Imágenes de páginas
PDF
EPUB

au même degré, s'ils n'étaient narrés par l'éminent écrivain qui sait apporter tant de lumineuse clarté dans l'exposition des ensembles, tant d'intérêt dans ses appréciations motivées, tant d'habileté dans le choix des événements les plus propres à caractériser son héros.

JULES POIRIER. L'officier, le haut commandement et ses aides en Allemagne. Deuxième édition, mise à jour au 31 décembre 1911. Un vol. in-12, Chapelot, éditeur.

Cet excellent ouvrage, dont la première édition date de 1907, vient d'être complètement remise à jour, ainsi que le nécessitaient plusieurs lois importantes adoptées depuis cette date. Il renferme, sous une forme claire et condensée, une documentation extrêmement complète.

YOTARO SOUGHIMOURA, Hogakouski, docteur en droit, attaché au Consulat du Japon. De la déclaration de guerre au point de vue du droit international public. Imp. Legendre et Cie, Lyon. 1911. 501 p. prix 8 fr.

[ocr errors]

Le livre de M. Soughimoura est à la fois un traité général et un traité spécial.

Traité général, disons-nous, parce que l'auteur y étudie non seulement le principe de la déclaration de guerre, mais encore son histoire dans les pays d'Europe et les pays d'Asie, et notamment au Japon.

Cet ouvrage est en même temps, un traité spécial, car M. Soughimoura, passe en revue, à titre d'exemples, trois situations modernes fort intéressantes: la guerre sino-japonaise, la guerre russo-japonaise et la guerre italo-turque.

MARC DE PRÉAUDEAU, docteur en droit, diplômé de l'Ecole des Sciences politique. Michel Bakounine « Le collectivisme dans l'internationale. Etude sur le mouvement social 1868-1876. Un vol. in-8 de 440 pages. Prix 8 francs.

En étudiant la personnalité, le rôle historique et les idées de Michel Bakounine, M. Marc de Préaudeau a dû s'occuper de tous ceux qui ont subi ou combattu son influence; il s'est trouvé amené à parler de tout le mouvement d'idées d'une époque intéressante entre toutes.

Il a tenu à faire cette étude avec une stricte impartialité, ne voulant pas faire une œuvre de combat, mais un ouvrage de science, et se gardant d'influencer en quelque manière que ce fût le libre jugement du lecteur.

Cet objectivisme si rare doit plaire à tous ceux qui aiment les travaux sérieusement faits, et la lecture de cet ouvrage ne heurtera les convictions personnelles d'aucun de ceux qui l'entreprendront.

[ocr errors]

Capitaine CASLANT. 1911. Passé et avenir de la navigation aérienne. L'Hélicoplane futur. 1 vol. in-8 avec 126 figures. Librairie Militaire R. Chapelot et Cie, 30, rue et passage Dauphine, à Paris. Prix 6 francs.

Cette étude des plus remarquables a été poussée par son auteur assez loin, avec assez de précision et de détails, pour lui permettre d'indiquer les données auxquelles devra vraisemblablement satisfaire l'appareil d'aviation qui donnera la solution pratique du transport public.

Cet ouvrage convient donc aussi bien au technicien qu'au public: il guide l'un dans ses recherches par la mise en relief des principes; il permet à l'autre d'y puiser toutes les connaissances nécessaires pour apprécier la question.

ANDRÉ CHÉRADAME. La crise française.
Plon.

