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sur un front minime

ce qui ne s'était jamais vu encore depuis le début de la guerre civile ouvrirent un feu d'enfer pendant des heures contre les minces tranchées des volontaires qui ne disposaient plus que de quelques pièces usées et d'un nombre limité de coups. On les réserva 'pour abattre l'assaut ennemi. Les tranchées une fois aplanies, les communistes, les Lettons, les Chinois, les Magyars s'élancèrent pleins de fougue contre les patriotes. Derrière leurs vagues innombrables se hérissaient dans le soleil, les hallucinantes silhouettes des diables rouges, ainsi appelés parce que les cavaliers de ce corps d'élite sont entièrement vêtus de rouge et portent des bonnets à cornes.

Les volontaires sacrifiant là leurs derniers obus, leurs dernières bandes de mitrailleuses, tiraient sans discontinuer dans cette masse pressée. Fauchés par centaines, fauchés par milliers, les Rouges reculaient un instant, puis des nouvelles vagues s'élançaient avec les mêmes mouvements d'une mer agitée. Ce flot ivre, indifférent à la mort, retourna ainsi, à certains endroits, au cours de la nuit, trente-cinq fois à la charge. Et trente-cinq fois, il fut repoussé par les contre-attaques du régiment d'assaut de Kornilov et les charges furieuses de la cavalerie des cosaques du Don, commandée par le brave général Kalinine. La grande plaine couverte de cadavres ensanglantés ressemblait à un affreux lac beige et rouge. Du côté des volontaires, les généraux conduisaient personnellement leurs troupes à l'assaut. Plusieurs furent tués, presque tous les autres furent blessés. Le 29, quand la position entière tomba entre les mains de l'ennemi, les meilleurs régiments étaient totalement anéantis, le reste de l'armée était à toute extrémité.

Manstein, pour évoquer ces heures atroces, avait fermé les yeux. Ses paupières abaissées semblaient s'incliner devant les camarades inconnus qui avaient péri dans le carnage. Il les releva pour adresser à la Mère de Dieu peinte sur l'icone une prière ardente: « Que votre Fils ait pitié de leurs âmes que la mitraille a plus déchirées que le péché. »

Après, balbutia-t-il quand il eut fini de prier; après ? Hélas! c'était déjà fini.

Le même jour, Wrangel lança l'ordre de retraite générale vers les ports. La partie était irrémédiablement perdue; il ne restait plus qu'à fuir. On jeta un rideau de cavalerie en avant pour couvrir l'immense repli de l'armée décimée et de toutes ces femmes, de tous ces vieillards, de tous ces enfants qui étaient venus naguère chercher un refuge en Crimée contre la tyrannie bolcheviste, et qui s'en allaient maintenant en funèbres cortèges sur les routes menant à Sébastopol, à Yalta, à Théodosie, partout où l'on annonçait que des bateaux attendaient la population résolue à émigrer.

Ainsi s'achevait par l'abandon définitif de la terre natale, la prodigieuse épopée des volontaires qui avaient vu briller un jour le soleil de la victoire à deux cents verstes à peine de Moscou.

Jours noirs Jours affreux! Manstein se revoyait à Sébastopol. D'heure en heure, l'inquiétude grandissait dans la ville. Le rideau de cavaliers pouvait être d'un instant à l'autre bousculé par les Rouges. On craignait les pires désastres, un massacre général.

Alors, on apprit que Frunze avait envoyé à Wrangel, un radio lui promettant, s'il capitulait, l'amnistie et le pardon complet pour lui et ses troupes.

Mais cette déclaration généreuse ne concordait pas avec les ordres signé de Trotzky, trouvés sur les cadavres bolchevistes et qui avaient été transmis en toute hâte à l'Etat-Major général. Le commissaire de l'armée accordait aux soldats, comme récompense de leur victoire, le droit, pendant quatorze jours

d'exterminer seulement les ennemis du peuple et de piller leurs de demeures.

Les malheureux qui avaient réussi à s'échapper des villes déjà occupées, racontaient que les exterminations avaient commencé partout. Elles étaient dirigées par le communiste hongrois Bela Kuhn, chassé naguère de Budapest et qui travaillait maintenant pour le compte des Soviets et avec une si belle ardeur que Trotzky lui-même fut obligé de le relever bientôt de ses fonctions. Il avait déjà exécuté 50.000 personnes et se sentait de taille à continuer.

