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II.

CHRONOLOGIE POLITIQUE ET SOCIALE

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Chronologie française

5 octobre. Départ du Président de la République pour l'Espagne. Il est salué à son passage, par les municipalités de Dax, de Bayonne, de Biarritz.

7 octobre. M. Poincaré reçoit à Madrid un chaleureux accueil de la population. Les toasts échangés avec le roi d'Espagne témoignent de la cordialité des rapports diplomatiques et de l'unité des vues des deux gouvernements sur les questions de politique étrangère.

10 octobre. M. Poincaré après un séjour de 3 jours à Madrid, pendant lequel il visita notamment les œuvres françaises, s'embarque à Carthagène sur le Diderot pour Marseille. Après la Revue navale, le Président et le roi d'Espagne adressent en commun un télégramme au roi d'Angleterre George V qui s'était fait représenter à Carthagène par le cuirassé anglais l'Invincible.

A la suite de cette visite la note officielle suivante est communiquée à la Presse:

Les entretiens qui ont eu lieu entre le comte de Romanonès, M. Lopez Munoz et M. Pichon, et qui ont porté sur toutes les questions d'ordre politique, économique et commercial intéressant la France et l'Espagne, ont permis de constater une parfaite concordance de vues entre les représentants des deux pays.

Leur politique en Afrique et en Europe se développe, suivant les principes posés dans les accords de 1904, 1907 et 1912, et s'inspire de plus en plus des sentiments d'entente et d'amitié cordiale qui répondent aux intérêts comme aux aspirations et aux besoins des deux peuples. Ces principes trouveront leur application toute naturelle aussi bien dans la politique générale des gouvernements de Paris et de Madrid que dans les questions spéciales qui se rattachent à l'œuvre qu'ils accomplissent au Maroc.

13 octobre. Retour du Président de la République par Marseille, M. Poincaré tient à son passage en Provence à rendre visite au savant entomologiste Fabre et à Mistral.

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16 octobre. Le gouvernement, à la suite des grandes manoeuvres, relève de son commandement le général Faurie, qui proteste par lettre publique contre cette mesure. Ce général est aussitôt traduit devant un conseil d'enquête pour faute contre la discipline. D'autres décisions de mise à la retraite d'office et de mise en disponibilité sont prises à l'égard de quatre généraux et de deux colonels.

16, 17 et 18 octobre. A Pau se tient le congrès radical et radical socialiste, M. Combes souffrant ne peut y assister. M. Debierre, sénateur du Nord préside la première séance et prononce le discours d'ouverture. Il ouvre la série des attaques que le congrès va diriger contre le Ministère de M. Barthou; puis il demande aux radicaux de se rallier autour d'un programme court et net, en vue de délimiter leur parti qui traverse, il faut le reconnaître, une crise assez grave. M. Le Foyer indique dans quel

sens la politique extérieure doit s'exercer; M. Thalamas complète ces indications en traitant de la question d'Alsace-Lorraine. Enfin M. Pelletan prèche une alliance étroite entre radicaux et socialistes.

Le lendemain, M. Pelletan préside à son tour le Congrès; il prononce l'excommunication contre les radicaux qui font partie du cabinet de M. Barthou, sentence ratifiée par l'unanimité du Congrès sur la proposition de M. Malvy. Mis en train par ce succès le Congrès adopte également une motion de M. Bouyssou « signalant à la vigilance des militants toutes les manifestations, toutes les velléites de politique personnelle qui risquent de diminuer l'autorité des institutions parlementaires et favoriser le retour de toutes les réactions contre les conquêtes laïques, démocratiques, et sociales du parti républicain. »

La troisième journée, sous la présidence de M. Caillaux, est marquée par plus de calme, mais par une plus grande confusion. La motion de M. Bouyssou qui vise la haute personnalité du Président de la République paraît à la réflexion incorrecte, et, en tous cas, singulièrement Impolitique. Aussi M. Caillaux met aux voix et fait adopter une nouvelle motion de M. Dalimier ainsi conçue: « Le Congrès, désirant éviter toute équivoque, affirme son loyalisme constitutionnel et déclare qu'il place la personnalité du Président de la République au-dessus des luttes de parti ». Mais cette seconde motion, à peine adoptée, provoque une tumultueuse discussion. M. Pelletan proteste contre le mot loyalisme dont l'allure réactionnaire l'effarouche. Finalement sur la proposition de M. Lafferre les deux motions sont renvoyées à la Commission, c'est-à-dire retirées.

MM. Doumergue et Brard prononcent d'intéressantes allocutions sur la défense de l'école laïque et font adopter leurs conclusions par le Congrès, malgré les observations de M. Buisson, partisan résolu de la liberté de l'enseignement.

