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teau. Il promet de faire effectuer divers essais en ce sens, essais qui ne seront pas onéreux pour les fabricants puisqu'ils tendront également à accroître le pourcentage d'huile obtenue.

Quant à l'essai physiologique, il signale que des tourteaux d'amandes amères traités de cette façon ont pu être ingérés par du bétail en assez grande quantité et cela sans le moindre inconvénient.

Il donnera, à ce sujet, une note qui, insérée à la suite de l'article de M. KOHN-ABREST, calmera les inquiétudes que pourrait provoquer la communication de celui-ci.

Le 4o échantillon

En l'absence de M. ROCQUES, M. ARPIN donne connaissance à la Société des grandes lignes d'une note de celui-ci sur les difficultés que soulève pour les experts le 4 échantillon laissé entre les mains du commerçant.

M. le Président propose d'inscrire la discussion à l'ordre du jour de la prochaine séance; dès à présent, M. PADE signale la quantité de non-lieux qui résulteront de l'état actuel des choses.

MM. Erg. Roux et TOUBEAU fournissent à la Société des explications sur les idées qui ont servi de guide au Conseil d'Etat lors de l'élaboration du Décret du 22 janvier 1919.

La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine réunion.

La Revision des Tarifs d'expertise

M. ARPIN donne connaissance à la Société des principaux points étudiés par la commission de revision des frais de justice: conditions de nomination des experts, prestation d'un serment unique, honorariat, création de compagnies d'experts et de chambres de discipline, modification au tarif des frais de voyage et de séjour. Il annonce enfin que la loi nécessaire a été votée le 16 octobre et que l'on espère que le règlement d'administration publique pourra paraitre dès janvier 1920.

M. le Secrétaire général attire l'attention de la Société sur la necessité de voir le texte à intervenir applicable à l'Algérie. Sur sa proposition, le vœu suivant est mis aux voix et adopté à l'unanimité :

La SOCIÉTÉ DES EXPERTS CHIMISTES DE FRANCE, considérant : Que les raisons qui ont amené à demander la revision du Décret de 1912 existent en Algérie comme dans la Métropole ;

Que les chimistes algériens, du fait de leur éloignement des centres d'approvisionnement, ont à supporter des frais de matériel et pro duits chimiques encore plus élevés que leurs collègues de France.

Emet le vœu :

«Que le Décret à intervenir sur la revision des frais de justice, soit applicable à l'Algérie, en ce qui concerne les frais d'expertise. » L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 19 heures. (La prochaine réunion aura lieu le 14 janvier 1920). Le Secrétaire de séance : FARCY.

NÉCROLOGIE

M. EUGÈNE COLLIN

Notre éminent collaborateur, M. EUGÈNE COLLIN, s'est éteint dans sa maison de Colombes le 22 décembre dernier.

M. Collin était né en 1845 à Carignan (Ardennes).

Pharmacien de première classe, il exerça de 1871 à 1888 à Verdun, puis à Colombes. Depuis lors, il n'a cessé jusqu'à ces derniers jours de se consacrer aux travaux de micrographic, pour lesquels il avait une véritable passion. C'est ainsi qu'en 1908, à l'heure où tant d'autres songent à prendre un repos bien gagné, M. COLLIN accepta le poste de micrographe au Laboratoire Central de la Répression des Fraudes, qu'il devait occuper jusqu'à sa mort.

L'un des premiers il eut, en effet, l'idée d'appliquer la micrographie à la recherche des falsifications et d'utiliser le microscope soit pour confirmer les résultats de la chimie, soit même pour se substituer à elle dans les cas où cette science se trouve impuissante.

Chercheur infatigable, EUGÈNE COLLIN fut un vrai savant, que les maîtres eux-mêmes aimaient à consulter et dont le savoir et l'expérience n'eurent d'égales que sa simplicité et son extrême modestie.

Commissaire expert du gouvernement pour les contestations en douane, Expert des tribunaux, il doit être cité comme un modèle d'impartialité et d'intégrité. Il fut « un expert » dans toute l'acception du

terme.

