la ligne ferrée d'Austerlitz au quai d'Orsay, la ligne des Invalides, sont envahis par les eaux. Les eaux du Loing détruisent le village de Lorroy. 24 janvier. Chambre. Fin du débat sur l'Ecole laïque. M. Jaurès qui, vendredi, avait exposé le conflit entre l'Eglise et l'Etat, essaye de le résoudre; c'est l'Eglise qui sera obligée de faire des concessions successives à la Science. Puis il compare les manuels laïques et les manuels ecclésiastiques et exprime l'avis que la campagne menée contre l'Ecole laïque ne peut qu'échouer. Aussi le monopole est-il inutile; et avant d'étendre l'enseignement primaire, il vaut mieux tâcher de l'améliorer. M. Aynard déplore qu'on ait étranglé la liberté de l'enseignement, en même temps que la liberté religieuse, en expulsant ceux qui en faisaient usage; il demande un rapprochement avec Rome et se prononce contre le monopole de l'enseignement. L'ordre du jour de confiance déposé par M. Dessoye est voté par 385 voix contre 137. Linondation, provenant de la crue de la Seine, s'accroît encore. Les sous-sols de 10 arrondissements de Paris sont en partie submergés. Les services d'électricité, des tramways électriques sont arrêtés, 5.000 personnes dont les maisons sont inondées à Choisy-le-Roi sont sans abri. 25 janvier. Sénat. Le Sénat vote le crédit extraordinaire de 2 millions, voté la veille par la Chambre, pour venir en aide aux victimes de l'inondation. Discussion de l'art. 16 de la loi sur les retraites ouvrières. M. Strauss, demande à étendre aux institutions d'hygiène sociale la faculté de recevoir les fonds provenant de la capitalisation. Cet amendement combattu par MM. F. Dreyfus, Cuvinot et Cochery est rejeté. tion de l'art. 16: (( Adop Les placements sont effectués: 1o en valeurs de l'Etat ou jouissant de la garantie de l'Etat; 2° en prêts aux départements, communes, colonies ou pays de protectorat, établissements publics, Chambres de commerce, et en obligations foncières ou communales du Crédit foncier; 3o dans la proportion de 1/400o au plus en acquisitions de forêts, bois ou, si la situation des réserves le permet, en terrains à boiser. L'inon Chambre. Discussion du budget de l'Instruction publique. dation augmente encore. Les habitants d'Alfortville chassés par les eaux se réfugient à Paris. Plusieurs lignes du Métropolitain sont arrêtées. L'eau envahit certaines rues du VII et du XIIe arrondissements. 26 janvier. Le Sénat adopte, après rejet ou retrait de divers amendements, mais cependant après des retouches multiples les articles 17 et 18 de la loi sur les retraites ouvrières. Le premier de ces articles admet les sociétés ou unions de sociétés de secours mutuels, libres ou approuvées, à assurer directement à leurs sociétaires le bénéfice de la loi. L'article 18 alloue des subventions aux sociétés de secours mutuels en prévision de l'organisation de l'assurance maladie. Un amendement de M. Lintilhac accordant aux mêmes sociétés une subvention pour frais de gestion a été écarté par 142 voix contre 134. Chambre. Le matin la Chambre termine le budget de l'Instruction publique. M. Buisson soulève la question de la situation faite aux répétiteurs de l'enseignement privé. Après-midi, budget des eaux-Arts; discussion sur les théâtres subventionnés. La Seine continue à monter; elle atteint 8 m. 90, à Paris. Des rues des XIII IV V VI VII VIIIe XVe et XVI arrondissements sont envahies. Les services se font par bateaux dans les rues inondées. Des locaux vides, anciens séminaires, sont mis par le Gouvernement à la disposition des sinistrés de banlieue. Les lignes d'Orléans sont coupées; le service se fait par les lignes du P. L. M. jusqu'à Juvisy. 27 janvier. Sénat. Election des membres de la Haute-Cour et des grandes Commissions pour 1910. Chambre. Vote du budget des Beaux-Arts. Commencement de la discussion du budget des Travaux publics. Interpellations de MM. Engerand sur les agents des chemins de fer d'intérêt local, Mille sur l'incendie de la gare de Moulins. La crue de la Seine atteint 9 m. 30. L'inondation s'étend à Paris. 500 hectares sont recouverts. Les lignes d'Orléans et du P. L. M. sont coupées. Le service se fait par les lignes de la Compagnie de l'Est. Aux abords de la gare Saint-Lazare des affaissements se produisent; les rues Saint-Lazare, du Havre sont interdites. La crue de la Garonne et celle de la Loire deviennent menaçantes. 28 janvier. Sénat. Adoption de l'article 19 de la loi sur les retraites ouvrières, amendé par M. Ribot, organisant le fonctionnement des diverses caisses. L'article 20 (liquidation des droits éventuels des bénéficiaires) est rejeté. Adoption de l'article 21 (retraites et allocations incessibles et insaisissables), de l'art. 22 (délivrance gratuite des certificats). L'art. 23 (amendes infligées par le juge de paix à tout employeur qui aura omis l'apposition des timbres) est réservé, Vote de l'art. 24 (statistique établie par le ministère du Travail), de l'art. 25 (formation d'un Conseil supérieur du travail), de l'art. 26 (application de la loi après le délai d'un an. Approbation du projet qui proroge la réforme judiciaire en Egypte. Chambre. Discussion du budget des Travaux publics. Le désastre causé par la crue de la Seine qui cependant décroît lentement s'étend encore. L'eau envahit en torrents la plaine de Gennevilliers. 