Enfin, M. Malvy lit au nom du Congrès une déclaration de principe, dont le point intéressant à retenir est la lutte déclarée à la loi de 3 ans.

M. Caillaux, dont le discours du matin avait frappé le Congrès par sa mesure et son tact, après les violences de langage de la séance précédante, est élu président du comité exécutif contre MM. Pelletan et Debierre.

Bien que cette élection soit généralement interprétée comme un succès de l'élément modéré du parti radical socialiste, M. Pelletan et ses amis prétendent qu'il n'y a aucun désaccord entre eux et le nouveau président du Comité, qu'il est leur homme, qu'il a souscrit à tous les points de la déclaration du parti. M. Caillaux ne fait pas connaître son sentiment.

19 octobre. Le Président de la République poursuit ses visites aux grandes villes de province. Il se rend è Reims qui lui fait un accueil enthousiaste. M. Léon Bourgeois, qui, hier encore, faisait partie du Cabinet de M. Poincaré, lui adresse de chaleureuses paroles de bienvenue, qui sont particulièrement bien accueillies par la presse et par l'opinion publique au lendemain des motions déplacées du Congrès radical.

M. Klotz inaugure à Langres un monument en l'honneur de Diderot. 28 octobre. Le Président de la République se rend à Dreux, à Chartres et à Nogent-le-Rotrou, accompagné par le Président de la Chambre

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des députés. Les discours échangés par les deux présidents en même temps que d'une grande tenue littéraire se font remarquer par un ton de courtoisie et de cordialité.

Allemagne.

Chronologie étrangère.

15 octobre. Le Kronprinz fait publier, dans un journal pangermaniste, une lettre dans laquelle il estime insuffisantes les garanties dont se contentent l'empereur et le chancelier au point de vue de la renonciation de son beau-frère à toute prétention à la couronne de Hanovre.

17 octobre.

Le dirigeable de la marine L Z 2 est complètement dé

truit dans les airs par un incendie. Il y a 28 morts.

23 octobre. Ouverture de la onzième conférence internationale contre la tuberculose. Commencement du procès Brandt (actes de corruption de la Société Krupp).

Autriche-Hongrie. 20 octobre. L'Autriche-Hongrie adresse à la Serbie un ultimatum pour l'évacuation par ses troupes de tout territoire albanais.

21 octobre. Fermeture des buraux de la Canadian Pacific, par suite de scandales et de corruption de fonctionnaires au sujet de l'émigration. Brésil. 2 octobre. Le Ministre de l'Agriculture présente au président un rapport sur le développement agricole et industriel du Brésil. Espagne. Visite, à Madrid, de M. Poincaré au roi Alphonse. Des toasts cordiaux sont échangés. Le roi et M. Poincaré déjeunent à bord du cuirassé Diderot.

25 octobre. Discussion, au Sénat, de la politique générale du Cabinet Romanones et, en particulier, des raisons pour lesquelles les Cortès ont été ajournés aussi longtemps. L'ordre du jour, favorable au ministère, est repoussé par 106 voix contre 100. Le comte Romanones remet au roi sa démission.

27 octobre. M. Dato, conservateur, ancien président de la Chambre, constitue le nouveau ministère.

Etats-Unis. 3 octobre. Le président Wilson ratifie le bill révisant les tarifs douaniers.

13 octobre. Inauguration de l'Exposition du caoutchouc à Rio. Les droits à l'exportation sont réduits de 10 0/9.

17 octobre. Le président Wilson déclare être absolument résolu à cesser toutes relations avec le gouvernement Huerta et étudier d'autres mesures pour rétablir la paix au Mexique.

27 octobre. Discours du président Wilson déclarant que la conduite des Etats-Unis à l'égard des autres Etats américains était basée sur la moralité et non sur l'opportunité.

Grande-Bretagne. 11 octobre.

Déclarations, à Belfort, de M. Lloyd George, au sujet de la nécessité d'une politique agraire permettant l'accession à la propriété sans accroissement exagéré des dettes nationales.

18 octobre. M. Winston Churchill, Ministre de la Marine, propose à Manchester, une année de « vacances navales » pour l'Angleterre et l'Allemagne. Cette proposition n'est pas prise au sérieux en Allemagne.

25 octobre. Déclarations de M. Asquith au sujet de la question de l'Ulster et du Home Rule.

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Grèce. 1er-31 octobre. Les négociations entre la Grèce et la Turquie en vue d'un traité de paix se poursuivent lentement et au milieu d'une situation incertaine.

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30 octobre. La Grèce reçoit de l'Autriche-Hongrie et de l'Italie une invitation comminatoire à évacuer le Sud des territoires attribués à l'Albanie par la conférence de Londres.

