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un vœu auquel la majorité de leurs frères des départemens donnera force de loi: leur position seule leur donne l'initiative de la vengeance.

>> Nous reconnaissons ici solennellement que la majorité de la Convention est pure, car elle a frappé le tyran : ce n'est donc point la dissolution effrayante de la Convention, ce n'est point la suspension de la machine politique que nous demandons; loin de nous cette idée vraiment anarchique!

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Nous venons, armés de la portion d'opinion publique du département de Paris tout entier, provoquer le cri de vengeance que va répéter la France entière; nous allons lui indiquer les attentats et les noms de ses perfides mandataires.

>> Les crimes de ces hommes sont connuş.

Dans les temps où ils feignaient de combattre la tyrannie ils ne combattaient que pour eux: ils nommaient par l'organe de Capet, leur chef et leur complice, des ministres souples et dociles à leurs volontés mercantiles..

>> Ils trafiquaient avec le tyran par Boze et Thierry; ils voulaient lui vendre, à prix d'argent et de places lucratives, la liberté et les droits les plus chers du peuple.

>> Brissot, quelques jours avant le 10 août, voulait prouver que la déchéance serait un sacrilege; et Vergniaud osait annoncer au corps législatif que, malgré le vœu connu du peuple, il ne proposerait jamais aucune mesure qui pût amener cette déchéance.

► Guadet protégeait les trahisons de Narbonne.

>> La mémorable journée du 10 a arraché de leurs mains les pouvoirs qu'ils s'étaient appropriés.

ils

Ils ont voulu perpétuer leur dictature ministérielle : ont présenté à l'Europe comme une idole ce Roland, cet empoisonneur de l'opinion publique; ils ont tout fait pour précipiter ceux dont le courage et la vertu gênaient leur ambition; ils se sont tous attachés à calomnier le peuple de Paris dans les départemens; ils ont montré Paris comme usurpateur pour qu'on oubliât leurs usurpations particulières; ils ont voulu la guerre civile pour fédéraliser la République; ils ont, à l'aide de Roland, présenté les Parisiens à l'Europe comme des hommes de sang!

» Après avoir par ce moyen perfide aliéné le parti libre et populaire de l'Angleterre, ils ont sollicité la guerre offensive.

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Ils ont, sous le faux amour des lois, prêché le meurtre et l'assassinat. Au moment même où Lepelletier venait d'expirer, où Léonard Bourdon était percé de coups, Salles écrivait dans le département de la Meurthe d'arrêter ses collègues, les députés commissaires, comme des désorganisateurs et des factieux. Gorsas, ce calomniateur éhonté, qui ne rougissait pas il y a quatre jours d'excuser publiquement Dumourier, au mépris d'un décret qui défend de prendre le parti de ce scélérat sous peine de mort; ce Gorsas, trouvé clandestinement à. la tour du Temple quinze jours avant la mort dutyran, était le thermomètre du traître Dumourier et de son perfide étatmajor, qui, ses feuilles à la main, faisaient circuler le poison dans l'armée, au lieu de laisser apercevoir aux soldats le véridique bulletin de la Convention.

>> Cette preuve n'est pas la seule de leur complicité avec Dumourier; leur conduite, leur correspondance déposent contre eux sans réplique.

>> Quand Dumourier est venu faire à Paris son voyage mystérieux, quels sont les hommes qu'il a fréquentés? Quels sont les hommes qui, pour arracher le tyran au supplice, ont fait perdre à la Convention trois mois d'un temps précieux, et nécessaire à la confection des lois qui manquent à la révolution et la laissent en arrière ? Quels sont les hommes qui, sous le prétexte perfide de punir les provocateurs au meurtre, voulaient anéantir la liberté de la presse? Quels sont les hommes à qui leur conscience coupable faisait appréhender le tribunal révolutionnaire, en même temps que Dumourier répétait leurs blasphèmes?

>> Quand Brissot et ses adhérens, sous le vain nom de l'amour des lois, criaient à l'anarchie, Dumourier répétait le même cri; quand ils voulaient déshonorer Paris, Dumourier en faisait autant; quand leurs efforts impuissans voulaient fermer les sociétés populaires, ces foyers de l'esprit public, Dumourier chassait des clubs les hommes libres, comprimait de tous ses moyens l'essor de l'opinion et de la vérité; quand, d'après les indications perfides et si souvent répétées du ministre Roland, ils demandaient une force départementale et prétorienne pour les garder, Dumourier voulait aussi venir sur Paris protéger ce qu'ils appelaient et appellent encore entre eux la partie saine de la Convention, et que nous nommons ses plus grands ennemis.

>> Leurs vœux et les actions de ce traître se sont toujours rencontrés: cette identité frappante n'est-elle point complicité?

» Ah! ne viens pas dire, Pétion, que le peuple change! Ce sont les fonctionnaires qui changent. Le peuple est toujours le même ; son opinion a toujours suivi la conduite de ses mandataires : il a poursuivi les traîtres sur le trône; pourquoi les laisserait-il impunis dans la Convention? Le temple de la liberté serait-il donc comme ces asiles d'Italie où les scélérats trouvaient l'impunité en y mettant le pied? La République aurait-elle donc pu renoncer au droit de purifier sa représentation? Non, sans doute! La révocabilité est son essence; elle est la sauvegarde du peuple: il n'a point anéanti la tyrannie héréditaire pour laisser aux traîtres le pouvoir de perpétuer impunément les trahisons. Déjà le décret de cette révocabilité, droit éternel de tout commettant, se prononce dans tous les départemens de la République; déjà l'opinion unanime s'élance pour vous déclarer la volonté d'un peuple outragé : entendez-la!