Faits, Causes, Solutions Librairie

Le livre que vient de publier M. Chéradame est le plus intéressant recueil de documents que l'on puisse trouver sur l'activité sociale de ces dernières années et sur la crise grave qui a sévi tout particulièrement sur notre grand pays et que personne ne peut contester. C'est la première partie du volume. M. Chéradame tient ensuite à analyser les causes pour en faire ressortir les solutions nécessaires... Mais parfois il s'arrête inquiet, car le problème est insoluble. Il en est ainsi de l'alcoolisme que protègent les politiciens, voire même les politiciens socialistes. Par 360 voix contre 156, la Chambre a envoyé au « cimetière des projets de loi » la proposition limitant le nombre des débits de boisson. Pourquoi ? Parce que, dit M. Joseph Reinach dans le Temps, (26 février 1912) les députés étaient harcelés de dépêches menaçantes de syndicats de débitants et de marchands de vin. D'autres fléaux sont aussi graves et l'auteur se demande s'il est encore possible de les conjurer. C'est la pornographie qui pourrit notre race, c'est le jury qui fait preuve d'une faiblesse criminelle, c'est l'antipatriotisme qui nous livre sans défense à la cupidité de nos ennemis héréditaires. C'est la molesse, la lâcheté qui dominent. Fautil donc complètement désespérer. Il ne faudrait pas connaître M. Chéradame qui est un patriote passionné et un fidèle de sa race. Il semble même que les derniers événements nous aient donné le droit d'avoir confiance. L'opinion publique semble s'être ressaisie. Le premier symptôme de réveil national s'est manifesté à la fin de 1908, lors de l'incident des légionnaires de Casablanca. Le second s'est produit lors du coup d'Agadir, dans la deuxième moitié de 1911. Tout le monde a levé les yeux vers le drapeau et s'est tranquillement préparé à la lutte. Il n'y a pas de bluff, mais le cœur y était. La crise est peut-être terminée.

LÉON DE SEILHAC.

LEMONON (ERNEST), docteur en droit, avocat à la Cour d'appel de Paris. La seconde Conférence de la Paix (La Haye, juin-octobre 1907), avec une introduction sur la Première Conférence de la Paix (1889), et un appendice sur l'Arbitrage de 1907 à 1912 et la Conférence navale de Londres (1909). Préface de M. Léon Bourgeois, sénateur, premier délégué de France aux Conférences de la Paix. Librairie générale du droit et de la jurisprudence, 20, rue Soufflot, Paris. Un fort volume grand in8o d'environ 900 pages, 2e édition. Prix 20 francs.

:

La première édition de cet ouvrage a paru en 1908, et a obtenu, tant en France qu'à l'étranger, un succès considérable. L'auteur, qui est un de nos jurisconsultes les plus appréciés, et dont les travaux de droit et de politique internationale font autorité, a étudié dans tous ses détails l'œuvre de la seconde Conférence de la Paix. Le volume ne contient pas seulement l'examen, article par article, des 14 Conventions et Déclarations

signées à La Haye le 18 octobre 1907; sur chacune des Conventions, l'auteur donne une appréciation d'ensemble très complète, qui a reçu les plus chaleureux éloges. L'ouvrage se recommande par sa très ample documentation, sa précision,sa netteté, et aussi sa sincérité et son impartialité. Il est véritablement le seul Traité qui fasse comprendre dans toute son étendue l'œuvre réalisée à la Haye. Un appendice très intéressant montre comment s'est développé l'arbitrage depuis 1907, et expose les travaux de la Conférence navale de Londres, qui, en 1909, d'après les bases posées par la 4o Commission de la seconde Conférence de la Paix, a codifié, ce que celle-ci n'avait pu faire, faute de temps et d'entente suffisante, le droit international maritime. L'ouvrage s'ouvre par une remarquable préface de M. Léon Bourgeois, et une introduction sur la 1r Conférence de la Paix.

Com

DANIEL MASSÉ, juge de paix. Les retraites ouvrières et paysannes. mentaire de la loi du 5 avril 1910, modifiée par la loi du 27 février 1912. Guide pratique des assurés, des employeurs. des mutualistes. Le Rôle des maires, des préfets et de l'Etat. Les juges et la jurisprudence. Fonctionnement des caisses d'assurance et les organismes d'encaissement. Tableaux de retraites, 1912. Paris, M. Giard et E. Brière, éditeurs. Un volume in-18. Prix : 3 francs.

La législation première sur les retraites ouvrières et paysannes a subi d'importantes modifications par suite du vote de la loi du 27 février 1912, dont la mise en vigueur a été fixée au premier août prochain.

Il était utile de publier un petit ouvrage d'ensemble qui soit un commentaire à la fois des dispositions primitives et des améliorations nouvelles, afin que le lecteur ne soit pas obligé de consulter, pour se renseigner exactement, les traités antérieurs, même nantis de suppléments rectificatifs, nécessitant la confrontation de deux textes contradictoires, et la correction fastidieuse de l'un par l'autre.