Ces jeux barbares divertissaient fort les Rouges qui, haras sés de fatigue, démoralisés par les pertes subies, préféraient s'attarder à boire et à tuer aux étapes que s'en aller risquer leur peau en poursuivant l'armée en retraite.

Les officiers, les bourgeois, les prêtres, les paysans, les ouvriers mêmes qui périssaient à l'intérieur sous les coups des Chinois, des Magyars, des Lettons, des Juifs et des communistes, aidaient ainsi, sans le savoir, leurs frères plus heureux en marche vers les ports, anxieux de voir enfin surgir au bout de leurs regards las, les navires sauveurs qui les emporteraient vers l'inconnu. Le 29 octobre au soir, les premiers arrivaient déjà à Sébastopol. C'est alors que ces abrutis de l'Etat-Major... gronda Manstein redressé.

Il se coupa lui-même la parole en s'envoyant une tape sur la bouche. Il venait de se rappeler que les camarades dormaient toujours sur le torpilleur à droite et à gauche de sa cabine. Une pareille attention, à cette minute précise, était méri toire de sa part car il se sentait à nouveau envahi par la même colère énorme qu'il avait éprouvée deux mois plus tôt en rece vant de l'Etat-Major de la flotte les ordres écrits relatifs à l'éva cuation. Il y était prévu que celle-ci devait être terminée le 1er novembre au coucher du soleil. Contre cela, il n'avait rien dit, bien qu'il eût préféré qu'on restât tous à Sébastopol pour s'y faire tuer jusqu'au dernier après avoir assommé le plus possible de ces voyous. Mais où son indignation avait éclaté et elle éclatait encore c'est quand il avait lu le passage concernant son bâtiment. Chacun savait que les gros mots et les jurons ne lui faisaient pas peur. Il reconnaissait pourtant n'avoir jamais tant gueulé, au cours de sa carrière d'assez jeune marin, que ce jour-là. Ah ! quelle journée. Il la revivait minute par minute. Il se revoyait arrachant le manteau de la patère avec un grand geste furieux et bondissant sur le pont avant de se ruer vers Sébastopol à la recherche de ces polissons accroupis derrière leurs machines à écrire et qui avaient osé lui adresser un ordre aussi abject.

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Une fois à terre, il était allé d'abord droit devant lui, comme un fou; mais bientôt, il avait dû ralentir le pas. Une foule épaisse de réfugiés bouchaient les rues et barraient les chemins conduisant aux quais. Aucun désordre. Chacun attendait stoïque et sans impatience, son tour d'embarquer. Rarement les aspirants chargés de la police avaient à intervenir. Après s'être frayé un passage à travers cette cohue muette, il avait atteint la ville. La plupart des boutiques étaient fermées et les portes des maisons grandes ouvertes. On aurait cru que toute la population se préparait à partir.

Il s'était alors arrêté au milieu de la chaussée pour s'indigner tout haut.

Il avait échappé aux Allemands à Reval, aux bolchevistes à Pétrograd; il avait lui-même armé un des premiers navires de la flotte volontaire, le remorqueur Belbek; il avait tiré jusqu'à Novorossisk le torpilleur Jarky mal en point et qui serait tombé autrement aux mains de l'ennemi. Il l'avait sauvé, réparé, rendu apte à la navigation et au combat. Pendant deux ans, il avait

té contre les Rouges partout où il les avait rencontrés. Et Etait pour s'entendre dire aujourd'hui par un tas d'idiots qui vaient peut-être jamais vu la mer : « Commandant, transférez tre équipage sur le Zvonky; nous avons, en effet, décidé de sser là le Jarky, de l'abandonner aux communistes. >>

Eh bien non, il ne l'abandonnerait pas. Il refuserait d'obéir il allait aller le dire tout de suite à l'état-major. Cette décision it absurde, honteuse ! Ah! il ne leur mâcherait pas les mots. d'avance, il répondait mentalement aux objections qu'on lui ésenterait. Il n'en avait pas oublié une parole de ce petit disurs. Il le répétait aujourd'hui, face à la sentinelle nègre, pour ulager sa colère revenue.

