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Lui dit: Laissez aller votre fils au grand bois,
Je vous réponds qu'avant un mois.
Il sera sans défauts. Vous jugez des alarmes
De la mère, qui pleure et frémit du danger;
Mais le jeune linot brûloit de voyager,

Il partit donc malgré ses larmes.
A peine est-il dans la forêt,
Que notre petit personnage
Du pivert entend le ramage,
Et se moque de son fausset.
Le pivert, qui prit mal cette plaisanterie
Vient à bons coups de bec plumer le persifleur;
Et, deux jours après, une pie

Le dégoûte à jamais du métier de railleur
Il lui restoit encor la vanité secrète

De se croire excellent chanteur ;
Le rossignol et la fauvette
Le guérirent de son erreur.
Bref, il retourna chez sa mère
Doux, poli, modeste et charmant.

Ainsi l'adversité fit, dans un seul moment,
Ce que tant de leçons n'avoient jamais pu faire.

FIN DU LIVRE SECOND.

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Le plus doux a toujours des grifles à la patte,

LIVRE TROISIÈME.

.

FABLE PREMIÈRE.

LES SINGES ET LE LEOPARD.

Des singes dans un bois jouoient à la main chaude;

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Certaine guenon moricaude,
Assise gravement, tenoit sur ses genoux
La tête de celui qui, courbant son échine,
Sur sa main recevoit les coups.
On frappoit fort, et puis devine!
Il ne devinoit point; c'étoit alors des ris,
Des sauts, des gambades, des cris.
Attiré par le bruit du fond de sa tanière,
Un jeune léopard, prince assez débonnaire,
Se présente au milieu de nos singes joyeux.
Tout tremble à son aspect. Continuez vos jeux,
Leur dit le léopard, je n'en veux à personne :
Rassurez-vous, j'ai l'ame bonne;

Et je viens même ici, comme particulier,
A vos plaisirs m'associer.
Jouons, je suis de la partie.
Ah! monseigneur, quelle bonté!
Quoi! votre altesse veut, quittant sa dignité,
Descendre jusqu'à nous? - Oui, c'est ma fantaisie.
Mon altesse eut toujours de la philosophie,

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Et sait que tous les animaux

Sont égaux.

Jouōns donc, mes amis, jouons, je vous en pric.
Les singes enchantés crurent à ce discours,
Comme l'on y croira toujours.

Toute la troupe joviale

Se remet à jouer : l'un d'entre eux tend la main,
Le léopard frappe, et soudain

On voit couler du sang sous la griffe royale.
Le singe cette fois devina qui frappoit;
Mais il s'en alla sans le dire.

Ses compagnons faisoient semblant de rire,
Et le léopard seul rioit.

Bientôt chacun s'excuse et s'échappe à la hate
En se disant entre leurs dents:

Ne jouons point avec les grands,
Le plus doux a toujours des griffes à la patte.

FABLE II.

L'INONDATION.

DEs laboureurs vivoient paisibles et contents
Dans un riche et nombreux village;

Dès l'aurore ils alloient travailler à leurs champs,
Le soir ils revenoient chantants
Au sein d'un tranquille ménage; ..
Et la nature bonne et sage,

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