments bougent. Ils jouent comme les différentes pièces d'un meuble, et de là viennent les tremblements de terre. Les géologues affirment que le cataclys me de San-Francisco, ainsi que les précédentes secousses qui s'étaient produites en Californie, résultaient de ce fait qu'une chaîne de montagnes cherchait à naître dans le voisinage de la côte.

Quelles sont maintenant les régions de la France menacées par les tremblements de terre ? D'après le comte de Montessus de Ballore, qui a eu la patience de dresser le catalogue de toutes les secousses qui ont été enregistrées, la plus grande partie de la France semble très stable. A Paris, il n'a été enregistré jusqu'ici que des secousses très faibles. Le Nord et le Plateau Central sont très calmes. Par contre, une partie des Pyrénées est agitée. Des sources de la Nive à la région où la Garonne sort du val d'Aran, le sol est très mobile, surtout autour du pic du Midi de Bigorre. Dans nos Alpes, les secousses sont encore plus fréquentes. M. de Montessus de Ballore assure que les Alpes-Maritimes sont la seule partie du sol français réellement exposée à des tremblements de terre destruc teurs, sans toutefois que leur violence puisse jamais atteindre celle des catastrophes qui désolent l'Amérique ou le Japon. C'est une simple tache sur le printemps perpétuel de ce beau pays, et qui ne saurait obscurcir le bleu de la Côte d'Azur.

CHEZ

A. DE BERSAUCOURT.

PLON

LE ROMAN DES CRANDES EXISTENCES

- 17

possible d'arrêter les ravages. La secousse ayant également 'détruit les canalisations d'eau, les sauveteurs, pour arrêter la marche des flammes, n'eurent d'autre ressource que de faire sauter des carrés de maisons à la dynamite ! Il fallut cinq jours afin de parvenir à se rendre maître du feu. De toutes parts, les secours affluèrent, rendant courage aux malheureux qui erraient sans abri. Mais que de tristesses, à mesure que se précisait le bilan du désastre ! Plus d'un millier de victimes avaient péri; sous les décombres d'une seule maison, on retrouva cent quarante-cinq cadavres ! Quant aux pertes matérielles, elles étaient formidables. On évalue le total à deux milliards de francs. L'Hôtel de Ville, l'Opéra, tous les plus beaux édifices avaient été 'détruits, par le tremblement de terre ou par les flammes. La superficie incendiée dépassait le chiffre de onze kilomètres carrés.

La violence de ces grands tremblements de terre suffit à ébranler pour ainsi dire le globe entier. Ainsi, celui de SanFrancisco a été ressenti à Edimbourg, à Berlin, à Vienne, comme à Rome; et cette transmission se fait à travers les assises du globe à une vitesse extraordinaire; elle a atteint plus de trente et un mille kilomètres à l'heure lors de cette dernière catastrophe.

Tantôt le choc se produit de bas en haut, et tout ce qui se trouve sur le sol est lancé en l'air. Les maisons sont renversées, comme si, en dessous d'elles, éclatait une mine; dans les terrains sablonneux, des gerbes de sable jaillissent à une grande hauteur, tandis qu'ailleurs partent d'énormes jets d'eau; on a vu des cadavres lancés, par-dessus une rivière, sur le sommet d'une colline ! Tantôt les tremblements de terre donnent naissance à des mouvements ondulatoires le sol est agité par des vagues, telle une mer soulevée par la houle; au passage de ces ondes, on voit les arbres s'incliner vers le sol, puis se redresser, ainsi que des navires bondissant sur le dos des lames. D'autre fois, le sol subit une sorte de torsion. A San-Francisco, des maisons sont sorties en bloc de l'alignement des rues, le sol qui les portait ayant éprouvé un déplacement en masse. Au Japon, des arbres primitivement alignés dans la direction nordsud, se sont trouvés, après le passage d'un tremblement de terre, alignés suivant la direction est-ouest.

En même temps, la terre se fend en énormes crevasses. A San-Francisco, des maisons sent enfoncées; en Grèce également, ces derniers jours; et, aux environs de SanFrancisco, deux lignes de chemin de fer, sur une longueur de six kilomètres, ont été englouties dans les profondeurs du sol. Dans les grands séismes, ces crevasses s'étendent sur 'des distances considérables, et, le long de leurs lèvres, les 'deux compartiments disjoints glissent l'un par rapport à l'autre, créant au milieu d'une plaine un escarpement abrupt. Lors d'un tremblement de terre qui désola l'As

Henri LAVEDAN

de l'Academie française

sam, dans l'Inde, en 1897, une fente de vingt kilomètres MONSIEUR VINCENT

s'ouvrit, le long de laquelle se produisit une dénivellation de dix mètres. Le même phénomène s'est manifesté au Japon, en 1891, sur une plus grande échelle encore; la fente s'est étendue sur une longueur de trente lieues. Ces espèces de décrochements amènent un bouleversement complet du sol. Sur les rivières que rencontre la crevasse et qui

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