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Bouissou, à propos de la grève des inscrits, dépose une motion « tendant à la suspension du monopole du pavillon pendant la grève. » M. F. David et M. Klotz demandent à la Chambre de leur faire confiance, et l'ordre du jour de M. Puech est voté à l'unanimité de 565 votants : « La Chambre comptant sur le Gouvernement pour faire aboutir dans le plus bref délai les pourparlers d'arbitrage, et à défaut, pour appliquer les lois existantes, passe à l'ordre du jour. » Discussion du projet de loi sur la journée de 10 heures; un amendement de M. Puech décidant que la loi ne s'appliquerait pas aux ateliers de la petite industrie employant moins de 10 ouvriers est adopté par 294 voix, contre 262.

Sénat. Discussion et vote en 2 lecture de la proposition de M. Strauss sur l'assainissement des voies privées. Un amendement de M. Audiffred limitant la hauteur des maisons et prescrivant la largeur minima des rues est repoussé.

28 juin. Chambre. Suite de la discussion du budget de la guerre ; questions traitées : le pain, la chaussure, les coopératives militaires, société de préparation militaire. Débat sur le Maroc. M. A. Le Roy indique quelques améliorations à apporter à notre organisation. M. Long, rapporteur, examine la question financière. M. Jaurès signale le péril de la politique générale marocaine.

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Sénat. Discussion de la proposition de M. Flandin, relative à la révision des lois finales concernant la mendicité et le vagabondage. M. Flandin expose son projet, en montrant les charges financières et les funestes conséquences morales qui résultent du défaut d'organisation de la répression. A chaque catégorie de mendiant, professionnels, indigents, chomeurs, il faut appliquer des mesures spéciales. M. Briand approuve cette proposition qui est adoptée en première lecture. Vote du projet de M. Strauss sur l'assainissement des voies privées.

Une délégation des indigènes algériens qui avait été reçue ces jours derniers par MM. Poincaré et Klotz est présentée à M. Millerand et demande que les charges militaires que l'on peut imposer aux indigènes soient compensées par une liberté plus grande, la suppression des tribunaux d'exception, et la faculté d'opter pour la nationalité française.

30 juin. Célébration du bi-centenaire de la naissance de J.-J. Rousseau au Panthéon. Discours de M. Painlevé, de M. Fazy, représentant de l'Etat de Genève, de M. Guist'hau, ministre de l'instruction publique. Fête anniversaire de Hoche à Versailles, célébrée sous la présidence de M. Millerand qui prononce un patriotique discours.

M. Poincaré inaugure un nouveau champ d'aviation à Bar-le-Duc.

rie.

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Chronologie étrangère.

Allemagne. 8 juin. Visite à Berlin du roi et de la reine de Bulga26 juin. L'empereur Guillaume prononce, aux régates de Kiel, un discours dans lequel il laisse entendre que jamais le gouvernement allemand n'a songé à un établissement au Maroc.

28 juin.

Le capitaine russe Kostévitch est arrêté sous l'inculpation d'espionnage, bien que sa mission eût été officiellement notifiée par le gouvernement russe. Cette mesure cause un vif mécontentement en Rus

sie.

REVUE POLIT., T. LXXIII.

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Autriche-Hongrie. 4 juin. A la Chambre hongroise, le comte Tisza, président de la Chambre, fait voter le projet de loi militaire par surprise, pour venir à bout de l'opposition. Des scènes violentes se produisant, il fait intervenir la police à plusieurs reprises dans la salle des

séances. 7 juin. Un coup de revolver est tiré contre le président Tisza par un député qui se suicide ensuite. Puis l'opposition adresse un manifeste

au pays.

11 juin. 26 juin.

La Chambre hongroise modifie son règlement.

Après une courte tentative d'obstruction de la part des Ruthènes, la Chambre autrichienne adopte à son tour les projets de lois militaires.

Belgique. 3 juin.

Elections générales. La majorité catholique, qui était de 6 voix, passe à 18 voix (le nombre des mandats a été augmenté). Les élections partielles au Sénat,qui ont eu lieu le 4 juin, donnent au parti catholique une majorité provisoire de 15 voix. Une vive agitation se manifeste dans les milieux ouvriers à la suite de ces résultats ; des troubles éclatent, mais un commencement de grève générale avorte.

Etats-Unis. 6 juin. La Commission de la Convention nationale du parti républicain commence ses travaux en vue de la désignation du candidat du parti à la présidence. Après des scènes orageuses, M. Taft est élu candidat par 561 voix contre 107 à M. Roosevelt.

23 juin. M. Roosevelt accepte d'être candidat indépendant.

30 juin. - Une lutte ardente se poursuit, à la Convention démocrate, entre M. Champs Clark et M. Woodrew Wilsen, pour la candidature à la présidence. 48 tours de scrutin sont nécessaires, M. Woodron Wilsen réunit finalement la majorité requise.

Grande-Bretagne.

5 juin.

