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bis, place du Palais-Bourbon, Paris, VII Arrondissement. - Téléph.: Littré 51-92. Compte chèques postaux 718-59

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JOURNAL DE LA SEMAINE

PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS

7 bis, Place du Palais-Bourbon, Paris, Vll' Arrondissement

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S'

IL est vrai, comme l'affirme le dictionnaire Larousse, qu'un programme soit l'exposé que quelqu'un fait de ses principes ou de la ligne de conduite qu'il se dit disposé à tenir, il y a un programme dans les discours de Bordeaux et de Carcassonne.

tateurs. Ils n'espéraient pas mieux, mais ils espéraient autre chose.

Politiquement, ils espéraient que M. Poincaré sortirait de la position centrale qu'il occupe et prendrait leur parti. Techniquement, ils attendaient des renseignements, sans doute précieux, sur le jour et le taux de la stabilisation légale.

Or, le Président du Conseil n'a obliqué ni à droite ni à gauche et il a traité le problème monétaire avec une telle prudence, une telle sûreté de langage que les exégètes les plus subtils en sont réduits à discuter l'importance d'un adverbe sur quoi d'ailleurs ils ne s'accordent pas.

grammes électoraux

M. Poincaré a donc réussi à garder son attitude et son

secret.

Le tout est de savoir maintenant s'il réussira à conserver la majorité fidèle qui a permis, depuis vingt mois, au ministère de concentration républicaine, de vivre et de gouverner. Devant le suffrage universel M. Poincaré a posé la

Mais le mot « programme » est depuis longtemps détourné de son sens. Les programmes du moins les prosont devenus des catalogues de promesses illustrées par des figures de rhétorique. Et il est certain qu'on ne trouve rien de pareil dans la question de confiance. bouche de M. Poincaré.

Cette absence n'a pas été du goût de tous les commen

La réponse ne serait pas douteuse s'il s'agissait d'un referendum. Mais il s'agit d'élections où les personnes jouent

parfois un plus grand rôle que les idées, où de vieilles querelles locales se perpétuent et faussent le résultat.

Ce qu'on peut constater, c'est que jusqu'ici l'atmosphère électorale est très différente de celle qui régnait en 1924. Il est probable que l'état d'esprit des élus de tous les partis s'en ressentira. Or, l'état d'esprit des élus a plus d'importance que leur étiquette.

М. С.

ECE QU'ON DIT

Fausses reliques espagnoles.

On montre à Grenade, la clef de la Porte de la Ville, qui fut apportée à la reine Isabelle sur un coussin de velours, quand triomphèrent les rois catholiques. Croyez

vous que cette clef date de 1792? La grosse clef de coffre que contient le Trésor de Grenade est du XVIIIe siècle.

Il y a aussi l'étendard de la reine Isabelle, en soie brodée, à rehauts d'or et d'argent; deux bâtons noueux y sont entrecroisés. Or, ces bâtons n'apparaîtront que plus tard dans les armoiries de la maison d'Espagne.

A Séville, dans la cathédrale, on admire la Vierge des Rois offerte par Saint-Louis. Erreur. Saint-Louis était mort depuis longtemps quand naquit l'artiste qui sculpta la statue.

Enfin, on exhibe aux foules extasiées la vaillante épée du roi Ferdinand. Or, elle a été forgée trois cents ans après sa mort.

Les sourds-muets et le Barreau.

Il y a à Paris une institution de sourds-muets, dont le directeur est un ancien préfet.

Cette école, fondée par l'abbé de l'Epée, éduque les enfants que la nature a privés de la parole et de l'ouïe. On fait état chaque année des progrès qui ont été réalisés et aussi on n'oublie pas de mentionner les élèves et les anciens élèves qui ont réussi, les uns dans leurs études, les autres dans la vie.

Une liste nous indique combien de comptables; de musiciens et de commerçants sont sortis de l'école ; et sur la liste générale, au classement par professions, on apprend que parmi les anciens élèves il y a un avocat.

Un avocat ancien sourd-muet ! L'auriez-vous pensé ?

La barbe et les cheveux.

Vous êtes-vous posé cette question : « Comment font nos grands hommes pour se faire couper les cheveux on la barbe? Vont-ils chez le coiffeur ?

M. Doumergue se rase lui-même tous les matins avec un rasoir mécanique et deux fois par semaine un compa

triote de Gallargues qui est son coiffeur depuis qu'il habite Paris, vient de la rue Ordener lui arranger les

cheveux. Quand il est à Rambouillet, il l'envoie cherche

en auto.