Les travaux qu'il a publiés, et dont bon nombre parurent dans ce journal, font autorité dans le monde entier. Ils lui ont valu les plus hautes récompenses. C'est ainsi que M. COLLIN fut lauréat :

De l'Académie des Sciences (3 fois).
De l'Académie de Médecine (2 fois)
De la Société d'Encouragement.

De la Société Nationale d'Agriculture.

De l'Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris.

La Société Linnéenne de Londres et la Société des Pharmaciens de la Grande-Bretagne lui ont décerné la Médaille HANBURY, qui est leur plus haute récompense.

En dehors de nombreuses notes, M. COLLIN a fait connaître le résultal de ses recherches dans les ouvrages suivants :

Traité pratique de détermination des Poudres officinales;

Les Drogues simples d'origine végétale (2 volumes), en collaboration avec M. PLANCHON ;

Précis de Matière médicale, ouvrage classique en France;

Traité des Altérations et Falsifications des Malières alimentaires (6 volumes), en collaboration avec MM. VILLIERS et FAYOLLE ;

Allas de Micrographie régétale publié à Londres en collaboration avec le Professeur GREENISH;

Traité de Toxicologie végétale;

Les Résidus industriels d'origine végétale, en collaboration avec le Professeur PERROT.

Avec M. EUGÈNE COLLIN, disparaît un grand savant et un homme de bien. Pour obéir à une volonté formelle de ce modeste, je n'ai pu lui dire un dernier adieu sur sa tombe. Que sa famille éplorée trouve ici l'assurance que sa mort laisse un grand vide, non seulement dans la science française, mais au cœur de ceux qui furent ses élèves et ses amis, en particulier dans ce Laboratoire de la rue de Bourgogne, qu'il affectionnait, et où nous l'aimions tous.

G. FILAUDEAU.

Technologie.-- Chimie.-- Analyse

LA RÉTENTION LACTÉE

Communication présentée à la Société des Experts-Chimistes de France,

par M. Ch. PORCHER, Professeur à l'Ecole Vétérinaire de Lyon,

Lorsque le lait, après sa sécrétion, se trouve collecté dans les sinus et les conduits galactophores, on dira qu'il y a rétention lactée si la traite n'est pas effectuée. La sécrétion se continue, plutôt difficilement en raison de l'obstacle que lui oppose le lait non évacué et la tension provoquée à l'intérieur de la glande, laquelle se manifeste à l'extérieur par une consistance plus ferme, tout restant élastique.

devient telle qu'un mouvement de résorption est fatal. Cette tension peut avoir bien des degrés et conséquemment le phénomène de résorption qu'elle entraîne et qui varie parallèlement avec elle, sera à son tour d'intensité très variable.

On doit d'abord se demander quelle sera l'allure chimique de la résorption.

Avant d'entreprendre les premières recherenes qui font l'objet de ce travail, recherches qui seront d'ailleurs continuées parce que leur intérêt est très grand, on pouvait a priori raisonner ainsi le lait étant constitué d'eau et de substances qui s'y trouvent à l'état dissous (cris)

talloïdes) ou pseudo-dissous (colloïdes), l'eau sera résorbée la première et le lait, en conséquence, se concentrera dans la mamelle.

Mais, dans cette façon de raisonner, il y a une grave erreur ori ginelle parce qu'on laisse de côté la notion d'isotonie qu'il est indispensable de faire intervenir si l'on veut s'expliquer les modifications entraînées dans la composition du lait par la rétention lactée.

Lorsque du lait stagne dans la mamelle, qu'il y est en état de rétention, il y a lieu de considérer le système : vaisseaux sanguins, couche cellulaire sécrétrice du lait, la couche cellulaire étant en somme comme une membrane qui sépare le sang du lait. Le mouvement de résorption va ramener dans le sang des principes venant du lait, alors qu'en sens inverse, lors de la sécrétion, c'était le sang qui envoyait à la cellule mammaire les matériaux dont celle-ci avait besoin pour élaborer les principes constituants du lait.