- Mon torpilleur a été endommagé pendant la campagne été dans la mer d'Azov ? Je le sais bien. Il a une voie d'eau ? le sais bien. Voilà deux mois que j'attends mon tour de passer ns les bassins. Toutes ses machines sont démontées et il ne peut us bouger? Je le sais bien. Mais je m'en moque. Vous entendez m'en moque. Nous partons dans trois jours. En trois jours, ai le temps de ramasser toutes les pièces actuellement éparpillées ans les usines. Quoi ? Mes chauffeurs et mes mécaniciens vont e claquer dans la main. Mais je le sais que le général Wranla autorisé qui voudrait à quitter l'armée et que ces gaillards-là e lâcheront. Je vous dirai encore que je m'en moque. S'il le ut, je les remonterai moi-même mes machines. En trois jours ? on, je ne suis pas exactement un abruti. J'exécuterai le traail en route. Qui, en route parce que j'exige que vous me fasez remorquer par n'importe qui, mais que vous me fassiez morquer. Je suis poli et fichez-moi la paix ! Ma voie d'eau ? Encore un coup, je m'en moque de ma voie d'eau. J'ai des pomes à bord n'est-ce pas ? Elles ne sont point là pour qu'on les egarde, je suppose, mais pour qu'on s'en serve. Alors je m'en ervirai. Je ne serai pas envahi, je ne coulerai pas. Je ne vous emande que de me remorquer. Ne vous occupez point du reste;

: m'en charge. »

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Toujours la question de l'arbitrage

Je m'y attendais... c'était forcé ! En apprenant, par les jourux, que M. Magrath, Irlandais, était désigné pour arbitrer, 2 janvier, le match de rugby France-Ecosse, j'évoquais telles mes fâcheuses dont fut déjà cause dans le même cadre at fut régulièrement cause un arbitrage irlandais présidant <explication » entre les représentants du « Cog », comme dit, et ceux du « Chardon » ; je sentis qu'une fois de plus aurait du grabuge...

Cela ne prit pas tout à fait les proportions des incidents de 26 (M. Scott, arbitre) ni, surtout, de ceux de 1913 Baxter, arbitre) à la suite desquels les relations furent lonment interrompues entre les deux Fédérations. Cependant, e de grondements furieux du lion populaire sur les gradins s de tant de décisions par lui jugées soit biscornues, soit

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J'avoue que, pour ma part, je ne suis pas autant qu'il le faudrait peut-être ému par des décisions arbitrales que je vois, autour de moi, même à la tribune de la presse, surexciter les passions, rendre les voix rauques et les masques hagards. Ma vision, qui n'est pas si nette à quelques cinquante mètres (quand ce n'est pas cent!) de distance, admet fort bien de s'en remettre, pour juger des peccadilles susceptibles d'interrompre le jeu, aux yeux d'un homme placé du moins à dix ou quinze mètres au plus du lieu où elles se produisent. Je fais, entrant dans le stade, ce pacte commode et que je persiste à croire essentiellement sportif de me confier à l'arbitre accepté par les deux camps, « déteneur » de la certitude presque au même titre que, l'été venu, sur la belle pelouse restituée aux nobles jeux de l'athlétisme, le décamètre et le chrono. Reconnaissons que ma quarantaine, qui s'efforce d'être philosophe, se montre moins que ne l'étaient mes vingt ans, enfiévrée par l'espoir de gagner. Ou du moins, si ! Il me plaît de gagner, passionnément, et Dieu sait les ressources de foi, de joie, et les déductions grandioses qu'une victoire peut faire sourdre de moi ! Mais il me plaît avant tout de gagner dans des conditions éclatantes, dans des conditions qui ne prêtent le flanc à nulle discussion. C'est pourquoi aussi j'ai fait mienne l'admirable formule d'un homme dont j'ai, par ailleurs, tant de fois discuté les affirmations prétentieuses ou aventureuses, de Montherlant qui mériterait de vivre au titre d'écrivain sportif quand même il n'aurait accouché que de cette phrase magnifique : « S'incliner devant la décision, même injuste, d'un arbitre, en triompher par plus de valeur ! »