» Nous demandons que cette adresse, qui est l'exposition formelle des sentimens unanimes, réfléchis et constans du département de Paris, soit communiquée à tous les départemens par des courriers extraordinaires, et qu'il y soit annexé la liste ci-jointe de la plupart des mandataires coupables du crime de félonie envers le peuple souverain, afin qu'aussitôt que la majorité des départemens aura manifesté son adhésion ils se retirent de cette enceinte. (Applaudissemens des tribunes.)

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Ce sont : Brissot, Guadet, Vergniaud, Gensonné, Grangeneuve, Buzot, Barbaroux, Salles, Biroteau, Pontécoulant, Pétion, Lanjuinais, Valazé, Hardy, Louvet, Lehardy, Gorsas, Fauchet, Lanthenas, Lasource, Valady, Chambon. » (Mémes applaudissemens.)

Le président informe les pétitionnaires qu'ils doivent tous, en vertu d'un décret, signer individuellement leur demande. Tous s'empressent de satisfaire à cette invitation: un huissier recueille les signatures. Sur l'observation de Pénières que le maire n'a pas signé, le maire répond qu'il n'est pas pétitionnaire, que le conseil général de la commune l'a seulement chargé d'accompagner les commissaires des sections : -Au reste, ajoute-t-il, pour ne laisser aucun doute sur mes sentimens, je vais siguer! - Le maire signe, et pour prix de sa franchise ou de sa crainte il reçoit de vifs applaudissemens des citoyens des tribunes.

Le président (Delmas) aux pétitionnaires. « Citoyens, un décret solennel invite tous les Français à dénoncer et à surveiller lorsque l'intérêt public le commande. Vous avez cru devoir faire cette démarche pour l'intérêt de la République : la Convention examinera votre pétition. Elle vous invite aux honneurs de la séance. (Applaudissemens des tribunes.) Citoyen maire, l'Assemblée désire connaître l'état des subsistances de la ville de Paris. >>>

Le maire de Paris présente immédiatement un état de situation qui lui mérite les témoignages d'une satisfaction générale.

Un girondin, mais non un dénoncé, rompt le premier le calme qui régnait à droite.

DISCOURS de Boyer-Fonfrède.

• J'ai des demandes et des observations à faire sur la pétition qui vient de vous être présentée, et sur le compte satisfaisant qui vient de vous être rendu par le maire de Paris sur l'état des subsistances. Quant à ce dernier, j'en demande la prompte impression et l'affiche sur le champ: il faut calmer les inquiétudes qu'une disette, que je savais bien être factice, et le fruit de quelques intrigues des ennemis de la République, aurait pu causer aux citoyens de cette immense cité. Veuillez donc, président, mettre cette proposition aux voix. (La proposition, mise aux voix, est décrétée à l'unanimité.)

> Je reviens à la pétition.

>> Citoyens, si la modestie n'était pas un devoir plutôt qu'une vertu dans un homme public, je m'offenserais de ce que mon nom n'a pas été inscrit sur la liste honorable qui vient de vous être présentée. (Et nous aussi! Tous! Tous! s'écrient ensemble et en se levant tous les membres du côté droit et de la ptaine.)

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Je vois, citoyens, que vous partagez mes sentimens et mes regrets, que vous êtes comme moi jaloux d'être signalés pour avoir bien servi la République!... (Mouvemens divers.) J'entends réclamer l'appel nominal : je l'appuie ; je rends justice à cette franchise qui ne veut pas qu'on laisse les opinions dans l'ombre d'un vote commun. J'annonce que je demande que mes propositions soient soumises à l'appel nominal. J'entre dans la discussion.

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Je rends hommage au patriotisme, au zèle éclairé, à la surveillance active qui a dicté la pétition qu'on vous présente : qu'il est heureux pour la République que ces pétitionnaires et le maire de Paris veuillent bien nous accorder la faveur de nous soumettre à un scrutin épuratoire! Je n'élève aucun doute, citoyens; oui, c'est bien là le vœu libre, spontané du peuple! Il est impossible qu'aucune intrigue, pas même la prophétie de Camille Desmoulins, l'ait provoqué; tous les habitans de cette immense cité y ont concouru : j'assurerais d'avance que vous en aurez bientôt la preuve; ainsi donc je l'admets pour une vérité constante.

Maintenant je me rappelle que la volonté du peuple ne peut être exprimée que par ses représentans ou par le peuple entier; et moi j'ai cru jusqu'à ce jour que le peuple Français était composé de vingt-cinq millions d'hommes, et que la souveraineté n'existait qu'en eux tous; j'ai cru que celui-là ou ceux-là qui voudraient mettre leur volonté à la place de la sienne n'étaient que des tyrans, des usurpateurs. Je conviens que la souveraineté du peuple est quelquefois pour quelques hommes une chose embarrassante; mais enfin je suis tellement. jaloux de lui conserver ses droits, confiés à ma défense ainsi qu'à la vôtre, que jamais je n'aurai la pensée d'y porter atteinte; et je rends ici cette justice éclatante aux pétitionnaires, qu'ils sont ainsi que moi remplis de respect pour ces principes, car

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