M. Herriot n'a pas de coiffeur attitré. Il entre chez premier qu'il rencontre, mais il se rase avec un raso à lame fixe.

M. Painlevé n'a jamais abandonné le coiffeur du bos levard Saint-Michel que fréquente la Sorbonne et aus le Palais de Justice. Il est abonné au mois, mais il vien irrégulièrement.

M. Aristide Briand se fait conduire tous les jours ches un « merlan » de la rue Royale où il a sa boîte avec tous ses outils.

M. Chaumet est fidèle au coiffeur qui est presque ar bas de l'immeuble qu'il habite rue Claude-Bernard: 1 serre la main des artistes capillaires et aime bavarde:

avec eux...

L'origine du mot « violon ».

On s'est souvent demandé quelle était Porigine du met <<< violon » ou prison municipale. L'explication suivante est sans doute la vraie.

Autour du lutrin de certaines églises il y avait de très grandes contrebasses à cordes (on en voit encore an Musée du Conservatoire, à Paris). Dans la partie poste rieure de l'instrument s'ouvrait une porte et l'on pouvait introduire dans cette vaste caisse résonante un enfant de chœur de la maîtrise qui chantait à l'unisson de ses camarades et renforçait l'accompagnement du contrebassiste.

Lorsque la messe commençait, les mamans accompa gnaient les jeunes espiègles devant la porte de la viole monumentale pour leur faire peur : << On t'enfermera aussi dans la viole, si tu n'es pas sage ! >>>

C'est ainsi que la viole et le violon sont devenus syno nymes de prison.

Le requin réhabilité,

On a réhabilité l'âne, le chameau et le crapaud qui ne méritent pas la réprobation dont ils sont l'objet. Mon selet a réhabilité le cochon. Voici qu'on tente de réha biliter le requin.

M. Van Campen Hellener, professeur au Musée amé ricain d'histoire naturelle, affirme que le squale dédaigne la chair humaine. Il n'est que d'aller se rendre compte soi-même ; c'est ce que veut faire M. Hellener. Sil revient sain et sauf de son voyage sous-marin, il aura gagné son pari.

Mais ira-t-il ? L'expérience risque d'être dangereuse,

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AFFAIRES EXTERIEURES

Le Sacerdoce et l'Empire

en Italie

En avant Guelfes ! »... « En avant Gibelins ! ». Les vieux cris de guerre qui, pendant le moyen âge, ont tant de fois résonnés du nord au sud de la péninsule italienne, vont-ils de nouveau retentir ?

Pas sous cette forme assurément. Mais l'esprit qui les inspirait n'est pas éteint et l'Italie contemporaine est peut-être à la veille de connaître à nouveau, sous un aspect modifié, la lutte qui, au cours des siècles, mit, chez elle, si souvent aux prises le Sacerdoce et l'Empire ou, si l'on veut, l'Eglise et l'Etat.

On connaît les derniers événements :

Au début de la semaine dernière le Pape, dans une allocution soigneusement méditée à l'avance, condamnait en termes formels les manifestations du Centre national, parti qui groupe les catholiques italiens ralliés au fascisme. Dans son récent congrès tenu au Capitole, ce parti avait proclamé sa fidélité, non seulement au Souverain Pontife mais aussi à M. Mussolini. Il avait en outre émis le vou d'un rapprochement entre l'Etat fasciste et le Saint-Siège.

Le Pape a formellement déclaré ces manifestations intempestives. Il s'est déclaré peiné de l'attitude du Centre national et a laissé clairement entendre que les catholiques italiens ne pouvaient se rallier sans réserve à un régime dont le dessein avoué est d'établir un monopole de l'éducation, non seulement physique, mais morale et spirituelle de la jeu

nesse ».

La réponse de M. Mussolini ne s'est pas fait attendre. Dès le lendemain de l'allocution pontificale, il faisait approuver par le Conseil des Ministres un décret ordonnant la dissolution de tous les groupements non-fascistes de jeunes gens. C'est à dire qu'il supprimait toutes les nombreuses et actives formations d'éclaireurs catholiques.

Cette attaque et cette réplique marquent l'échec de la politique de rapprochement avec le Saint-Siège laborieusement poursuivie par le fascisme depuis son avènement.

On sait, en effet, que le Duce n'a rien négligé pour s'assurer l'appui de la force considérable que représente l'Eglise catholique rétablissement des crucifix dans les prétoires, rétablissement de l'enseignement religieux obligatoire dans les écoles, dissolution de la franc-maçonnerie, autant de mesures prises dans l'intention évidente d'être agréable au Saint-Siège.