Je ne me dissimule pas sans doute qu'il est difficile de demander une ataraxie semblable à une foule, surtout à ces foules françaises exaltées qui gonflent nos enceintes, mer tumultueuse capable de tout comme l'océan lui-même, des pires autant que des plus belles choses, et des ovations saluant le geste le plus chevaleresque comme de la rumeur infâme approuvant une goujaterie. En vain la prêcherons-nous d'avance; en vain l'appellerons-nous au respect de cette loi non écrite qui est le mot suprême du sport... Nous n'empêcherons jamais ou guère, que l'instinct par nous déclenché c'est une des grandeurs de nos jeux crève tout, emporte tout chaque fois que ce public, et c'est son excuse, se croit précisément trompé dans cette confiance en la justice, dans cette révérence du « fair play » qu'il apporte à ces fiers débats.

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Pour en revenir à l'arbitrage de M. Magrath, dois-je confesser que je demeure encore perplexe touchant ce qu'il convient d'en penser ! Pas objectivement! Il me paraît que le moins qu'on en puisse dire, c'est qu'il fut peu intelligent, minutieux jusqu'à la tracasserie, hachant à le rendre insupportable — un jeu auquel ses adversaires reprochent déjà non sans raison - par opposition aux règles plus élastiques du football de couper un peu trop fréquemment le développement de l'action et la montée de notre émotion. Sur ce point, M. Magrath est jugé. Ce n'est pas un homme supérieur. Et qu'on n'aille pas nous soutenir qu'il fit bien de sanctionner des fautes que laisse passer l'indulgence paresseuse de nos < referees ». Nous conservons

dans le'sprit la façon de procéder de « grands messieurs » du type de M. Freethy, Gallois, dont un Gondouin ou un Muntz ne sont d'ailleurs pas si loin. Arbitres qui voient haut et large, qui s'élèvent tout aussi bien dans leur conception de leur rôle que dans l'appréciation du drame qui se déroule sur le terrain! D'autres personnages qu'un Magrath! Mais le problème est beaucoup plus grave de se prononcer sur ce qui se passa dans le secret de ce cerveau.

Certains confrères, interviewant l'Irlandais après le match, le trouvèrent sincèrement troublé et affligé des coups de sifflet qui accueillirent tant de ses décisions. Rien de l'insolence systématique, du dédain grandement affiché de son devancier M. Scott qui ne put, au banquet d'il y a deux ans, se retenir de laisser entendre qu'il n'avait pas été fâché d'infliger une leçon mordante à ces apprentis que nous étions. Non, l'excellent M. Magrath disait bonnement son chagrin de s'être vu suspecter par la multitude française. Lui, dont les préférences intimes, il le soutenait, allaient vers nous, vers notre belle équipe, notre beau peuple, mêlés auquel deux de ses frères s'étaient fait tuer en terre française !... Croyons-le ! Ne lui attribuons pas une hypocrisie qui serait odieuse! Mais alors, comment s'expliquer ce que beaucoup de nous ont vu ? Cette façon de noter toutes nos fautes et de noter peu des fautes adverses, de faucher impitoyablement notre moindre élan offensif chaque fois qu'une contravention même minime au règlement pouvait le légitimer, et laisser, par contre, le rusé demi de mêlée britannique tomber parfois venant de derrière lui sur Daudignon découragé... ! Sur ces points, les commentaires de la presse sportive et politique se sont donné libre cours, ces jours-ci. J'ai lu l'exposé de bien des thèses, dont nuelle ne m'a pas paru bien convaincante... Eh! si, cependant! Certaine lettre publiée par le journal l'Aulo m'a paru au contraire un modèle de psychologie individuelle -- voire de psychologie de race. (Sujets dont se désintéressent sans doute ils ont tort les disciples de Paul Bourget ! -) M. Magrath serait comme tant de nous simplement une conscience à sincérités successives. Impartial, il veut l'être. Il l'est. Impartialité qui ne va pas et qui oserait lui en faire grief? jusqu'à négliger des fautes, s'il s'agit de fautes françaises. Mais arrive une faute anglaise. Non pas

