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M. Hollard et son préparateur, M. Bertiaux, ont surtout dirigé leurs recherches là où l'analyse pondérale ou volumétrique laisse à désirer soit au point de vue du manque de précision, soit au point de vue de la lenteur ou des difficultés de manipulation.

Ils sont arrivés à pouvoir déposer sur les électrodes dans un grand nombre de cas des quantités illimitées de métal. C'est là une ressource très précieuse lorsqu'il s'agit de séparer le métal d'avec des éléments (impuretés ou corps ajoutés intentionnellement) qui s'y trouvent mélangés en très petites proportions, car ces éléments restent, après l'électrolyse, seuls dans le bain et peuvent correspondre à une quantité de métal aussi grande qu'on le désire, conditions très favorables à la simplicité et à la précision du dosage de ces éléments.

Ce qui fait encore l'intérêt de ce volume, c'est qu'on y trouve pour la première fois, exposée d'une façon complète, une théorie de l'analyse électrolytique, c'est-à-dire, d'une part, une interprétation des phénomènes si complexes de l'électrolyse appliqués à l'analyse, d'autre part une orientation pour ceux qui voudront faire de nouvelles recherches.

Les acides chlorhydrique, azotique, sulfurique (sulfate de sodium et eau régale) et les chlorures décolorants (eau de Javel, liqueurs de Labarraque, chlorure de chaux), par H. PÉCHEUX, professeur de chimie à l'Ecole nationale d'arts et métiers d'Aix. 1 vol. de 96 pages (Librairie J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris) Prix: 1 fr. 50. L'acide sulfurique est le plus important des acides minéraux dont l'industrie fait un emploi si fréquent; il sert à fabriquer les deux autres: acide azotique et acide chlorhydrique, qui viennent après lui dans l'ordre des applications industrielles.

M. Pécheux donne, dans ce petit volume de l'Encyclopédie technologique et commerciale, l'histoire industrielle des trois acides minéraux; il indique leur fabrication, leurs applications si importantes et les procédés chimiques de leur titrage. Il est de toute nécessité, pour le chimiste ou pour le commerçant qui peut être appelé à manier ces produits, de connaître les méthodes qui les livrent au commerce, ainsi que leurs propriétés essentielles, qui déterminent leur emploi particulier. Il est bon que l'industriel qui se procure ces produits puisse luimême, sans avoir recours à un chimiste, reconnaître leur degré de pureté, leur titre commercial.

Comme la fabrication des acides sulfurique, azotique, chlorhydrique, est corrélative de celle de produits d'importance égale qui prennent naissance en même temps qu'eux et que l'industrie utilise, nous avons cru bon d'insister sur l'industrie chimique et les applications de ces produits secondaires (sulfate de sodium, eau régale, colcothar).

L'ouvrage se termine par l'histoire des chlorures décolorants (eau de Javel, liqueur de Labarraque, chlorure de chaux), dont l'industrie fait usage dans le blanchiment des étoffes d'origine végétale et du papier; l'auteur indique les divers modes de préparation actuelle du chlore, matière première de la fabrication de ces chlorures, les emplois de ces derniers et la méthode à suivre pour connaître leur degré chlorométrique.

Les industries de la conservation des aliments, par X. ROCQUES, directeur du Laboratoire des Magasins généraux de Paris, chimiste-expert des tribunaux de la Seine, ex-chimiste principal du Laboratoire municipal de Paris. Un volume in-8 de 506 pages, avec 114 figures (Librairie Gauthier-Villars, 55, rue des Grands Augustins, Paris). Prix: 15 francs. Comme directeur des Annales de chimie analytique, nous nous faisions un véritable plaisir de présenter à nos lecteurs le volume que vient de publier notre dévoué collaborateur, M. Rocques, secrétaire de la rédaction de notre Recueil; nous nous disposions à écrire quelques lignes destinées à faire connaître les mérites de cet ouvrage, lorsque nous eûmes la curiosité de lire la préface que M. Muntz, membre de l'Institut, a bien voulu écrire en tête du livre de M. Rocques. Immédiatement. nous avons pris le parti de publier cette préface, dans laquelle M. Muntz dit mieux que nous n'aurions pu le faire tout le bien que nous pensons de l'œuvre de notre collaborateur; on ne nous reprochera pas ainsi d'avoir, par amitié, exagéré l'éloge.

