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La moyenne du nombre de litres de lait traités par laiterie, annuellement serait de :

2.372.539 dans les Deux-Sèvres.

1.886.677 dans la Charente-Inférieure.

2.911.925 dans la Vendée.

3.162.603 dans divers départements.

Les 300.535.000 litres de lait ont donné, en 1911, 13.858.000 kılos de beurre.

La production par vache laitière a été de :

71 k. 6 par an dans les Deux-Sèvres.

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Les réflexions suivantes sont particulièrement intéressantes : << Dans les Deux-Sèvres, nous trouvons à Echiré 113 k. par vache et par an; å Arçaís, 125 k. comme maxima; mais il y a beaucoup de laiteries dans les meilleures régions et les meilleures marques, où la production dépasse à peine 50 kilos.

<< Dans la Charente-Inférieure, Saint-Jean-de-Liversay paraft tenir le « record » avec 127 k., suivi par Sainte-Soulle, 110 k.; le minimum descend à 40 k. par vache et par an.

« Dans la Vendée, le maximum paraît être 95 k. et le minimum, 62 k.

<«< Enfin, dans les divers départements, les limites sont 40 et 86kilos.

« Ces chiffres donnent à réfléchir car ils indiquent le chemin à parcourir par certains cultivateurs pour arriver à ce qu'ils peuvent obtenir de leurs vaches. Si l'on rappelle que dans nos concours beurriers, nous avons trouvé des rendements annuels de 250 k. et plus, nous pouvons, d'autre part, encourager les cultivateurs de nos meilleures coopératives à encore mieux faire en se tournant de plus en plus vers la sélection de leurs troupeaux.

<< Combien nous sommes distancés, à cet égard, par les Danois dont les sociétés de contrôle ont fait merveille! »

LA

VIE POLITIQUE & PARLEMENTAIRE A L'ÉTRANGER

I. AUTRICHE

Par le Dr KOLMER

Le Parlement autrichien a réalisé, pendant ce dernier semestre, une œuvre législative importante, en dépit des difficultés et des obstacles provenant des conditions exceptionnelles de la politique intérieure et aussi, en partie, de la situation extérieure. Toute réforme législative, toute modification administrative, constituent pour le gouvernement autrichien un problème redoutable. Les divisions profondes qui séparent les partis nationaux et politiques, les rivalités constantes entre les diverses nationalités avides de pouvoir, enfin l'influence exercée par les événements extérieurs sur la politique intérieure, rendent très difficile aux gouvernements, si instables, de réunir la majorité nécessaire pour le vote des crédits indispensables à l'Etat. Pendant longtemps, le gouvernement a acheté ouvertement les voix dont il avait besoin, mais à la fin même, ce procédé est devenu inapplicable, car les faveurs ainsi accordées à certains groupes ne faisaient qu'éveiller la jalousie des autres et provoquer des exigences de leur part. Au commencement de l'année, le programme parlementaire comprenait le vote du budget, la nouvelle loi militaire, des projets d'impôts nouveaux destinés à couvrir le déficit budgétaire, la construction de canaux et de voies navigables, des crédits pour les chemins de fer d'intérêt local et divers travaux publics, et enfin un grand nombre de lois sociales, parmi lesquelles surtout un projet général d'assurances ouvrières et un projet tendant à améliorer les traitements des fonctionnaires. Pour un ministère de fonctionnaires qui, par suite du morcellement national et politique, ne dispose pas d'une majorité stable, mais est obligé de s'en constituer une pour chacun des cas qui se présentent, c'était là un véritable travail de Sisyphe. Toute grande réforme est, en Autriche, accompa

gnée de crises dont il faut triompher pas à pas avant d'atteindre le but.

On comprend donc la satisfaction générale qu'éprouvèrent les milieux gouvernementaux en réussissant enfin, bien qu'au prix de luttes violentes, à faire voter la loi militaire qui est en question depuis une vingtaine d'années. On a pu enfin réaliser une réforme radicale du régime militaire, réforme qui s'est imposée impérieusement à toutes les grandes puissances et qui accroît la valeur de la monarchie comme alliée. Les députés allemands se sont déclarés partisans de cette réforme, parce qu'ils étaient convaincus de son absolue nécessité, et ils ont imité en cela l'exemple du Parlement allemand. Les Allemands d'Autriche voient dans l'armée la dernière institution centraliste qui représente, en dépit des différends entre nationalités, le concept unitaire dans la monarchie et qui constitue en même temps la base matérielle de l'alliance avec l'Allemagne. Le chiffre de 2 millions de soldats, que la monarchie peut jeter dans la balance, en cas de grave conflit, en vue de maintenir la paix, constitue une importante raison de maintenir la Triple-Alliance et représente un facteur que la diplomatie ne saurait négliger. Les nationalités slaves, surtout les Polonais et les Tchèques, n'éprouvent pas pour la Triple-Alliance une sympathie sans bornes, parce que la solidarité slave s'insurge contre une entente étroite avec l'Allemagne, et la plupart d'entre eux, les Tchèques, les Croates, les Slovènes et les Serbes, sont plutôt russophiles. Néanmoins, ils ont voté la loi militaire, par intérêt pour la dynastie et pour la situation de l'Empire comme grande puissance, car celle-ci leur assure la protection nécessaire pour leur développement national et matériel. Seuls, les socialistes et les petites fractions radicales irrédentistes ont fait une opposition bien nette à toute augmentation des dépenses militaires.

