Si le liquide est bleu-verdâtre ou vert foncé, cela prouve la présence de pigments biliaires Si le liquide est de couleur brunâtre, cela peut provenir de ce que HCl a été impuissant à oxyder intégralement le bilirubinate de baryum; on ajoute alors deux gouttes d'eau oxygénée à 10 volumes, et l'on chauffe au bain-marie; si l'urine contient des pigments biliaires, on voit apparaître la couleur verte. Si la couleur brune persiste, c'est que l'urine contient des pigments mal définis, qui proviennent de l'altération de la bilirubine et que contiennent les urines abandonnées à elles-mêmes pendant un certain temps. Si les pigments biliaires sont en très faible quantité, on peut prendre 100 ou 200cc. d'urine au lieu de 10. Si la recherche a lieu dans des liquides pathologiques ne précipitant pas par le chlorure de baryum, on ajoute quelques gouttes d'une solution de sulfate de soude au dixième, et le sulfate de baryum qui se forme entraîne avec lui le bilirubinate de baryum. Si l'on ne dispose pas d'un centrifugeur, on peut se borner à filtrer et à recueillir le précipité sur le filtre. La Recherche du baeille de Koch dans les matières fécales. M. DE NABIAS (Communication faite au Congrès international de la tuberculose, Paris, 2-7 octobre 1905). recherche du bacille de Koch dans les matières fécales par frottis direct sur lame est généralement longue, difficile et incertaine. Ce bacille y est parfois très rare. Pour faciliter sa recherche, Rosenblatt conseille d'administrer de l'opium aux malades, afin de donner de la solidité aux selles, et d'examiner ensuite les mucosités de la surface. Strassburger opère par centrifugation sur une quantité de matière relativement petite, traitée par l'eau et l'alcool. Ce procédé, qui nécessite des transvasements délicats, n'est pas toujours possible. L'auteur conseille d'employer la méthode suivante : Délayer les matières fécales en assez forte quantité dans un récipient - une capsule, par exemple avec de l'alcool à 40°, jusqu'à désagrégation complète. L'alcool peut être plus concentré si les matières sont liquides Ajouter une légère couche d'éther. Agiter un instant. Laisser reposer. La couche d'éther surnage à ce degré de concentration alcoolique. D'autre part, dans son mouvement ascensionnel pour venir se dissoudre dans l'éther, l'alcool contribue à entraîner vers la surface les particules les plus légères, notamment les microbes. L'éther s'évapore assez rapidement. Un voile se forme en même temps, comme à la surface d'une eau stagnante. Ce voile est presque exclusivement constitué par des microbes. Si le bacille de Koch existe dans les selles, il se trouve sûrement là. On fait, dès lors, un frottis avec ce voile; on fixe par la chaleur, et l'on colore par la méthode classique de Ziehl. Analyse d'un sable intestinal. M. CHAPUS (Journal de pharmacie et de chimie du 16 février 1905). M. Chapus a eu l'occasion d'examiner un sable intestinal se présentant sous forme de grains amorphes et bruns, mêlés de petits calculs arrondis, dont le plus gros pesait Ogr.012. L'examen microscopique révélait la présence de fragments de silice, de quelques rares cristaux de phosphate ammoniaco-magnésien et de débris organiques. Ce sable, pulvérisé, donnait une poudre brune présentant les réactions xanthoprotéiques. Il se composait de 76 p. 100 environ de matières organiques et de sels ammoniacaux et de 24 p. 100 de matières minérales, qui étaient formées d'acide phosphorique (12 p. 100), de chaux, de magnésie, de silice, de fer et de traces de chlorures et de sulfates alcalins. Cette partie minérale était formée en grande partie de phosphate de chaux et de phosphate ammoniacomagnésien. La composition de la partie organique était la suivante : L'examen spectroscopique et l'analyse chimique permettent de constater l'absence des pigments biliaires. Bien que ces résultats diffèrent de ceux publiés relativement à la composition des sables intestinaux, ils montrent que le sable examiné avait une origine purement intestinale. Épuration biologique des eaux d'égout. M. le PROFESSEUR RICHE (1). — Jusqu'aux dernières années du siècle qui vient de finir, les procédés chimiques étaient seuls utilisés (1) L'épuration des eaux d'égout est une question qui préoccupe actuellement les