BIBLIOGRAPHIE CHARLES GIDE. Les Sociétés coopératives de consommation. (2a édition refondue et augmentée). Un volume in-18 jésus de xx111293 (Librairie Armand Colin, rue de Mézières, Paris). - Prix, broché: 3 fr. 50. Personne n'est plus familier avec le mouvement coopératif, à l'étranger et en France, que l'auteur de ce livre. Président de l'Union Coopérative des Sociétés françaises de consommation, membre du Conseil de l'Alliance coopérative internationale, un des fondateurs de l'Ecole de Nîmes, M. Gide a pris une part active à toutes les expériences coopératives faites depuis 25 ans. Il est vraiment l'apôtre de la coopération. Apôtre un peu découragé parfois, mais toujours militant. Dans la première édition de ce livre, parue il y a cinq ans, l'auteur s'était borné à écrire une sorte de guide pour les coopérateurs pratiquants en décrivant l'organisation des sociétés coopératives de consommation. Dans cette nouvelle édition, qui est entièrement refondue et contient plus du double de matière, l'auteur, tout en conservant et en développant la partie technique, s'adresse aussi aux personnes étrangères à la pratique de la coopération, afin de les renseigner sur un mouvement qui a pris déjà des proportions imprévues à l'étranger mais qui ne paraît pas avoir encore suffisamment attiré l'attention du public français. Le dépeuplement de la France. Enquête de la Revue Hebdomadaire. M. DE FOVILLE, M. CH. GIDE, MGR GIBIER, M. le Dr BERLUREAUX, M. LYONCAEN, M. HENRI JOLY. Librairie Plon-Nourrit. La natalité française ne cesse de décliner, depuis 1900 surtout, et l'année qui s'achève a vu se réaliser un effrayant excédent de décès. Nous ne pourrons bientôt espérer la victoire, ni sur les champs de bataille de l'Est, ni dans le domaine des intérêts, de plus en plus dominé par l'âpre formule de la concurrence vitale. Tour à tour MM. de Foville, de l'Institut, Charles Gide, professeur à la Faculté de droit de Paris, Mgr Gibier, évêque de Versailles, M. Lyon-Caen, de l'Institut, doyen de la Faculté de droit de Paris, ont examiné le mal et essayé d'indiquer les remèdes que leur suggérait leur haute expérience. M. Henri Joly a terminé cette magistrale consultation par une analyse instructive des mémoires adressés, à l'occasion d'un récent concours, à l'Académie des sciences morales et politiques sur le fléau qui atteint si profondément notre avenir national, LUDOVIC DE CONTENSON. Les Syndicats professionnels féminins, 1 vol. in-16 de 64 pages (Collection Science et Religion, no 548). Prix: 0 fr. 60. Bloud et Cie, éditeurs, 7, place Saint-Sulpice, Paris (VIC). En vente chez tous les libraires. Ce volume est une intéressante contribution à l'étude du problème social féminin. La situation lamentable des ouvrières modernes a ému à juste titre toutes les âmes généreuses. M. Ludovic de Contenson nous apporte une solution, qui, pour n'être pas la seule possible, est à son avis l'une des plus efficaces: c'est la création de syndicats féminins strictements professionnels. LE COMTE D'HAUSSONVILLE, de l'Académie Française. Le travail des femmes à domicile. Un vol. in-16 de 64 pages (Collection Science et Religion, no 540). Prix: 0 fr. 60. Bloud et Cie, éditeurs, 7, place SaintSulpice, Paris (VI). En vente chez tous les libraires. Magnifique étude inspirée par une pitié généreuse et que recommandent suffisamment le nom et la qualité de l'auteur. L'attrait de la forme' une éloquence discrète et pénétrante, la précision des faits et la clarté du raisonnement s'unissent pour composer un des plaidoyers les plus convaincants que l'on ait écrits sur cette angoissante question. L'auteur ne se borne pas d'ailleurs à nous décrire la lamentable situation des ouvrières à domicile. Il examine, avec une compétence qui n'étonnera pas, les remèdes que l'on peut proposer pour y remédier. PIERRE CLERGET, professeur à l'Ecole supérieure