Tandis que le vote de cette loi donnait lieu, en Hongrie, à une résistance qui prit la forme d'une obstruction interminable et dût être violemment écrasée par la majorité parlementaire, le vote normal de ces projets de lois militaires ne rencontra, au Parlement autrichien, qu'assez peu de difficultés. Toutefois, il y eut quelques tentatives en vue de se faire acheter son vote au prix de concessions nationales ou autres, et il fallut même pour faire cesser cette concurrence scandaleuse, une déclaration formelle du Président du Conseil que les questions politiques susceptibles de modifier la situation respective des diverses nationalités ne seraient réglées qu'au moyen d'une entente entre elles toutes.

La nouvelle loi militaire présente naturellement un grand intérêt au point de vue dynastique. Le vieil empereur, qui est intervenu plus d'une fois, à titre personnel, au cours des 64 années de son règne, auprès des partis parlementaires les plus puissants, pour obtenir qu'il fût fait suivant ses désirs, et qui ne réussit pas toujours dans ces interventions, est sorti cette fois-ci également de sa réserve ordinaire, afin de gagner au projet la majorité des deux tiers nécessaire pour son adoption et que le gouvernement ne pouvait arriver à réunir. Cette intervention personnelle du souverain en faveur du droit de la couronne n'en constitue pas moins un essai dangereux de l'étendue de sa popularité et il ne faudrait pas renouveler trop souvent des épreuves de ce genre. En Autriche, cette intervention du souverain dans les affaires publiques est un reste de ces rapports patriarcaux qui ont existé entre le monarque et ses sujets depuis l'impératrice Marie-Thérèse, sous le régime absolutiste, et qui n'ont pas été répudiés par l'empereur Français-Joseph, bien qu'il soit un souverain constitutionnel. Dans un appel au dévouement et à la fidélité de ses peuples, l'empereur a fait ressortir à plusieurs reprises la nécessité de se plier à ses désirs, mais il a aussi, et fréquemment, essayé dans ses conversations avec les chefs de partis, de résoudre au moyen d'un énergique Quos ego! des conflits dangereux. Les signes de la faveur du souverain sont considérés comme une sûre garantie de la réalisation des désirs des peuples.

Au dernier moment, la loi militaire fut menacée d'échouer, par suite des jalousies nationales entre Polonais et Ruthènes. Les trois millions de Ruthènes de Galicie se plaignent d'y être opprimés par les 4 millions de Polonais; ils demandent que l'autonomie leur soit accordée dans la Galicie Orientale; ils réclament des fonctionnaires, des tribunaux et des écoles ruthènes. Comme manifestation extérieure de leur reconnaissance comme nationalité égale en droits, ils voudraient que l'on créât à Lemberg, à côté de l'Université polonaise, une université ruthène et que le régime électoral en vigueur pour la Diète de Galicie soit modifié en faveur de la minorité ruthène. Toutes ces demandes sont combattues par les Polonais, qui, comme tous les autonomistes, s'en tiennent à ce principe: « Fédéralistes au Reichsrat, centralistes à la Diète ». Tandis que les Polonais réclament du gouvernement, pour euxmêmes, une autonomie exagérée, ils s'indignent de voir les Ruthènes réclamer une plus grande indépendance à la Diète de Galicie.

La discussion des projets de lois militaires parut aux Ruthènes

la meilleure occasion possible de montrer au gouvernement que cette nationalité des bords de la Vistule et du Pruth entendait ne pas se laisser traiter en quantité négligeable. Les partis na tionaux ont pris en Autriche la fâcheuse habitude de se livrer à des pressions parlementaires pour obtenir l'accomplissement de leurs désirs. Chaque minorité paralyse, par une tactique d'obstruction, les travaux du Parlement, jusqu'à ce que la majorité finisse par lui céder. Cette obstruction exerce d'abord une action négative; elle ne peut arriver à un résultat positif que par des moyens détournés, mais la moindre minorité peut arrêter tout le travail législatif et se rendre ainsi maîtresse de la majorité. Les Ruthènes menacèrent donc de s'opposer par l'obstruction au vote de la loi militaire s'ils ne recevaient pas de personnalités autorisées, l'assurance que leurs revendications auraient l'appui du gouvernement. La promesse leur en fut faite et leur obstruction cessa aussitôt. Un message impérial, communiqué solennellement au club ruthène, fit connaître aux Ruthènes la satisfaction qu'éprouvait le souverain de les voir ainsi changer de tactique. C'était là pour les Polonais une raison suffisante de bouder le gouvernement et créer des difficultés au vote des projets de lois; aussi la couronne dût-elle intervenir de nouveau. L'empereur envoya également au club polonais un message dans lequel il reconnaissait la fidélité à son égard et les sentiments patriotiques dont les Polonais ont fait preuve depuis longtemps, mais en même temps les avertissait de se prêter à une entente amiable en Galicie, puisqu'ils s'y étaient déjà déclarés disposés. De cette manière, on réussit à conjurer la crise qui menaçait et à supprimer les derniers obstacles qui s'opposaient au vote des projets de lois militaires. Après nombre d'années, on finit par rattraper le temps perdu.

La dernière loi militaire avait été votée par le Parlement en 1889. A cette époque, le contingent de recrues pour l'armée fut fixé à 103.100 hommes, auxquels s'ajoutaient les deux contingents de la Landwehr autrichienne et de la Landwehr hongroise. A la première avait été attribué. à ce moment, un contingent de 19.700 hommes. Ces chiffres étaient fixés pour dix ans et le Reichsrat devait autoriser chaque année l'appel des recrues. La situation parlementaire était tellement troublée en 1899 que l'administration militaire ne pouvait espérer réaliser l'accroissement du contingent qu'elle projetait dès ce moment afin de se maintenir sur le même pied que les Etats voisins. Le ministre de la Guerre s'écria à ce moment : « L'armée se dessèche ! » Une réforme apparut comme de plus en plus nécessaire, à mesure que les progrès de la techni

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