municipalités en France et à l'étranger. L'épuration par les champs d'épandage, qui a été vantée outre mesure, est loin d'avoir donné les résultats désirés; aujourd'hui, on semble se rallier au système d'épuration appelé épuration bactérienne ; nous sommes heureux de publier le travail qui a páru dans le Journal de pharmacie et de chimie du 16 août 1905. Après avoir lu l'article très clair et suffisamment complet de M. Riche, nos lecteurs sauront en quoi consiste le procédé d'épuration qui semble, pour le moment, donner les meilleurs résultats (Rédaction). pour le traitement des eaux d'égout, et l'on a mis en œuvre, pour cet usage, les méthodes les plus diverses. Sauf dans les cas où ces eaux sont formées surtout de résidus industriels, qui contiennent des substances capables d'entraver le développement des micro-organismes, on y a renoncé aujourd'hui, et on les remplace par le traitement bactérien. Les eaux d'égout contiennent des matières organiques ternaires (sucre, amidon, cellulose, acides organiques) et des matières quaternaires formées par les produits azotés Les bactéries qui vivent aux dépens des matières mortes sont de deux sortes : les anaérobies, qui croissent et se multiplient à l'abri de l'air et de la lumière. et les aérobies, qui se développent à l'air et à la lumière. Les anaérobies transforment les substances ternaires en matières minérales simples: hydrogène, azote, acide carbonique, formène. Ils changent les produits organiques azotés, très complexes, en composés amidés et ammoniacaux. Les aérobies, ou microbes nitrifiants, agissent par oxydation et transforment en nitrites et en nitrates les composés amidés et ammoniacaux produits par les anaérobies. Le terme ultime de la désintégration est l'acide nitrique combiné aux bases, c'est-àdire le retour de la matière organique à la matière minérale. Deux systèmes existent: l'irrigation, uniquement employée en France; l'épuration biologique par l'action des bactéries sur des surfaces très limitées et préparées, découverte en Angleterre et essayée avec succès dans d'autres pays. L'irrigation, sans traitement préalable, n'est possible que dans un sol de nature exceptionnelle et lorsqu'on dispose d'une immense superficie par rapport au volume d'eau à répandre. Dès les premiers travaux sur l'irrigation, M. Schlæsing, il y a une trentaine d'années, avait nettement indiqué qu'il était nécessaire de ne pas confondre la simple épuration des eaux d'égout et l'utilisation agricole des principes fertilisants de ces eaux, parce que celle-ci exige de dix à vingt fois plus de surface que l'épuration; c'est pour avoir méconnu ce principe et installé l'utilisation agricole que l'infection des rives de la Seine n'a pas cessé; il sera nécessaire d'en arriver au traitement bac. térien ou biologique. L'épandage était pratiqué en Écosse, aux portes d'Édimbourg, depuis le xvın siècle. L'épuration des eaux d'égout par le sol est devenue obligatoire dans le Royaume-Uni, à partir de 1885, ou tout au moins il a été défendu, à cette époque, de déverser ces eaux dans les rivières. En 1884, M. Dibdin, chimiste du conseil du Comté de Londres, partit de cette idée que, quel que soit le procédé de purification des eaux d'égout, on doit développer les microbes, agents de l'épuration, et non les troubler et les détruire. Dans sa méthode, dite de Sutton ou de contact, on fait passer les eaux dans ur lit de gros matériaux, à travers les interstices desquels se détruisent les matières organiques solides. On fait ainsi intervenir surtout une action aérobique, mais il n'est pas douteux qu'il ne se développe une action anaérobique à certains moments, lorsque le lit est rempli de matière à traiter. En 1895, M. Donald Cameron, ingénieur municipal à Exeter, qui poursuivait des recherches dans cette voie, constata que les matières solides des eaux d'égout sont décomposées et dissoutes par les microbes anaérobies, et il construisit un appareil pour traiter les eaux d'après cette donnée. Cette action terminée, il complète la purification par le passage des eaux à travers des filtres de mâchefer, c'est-à-dire par une action aérobie. Ce système est connu sous le nom de septic tank. L'installation d'Exeter comprenait une chambre à sable, le réservoir ou septic