Voici donc ce que dit M. Muntz :

<< Il était utile de réunir en un volume les données que nous possédons actuellement sur la conservation des aliments, qui a donné naissance à des industries importantes, et, comme c'est au développement des travaux scientifiques que ces nouvelles conquêtes sont dues, il était nécessaire de faire intervenir la science à côté de l'application.

« Le but que s'est proposé M. Rocques a été de faire connaître aux industriels les bases rationnelles des industries qu'ils exercent. Nul n'était mieux placé que lui pour mener cette œuvre à bonne fin, car, à côté des connaissances scientifiques qui lui sont familières et qu'il a pu développer de main de maître, il connaît à fond, pour l'avoir pratiquée, la technique de la conservation, sous les formes multiples qu'elle présente aujourd'hui. Aussi son livre est-il plein d'enseignements que mettront à profit tous ceux que cette question préoccupe. La lecture en est attachante et facile, autant qu'instructive. Ce n'est pas une simple énumération de procédés, de faits d'ordre théorique et de corrélations. Il y a également un côté philosophique et historique qui montre la filiation des idées qui ont abouti à la grande industrie que nous avons vue surgir de nos jours.

« La partie scientifique comprend surtout l'étude du phénomène de la putréfaction, qui est celui contre lequel il faut lutter et qu'il est indispensable de bien connaître dans son processus et dans ses résultats, car la conservation n'est, en réalité, que la lutte victorieuse contre la putréfaction. La partie industrielle comprend la technique des procédés de conservation. Parmi ceux-ci, les plus importants ont pour base l'application de la chaleur, le procédé Appert et la généralisation des théories de Pasteur. Une technique toute spéciale s'applique à ces procédés, et les modes d'emboîtage, dont le rôle est capital, sont décrits avec un grand soin.

« La conservation par le froid semble être le procédé de l'avenir; il tient déjà une place considérable dans le commerce mondial; il n'ajoute rien à l'aliment et le dénature le moins possible. La France ne tient pas le premier rang dans cette industrie et a beaucoup à gagner à la développer. Le livre de M. Rocques sera donc d'une grande utilité. La dessiccation s'applique surtout aux fruits et aux légumes. L'Amérique a réalisé dans cette direction des progrès considérables, que M. Rocques fait connaître.

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Les antiseptiques aussi ont leur rôle marqué. Il y en a, comme le sel, le sucre, l'alcool, le vinaigre, qui n'ont pas sur l'organisme humain d'influence fâcheuse. D'autres antiseptiques, qui sont des conservateurs très énergiques, ont été souvent employés. Mais il est à craindre qu'ils ne soient nuisibles à la santé des consommateurs et, tout en les étudiant, M. Rocques en blâme judicieusement l'emploi.

<<< Un chapitre spécial est consacré à la conservation des œufs, qui sont un des aliments les plus difficiles à conserver. Tel est le programme du beau volume que nous donne M. Rocques; il montre combien cette œuvre est bien comprise. La compétence toute spéciale de l'auteur le recommande hautement à l'attention de tous ceux qu'intéressent les industries de la conservation des aliments. C'est un bon livre, un livre utile et tout d'actualité, et je lui souhaite la fortune qu'il mérite » .

Manuel de céramique industrielle : matières premières, préparation. fabrication, par D. ARNAUD, ceramiste, ancien directeur d'usines, et G. FRANCHE, ingénieur des arts et manufactures (H. Dunod et E. PINAT, éditeurs, 49, quai des GrandsAugustins, Paris, VIe). Prix: 12 fr. broché, 13 fr. 50 cartonné. 1 existe de nombreux ouvrages sur la céramique, mais beaucoup d'entre eux ont un caractère surtout archéologique. Les livres techniques sur ce sujet sont, pour la plupart, anciens et ne donnent naturellement pas les perfectionnements de l'industrie moderne.

