ERRATA Dans l'article de M. Hubert, intitulé : Dosage de l'acide tartrique libre et combiné dans les vins, qui a paru dans le numéro de janvier, p. 1, lire, à la page 2, 10o ligne: « une trompe à vide », au lieu de : « une lampe à vide ». Page 4, 33e ligne, lire : « qui peuvent indiquer la présence », au lieu de: « qui peuvent modifier la présence ». Dans l'article de M. Cormimbœuf, no d'avril, p. 133, dernière ligne du tableau, lire « KBr » au lieu de « KCI ». P. 134, 13 ligne, lire « 1 p. 100 de KCl » au lieu de « 0,1 р. 100 de KCl ». ANNALES ET REVUE DE CHIMIE ANALYTIQUE Année 1906. TRAVAUX ORIGINAUX Dosage de l'acide tartrique libre et combiné dans les vins, Par M. A. HUBERT, Directeur du laboratoire ænlogique et agricole de Béziers. A. Bitartrate de potasse. Il faut absolument abandonner la méthode Berthelot et Fleurieu encore employée en France, car elle donne trop souvent des résultats erronés, soit par suite de la formation de bisulfate de potasse, à côté du bitartrate, dans les vins plâtrés et additionnés d'acide tartrique, soit par suite de la précipitation incomplète du tartre, précipitation qui est toujours fort longue dans les conditions de l'expérience et qui nécessiterait plusieurs jours pour être totale. Il est préférable d'employer le procédé suivant, qui est plus fidèle dans ses résultats et dont le principe est dû à M. Reboul. On évapore 100cc. de vin au bain-marie, dans une capsule de porcelaine à bec de 7 centimètres de diamètre. Le vin est logé dans un ballon qui sert à alimenter la capsule au fur et à mesure de l'évaporation du liquide. Lorsque celui-ci n'occupe plus qu'un volume de 5cc. en Fis 1. viron, on retire la capsule, et on l'abandonne dans un endroit frais jusqu'au lendemain. On ajoute alors 2 à 3cc. d'alcool à 400-420; on mélange en écrasant soigneusement les cristaux de bitrartate de potasse avec une petite baguette de verre; enfin, on décante dans un creuset 41816 JANVIER 1906. de Gooch (1) dont le fond est garni d'une mince couche de pulpe d'amiante lavée au préalable à l'acide azotique et à l'eau distillée, de façon à en éliminer tous les sels solubles. → vide Fig: II La pulpe d'amiante se place entre le fond du creuset et la petite plaque perforée. Le creuset de Gooch est posé sur une fiole à vide, qui est mise en communication avec une lampe à vide (fig. II). On peut évidemment faire cette filtration sur un simple filtre sans pli, mais, dans ces conditions, l'opération est fort lente. En outre, le lavage des cristaux demande, pour être bien fait, une plus grande quantité d'alcool, ce qui peut entraîner des pertes par dissolution. On ajoute de nouveau 2 à 3cc. d'alcool; on répète le délayage, en détachant avec soin, au moyen de la baguette de verre, toutes les matières adhérentes aux parois de la capsule; on décante, et l'on recommence les lavages, sans cependant employer plus de 20cc. d'alcool; on utilise, pour ces lavages, une petite pissette faite avec une éprouvette graduée de 50cc. et à jet très fin (fig. III). Lorsque les cristaux sont nets, on les fait passer dans le creuset, où l'on achève le lavage avec le reste des 20cc. d'alcool; on retourne alors le creuset dans une capsule de porcelaine (14 centimètres de diamètre), et l'on fait tomber tout le contenu avec une pissette à eau distillée; on ajoute encore un peu d'eau; on fait bouillir pour dissoudre le bitartrate de potasse ; après refroidissement, on titre à la soude décime, en employant, comme indicateur, 5 à 6 gouttes d'une solution alcoolique de phénolphtaléine à 5 p. 100. (1) Le creuset de Gooch (fig. I) est semblable aux creusets ordinaires en porcelaine, mais son fond est percé de petits trous; sur ce fond, on place une rondelle en porcelaine de même diamètre et également perforée. Le creuset pénètre à frottement dans un large tube en caoutchouc souple, et celui-ci dans le goulot d'une fiole à vide, afin d'assurer une fermeture hermétique. Ce petit appareil est très commode et permet des filtrations excessivement rapides. Le diamètre du creuset est de 35 millimètres environ. Le nombre de cc. trouvé, multiplié