Vers et prose, Volúmenes29-321912 |
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Pasajes populares
Página 119 - S'en va tout doucement vers un nouveau berceau; A moins que, méditant sur la géométrie, Je ne cherche, à l'aspect de ces membres discords, Combien de fois il faut que l'ouvrier varie La forme de la boîte où l'on met tous ces corps.
Página 33 - LA MARCHANDE D'HERBES AROMATIQUES Ta paille azur de lavandes, Ne crois pas avec ce cil Osé que tu me la vendes Comme à l'hypocrite s'il En tapisse la muraille De lieux les absolus lieux Pour le ventre qui se raille Renaître aux sentiments bleus. Mieux entre une envahissante Chevelure ici mets-la Que le brin salubre y sente, Zéphirine, Paméla Ou conduise vers l'époux Les prémices de tes poux.
Página 61 - II y avait des fruits tout ronds comme des âmes Et des amandes de pomme de pin jonchaient Votre jardin marin où j'ai laissé mes rames Et mon couteau punique au pied de ce pêcher Les citrons couleur d'huile et à saveur d'eau froide Pendaient parmi les fleurs des citronniers tordus Les oiseaux de leur bec ont blessé vos grenades Et presque toutes les figues étaient fendues...
Página 64 - Vers le palais de Rosemonde au fond du Rêve Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée Le palais don du roi comme un roi nu s'élève Des chairs fouettées des...
Página 62 - Passa menant un peuple infime pour l'orgueil De manger chaque jour les cailles et la manne Et d'avoir vu la mer ouverte comme un œil Les puiseurs d'eau barbus coiffés de bandelettes Noires et blanches contre les maux et les sorts Revenaient de l'Euphrate et les yeux des chouettes Attiraient quelquefois les chercheurs de trésors Cet insecte jaseur ô poète barbare Regagnait chastement à l'heure d'y mourir La forêt précieuse aux oiseaux gemmipares Aux crapauds que l'azur et les sources mûrirent...
Página 210 - C'est entendu, on meurt sans s'en apercevoir comme chaque soir on entre en sommeil. On n'a pas conscience du passage de la dernière pensée lucide au sommeil, à la syncope, à la Mort. C'est entendu. Mais ne plus être, ne plus y être, ne plus en être! Ne plus pouvoir seulement presser contre son cœur humain, par une après-midi quelconque, la séculaire tristesse qui tient dans...
Página 66 - Or ces pensées mortes depuis des millénaires Avaient le fade goût des grands mammouths gelés Les os ou songe-creux venaient des ossuaires En danse macabre aux plis de mon cervelet Et tous ces mets criaient des choses nonpareilles Mais nom de Dieu! Ventre affamé n'a pas d'oreilles Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux Ah! nom de Dieu! qu'ont donc crié ces entrecôtes Ces grands pâtés ces os à moelle et mirotons Langues de feu où sont-elles mes pentecôtes Pour mes pensées de tous...