31 janvier. Chambre. Vote du budget des travaux publics, commencement de la discussion du budget des chemins de fer de l'Etat. Chronologie étrangère. Allemagne. 11 janvier. Prusse. Discours du trône. Ouverture de la session du Landtag de 17 janvier. Publication du Livre Blanc relatif à la politique marocaine de l'Allemagne. 25 janvier. Ouverture, à Berlin, de l'Exposition d'art français du XVIIIe siècle, que visite l'empereur. Autriche-Hongrie. 28 janvier. Le Cabinet hongrois, constitué par le comte Khuen-Hedervary, ayant été accueilli à la Chambre par un vote de défiance, obtient de l'empereur-roi l'autorisation de proroger le Parlement et de procéder à des élections générales. 28-31 janvier. Le ministre des Affaires étrangères, comte d'Aerenthal, fait de sensibles efforts pour amener un rapprochement, ou au moins une détente, entre l'Autriche et la Russie. Belgique. 1er-31 janvier. Les nouveaux tarifs douaniers français provoquent en Belgique une vive émotion et une commission spéciale en étudie les effets possibles et propose des mesures. 20-25 janvier. inondations. Diverses régions sont fortement éprouvées par les Brésil. 30 janvier. Le gouvernement brésilien décide de reprendre l'amortissement de la dette et manifeste l'intention de convertir en 4 0/0 sa dette extérieure 5 0/0. Bulgarie. 25-31 janvier. Les mesures militaires prises par le gouvernement bulgare provoquent une certaine inquiétude, que celui-ci s'attache à dissiper. Espagne. - 13 janvier. — Le ministre de la Guerre prend des mesures énergiques contre les officiers auteurs d'une manifestation sous les fenêtres d'un journal militaire qui avait mené une campagne à propos de l'attribution de récompenses aux troupes de Melilla. 22 janvier. du Maroc. Réception enthousiaste, à Madrid, des troupes revenant Etats-Unis. 7 janvier. Message du Président Taft au Congrès. Les Etats-Unis proposent la neutralisation des chemins de fer de Mandchourie, tant russes que japonais. Cette proposition, accueillie aevc satisfaction par la Chine, est repoussée énergiquement par la Russie et le Japon. 21 janvier. Dans un grand nombre de villes s'organise un mouvement, qui prend une rapide extension, en faveur de l'abstention de viande, pour répondre à l'élévation artificielle des prix due aux agissements du Beef Trust. Grande-Bretagne. 31 janvier. Les élections générales, qui se sont poursuivies depuis le 15 janvier, ont donné les résultats suivants (sauf six résultats non encore connus): Travaillistes Grèce. 27 janvier. la Ligue militaire. Le ministère Mavromichalis est renversé par 31 janvier. - M. Dragoumis constitue le nouveau Cabinet. La convocation d'une assemblée nationale, à laquelle le roi avait d'abord consenti, est renvoyée à un an, en présence des graves conséquences que cette mesure peut avoir au point de vue extérieur. Italie. 10 janvier. Inauguration de la ligne Coni-Nice par les ministres des Travaux publics italien et français, MM. Rubini et Millerand. Portugal. 19 janvier. Séjour à Lisbonne d'une escadre française à laquelle est faite une chaleureuse réception. Turquie. 20-31 janvier. - La Turquie fait des préparatifs militaires, en présence de l'attitude de la Grèce dans la question crétoise. BIBLIOGRAPHIE HAURIOU, doyen de la Faculté de droit de Toulouse. Principes de droit public. 1 vol. in-8°, 734 p. Larose et Ténin, éditeurs, 22, rue Soufflot. Voilà quinze ans que les Principes de droit public figurent dans le programme des Facultés de droit. Ils sont enseignés depuis 1905 dans un cours spécial de Droit public. Jusqu'ici les matières de cet enseignement étaient exposées, d'une manière un peu accessoire, dans les traités de Droit constitutionnel ou de Droit administratif. M. Hauriou a pensé qu'un livre spécial devait correspondre à cet enseignement spécial et relativement nouveau. Nous sommes tout à fait de son avis. Nous ne pouvons que l'approuver et le féliciter de son heureuse initiative. Son livre est substantiel et instructif. Il intéressera et fera penser, ceux mêmes qui ne partageront pas toutes ses opinions. Il est de nature à rendre de grands services non seulement aux étudiants de nos Facultés, mais à tous les hommes que préoccupent aujourd'hui les difficiles questions qui se posent avec une acuité particulière, à propos de l'organisation et du fonctionnement de l'Etat. F. F. GASTON JEZE, professeur agrégé à la Faculté de droit de l'Université de Paris, Cours élémentaire de science des finances et de