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Italie. 26 octobre. Elections législatives au suffrage universel. Sont élus au premier tour:

238 ministériels,

53 radicaux ministériels,

19 membres de l'opposition constitutionnelle,

27 catholiques,

11 républicains,

39 socialistes officiels,

19 socialistes réformistes.

101 ballottages.

Mexique. 8 octobre.

11 octobre.

Les rebelles s'emparent de Torreon.

Le président Huerta dissout la Chambre et fait empri

sonner 110 députés. Le Sénat se dissout lui-même.

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Le président Huerta augmente de 50 0/0 les droits d'im

26 octobre. Les élections présidentielles ont lieu, mais aucun candidat ne réunit un nombre de voix suffisant. Le général Huerta reste donc provisoirement au pouvoir.

Portugal. est étouffée.

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Serbie. 17 octobre. Discours du trône à l'ouverture de la session de la Skoupchtina.

23 octobre. En présence d'un ultimatum austro-hongrois, le gouvernement serbe retire ses troupes d'Albanie.

29 octobre. Déclarations de M. Pachitch, président du conseil, à la Skoupchtina, au sujet de la politique du gouvernmeent dans la crise balkanique.

30 octobre. La Skoupchtina vote un emprunt de 250 millions.

BIBLIOGRAPHIE

MAURICE BELLOM,professeur à l'Ecole supérieure des Mines. Le chèque en France: une réforme désirable. Paris 1913. G. et M. Ravisse, 52, rue des Saints-Pères.

L'institution du chèque barré ne réalise pas une économie de numéraire: elle se borne à protéger contre le risque de perte ou de vol du chèque. Pour obtenir un résultat plus complet, M. Maurice Bellom propose d'étudier le chèque « de mise en compte » et il a saisi le Parlement

de cette réforme par voie de pétition. Dans l'étude que nous signalons aujourd'hui il présente le principe et l'application de la mesure et il répond aux objections qu'elle a soulevées ou qu'elle pourrait motiver. On y trouve une connaissance approfondie du sujet, et on lit avec le plus vif intérêt, en même temps qu'avec le plus réel profit l'exposé d'une solution de réelle actualité à notre époque de tension monétaire.

EDMOND ROTTACH. La Chine en révolution. Librairie académique Perrin. Prix 3 fr. 50.

Nos lecteurs n'ont pas oublié l'article que M. Rottach a consacré icimême aux finances chinoises et ils ont pu apprécier ainsi sa connaissance approfondie du monde jaune, L'auteur de « la Chine Moderne » chargé de mission par le gouvernement assista aux sanglantes journées de la chute du vieux régime et de la révolution naissante; et c'est l'histoire même de ce mouvement qu'il nous trace aujourd'hui dans ce nouveau livre. Cet ouvrage indispensable à qui veut connaître les acteurs principaux, les péripéties et les scènes diverses du drame qui se joue là-bas, est rempli d'anecdotes, et de souvenirs personnels, mais aussi d'aperçus politiques qui donne la mesure de l'esprit critique et de sens historique de l'auteur. P. D.

JAMES BRYCE. La République Américaine, 2e édition française, tome V et dernier (407 pages). Paris 1914, M. Giard et E. Brière éditeurs. (Bibliothèque internationale de Droit public dirigé epar Gaston Jèze). Prix de l'ouvrage complet en 5 volumes; 60 fr.; relié: 65 fr.

Avec une régularité remarquable dont il convient de féliciter les éditeurs M. Giard et E. Brière, apparaît aujourd'hui le tome V et dernier de la 2e édition française de l'ouvrage classique de James Bryce, la République Américaine. Le succès de ce livre se justifie par les qualités de son auteur. Juriste, homme d'Etat, historien, diplomate, philosophe, M. James Bryce, au cours des nombreuses années qu'il a vécues aux Etats-Unis, mêlé au monde politique, appelé par sa situation même à fréquenter les différentes classes de la société, a pu relever sur le vif les traits caractéristiques du peuple américain. Il a ainsi tracé un tableau remarquable qui laisse, loin derrière lui, tous les livres écrits sur l'Amérique.

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Colonel DESBRIÈRE. Aperçu de la campagne de Thrace. 1 broch. in-8, 54 p. avec 5 croquis. Librairie Chapelot, Paris, 1913. - Prix: 1 fr. 25. Le colonel Desbrière, naguère chef de la Section historique de l'Etatmajor de l'armée, s'est proposé d'étudier la campagne qui s'est déroulée en Thrace du 18 octobre au 17 novembre 1912. Il examine d'abord les conditions dans lesquelles se sont opérées la mobilisation et la concentration des armées bulgares et turques, puis, après un rapide coup d'œil jeté sur le terrain où la lutte allait s'engager, il aborde l'exposé des opérations.

Paris.

Le Gérant: FERNAND FAURE.

Typ. A. DAVY, 52, rue Madame. Téléphone 704-19.

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