A toutes ces avances le Vatican n'a répondu qu'avec beaucoup de réserve. Le parti politique italien cher à son

cœur est demeuré longtemps le parti populaire de don Sturzo et il a vu avec un extrême déplaisir ce parti s'effondrer et disparaître sous les coups répétés du fascisme.

De plus, le Vatican ne croit pas à la pérennité du régime fasciste quand on se place à son point de vue, qui est celui de l'éternité, on doit reconnaître qu'il a raison. Et l'on sait avec quel soin, sous la direction du Pape actuel, l'Eglise évite de se laisser « confisquer par un parti déterminé. Elle a volontiers des tendresses particulières pour les partis politiques qui se laissent diriger par elle sa dilection à l'égard du Centre catholique allemand le prouve - elle n'en a aucune à l'égard de ceux qui, bien que se réclamant volontiers du catholicisme, entendent conserver pleinement leur liberté d'action politique : l'Action Française en sait quelque chose.

Ajoutons d'ailleurs que ce ne sont nullement des motifs seulement temporels qui guident Pie XI (car toute la récente activité du Vatican est bien celle du Pape lui-même et non pas de ses conseillers).

Ancien conservateur de la bibliothèque vaticane, pénétré des encycliques des Papes du moyen âge, le Pontife actuel a institué la fête du Christ-Roi (encyclique Quas primas) et il entend maintenir dans toute sa force la doctrine, jadis souvent affirmée, de la supériorité du « glaive spirituel sur le « glaive temporel » et la théorie du « pouvoir indirect » de l'Eglise sur les Etats.

C'est là le pur système des Innocent III, des Grégoire VII, des Boniface VIII et des saint Thomas d'Aquin, système que l'Eglise romaine a laissé parfois dans l'ombre mais auquel elle n'a jamais renoncé (1). Ce n'est pas proprement de la théocratie; on ne nie pas la distinction du temporel et du spirituel et l'autonomie relative, dans leur sphère respective, de l'Eglise et de l'Etat (autonomie d'ailleurs affirmée par Léon XIII dans l'encylique Immortale Dei); mais on proclame que, même dans le domaine de l'Etat, l'Eglise conserve un droit éminent et imprescriptible ratione peccati. En d'autres termes lorsqu'un Etat ou des citoyens sont engagés dans une activité d'ordre en apparence purement temporelle, mais susceptible d'entraîner indirectement, dans l'ordre spirituel, des conséquences réputées peccamineuses par l'Eglise, celle-ci a le droit et par conséquent le devoir de prohiber lesdites activités.

Exemple le nationalisme, manifestation en apparence d'ordre purement temporel mais susceptible d'entraîner ceux qui le professent à pêcher contre la charité chrétienne.

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temporel » au « glaive spirituel », il y a évidemment antinomie absolue et irréductible.

Toutes les avances de M. Mussolini qui, au fond, ne peut pas plus sacrifier ses principes que le Pape ne peut sacrifier les siens, n'y changeront rien. Aussi n'a-t-il pas fallu s'étonner de voir, l'année dernière, aboutir à une impasse les négociations entamées entre le Gouvernement italien et le Vatican (avec beaucoup plus d'ardeur de la part de celui-là que de celui-ci) pour résoudre la question romaine. Il ne faut pas davantage s'étonner de voir aujour'd'hui le conflit latent éclater avec quelque fracas.

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Toutefois, ce n'est pas dans les traditions vaticanes de pousser les choses à l'extrême. Et, tout en maintenant intacte «la thèse » le Saint-Siège a toujours su réserver l'application dans l'hypothèse ».

Le Pape est évidemment très mécontent de voir dissoutes ces organisations catholiques auxquelles tout récemment encore il déclarait tenir « plus qu'à la prunelle de ses yeux >>.

M. Mussolini doit-être plus mécontent encore de voir se dresser en face de sa toute-puissance la seule opposition contre laquelle il ne puisse rien (car enfin mettre le Pape en prison ne sert qu'à en faire un martyr, comme Napoléon l'a éprouvé).

Mais Pie XI et M. Mussolini, tout fermes dans leurs doctrines qu'ils sont obligés de demeurer, ne laissent pas, chacun à leur manière, d'être deux hommes d'Etat, et deux hommes d'Etat italiens. C'est-à-dire qu'entre eux une combinazione peut toujours intervenir.