par 0,188, donne la teneur du vin en tartre par litre. Il convient toutefois d'ajouter à ce chiffre Ogr.02 pour le bitartrate resté en solution ou dissous par l'alcool. Cette méthode présente de grands avantages, mais aussi un inconvénient: celui de donner La crème de tartre est le principal sel organique de potasse; on peut donc connaître presque exactement son poids par l'alcalinité des cendres solubles. Toutes les fois qu'on aura à faire à un vin plâtré, phosphaté ou même chloruré (dans le cas d'addition d'acide chlorhydrique) ou mieux, toutes les fois que l'alcalinité des cendres solubles, calculées en tartre, donnera un chiffre différent de plus de 3 à 4décigr. du dosage direct, il faudra employer le premier chiffre, qui se trouve plus près de la vérité que le second. Dans le cas contraire, il vaut mieux utiliser la méthode décrite plus haut, qui est plus précise. Voici la marche à suivre pour doser l'alcalinité des cendres solubles: 25cc. de vin sont évaporés au bain-marie dans une capsule en platine, puis soumis à la calcination au rouge sombre, avec précaution, afin d'éviter toute volatilisation, notamment celle des chlorures. Cette calcination se fait le mieux au moufle, en plaçant la ou les capsules sur le devant, sans fermer la porte; on termine l'incinération en poussant la capsule dans le fond du four, dont la porte reste toujours ouverte; on ne ferme celle-ci pendant quelques instants que s'il reste quelques particules charbonneuses. Lorsque les dernières parcelles noirâtres ont complètement disparu, la calcination peut être considérée comme terminée; on ajoute alors 2 ou 3 gouttes d'une solution saturée de carbonate d'ammoniaque, destinée à carbonater la chaux, et l'on dessèche à 1100. L'incinération sur un bec Bunsen se fait rarement bien, et, si l'on pousse le chauffage pour arriver à la complète disparition du charbon, on volatilise souvent une partie des chlorures. Cependant il est des cas où la calcination doit être commencée sur un bec Bunsen: c'est lorsque le vin renferme encore une quantité de sucre un peu élevée; la masse se boursouffle par la chaleur, et l'on court le risque d'avoir des pertes; le mieux est alors de chauffer doucement sur un brûleur, puis d'enflammer le résidu au moyen du même brûleur; lorsque toute la masse est carbonisée, on termine au moufle comme il est indiqué plus haut. On reprend alors les cendres par l'eau distillée froide; on fait passer le contenu de la capsule sur un petit filtre sans plis de 5 centimètres de diamètre; puis on lave la capsule et le filtre sans employer plus de 50cc. d'eau froide; le filtratum est additionné de 10cc. d'acide sulfurique décime, chauffé pendant quelques instants à l'ébullition, afin de chasser l'acide carbonique, et enfin titré à froid avec la soude décime, en présence de la phénolphtaléine. La différence entre le volume de l'acide (10cc.) et celui de la soude employée, multipliée par 0,752, donne l'alcalinité des cendres calculées en tartre. Quelques chimistes reprochent au dosage du tartre par l'alcalinité des cendres solubles d'être entaché d'erreur, par suite de l'action du carbonate de potasse sur le phosphate de chaux ou de magnésie. Il suffit, pour éviter une erreur sensible, de laver les cendres avec de l'eau froide et de ne pas en employer plus de 50cc. Cette méthode est certainement plus exacte que celles de Pasteur, de MM. Berthelot et Fleurieu, et même de M. Reboul dans certains cas (vins plâtrés) qui peuvent modifier la présence du tartre dans un mélange de sulfate de potasse et d'acide tartrique, le bitartrate de potasse se formant par suite de son insolubilité relative dans le mélange éthéro-alcoolique (Berthelot et Fleurieu) ou dans une quantité faible d'eau alcoolisée (Reboul). B. Acide tartrique libre. Il faut, pour ce dosage, procéder comme pour le bitartrate de potasse, mais en ajoutant aux 100cc. de vin 10 gouttes d'une solution de bromure de potassium à 20 pour 100. Si l'on se trouvait en présence d'un vin très chargé en acide tartrique libre, le tartre pourrait cristalliser dans le ballon ; |