La grève des dockers se précise dans les conditions suivantes : les grévistes demandent la création d'un bureau mixte de conciliation dans lequel la Fédération de travailleurs des transports pourrait discuter avec une fédération unissant tous les patrons; la réintégration des grévistes, et enfin la reconnaissance ultérieure de leur fédération.

10 juin. La grève générale des ouvriers des transports maritimes, proclamée par la Fédération de ceux-ci, échoue complètement. La grève des dockers de Londres prend fin progressivement.

Italie. 28 juin. Succès des Italiens à Sidi-Said (Tripolitaine). Luxembourg. 18 juin. Prestation de serment de la Grande-Du

chesse Marie-Adélaïde.

République-Argentine. 7 juin. Le président, M. Saenz Pena, donne lecture de son message au Congrès.

Russie. 20 juin. La Douma vote le projet de loi relatif au programnaval de 1912 à 1916 et comportant une dépense de 502 millions de roubles. 21 juin. Clôture de la troisième législature.

Serbie. 30 juin.

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Mort de M. Milovanovitch,président du Conseil.

Turquie. 27 juin. Un certain nombre de soldats et d'officiers se révoltent à Monastir et dans d'autres centres albanais. Le gouvernement jeune-turc essaie de les ramener à l'obéissance.

BIBLIOGRAPHIE

LÉON DE SEILHAC, délégué permanent du Musée social. Les grèves du charbon. Librairie Arthur Rousseau, 14, rue Soufflot, Paris, prix: 2 francs, broché.

Les grèves du charbon forment un petit volume où les dernières grèves si violentes et dans lesquelles la dynamite a joué un si grand rôle sont racontées de façon la plus impartiale. Une série d'annexes pose les questions les plus importantes, particulièrement celle d'une ville attaquée en responsabilité des dommages causés par une grève et rejetant cette responsabilité sur le syndicat qu'elle accuse d'avoir conseillé toutes les violences et tous les désordres.

Ces grèves qui ont duré de longs mois se sont terminées par la dimi nution du plus fort syndicat métallurgique de la contrée.

PAUL DE PRADEL DE LAMASE. Une famille française sous la Révolution Périn, édit.

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La Révolution a guillotiné un certain nombre de nobles, coupables d'émigration ou victimes de délation. Beaucoup plus nombreux ont été les non-émigrants qui s'en sont tirés avec l'abandon forcé de leurs biens et la ruine complète.

L'histoire que nous narre M. de Lamase, lieutenant des maréchaux de France dans la délicieuse ville d'Uzerche croit pouvoir tranquillement y rester. Il s'installe dans un château des environs, Roffignac, et il attend les événements. Il n'attend pas longtemps.

Un beau matin, à son réveil, il voit sa demeure à créneaux assiégée par 4.000 paysans en fureur. Il bat le rappel de tous ses amis des environs. Il en vient une dizaine à cheval, armés de pistolets d'arçon. Il réclame la garde civique de Brive; celle-ci arrive comme les carabiniers d'Offenbach. On autorise les émeutiers à visiter le château, à vider les caves. Ivres, ils mettent le feu. M. de Lamase, entouré de ses enfants et de ses amis sort de sa citadelle et se réfugie dans les environs. Mais on le traque jusqu'à ce qu'il ait quitté le pays. Il est riche et pour pouvoir le dépouiller sans vergogne, certains maîtres du jour doivent le perdre et l'éloigner de ces lieux où il est connu, respecté. Il se réfugie à Paris. La délation et la suspicion l'y poursuivent. Il se retire sur la frontière allemande et il s'y cache : ce qui fait dire à ses ennemis intéressés qu'il a déserté, qu'il mérite le sort des proscrits. Et lorsqu'il revient, la Révolution à terre et le sanguinaire Robespierre disparu, le malheureux se voit ruiné. Ses voisins se sont partagés les biens de l'émigré.

Un très joli chapitre de ce livre qui est vraiment poignant et triste, c'est celui qui a rapport à l'un des fils de l'émigré. On l'appelle Poulou; d'autres le nomment Aquilon. La bride sur le cou, au moment où commence ce drame il s'éprend d'une danseuse de corde, Zéphirine, et il la suit, vivant dix ans avec elle, s'exerçant aux clowneries et aux exercices de force qui lui permettent de gagner son existence; puis, brusquement touché par la grâce, il entre dans les ordres, devient curé, chanoine et risque de devenir évêque de Périgueux, édifiant tous ceux qui l'approchaient pour son profond repentir et sa piété sincère.

En ce temps-là, on était habitué à voir de ces spectacles déconcertants. LÉON DE SEILHAC.

Le droit d'assoclation des fonctionnaires. Librairie Arthur Rousseau, 14, rue Soufflet. Prix broché: 7 francs.

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La question du « Statut des Fonctionnaires » est une de celles qui, au cours de ces dernières annés, s'est posée à plusieurs reprises de la manière la plus aiguë devant l'opinion.

La «Section des Associations du Musée social » qui avait déjà abordé cette question en 1904, l'a reprise au cours de ses travaux de l'année 19101911 sous la présidence de M. Hébrard de Villeneuve.