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en général

insigne, évidente, mais de ces fautes moyennes dont est pétri le cours d'une partie aussi bien que le cours d'une vie... Littéralement, et de bonne foi, M. Magrath ne la juge pas faute. C'est que des erreurs de cette sorte, bien souvent, sont << sur la limite ». Il se peut, à réfléchir un brin, que tel de ces << en avant » écossais se trouve bénéficier à l'adversaire, que cet << off-side» soit justifié par une position excentrique du demi d'ouverture français. M. Magrath ne siffle pas. C'est qu'en ce cerveau irlandais mais, avant tout, britannique sans qu'il le veuille, sans qu'il le croie, le déclic de race a donné : le déclic qui réclame, qui exige la victoire anglo-saxonne, l'instinct de solidarité qui, à travers l'univers, relie, de façon si étroite, dix 'dominions qu'on est surpris de ne pas voir autonomes à la vieille mère patrie aux falaises ancrées dans les brumes. Problème insondable, insoluble, qui se ramène à celui du libre arbitre, qui se confond avec celui de la justice sous tous ses aspects! Le même crime, dans les mêmes circonstances. Ce jury condamne; cet autre acquitte. Vendu, ce dernier ? Qui le croirait? Celui-là mieux éclairé? Non pas ; ils sont renseignés de la même façon. Mais, allez approfondir cet univers, cet infini qu'est le cerveau d'un être humain ! Tel juré condamne parce qu'il s'est, dans un éclair, entrevu sous les traits de la victime. Tel autre acquitte parce que ce regard de l'accusé lui a évoqué celui de l'enfant qu'il a perdu... Mystère, mystère ! Il reste loisible de se défier en matière rugbystique -a priori des

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inconnus, et peut-être des Irlandais... puisque c'est de ce qu'est venu le malaise un peu trop souvent. Et la solution bien simple de réclamer la venue, toujours, des quelques a britanniques ou neutres, ce serait encore préférable! ont donné satisfaction. Mais, même alors, ne nous cachom qu'un impondérable persiste. Un impondérable d'origine veuse, sentimentale, un de ces éléments d'inquiétude et de tivité contre lesquels le sport moderne, justement, est en rés De là vient, malgré tout, le moindre attrait, le moindre ac cement rationnel qu'excitent désormais en nous les jeux d'é si aptes à nous faire battre le cœur alors que ven jeux mesurables, les courses, les lancers, les sauts où l'arbitr pour ainsi dire plus qu'un rôle muet d'enregistreur, l'acco notre raison et de notre coeur nous porte de plus en plus

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MARCEL BERGER

Le mercredi 25 mars, en soirée, dans le grand amphith de la Sorbonne, sous la présidence des ministres de l'Instr publique et de la Guerre, en présence de délégations des p paux groupements intellectuels français et des corps constitue l'Etat, la Fédération Française d'Athlétisme organise une festation solennelle pour « le rapprochement entre les int tuels et les sportifs ».

Au cours d'un fort beau programme, notre collaborat M. Marcel Berger, traitera du Véritable Visage du Sport. le point culminant de la campagne qu'il poursuit depuis années avec la foi et le talent que l'on sait.

Pour cette séance grandiose, quelques invitations mises à la disposition des lecteurs de l'Opinion, qui les dem deraient à M. Marcel Berger, au bureau du journal.

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propos

de cinéma

car

A l'unanimité, la Commission du cinématographe - la C mission Herriot a approuvé le texte du rapport présenté M. Sapène sur le statut du cinématographe français. A nimité des suffrages exprimés, convient-il de préciser, deux représentants du Syndicat des directeurs se sont abst de prendre part au vote, et M. Louis Aubert, président Chambre syndicale française de la cinématographie se tro hors de France.

