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l'acceptation, qu'un petit nombre a fait des observations sur l'ensemble ou partie de cet utile et important travail, qu'enfin la masse imposante du peuple souverain l'a honoré de sa sanction.

» L'éloignement des départemens qui confinent à l'Espagne et à la Méditerranée, le peu d'intervalle qu'il y a entre la tenue des assemblées primaires et la célébration de la fête nationale, la difficulté de se procurer des chevaux sur les routes, retardent nécessairement l'arrivée à Paris des citoyens de ces contrées: plusieurs sont déjà à leur poste; les autres probablement y seront rendus dans le jour; on sait d'ailleurs qu'ils se sont levés en masse, et qu'ils combattent dans ce moment les Espagnols.

>> Le tableau du recensement des votes s'achève; demain il sera remis au doyen des envoyés du peuple, qui l'offrira au président de la Convention pour le proclamer au Champ-deMars, sous la voûte du ciel. Il est à croire que bien peu d'assemblées primaires n'auront pas répondu à temps au vœu général.

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La République comprend dans toute son étendue quatre mille neuf cent quarante-quatre cantons, dont plusieurs sont divisés en différentes assemblées primaires. Votre commission a désiré suppléer à ce qu'il y a d'imparfait dans la rédaction de quelques procès verbaux, où l'unanimité pour l'acceptation est prononcée sans qu'il y soit question du nombre des votans: elle s'est rappelé qu'un peuple libre pouvait, dans l'exercice de sa souveraineté, s'élever au dessus des formes, que l'enthousiasme seul a fait oublier, et par respect pour ses droits elle a cru ne devoir s'attacher qu'à bien connaître le total des assemblées primaires de la France. Elle n'a pu à cet égard se procurer des renseignemens sûrs ni à votre comité de division, ni chez les ministres chaque envoyé du peuple, et plusieurs autorités constituées, auxquelles elle en avait écrit, l'ont aidée de leurs lumières. Il fallait adopter cette mesure pour donner un résultat certain.

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Si l'on excepte Marseille, qui se déshonore en violant l'unité de la République, qui guerroie encore sans pudeur le patriotisme, et qui oppose une barrière aux envoyés des assemblées primaires tenues près de ses murs, les autres grandes communes qui d'abord avaient été aveuglées sur les derniers et mémorables événemens de Paris ont vu la vérité tout entière; elles ont senti l'odieux du projet de fédéralisme qui avait été perfidement formé. Leurs procès verbaux portent acceptation unanime de l'Acte constitutionnel : c'est la plus belle et la plus généreuse rétractation qu'elles aient eu à offrir à la France de l'erreur où elles ont été entraînées.

» Le département de la Corse, séparé par les mers, se trouve actuellement en proie à l'intrigue et à l'aristocratie; il n'a pu participer au vœu de la France, dont il fait partie: il est encore douteux si les bons citoyens de ce département ont connaissance des utiles travaux de la Convention depuis le 2 juin.

» Quant au département de la Vendée, il n'est pas entièrement gangrené. Les patriotes échappés à la fureur des brigands se sont ralliés: votre commission a connaissance que vingt-neuf assemblées primaires y ont eu lieu; elles ont voté à l'unanimité l'acceptation de la Constitution. Leurs envoyés sont dans cette enceinte.

» Le nombre des assemblées primaires dans le département du Nord est de cent quatre-vingt-quatre: la très grande majorité a eu lieu. Les puissances étrangères, qui envahissent une partie de son territoire, ont mis nécessairement obstacle à la tenue du surplus, notamment dans les districts de Valenciennes, Lille, et dans les cantons de Bavay, Marchiennes et Orchies.

» En général les habitans de nos vastes frontières ont montré un grand caractère; leur amour pour la liberté ne peut pas être suspect. On sait que le sort des armes n'est pas touJours heureux: hé bien, ils ont prévu les événemens; l'ennemi à leurs portes, menacés d'une invasion prochaine, ils se sont empressés de voter l'acceptation de la Constitution, de l'annoncer par le canon des remparts, et d'adresser à la Convention nationale les procès verbaux de leurs assemblées primaires.