Une série de rapports et de dossiers furent établis, tant sur les mesures prises à l'étranger pour empêcher les grèves de fonctionnaires, que sur la situation actuelle des associations de fonctionnaires en France.

Ces rapports retouchés et complétés conformément aux observations qui ont été faites au cours des discussions, forment le fond d'une publication ayant pour titre : Le Droit d'Association des Fonctionnaires. De nombreux documents législatifs ont été joints en annexes.

Cette publication qui forme un fort volume in-8° de 416 pages, traite de la façon la plus complète le « Droit d'association des Fonctionnaires >>; c'est le seul ouvrage qui, à l'heure actuelle donne l'ensemble complet des lois et règlements régissant cette matière dans les différents pays étrangers.

PAUL GIRAUD, docteur en droit. L'organisation technique du commerce d'exportation. Rivière éditeur. Un volume in-8° broché. - Prix: 10 fr. Dans ce travail d'une observation précise et d'une documentation sûre, l'auteur s'est efforcé de dégager des faits et des preuves accumulés de multiples et précieux enseignements.

Dans des chapitres d'une parfaite clarté (nature et formes du commerce d'exportation, étude du marché, conquête du marché, commande d'achat, expédition de la commande, modes de crédit et de règlement, règlement des contestations, association des producteurs en vue de l'exportation, les banques et le commerce d'exportation), l'auteur examine toutes les sources de difficultés auxquelles se heurte l'exportateur, décrit et discute les organes susceptibles de le seconder. Les procédés d'exportation les plus récents employés par la concurrence étrangère, étudiés, sur place, forment spécialement l'objet d'une analyse approfondie.

Cet ouvrage, qui se recommande en dernier lieu par son style, précis et élégant, sera consulté avec le plus grand fruit non seulement par les économistes, mais aussi par les commerçants et les industriels auxquels il rendra de précieux services.

J. HÉMARD, professeur à la Faculté de Droit de Dijon. Théorie et pratique des nullités de sociétés et des sociétés de fait. Un volume grand in-2o, 833 p., Paris, 1912. Librairie de la Société du recueil Sirey. Prix: broché, 12 fr. 50.

Le problème juridique, abordé et résolu heureusement par M. le professeur Hémard, est à la fois des plus complexes et des plus intéressants. Il n'a pas été résolu par la loi; il a été envisagé par la jurisprudence, un peu au hasard des espèces, et les arrêts ont connu les hésitations et les revirements. M. le professeur Hémard a, par sa remarquable étude, comblé une lacune de notre droit français.

Après avoir précisé, dans la première partie de son étude, les diverses hypothèses des nullités de sociétés, l'auteur limite son examen aux sociétés qui manquent d'une condition requise pour leur constitution légale. Il détermine leur statut juridique; il édifie une conception des plus neuves qui s'oppose aux théories antérieures ou qui, pour mieux dire, achève une évolution qu'elles avaient commencée. Il franchit une nouvelle étape que la doctrine avait préparée, mais qu'elle n'avait point osé réaliser.

Nous souhaitons au livre de M. le professeur Hémard, l'accueil qu'il mérite. Solidement appuyé sur les faits, inspiré tout entier des besoins pratiques, il est, de plus, séduisant par les constructions théoriques, ingénieuses et originales, qui tiennent compte de la réalité et qui donnent pleine satisfaction aux exigences de l'activité commerciale.

PAUL GUYOT.

PAUL SABATIER. L'Orientation religieuse de la France actuelle. Un volume in-18 (Librairie Armand Colin, 4, rue de Mézières, 5, Paris), broché, 3 fr. 50.

C'est le sens de l'évolution du sentiment religieux dans notre pays qu'étudie M. Paul Sabatier, l'auteur de la Vie de Saint-François d'Assise.

Il recherche dans l'attitude de l'Eglise et dans celle de l'antireligion, au cours de la crise de conscience qui a suivi en France la guerre de 1870, les circonstances déterminantes de l'orientation religieuse actuelle. II nous laisse sous l'impression que le sentiment religieux renouvelé fait effort pour pénétrer comme un ferment dans l'ensemble de la vie politique, intellectuelle et morale du pays, et ne tend à rien moins qu'à transformer les bases mêmes de la société.

Général H. BONNAL. La Vie militaire du Maréchal Ney, duc d'Elchingen, Prince de la Moskowa, Tome deuxième, 1911, 1 vol. in-8 avec 1 portrait en héliogravure, 13 fac-simile et 18 cartes hors texte, noir et couleurs, Librairie Militaire R. Chapelot et Cie, 30, rue et passage Dauphine, Paris. Prix 14 francs.

Le général Bonnal travaille avec persévérance à la Vie militaire du ma réchal Ney. Le deuxième volume de son œuvre est tout entier consacré à la période de véritable splendeur de la Grande Armée: Boulogne, Ulm, Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland.

C'est une grande et glorieuse époque, en effet, que le général Bonnal fait revivre en notre souvenir, mais les hauts faits de la Grande Armée et d'un de ses plus illustres chefs ne seraient ni instructifs, ni attachants

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