A la sécrétion, mouvement centrifuge, la cellule mammaire qui tapisse la paroi interne des acini est un filtre actif, un filtre qui sélectionne, un agent de synthèse, puisque, avec les principes que lui apporte le sang, principes neutres, peut-on dire, car le sang amène les mèmes à tous les autres organes aux fonctions bien différentes, la cellule mammaire va élaborer des substances très caractéristiques et que. dans le règne animal l'on ne trouve que dans le lait : lactose. easéine, acide citrique.

:

A la résorption, mouvement centripète, on ne voit pas comment la cellule mammaire interviendrait si elle joue un rôle, ce ne sera celu que d'un simple filtre fonctionnant dans des conditions particulières auxquelles l'isotonie donne la caractéristique.

L'examen des résultats numériques des expériences qui vont être relatées nous permettra d'ailleurs de parfaire le raisonnement que nous venons de tenir.

J'ai eu à mon Laboratoire, pendant plusieurs mois, une vache laitière, «Bichette », de race normande, en bonne santé et dont, pendant près de quatre mois, j'ai relevé, matin et soir, le taux de la matière grasse et de l'extrait dégraissé du lait qu'elle fournissait.

Je donne, dans un travail qui suivra celui-ci, les chiffres que j'ai obtenus. Ils affichent une quasi-fixité de l'extrait dégraissé vraiment remarquable; je n'insiste d'ailleurs pas sur cette constatation, tenant à en souligner toutes les conséquences dans le travail en question.

Il m'a paru que les expériences sur la rétention lactée ne devaient porter que sur un quartier de la mamelle; en opérant ainsi, j'avais toujours à ma disposition la possibilité d'établir une comparaison entre le la sécrété par les autres quartiers et celui qui était l'objet des expériences de rétention. Je devais donc au préalable examiner le lait de chacun des quartiers. car jusqu'alors car jusqu'alors mes investigations

n'avaient porté que sur le lait de la traite totale, mélange des laits des quatre quartiers. Ceci m'a procuré l'occasion de constater, ce que l'on pouvait croire a priori, que chaque quartier fonctionne indépendamment des autres et donne un lait qui peut en être différent, par son extrait dégraissé, bien entendu, car les variations de la matière grasse sont telles à l'état normal, comme nous le savons, qu'on ne saurait faire intervenir ici ce composant du lait.

L'embryologie nous apprend que l'organisme peut être considéré comme l'accollement de deux moitiés et conséquemment, en ce qui concerne la glande mammaire, on peut conclure que le raphé conjonctif qui sépare la partie droite de la partie gauche doit constituer une barrière solide s'opposant à toute communication entre les quartiers qu'il sépare, mais rien ne s'oppose à ce qu'il y ait des communications entre le quartier antérieur et le quartier postérieur d'un même côté. Tout ceci n'est cependant que raisonnement et l'expérience est le seul guide, car, en effet, l'animal sur lequel les expériences relatées ici ont été faites, a donné des laits différents pour les quatre quartiers de sa mamelle.

Le 4 avril 1919, j'ai fait l'examen séparé des laits des quatre quartiers, j'en ait même fractionné la récolte, le lait de chaque quartier ayant été recueilli en trois portions à peu près égales, de plus d'un demi-litre chacune. Le tableau ci-dessous donne les résultats obtenus :

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Les chiffres de ce

tableau sont intéressants à divers demandent que nous nous arrêtions pour en discuter:

titres et

1° L'examen de l'extrait dégraissé rectifié, le seul qui ait vraiment de la valeur lorsqu'on envisage la partie non grasse du lait, nous signale des différences très marquées entre les quartiers. Il y à 12 gr. entre l'extrait dégraissé du quartier antérieur droit et celui du quartier postérieur droit. Il n'y en a que 5 environ entre le même extrait de l'antérieur gauche et celui du postérieur gauche. Si nous comparons. maintenant, les quartiers antérieurs et postérieurs, il y a une différence de près de 7 gr. entre les deux antérieurs il s'agit done bien de

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