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Les armées de la République n'ont pas été les dernières à se signaler; c'est dans les camps, en face de leurs nombreux ennemis, qu'elles combattent avec valeur, qu'elles ont juré fidélité à la Constitution, et que leurs bras pour sa défense ne seraient jamais inactifs.

>> Toutes les sociétés populaires, la majorité des corps constitués, un grand nombre de citoyens, non contens d'avoir émis leurs vœux dans leurs assemblées respectives, ont envoyé à la Convention des adresses qui prouveront aux siècles futurs combien le républicanisme dès son berceau avait déjà d'empire sur les Français libres.

>> Vous avez vu dans ce temple l'enfance et la vieillesse parsemer de fleurs et orner de trophées le livre de la loi: qu'il était touchant d'entendre le vénérable vieillard, blanchi sous le harnais, dire à ses enfans: Voilà votre héritage! Il sera le prix de vos travaux et de vos vertus : suivez mes traces ; mon bras, quoique affaibli, demeurera armé jusqu'à la mort pour vous le conserver!

>> Les peuples de la terre, mieux instruits un jour, s'éton neront que tout le fruit de leurs sueurs et de leur industrie ait servi aux despotes qui les gouvernent pour tâcher de faire retomber sous le joug vingt-cinq millions de Français!

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Revenus de leur léthargie politique, alors seulement ils sentiront le poids de leurs chaînes; ils les secoueront: la France entière leur offrira un vaste tableau de prospérité.

»

Une guerre sans exemple à soutenir au dehors, des ennemis de tout genre à subjuguer, des malveillans à contenir, des troubles intérieurs excités par un or étranger et corrupteur à appaiser, la rareté et le prix excessif des denrées et des vêtemens, voilà nos fléaux momentanés; mais ils ne refroidiront pas notre attachement au gouvernement républicain : que le canon qui a renversé la Bastille et le trône gronde utilement sur les rives de la Loire, du Rhin et de l'Escaut, et la France, libre, ne sera pas plus longtemps opprimée!

>> Le peuple français a renoncé à ses usages parce qu'il en a trouvé de meilleurs: fier, généreux, ennemi de la monarchie, il s'est déclaré l'ami des peuples.

» Que prétendent donc les satellites qui souillent impunément son territoire? Croient-ils que la prise de quelques forteresses assoupira son courage, obligera la France à capituler avec eux? Non! Nous tiendrons nos sermens : la Constitution que nous allons jurer sur l'autel de la patrie nous prescrit de résister à l'oppression; nos ennemis sentiront la puissance de nos armes et de notre bonne cause. Les fugitifs et les proscrits combattent pour leurs dernières espérances; la barrière qui les contient subsistera, et tous les moyens que les puissances coalisées emploient pour dégoûter les Français de

» Envoyés du peuple, lorsque vous serez de retour dans vos foyers, instruisez vos concitoyens de ce qui se passe à Paris. Avez-vous vu l'habitant de cette grande cité, le poignard à la main, exercer d'injustes vengeances et crier à I'anarchie? (Les envoyés du peuple répondent unanimement: Non!)

>> Voilà cependant le tableau qu'on vous en a fait! On ne voulait pas que vous parvinssiez jusqu'à lui. Cette étonnante ville, berceau de la liberté, sera toujours la terreur des méchans! Engagez ses habitans, une fois la République affermie, d'aller visiter leurs frères des départemens; ils trouveront écrits en gros caractères, sur chacune de leurs demeures, ces mots : ici est l'asile du Parisien.

» Avez-vous vu la représentation nationale outragée, cernée, environnée de despotes? (Les envoyés du peuple répondent encore unanimement: Non!)

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Comment ce vain prétexte, inventé pour fédéraliser quelques départemens mal administrés, aurait-il pu longtemps séduire! Jamais législateur ne fut plus libre dans son opinion. La Constitution n'est pas sortie du volcan qui dans les premiers mois de cette année alimentait ici la discorde : ses éruptions ont fait de grands ravages, il est vrai; mais le calme et la paix règnent autour de nous, et chaque jour est marqué par des lois salutaires.