L'auteur, M. Daniel Massé, juge de paix de Nogent-sur-Marne, dont les ouvrages de droit social se recommandent par leur clarté, leur simplicité et leur science juridique avertie, s'est efforcé de faire de ce nouvel ouvrage un commentaire complet et un guide pratique, indispensable aux intéressés de tous ordres, maires, préfets, juges, etc..., qui tienne un juste milieu entre le traité trop savant et coûteux, qu'il peut remplacer, et la brochure à bon marché, mais insuffisante, dite de vulgarisation. L'ouvrage a aussi l'inappréciable avantage de faire état des résultats acquis par deux années d'expérience et n'a pas manqué non plus d'utili ser les décisions de la jurisprudence. Il est appelé à rendre les plus grands services à la cause des retraites ouvrières.

[merged small][ocr errors]

Le Gérant: FERNAND FAURE.

Typ. A. Davy, 52, rue Madame. Téléphone 704-19.

LE VOTE DE LA RÉFORME ÉLECTORALE
LE GOUVERNEMENT ET LE SÉNAT

[ocr errors]

Rien de plus naturel que l'attachement d'une Assemblée politique au système électoral dont elle est issue. Comment le jugerait-elle mauvais puisqu'elle lui doit la vie? Et comment lui préférerait-elle un système électoral nouveau dont l'application sera, pour un grand nombre de ses membres, un arrêt de mort?

Remplacer le Scrutin d'arrondissement par le Scrutin de liste, comme on le fit en 1885, ou revenir du Scrutin de liste au Scrutin d'arrondissement, comme on le fit en 1889, était peu de chose à côté de la réforme que la Chambre vient de voter dans la séance du 10 juillet 1912. Le Scrutin d'arrondissement et le Scrutin de liste sont les modalités d'un même système électoral, le système majoritaire. On peut choisir entre eux, comme on peut, avec l'un ou avec l'autre, augmenter ou diminuer le nombre des députés, ou bien encore fixer le nombre des députés à élire, soit d'après le chiffre des habitants soit d'après celui des électeurs inscrits. Ce sont des détails, non sans importance assurément, mais de simples détails, en somme.

Ce n'est pas aux détails que la Chambre s'est attaquée, cette fois, c'est au principe majoritaire lui-même et à cette

REVUE POLIT., T. LXXIII.

13

loi brutale du nombre qui donne toute la représentation à la moitié plus un des votants, la moitié moins un n'ayant droit à rien. C'est le principe majoritaire qu'elle a osé remplacer par le principe contraire, le principe proportionnaliste. Et c'est ainsi que nous lui devons le plus grand événement politique que notre pays ait vu s'accomplir, depuis la Déclaration des droits de l'homme et l'établissement du Suffrage universel.

Un grand événement politique: le vole, par la Chambre. du projet de réforme électorale ne l'est pas seulement à cause des idées générales qu'il réalise, il l'est aussi à cause des résultats qu'il peut avoir. Il nous faut rappeler ces idées générales et indiquer ces résultats.

Les idées générales qui sont à l'origine de tout système électoral comportant la représentation proportionnelle sont les plus importantes qui puissent servir d'assise aux institutions politiques d'une nation civilisée. Au fond, la représentation des électeurs par le jeu du quotient électoral est le complément nécessaire des principes posés dans la déclaration des Droits de l'homme, du 3 septembre 1791 (1), c'est la mise en œuvre logique du Suffrage universel, et l'une des conditions essentielles du régime démocratique fondé sur le Suffrage universel. L'application d'un système électoral majoritaire, quelle que soit l'étendue de la circonscription adop tée, a pour conséquence fatale de fausser, de mutiler le Suffrage universel. Pour que le Suffrage universel soit respecté, il ne suffit pas, sous un régime représentatif, que tous les citoyens soient électeurs, il faut que tous les électeurs soient également représentés.

C'est à Stuart Mill que revient l'honneur d'avoir affirmé sur ce point, il y a déjà un demi-siècle, de la façon la plus explicite et la plus systématique à la fois, la vraie doctrine démocratique. Aussi bien, c'est-il lui qu'il convient de citer

(1) Voici le texte des articles 6 et 14 dans lesquels sont posés les principes auxquels nous faisons allusions:

Art. 6: « La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont le droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. »; Art. 14: « Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée. »

« AnteriorContinuar »