de Commerce de Lyon. Manuel d'économie commerciale: la technique de l'Exportation. Un volume in-18 jésus de VIII--451 pages (Librairie Armand Colin, rue de Mézières, 5, Paris), relié toile: 4 fr. 50. Ce livre sera particulièrement utile aux élèves de notre enseignement commercial moyen et supérieur; mais les élèves de nos autres écoles techniques, — écoles d'agriculture ou écoles industriellees des différents degrés, - y trouveront des connaissances qu'ils ont aussi à acquérir, car notre industrie et notre agriculture surtout doivent de plus en plus se commercialiser ». Enfin cet ouvrage ne sera pas lu sans intérêt ni profit par les commerçants eux-mêmes qui doivent connaître les expériences tentées ailleurs et dont bénéficie la concurrence étrangère. G. DE CONTENSON. L'avenir du patriotisme. Paris, librairie des SaintsPères, 83, rue des Saints-Pères. Un vol. in-18 jésus avec tableaux artistiques. Prix: 3 francss. La question économique, religieuse, de la famille, de la natalité, de la politique étrangère, du rôle de la race juive, de la situation de l'armée forment les principales têtes de chapitre de cet ouvrage. Chaque sujet est traité avec la documentation la plus complète; ainsi, pour prouver la prépondérance politique de notre Midi latin, M. de Contenson nous donne la liste entière des élus du Nord et du Midi qui ont été, depuis 1870, présidents de la République, du Sénat, de la Chambre, ou ministres, avec la date de leurs entrées et sorties de place, en mettant en face la richesse et la population de chaque département. Les lecteurs de la Revue Politique et Paarlementaire n'ont pas oublié l'excellent article que l'auteur leur donna, il y a quelque temps, sur ce même sujet. Le Directeur-Gérant: FERNAND FAURE Paris. - Typ. A. DAVY, 52, rue Madame. - Téléphone LE BUDGET DE LA MARINE I. LA RÉPARTITION DES CHAPITRES. Les journaux nous ont fait connaître que l'administration de la Marine avait présenté au Parlement un budget établi sous une forme nouvelle : la Commission a hésité devant la nouveauté de l'entreprise et a insisté pour que, cette année du moins, la forme du budget ne soit pas changée. On doit louer, sans doute, la prudence de la Commission ; car ce n'est pas en quelques jours, ni même en quelques semaines qu'on peut remanier de fond en comble une organisation budgétaire aussi complexe que celle de la Marine. Mais, on ne saurait trop féliciter le nouveau ministre de s'être attaqué, dès son arrivée au pouvoir, à cette cause fondamentale du désordre de la Marine, qu'est la forme, en tous points déplorable, en laquelle sont établies les prévisions budgétaires. La réforme du budget de la Marine étant à l'ordre du jour, il est du plus haut intérêt d'examiner ses défauts et de montrer dans quel ordre d'idées il conviendrait de le modifier. Qu'est-ce qu'un budget ? C'est l'exposé, sous forme d'un devis de dépenses, des projets de l'administration. Ce devis doit être présenté sous une forme permettant au Parlement et au pays de connaître l'emploi qui sera fait des deniers des contribuables, de se rendre compte si cet emploi correspond aux nécessités de la politique, si tous les besoins des services REVUE POLIT., T. LXIII. 15 sont satisfaits et s'il y a une harmonie judicieuse dans la répartition des ressources. En marine, rien ne s'improvise: la préoccupation du législateur doit donc être double assurer, pour l'année présente, l'efficacité de la force militaire; préparer, pour l'avenir, les instruments de combat qui doivent être prévus longtemps d'avance. Or, si l'on ouvre le budget de la Marine, que trouve-t-on ? non un programme d'armement, mais une sorte de statistique où les dépenses les plus disparates sont classées dans le même chapitre. Dans l'armée de terre, la loi fixe le nombre des régiments, prévoit à part les ressources nécessaires, soit pour l'infanterie, soit pour la