FABLE PREMIÈRE. LA MÈRE, L'ENFANT, ET LES SARIGUES. (*) A MADAME DE LA BRICHE. Vous de qui les attraits, la modeste douceur, Vous aviez déja peur : bannissez vos alarmes, Je veux peindre en mes vers des mères le modèle, Mais dont les soins touchants et doux, Buffon m'en est garant; qui pourroit en douter? (*) Espèce de renard du Pérou. (Burron, Hist. nat. D'ailleurs tout dans ce genre a droit d'être croyable, Lorsque c'est devant vous qu'on peut le raconter. rom. IV.) Maman, disoit un jour à la plus tendre mère Il ressemble au renard. Mon fils, répondit-elle, N'eut jamais plus d'amour, plus de soins vigilants. Et lui fit près de l'estomac Où ses petits, quand un danger les presse, Fais du bruit, tu verras ce qu'ils vont devenir. Se dresse, et d'une voix plaintive En cherchant dans son sein leur retraite ordinaire. La poche s'ouvre, les petits En un moment y sont blottis, Ils disparoissent tous; la mère avec vitesse La Péruvienne alors dit à l'enfant surpris : FABLE II. LE VIEUX ARBRE ET LE JARDINIER. Un jardinier, dans son jardin, C'étoit un grand poirier qui jadis fut fertile : Respecte mon grand age, et souviens-toi du fruit La mort va me saisir, je n'ai plus qu'un instant; Qui fut ton bienfaiteur. Je te coupe avec peine, Alors, gazouillant à la fois, S'écrie: épargne-le, nous n'avons plus que lui : |