» Soyez notre organe auprès de nos frères; assurez-les tous, et nous en prenons ici l'engagement sacré, qu'avant notre remplacement, qu'importe son époque, un code civil et uniforme, une instruction nationale, et, s'il est possible, des lois explicatives des bases de la Constitution, auront été décrétées : ce seront nos derniers travaux. Assurez-les que nous nous occuperons en même temps à faire fleurir le commerce, source inépuisable du bonheur d'une république. Dites-leur que le soldat, le philosophe, l'agriculteur, l'orateur et l'artiste trouveront dans ce temple, en récompense de leurs travaux, la branche d'olivier et la couronne civique. Dites-leur encore que nous ôterons à ceux qui commandent nos armées jusqu'à la pensée de rien faire, de rien entreprendre contre l'intérêt de la patrie.

>> Puissent ces grandes et utiles mesures s'opérer promptement! Il nous sera agréable alors de déposer en d'autres mains les rênes de l'Etat; forts de notre conscience, nous serons satisfaits.

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Premières sentinelles de la République, gardez-vous d⚫ jamais désespérer de son salut! Après avoir planté au Champde-Mars l'olivier de la paix et de la fraternité, portez à vos concitoyens ces mots d'ordre : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, UNITÉ, INDIVISIBILITÉ DE LA RÉPUBLIQUE ! »

PROCÈS VERBAL de la Fête nationale du DIX AOUT 1793, consacrée à l'inauguration de la Constitution de la République française. - Président, Hérault-Séchelles; ordonnateur, David.

Une Constitution toute populaire, rédigée avec concision et de bonne foi, présentait enfin sans mélange ces vérités éternelles, ces lois simples qui, en garantissant aux hommes l'intégrité de leurs droits, peuvent seules fonder une République. La voix de la nature et ses maximes, pour être senties, n'ont pas besoin de longues discussions, et les Fran Français, répandus sur un territoire de trente-cinq mille lieues carrées, avaient adopté par les mêmes acclamations l'Acte constitutionnel; de tous les départemens de la France accouraient dans Paris les envoyés des assemblées primaires pour transformer sur l'autel de la patrie toutes les acceptations particulières en une grande acceptation générale. Le génie des arts avait présidé à l'ordonnance des détails de cette inauguration de la République, qui devait être comme le triomphe de l'égalité et la fête de la nature.

>> Le 10 août 1793 était marqué pour cette époque de la France et du genre humain.

• La Convention nationale, les envoyés des assemblées primaires, les autorités constituées de Paris, les sociétés populaires et le peuple étaient convoqués, comme au point du départ de la marche, au vaste emplacement où fut la Bastille. L'instant de la réunion était fixé à l'apparition des premiers rayons du soleil, et l'accomplissement de la régénération de la France était ainsi associé à ce lever de l'astre du jour, qui fait tressaillir de joie la nature.

>> Dans l'emplacement de la Bastille était encore confusément disséminée une partie de ses ruines; des inscriptions gravées sur les débris de cette forteresse de la tyrannie rappelaient l'histoire des victimes que les despotes y ont si longtemps entassées. Sur une pierre on lisait ces mots : il y a quarantequatre ans que je meurs; sur une autre: la vertu conduisait ici; sur une troisième : le corrupteur de ma femme m'a plongé dans ces cachots; ailleurs: je ne dors plus; plus loin: mes enfans! ó mes enfans! Cette histoire des forfaits du despotisme, lue sur des pierres mutilées par la hache de la liberté, portait à la fois dans les âmes des impressions douloureuses, attendrissantes, et le soulagement d'une joie recueillie et profonde. C'est avec ces émotions que tous les regards se tournaient vers une statue colossale de la Nature, élevée au milieu de ces mêmes ruines. L'aspect de cette statue, les emblêmes dont elle était entourée, le caractère antique et majestueux de sa figure, l'inscription écrite sur sa base, nous sommes tous ses enfans, tout répandait au loin l'idée sensible de la grandeur de la nature et de sa bienfaisance. De ses mamelles, qu'elle pressait de ses mains, s'épanchaient dans un vaste bassin deux sources d'une eau pure et abondante, images de son inépuisable fécondité.

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Le bruit des canons, prolongé en écho dans les airs, s'est fait entendre; une musique douce, des chants harmonieux et civiques sont sortis du milieu de ce tonnerre de la liberté, et le président de la Convention nationale, placé devant la statue de la nature et la montrant au peuple, a porté ainsi la parole :

XII.

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