cavalerie, soit pour l'artillerie. Le ministre ne peut pas diminuer l'infanterie pour augmenter l'artillerie. Dans la marine, le ministre peut doubler ou tripler le nombre des escadres, remplacer une escadre de cuirassés par des flotilles de torpilleurs, ou mieux encore, désarmer tous les bâtiments et utiliser tous les marins à terre, dans les casernes ou dans des sinécures. Sans doute, il serait dangereux de fixer, chaque année, par la loi de finances, l'état d'armement de la flotte: celle-ci doit pouvoir se prêter aux nécessités variables de la politique et une sujétion trop étroite conduirait à l'impuissance. Il n'en est pas moins vrai que le but des ressources confiées à la Marine doit être de prévoir une force militaire effective et non d'entretenir une armée de matelots, qui seront employés aussi bien à bord des cuirassés ou des torpilleurs que comme plantons des préfectures maritimes ou de la rue Royale. Rien dans le budget ne permet de prévoir, sous forme impérative. l'utilisation des effectifs ; car les développements des dépenses, fournies à l'appui du budget, n'ont, à juste titre, aucun caractère de précision et ne lient en rien la marine. Il y a là une grave erreur de principe qui a eu, dans le passé, les conséquences les plus fâcheuses: c'est à elle notamment que nous devons le développement exagéré et inconscient des flottilles. Même observation au sujet des écoles flottantes. La Guerre prévoit des chapitres spéciaux pour l'entretien des diverses écoles. Rien de semblable dans la Marine: le ministre peut, d'un trait de plume, supprimer ou créer des écoles en puisant dans les ressources d'entretien des escadres, aussi bien au personnel qu'au matériel. C'est grâce à cela que seule la marine française maintient les écoles flottantes, à l'inverse de l'Angleterre et de l'Allemagne, qui ont adopté depuis longtemps, l'installation à terre de la plupart des écoles. Mais l'argent manque en France, sur le budget des travaux hydrauliques, pour construire ces écoles; aussi recourton aux crédits d'entretien de la flotte pour la transformation de vieux navires en écoles flottantes. Ce serait une curieuse étude à faire que de calculer les millions que ce système a coûtés depuis vingt ans et qui auraient permis, au lieu de vieux bâtiments comme l'Algésiras, la Couronne ou le Tourville, de loger nos écoles dans de véritables palais. Qu'on ne parle pas, d'ailleurs, de la nécessité d'amariner les équipages; c'était vrai quand la Résolue allait entraîner ses gabiers au large des Açores; mais nul ne peut prétendre que nos canonniers prennent le pied marin aux Iles d'Hyères, où ils ne font même pas connaissance avec le roulis. D'ailleurs, l'installation des écoles à terre n'empêche pas de leur donner comme annexes des bâtiments de guerre. La répartition des crédits des arsenaux donne lieu aux mêmes critiques. A l'heure actuelle, un des grands problèmes qui se pose est celui de l'effectif des arsenaux ; or, il est impossible de trouver dans le budget la moindre indication relative à cet effectif. La Marine pourrait donc, sans commettre la moindre irrégularité, doubler le personnel de ses arsenaux, quelles qu'en soient les conséquences pour les retraites, ou les réduire de moitié en exagérant les soldes. C'est à cette erreur que l'on doit la situation déplorable de nos arsenaux ; la tendance générale des services locaux est toujours d'augmenter les effectifs ; aussi, pendant de longues années, s'eston plu à embaucher de jeunes ouvriers, à basse solde, sachant à peine manier le marteau, mais suffisant pour construire la grosse tôlerie des navires. Il aurait fallu, bien au contraire, relever la valeur technique du personnel et attirer, par des soldes élevées, des ouvriers de choix. On s'est interdit pour longtemps les moyens d'agir ainsi. Ne serait-il pas logique de fixer, par une clause du budget, |