de corriger sans lui mes apologues, encore moins celui d'en retrancher; et privé de conseil, de guide, précisément à l'instant où l'on m'avoit fait sentir combien j'en avois besoin, pour me délivrer du soin fatigant de songer sans cesse à mes fables, je pris le parti de les imprimer. C'est à présent au public à faire l'office du vieillard: peut-être trouverai-je en lui moins de politesse, mais il trouvera dans moi la même docilité. DE FLORIAN. LIVRE PREMIER. FABLE PREMIÈRE. LA FABLE ET LA VÉRITÉ. La Vérité toute nue Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étoient un peu détruits. Eh! vous voilà, bon jour, dit-elle : Je leur fais peur à tous. Hélas! je le vois bien, Vieille femme n'obtient plus rien. Vous êtes pourtant ma cadette, Dit la Fable, et, sans vanité, Partout je suis fort bien reçue. Pourquoi vous montrer toute nue? Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble. Chez le sage, à cause de vous, Vous verrez, ma sœur, que partout |