législation financière française, 4a édition, 1 fort vol. in-8°, Paris, Giard et Brière. - 12 fr. 50, Il y a quatorze ans, avec la collaboration de M. Max Boucard, alors maître des requêtes au Conseil d'Etat, M. Jèze publia, sur les Eléments de la science des finances et de la législation financière française, un petit livre qui eut une fortune aussi rapide que méritée. Des éditions successives en ont augmenté la valeur et l'étendue. M.Jèze seul désormais nous en donne aujourd'hui la 4a édition. Sous le titre trop modeste de Cours élémentaire, il publie l'ouvrage le plus savant et le plus complet qui ait jusqu'ici paru en France sur la vaste et complexe matière des finances publiques. Il s'adresse spécialement aux étudiants en droit et aux candidats aux carrières financières. Il sera pour eux un guide sûr et un merveilleux instrument de travail, Mais nul ne l'ouvrira sans profit. Près de mille pages de texte serré trop serré peut-être pour l'agrément des yeux fournissent au lecteur, en abondance, de fins aperçus de doctrine, de fidèles analyses de textes, d'utiles renseignements de statistique. Réservant les développement plus vastes pour un traité en plusieurs volumes actuellement en préparation, notre savant collègue se borne à dire, sur chaque question, l'essentiel, sans vaines phrases, mais avec le constant souci de l'exactitude et de la clarté. Louvrage est divisé en quatre livres d'inégale étendue. Le Livre premier, consacré à la comptabilité publique, débute par une étude magistrale sur le budget aux points de vue financier, juridique et pratique. Les Livres II et III, plus brefs, traitent des dépenses publiques, du crédit et de la Dette. Enfin le Livre IV, relatif aux revenus publics, mérite plus spécialement de retenir l'attention. En sa qualité de contribuable, le lecteur trouvera un intérêt direct à méditer sur les 300 pages où l'auteur passe en revue tous les problèmes touchant les systèmes d'impôts. Les théories qu'on rencontre dans cet ouvrage paraîtront parfois un peu trop absolues. Mais l'auteur a pris, dans sa préface, une sage précaution qui désarme la critique. Il n'ignore pas que les thèses les plus séduisantes n'ont qu'une valeur relative. Il ne veut pas, dès lors, qu'on tienne ses conclusions pour irrévocables. Avec une franchise, qui témoigne d'un esprit libre, dégagé de préjugés, il reconnaît que la controverse de meure toujours possible. Mais de l'avoir, dans chaque cas, nettement exposée, le lecteur lui saura un gré infini, EUGÈNE FOURNIÈRE. La Sociocratie, Essai de politique positive. 1 vol. in-12. Paris. Giard et Brière, 16, rue Soufflot, 1910. Quand on crée un vocable nouveau, pour en faire le titre d'un livre, quand le sens étymologique de ce vocable est loin de nous en révéler la signification doctrinale, il conviendrait, semble-t-il, d'éclairer le lecteur, dès le début de l'ouvrage, àl'aide d'un définition aussi brève et aussi claire que possible. Il faut lire plus de 120 pages du livre de M. Fournière ; il faut arriver au chapitre V, « Formation spontanée de la Sociocratie », (р. 133 et suiv.), pour trouver, non pas une définition de ce mot rébarbatif, mais une explication et un développement. Mais ce reproche fait, et il est de pure forme, nous avons plaisir à dire que « La Sociocratie », comme tous les écrits de M. Eugène Fournière, est un livre de bonne foi, de sincérité et de courage. Il y a toujours intérêt et profit à le lire, même si on ne partage pas toutes les idées de l'auteur. M. Fournière sait regarder en face les problèmes politiques et sociaux de notre temps, et il ne craint pas d'exprimer nettement sa pensée, au risque de déplaire à quelques-uns de ses amis. F. F. PAUL DE ROUSIERS. Les Grands Ports de France: Iour rôle économique. Un vol in-18 (Librairie Armand Colin, rue de Mézières, 5, Paris). Broché: 3 fr. 50. L'auteur expose d'abord la méthode qu'il a suivie et la division qu'il a adoptée, en étudiant pour chaque port sa fonction régionale, sa fonction industrielle et sa fonction commerciale. Puis, dans une série de monographies, M. P. de Rousiers détermine le caractère et la destination économique de nos grands ports. Tel d'entre eux, comme Le Havre, est un grand marché maritime international; tel autre, comme Rouen, un port de transit presque exclusivement consacré au service de son hinterland (région parisienne); tel autre enfin, comme Marseille, n'a conservé sa situation éminente en Méditerranée qu'en devenant un grand port industriel. On voit l'intérêt que cet ouvrage présente pour 'es hommes d'affaires, et aussi pour les hommes d'étude, car, par sa documentation et sa méthode, le travail de M. de Rousiers se range parmi les meilleures enquêtes scientifiques. L. SURET, docteur en droit. Théorie de l'impôt progressif. 1 fort vol. gr. in-8°, 15 fr. Félix Alcan, éditeur. Cette étude donne l'opinion doctrinale, non seulement des auteurs |