Le rapport contient cinq résolutions concernant la prod et l'importation des films. Il définit ce qu'on appelle les français et les divise en deux catégories :

GO

1° Les films purement français, où tous les éléments être français, sauf 25 pour 100 des artistes qui peuven étrangers;

2° Les films « semi-français », dont 50 pour 100 aut des éléments, y compris la direction, devront être français Les films de l'une et l'autre catégorie devront être re par une maison française. Mais le rapport ne parle pas de gine des capitaux : c'est sans doute qu'ils pourront être de venance soit française, soit étrangère. Ne lit-on pas, d'ail dans le préambule :

<< Aussitôt que des mesures de protection furent prises certains pays d'Europe, les firmes américaines s'empressere

collaborer avec les industries de ces pays et de les animer. >> Et En Allemagne, à cause du contingentement très serré, une Compagnie américaine s'est récemment mise d'accord pour commanditer quinze films, dont la réalisation, sous une direction allemande, est en cours d'exécution et assure ainsi du travail aux producteurs, metteurs en scène, artistes, décorateurs, machinistes, électriciens et ouvriers allemands. » Et encore : « En France, où aucune mesure de protection n'a encore été prise, les Américains ne se préoccupent pas d'aider notre production. »

La production des films de deuxième catégorie ne pourra jamais être supérieure à 50 pour 100 de celle des films de première catégorie. Sur la proposition de M. Léon Gaumont, un mètre de négatif de film appartenant à la première ou à la seconde catégorie permettra l'entrée d'un certain nombre de mètres de film étranger, nombre variable chaque année, suivant la longueur des films réalisés dans la première et la seconde catégorie l'année précédente.

Une Commission, nommée par le ministre, jugera les capacités d'exportation et d'exploitation des films français, pour éviter qu'on ne les réalise seulement en vue d'obtenir la licence d'importation des films étrangers.

En outre, le rapport présenté à la Commission Herriot émet cinq vœux concernant l'exploitation, qui tendent à imposer la limitation de la longueur totale des programmes à 4.000 mètres, la vérification régulière de l'état des cabines de projection et de leur matériel, la surveillance des conditions dans lesquelles travaille le personnel employé, la réduction du taux des taxes, enfin, la présentation à la censure, dans leur version originale, des copies des films étrangers importés en France.

cinéma français paraît devoir aboutir, il peut être intéressant de donner un aperçu de ce qu'ont fait ou sont en train de fair certains pays d'Europe en vue de défendre contre la concur rence étrangère (représentée principalement par la production américaine) leur industrie cinématographique.

Un article du Berliner Tageblatt nous renseigne sur les modalités du contingentement des films importés en Allemagne pour les années 1928-1929. Le nombre des licences qui pourront être délivrées pendant cette période est limité d'avance à 260. Cette limitation est prévue, afin de remédier aux inconvénients du système en vigueur jusqu'ici: l'autorisation d'importer un film étranger dépendait du nombre de films allemands soumis à la censure. Les producteurs allemands s'étaient mis en conséquence à fabriquer à peu de frais des films uniquement en vue d'importer des films étrangers. Le marché allemand fut encombré d'œuvres médiocres, qu'on appela des « Kontingentsfilme »>, et qui firent baisser le niveau moyen de la qualité de la production allemande. On a vu que la Commission Herriot a prévu, chez nous, le remède à ce danger. En Allemagne, sur les 260 licences à délivrer au cours de l'exercice 1928-1929, 170 seront réparties, à compter du 1er avril 1928, entre les maisons allemandes de location de films, proportionnellement au nombre de films qu'elles ont loués pour la première fois en Allemagne en 1926 ou en 1927 et qui ont compensé l'importation de films étrangers. Le commissaire du Reich pourra disposer librement des 90 licences restantes et les employer par exemple à importer de courts films étrangers de publicité ou d'actualités.

Dans la Cinématographie française, M. Georges Clarrière parle de la loi du contingentement en Grande-Bretagne, ou loi

Au moment où le projet ayant pour but de protéger le du « quota », actuellement en discussion à la Chambre des

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Communes. Elle repose aussi sur le principe d'un rapport de quantité entre les films exploités étrangers et nationaux. L'appli cation de cette loi est reportée du 1er janvier au 1er avril 1928. On compte dans le cadre du contingentement les rééditions de films anglais et celles de films étrangers. Tout nouveau film doit être présenté aux gens du métier et enregistré dans un délai de six semaines courant à dater de sa terminaison au studio. L'application de la loi du contingentement est prévue pour une durée de dix ans.

La loi sera vraisemblablement modifiée sur certains points avant sa promulgation, car elle soulève un certain mécontentement outre-Manche.