Dans le conflit qui les divise aujourd'hui on en voit déjà une s'esquisser. Ce sera vraisemblablement le pauvre Centre National qui en fera les frais. Peu agréable au Pape parce que trop fasciste, peu agréable aux fascistes parce que trop papalin, il disparaîtra vraisemblablement (son double aspect se manifeste assez bien dans la personne de son Président, le prince Chigi, à la fois maréchal héréditaire de la Sainte Eglise et l'un des plus ardents promoteurs du fascisme dans les rangs de l'aristocratie italienne).

Quant à la Jeunesse Catholique, elle sera probablement amenée à s'agréger aux organisations fascistes, mais elle y conservera des aumôniers spécialement désignés par les autorités ecclésiastiques ; ainsi la tempête se verra provisoirement calmée.

Provisoirement seulement. Le Saint-Siège n'abdiquera certainement aucune parcelle de ce « pouvoir indirect >> qu'il se reconnaît sur les choses temporelles ; et l'Etat fasciste, de par son essence même, ne pourra jamais admettre ce << pouvoir indirect >>.

« Ces deux moitiés de Dieu, le Pape et l'Empereur »>, fait dire Victor Hugo à Charles-Quint.

Cette proposition ne saurait être qu'un blasphème aux yeux de l'Eglise pour laquelle il ne saurait y avoir sur terre qu'un seul vicaire céleste.

Comme par ailleurs M. Mussolini a fait de l'Etat fasciste (et de lui-même par conséquent) un Dieu tout entier, la

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AFFAIRES INTERIEURES Défense du Parlement

C'est un paradoxe plaisant, pour un observateur désintéressé, que d'entendre donner pour raison à l'impopularité du Parlement, que son action ne correspond jamais aux grands mouvements de l'opinion. Je me suis efforcé de constater et de faire cons tater au contraire qu'il y correspond trop, et qu'il s'efforce peutêtre d'y correspondre avec trop de servilité. Par conséquent, les électeurs sont mal fondés à se plaindre : le Parlement est l'image fidèle de ce qu'ils sont ; il est ce qu'ils ont voulu qu'il soit. La vérité est que les électeurs ne savent pas fort bien ce qu'ils veulent, et qu'ils se dépitent de voir que les résultats de leur vote ne sont pas toujours conformes à ce qu'ils ont espéré. Peut être souhaiteraient-ils, en effet, un Parlement où la Sagesse fût déesse, et qui conciliât l'ordre et la démagogie: ce ne serait pas le moindre des mérites de l'Institution parlementaire que de leur montrer l'inanité de ce rêve : incompatible avec les caprices sentimentaux et les velléités contradictoires, il ne saurait aboutir. Peut-être aussi certains, ayant choisi les meilleurs, ou cru choisir les meilleurs, seraient-ils heureux de leur accorder confiance, et d'attendre d'eux des merveilles: ce serait ainsi la négation des institutions parlementaires, et l'abdication de cette souveraineté populaire à laquelle on prétend, peut-être à tort, le Français si attaché. Ne discutons pas ici les mérites ou les erreurs de l'Institution parlementaire, ou même la question de savoir si cett institution convient au tempérament français. Le régime parle mentaire est ce qu'il est, et durera jusqu'à ce qu'il se trouve une majorité unanime et résolue pour l'abolir. Convient-il à notre tempérament ? crois que ceux qui l'ont copié sur des institutions voisines ont prétendu du même coup qu'il suffirait à nos tendances et s'adapterait à notre caractère national. Peut-être était-ce là une vue trop absolue de l'esprit, mais c'en est une autre, et plus condamnable encore, de vouloir améliorer ce régime en le rapprochant de plus en plus de son fonctionnement à l'étranger, en l'éloignant de plus en plus, par conséquent, de notre tempérament propre. Nous ne saurions vivre, en France, sous ce régime parlementaire idéal, parce que le régime parle mentaire idéal comporte de grands partis organisés, disciplinés, unis. Nous n'en sommes pas là. Peut-être est-ce un mal. Peutêtre est-ce un bien. En tout cas, c'est un côté plus pittoresque, plus original, plus varié de notre génie. Nous ne vivons pas en série. Le Français est facile à gouverner, mais il n'aime point la stricte discipline des formules: il est individualiste et entend manifester son libre choix, plus sur des personnes que sur des idées. Croyons plutôt que son intelligence critique et son vieil humanisme traditionnel lui ont permis d'en faire depuis trop longtemps le tour pour lui attribuer une valeur trop absolue. Donc, la

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