MM. Arnaud et Franche ont donc répondu à un besoin réel en rédigeant un manuel pratique et condensé de céramique industrielle.

Cet ouvrage est un vaste recueil de documents qu'on peut considérer comme vécus, eu égard à l'expérience des auteurs. Ceux-ci passent en revue tout ce qui concerne les manipulations céramiques, quel que soit le produit à fabriquer, avec d'autant plus de compétence que l'un d'eux, M. Arnaud, est un professionnel qui a passé par toutes les étapes du métier: ouvrier, contremaître, chef de fabrication, directeur d'usines. Quant à M. G. Franche, les qualités de ses précédents ouvrages lui ont valu une notoriété de premier ordre.

Le lecteur trouvera dans ce Manuel de céramique une foule de renseignements précieux sur les tours de main ou sur les recettes du métier, ainsi que des séries de compositions d'émaux qui lui indiqueront comment s'y prendre à coup sûr en face de telles ou telles difficultés.

Les procédés terre à terre d'autrefois, aussi bien que les machineries, les façons d'opérer, les fours, même les plus modernes et les plus économiques, etc., etc., sont décrits de manière à être à la portée des techniciens, des ingénieurs, des grands ou petits manufacturiers ; c'est principalement à l'intention de ces derniers que l'ouvrage a été élaboré et qu'on en a écarté systématiquement toute formule, les auteurs ayant jugé préférable de ne pas compliquer leur manuel de notions chimiques sur lesquelles les savants eux-mêmes ne sont pas toujours d'accord.

L'appareillage mécanique des industries chimiques, adaptation française de l'ouvrage de A. PARNICKE, раг Ем. СамPAGNE, ingénieur-chimiste. Un vol. de 356 pages, avec 298 fig. (H. DUNOD et E. PINAT, éditeurs, 49, quai des Grands-Augustins, Paris, VIe). Prix : 12 fr. 50. Le chimiste auquel se pose le problème de transporter un procédé du laboratoire à l'usine éprouve généralement des difficultés considérables. Les appareils industriels qui sont nécessaires pour adapter une méthode de travail, conçue et appliquée avec les appareils du laboratoire, au traitement de quantités importantes, lui sont souvent peu familiers.

M. Campagne a pensé qu'il serait utile de rassembler les renseignements généraux concernant les appareils et le matériel spécial aux industries chimiques. Et cela d'autant plus qu'il n'existe pas en français d'ouvrage de ce genre et que ces données, éparses dans les catalogues de constructeurs et les articles de revues techniques, ne peuvent être réunies qu'au prix d'une grande perte de temps.

Ce nouvel ouvrage reproduit les dispositions principales de l'ouvrage publié en Allemagne par Parnicke et intitulé: Die maschinellen Hilfsmittel der chemischen Industrie.

L'ouvrage de Parnicke ne renfermant guère que des descriptions d'appareils de construction allemande, M. Campagne s'est efforcé de leur substituer, toutes les fois que cela lui a été possible, des appareils similaires d'origine française.

La distillation des résines et les produits qui en dérivent, par V. SCHWEIZER, traduit de l'allemand par H. MURAOUR, chimiste diplômé de l'Université de Paris. Un vol. de 242 pages, avec 67 fig. (H DUNOD et E. PINAT, éditeurs. 49, quai des Grands-Augustins, Paris, Vle). Prix: 7 fr. 50. L'ouvrage de M. Schweizer traite spécialement de la distillation et de l'utilisation des résines, tant indigènes qu'étrangères ou fossiles. Le traitement rationnel de la résine ne pouvant se faire que par distillation à la vapeur d'eau, l'auteur a longuement parlé de ce procédé et décrit dans leurs détails tous les appareils employés. Comme faisant suite à la préparation de la résine, il indique la fabrication des nombreux produits qui en dérivent, spécialement des résinates et des vernis.