En Autriche, la formule de contingentement était exprimée jusqu'au début de 1927 par le rapport de 10 films étrangers pour un film indigène. Ce rapport est passé de 14 à 1 au mois d'octobre, puis de 16 à 1. Jusqu'à présent, le contingentement ne comportait aucune limitation de copies: or, il vient d'être décidé que les films autrichiens réalisés au cours de l'année 1928 auraient droit à vingt licences d'importation de films étrangers, mais que ces licences ne seraient valables, chacune, que pour un négatif et deux copies. C'est là un aspect original du système de protection employé pour le cinéma autrichien.

La Pologne, enfin, qui songeait il y a quelque temps, à aider son industrie cinématographique, puis en fut détournée par des circonstances politiques et financières, se préoccupe à nouveau de la question, témoin l'Exposition internationale de Varsovie et la création de l'Office du cinématographe.

Nourrissons l'utopique espoir que l'Europe, à tant parler de contingentement et à si bien chercher les moyens d'améliorer et d'intensifier sa production cinématographique, deviendra pour les Etats-Unis une concurrente redoutable et fera entrer ce mot dans le vocabulaire américain.

JACQUES ANTONY.

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La semaine boursière a été caractérisée par une diminution sensible des transactions, et par le fléchissement de nombreuses valeurs françaises particulièrement favorisées ces temps derniers. Les titres internationaux, par contre, ont progressé, assez fortement pour quelques-uns.

Parmi les fonds d'Etats, les Rentes françaises ont fait preuve d'irrégularité. Aux fonds étrangers, les Mexicains sont mieux tenus et les Turcs sont très fermes.

Le compartiment bancaire a été soutenu.

Aux valeurs de transport, nos grands réseaux ont rétrogradé quelque peu, tandis que les titres de navigation sont recherchés. Dans le groupe des industrielles diverses, les valeurs de gaz sont toujours bien disposées; le compartiment électrique enregistre de nouvelles plus-values.

En Banque, le groupe des pétroles a fléchi sensiblement. On remarque, par contre, la grande fermeté des Caoutchoucs. Les mines d'or au groupe sud-africain sont en vive hausse; les diamantifères ont progressé légèrement.

La participation à la foire de Lyon

La réunion de Printemps de la Foire Internationale de Lyon sc tiendra du 5 au 18 mars 1928. Cette manifestation s'annonce très favorablement. Jamais les participants n'avaient montré une telle hâte à s'assurer un stand. Depuis 6 mois, aucun emplacement n'est plus disponible dans les groupes de l'Electricité, du Mobilier, de la Céramique-Verrerie-Objets d'art, du Jouet, de la Bijouterie, de l'Ali

mentation.

Outre les industries énumérées ci-dessus, celles qui seront le plus largement représentées à la prochaine réunion de la Foire, sont la Métallurgie, la Confection pour hommes, la Bonneterie, la Confection pour dames, l'Industrie textile, etc...

Il convient de faire une mention spéciale du groupe de l'Automobile, qui, dans la rue couverte du Palais, occupera une superficie de 7.000 m2. De plus, la « Semaine de la Machine agricole », groupera sur un terrain de 21.000 m2 toutes les machines, le matériel et les outils servant à la culture du sol.

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MM. les actionnaires de la Société anonyme du Gaz de Paris sont informés que le Conseil d'administration, en vertu de l'article 47 des statuts, a décidé la mise en paiement, à partir du 20 janvier 1928, d'un acompte de dividende. Celui-ci a été fixé à :

10 francs net par action nominative ou au porteur représentant pour l'exercice 1927 les deux tiers de la partie fixe de la rémunération garantie par le contrat de régie. Cet acompte sera payable, contre remise du numéro 40, aux guichets des Etablissements de crédit ou à leurs succursales et agences.

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Au programme de la saison figurent des manifestations nombreuses et variées.

Des trains rapides avec places de luxe, conduisent en une nuit de Paris ou de Marseille à Aix-les-Bains, d'où un funiculaire mène au plateau en une heure. De Lyon ou de Genève, on peut aller au Revard en quelques heures.

Les voyageurs trouvent à la gare d'Aix-les-Bains un service automobile pour la station du funiculaire.

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