tank proprement dit, puis cinq lits filtrants, dont quatre en activité et un en réserve; le tout est construit en pierre et ciment. L'eau d'égout séjourne dans le réservoir pendant 18 à 24 heures, suivant le débit du collecteur; la matière organique en suspension est dissoute, et, lorsqu'elle est en solution, elle est décomposée par l'action microbienne. Le liquide qui s'écoule du réservoir est déjà oxydé dans une proportion voisine de 50 p. 100, et l'action oxydante se poursuit dans les lits subséquents. Les phases successives du fonctionnement sont remplissage, station dans le réservoir, vidange, arrêt pour l'aération du filtre vide. On s'est alors demandé si l'on n'obtiendrait pas des résultats plus complets, au point de vue de l'épuration définitive, en augmentant considérablement le nombre des intermittences dans le déversement des eaux à traiter, de manière à fournir aux microbes aérobies le maximum d'oxygène possible; c'està-dire qu'au lieu de faire fonctionner les lits filtrants pendant quatre heures (une heure de remplissage, deux heures de contact et une heure de vidange) et de laisser reposer ensuite pendant le même temps, pour renouveler l'air dans leurs pores, on déverserait le liquide à leur surface à l'aide d'appareils ne fonctionnant que quelques minutes et s'arrêtant pour reprendre ensuite l'alimentation à des intervalles déterminés. De cette manière, l'eau, en se glissant dans les pores des lits filtrants, sous l'influence de la pesanteur, déterminerait un puissant appel d'air, et chaque goutte serait, pour ainsi dire, soumise à l'influence des microbes aérobies, dont l'activité atteindrait son effet maximum. Si l'on arrivait en outre à disposer d'une matière filtrante d'une qualité supérieure et susceptible, à un haut degré, de condenser l'oxygène à sa surface, on aurait réuni les conditions les plus favorables. C'est sur ces principes qu'est basé le principe aérobique de l'ingénieur Candy: alimentation des lits d'oxydation à l'aide d'un tourniquet hydraulique fonctionnant par intermittences, et addition, aux matières poreuses ordinairement employées (pierres concassées, graviers, cokes, etc.) d'une manière spéciale, dite carboferrite, résultant de la calcination d'un carbonate de fer naturel. D'après M. Grandeau, voici en quoi consiste le procédé Candy; les eaux résiduaires arrivent dans une chambre à vase après qu'on les a débarrassées, à l'aide d'un grillage, des impuretés flottantes (bouchons, papier, fragments de bois); elles séjournent dans cette chambre pendant une demi heure environ, temps suffisant pour que les matières minérales (sable, etc.) en suspension se déposent en très grande partie. Suivant les conditions locales. la forme de ces chambres est verticale ou horizontale. Les eaux. dépouillées de la plus grande partie de leurs impuretés minérales, se déversent automatiquement dans des bassins de dégrossissage, dits préparateurs. Ces bassins peuvent affecter différentes formes: ils sont, de préférence, circulaires et doivent avoir une certaine profondeur. Dans ces préparateurs, les eaux séjournent pendant trois à quatre heures, durant lesquelles le reste des matériaux en suspension se dépose. (A suivre). REVUE DES PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES Appareil pour le dosage automatique de l'acide carbonique dans les gaz des foyers. M. KARL JUNG (Oest Chem. Zeit., 1905, p. 174, d'après Bull. de la Soc. des chim. de sucrerie). - L'appareil se compose du réservoir A, qui agit comme une pompe à gaz, du réservoir B relié à A, du vase mesureur C soudé à l'intérieur de Bet d'une contenance de 100cc. entre les marques met m1, du vase d'absorption Det du réservoir E relié à ce dernier. En outre, il y a 4 soupapes hydrauliques; la soupape 1, reliée à C, et les soupapes 2, 3, 4, reliées à B. Le vase A est muni à l'intérieur d'un flotteur S, percé à sa partie centrale et muni du petit tube R, qui dépasse en haut d'un demi-centimètre et à l'intérieur duquel passe la tige T. Cette tige porte les deux disques réglables PP1. L'extrémité supérieure de T est reliée au levier h, qui agit sur la soupape v, laquelle est reliée au levier H muni du contrepoids G, réglé de façon à maintenir la soupape v à peine ouverte. Le réservoir A est fermé par |