Les encres d'imprimerie étant de plus en plus préparées avec les huiles de résine, il convenait que cette branche de l'industrie trouvât une place dans cet ouvrage et y fût minutieusement étudiée.

La préparation des encres d'imprimerie à base de noir de fumée n'avait été traitée, jusqu'ici, que dans des publications éparses; on a consacré à ce sujet une partie notable de ce travail.

Etant donnée la place prise par la machine à écrire, son usage de plus en plus répandu, M. Schweizer a cru devoir consacrer un chapitre aux encres employées à l'imprégnation des bandes, ainsi qu'à la préparation du papier à décalquer.

Cette œuvre comprend donc d'une façon générale tout ce qui se rattache aux résines ; les intéressés pourront y puiser des renseignements utiles et sûrs, et M. Muraour, en la traduisant, a rendu un grand service au public français.

NOUVELLES ET RENSEIGNEMENTS

Création d'un diplôme de chimiste-expert. — M. le professeur Cazeneuve, député, et plusieurs de ses collègues avaient présenté à la Chambre des députés une proposition de loi tendant à la création d'un diplôme officiel de chimiste-expert.

Sur le rapport favorable de M. Cazeneuve, rapporteur, qui était, en cela, d'accord avec le gouvernement, la Chambre a adopté sans discussion, dans sa séance du 6 avril 1906, la proposition de loi qui lui était soumise et qui est ainsi conçue :

ARTICLE UNIQUE. Il est institué un diplôme de chimiste-expert, qui sera accordé par les Facultés mixtes de médecine et de pharmacie et par les Ecoles supérieures de pharmacie des Universités.

Ce diplôme sera délivré à la suite d'études et d'examens organisés dans ces Facultés et Ecoles suivant un règlement rendu après avis du Conseil supérieur de l'Instruction publique, lequel déterminera les catégories d'élèves, déjà pourvus de titres officiels, aptes à poursuivre ces études.

Un décret rendu en la forme des règlements d'administration publique. après avis du Conseil supérieur de l'Instruction publique, déterminera le tarif des droits d'inscription, de travaux pratiques, d'examens et de diplômes à percevoir.

Le diplôme projeté est un diplôme d'Etat, et non un diplôme d'Université.

Dans la pensée de ceux qui ont pris l'initiative de cette proposition de loi, le diplôme en question serait créé de manière à faciliter, sur. tout en province, le recrutement des chimistes-experts destinés à assurer l'application de la loi sur les fraudes. Ils ont pensé qu'un certain nombre de pharmaciens, déjà merveilleusement préparés par leurs études, seraient heureux de prolonger leur scolarité, après l'obtention de leur diplôme pharmaceutique, de manière à devenir titulaires du diplôme nouveau de chimiste expert, qui leur permettrait de se faire inscrire sur la liste d'experts formée spécialement dans les tribunaux en vue de l'application de la loi sur les fraudes.

Les pharmaciens ne seront pas seuls admis à obtenir le diplôme d'expert-chimiste; il y aura d'autres catégories d'aspirants, mais, d'après la loi, si celle-ci n'est pas modifiée sur ce point par le Sénat, nul ne pourra prétendre au dit diplôme s'il n'est déjà pourvu d'un titre officiel quelconque; la loi ne détermine pas les titres officiels dont la possession sera exigée pour devenir candidat au diplôme de chimiste-expert, et elle laisse au Conseil supérieur de l'Instruction publique le soin de faire cette détermination. On ne peut qu'approuver cette disposition en vertu de laquelle il devient impossible de devenir expert si l'on n'est pas préparé à jouer ce role important par des études préliminaires couronnées par un titre officiel.

Quelques chimistes, admis par les tribunaux comme experts, ont manifesté la crainte d'être rayés des listes des tribunaux lorsque le nouveau diplôme serait créé. Nous devons calmer leurs appréhensions qui ne se réaliseront certainement pas. Voici, d'ailleurs, ce que dit à ce sujet M. Cazeneuve dans son rapport : « Le diplôme dont nous <<< demandons la création n'a nullement la prétention d'instituer un

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