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GASTON CADOUx, chef de service à la préfecture de la Seine. La vie des grandes capitales. Etudes comparatives sur Londres, Paris, Berlin, Vienne, Nouvelle édition, 1913. Un volume in-12 de 380 pages. BergerLevrault, éditeurs, 5-7, rue des Beaux-Arts, Paris, Prix: 4 fr.

Ce volume contient une série d'études originales et documentées sur les principaux services urbains de Paris, de Londres, de Berlin, de Vienne et de Rome, sur leur transformation et sur leur avenir.

Par sa longue collaboration aux travaux des grandes Commissions du Conseil municipal de Paris, M. Gaston Cadoux a acquis une connaissance parfaite des conditions dans lesquelles Paris et la plupart des grandes capitales ont eu à résoudre les problèmes de l'organisation et de la transformation de leurs services principaux et de l'équilibre de leurs finances. I juge les solutions adoptées avec impartialité et une grande indépendance.

Des études faites sur place dans les métropoles étrangères lui ont permis de traiter à fond, les services des eaux, les procédés d'éclairage, les moyens de transport en commun et la situation des dettes municipales. Ses études constituent un précieux document pour les élus et les fonctionnaires des villes françaises et étrangères, ce sont des exposés toujours clairs du régime des eaux à Paris, à Rome, à Vienne, à Londres et à Berlin; du rôle des divers modes d'éclairage à Paris, à Londres et à Berlin; des transformations récentes des différents moyens de transport en commun dans ces trois métropoles et de la situation de leur gigantesque dette municipale. Ces exposés ne sont pas seulement l'ouvre d'un administrateur très compétent, d'un statisticien pour qui les chiffres n'ont pas de secret, ils sont l'oeuvre d'un homme à l'esprit très ouvert et qui sait agrémenter les détails les plus techniques de réflexions attrayantes et instructives. F. F.

PIERRE A. CARCANAGUES, avocat à la Cour. Le mouvement syndicaliste réformiste en France. 1 vol. Schleicher, éditeur, Paris, 1913.

Au moment où la Confédération générale du Travail nous apprend, par son dernier manifeste, qu'elle revient aux méthodes réformistes, le livre de M. Carcanagues sera utile à tous ceux qui étudient les questions sociales actuelles.

M. Carcanagues, qui ne cache pas sa sympathie pour les théories qu'il expose, fait un bref historique du syndicalisme et définit ce qu'il est « Le résultat collectif d'un sentiment individuel de révolte lequel s'est mué jusqu'à l'idée de conquête ». Puis, après avoir distin

gué les deux tendances: révolutionnaire et réformiste, il étudie la dogmatique syndicaliste réformiste.

Quelle est d'abord l'attitude prise par les réformistes vis-à-vis des moyens violents que l'on peut employer contre le patronat: action directe, grève?

Quels sont ensuite, car les réformistes pensent: « qu'il est toujours moins dangereux de négocier que de se battre, avec souvent tout autant de profit » les moyens « plus transigeants »? Ce sont: le recours à l'intervention législative, le contrat collectif, l'arbitrage obligatoire.

M. Carcanagues termine son exposé par l'étude des rapports du réformisme avec l'antiparlementarisme, l'antipatriotisme, et l'antimilitarisme. Il indique également comment se posent plusieurs des questions les plus débattues dans les congrès syndicaux: les cotisations, la coopération et la représentation proportionnelle.

Le livre de M. Carcanagues présente une documentation abondante, et contient de très larges extraits empruntés aux écrits des syndiqués les plus notoires. Il donne en annexe les résultats d'une enquête faite auprès des divers militants du syndicalisme réformiste. A. R.

MAURICE BELLOM, professeur à l'école nationale supérieure des Mines. La vérification des bilans dans les sociétés anonymes. Etude suivie d'une proposition législative. In-8°, 1913.

La protection de l'épargne publique est à l'ordre du jour: M. Maurice Bellom qui jouit d'une grande notoriété en matière de bilans et de comptabilité industrielle tant par son enseignement que par ses publications, a préconisé une solution qui, sans provoquer une ingérence abusive de l'Etat, sauvegarde les intérêts du public; il l'expose dans cette étude, où, après avoir rappelé les difficultés et les périls de la lecture d'un bilan, le devoir du public à cet égard et le rôle respectif de l'initiative privée et de la loi, il propose une solution dont il a saisi le Parlement sous la forme de pétition: elle consiste dans le recours à une association de comptables libre, mais agréée par l'Etat: on lira avec autant de profit que d'intérêt cette suggestion pleine d'aperçus ingénieux et féconds.

MAURICE BELLOM, professeur à l'école supérieure des Mines. Les fonctionnaires civils et les risques de guerre. Une réforme nécessaire. Paris Arthur Rousseau, 1913.

Les fonctionnaires civils, appelés sous les drapeaux en cas de guerre et non pourvus d'un grade, ne jouissent pas d'une protection analogue à celle des officiers en cas de blessure ou de décès sous le rapport des pensions. M. Maurice Bellom, qui poursuit à cet égard une réforme analogue à celle de l'Allemagne et de l'Autriche, expose dans cette étude les éléments d'une solution dont il a saisi le Parlement sous forme de pétition. Son travail intéresse notamment le personnel de l'enseignement, et les députés ou sénateurs qui doivent être appelés à régler cette grave question; ils y trouveront l'analyse des réformes appliquées à l'étranger et la réponse aux objections qu'une mesure similaire pourrait provoquer en France.

A. AFTALION, professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille. Les crises périodiques de surproduction. Tome 1er; Les variations périodiques des prix et des revenus; Les théories dominantes. Tome II: Les mouvements périodiques de la production; Essai d'une théorie. 2 vol. in-8 de XII-324 et 420 pages. Bibliothèque générale d'Economie politique, Librairie Marcel Rivière et Cie, éditeurs, 31, rue Jacob, Paris. Prix: 16 fr.

Dans son ouvrage, M. Aftalion s'est attaché à préciser les traits dominants des crises périodiques. Il a étudié les variations alternées par où passent une foule innombrable de phénomènes à travers les années de prospérité qui précèdent la crise et les années de dépression qui lui succèdent. Il a procédé à cette étude pour l'ensemble de l'industrie et ensuite pour nombre d'industries particulières, métallurgiques, minières, textiles et autres. Il a pu de la sorte mettre en lumière la nature essentielle des crises, leurs caractéristiques fondamentales.

En même temps il a recherché les causes des crises. Il a exposé à la lumière des faits que révélait l'observation, la théorie du phénomène. Il a prouvé que les crises périodiques provenaient réellement d'un excès de production offrant un caractère de grande généralité.

IGNAZIO TAMBARO, professeur à l'Université de Naples. Codice elettorale politico ed amministrativo. Parte prima. Naples, P. A. Molina, éditeur; fr. 5,50.

M. Tambaro vient de publier un commentaire très complet et très intéressant de la nouvelle loi électorale italienne, qui augmente dans d'énormes proportions le nombre des électeurs et va être appliquée dans quelques semaines pour la première fois. La longue pratique professionnelle de l'auteur, qui a publié en outre plusieurs ouvrages sur les questions électorales, confère à cet ouvrage, si intéressant à l'heure présente, une valeur particulière.

GUSTAVE SCHELLE. Œuvres de Turgot et Documents le concernant, avec biographie et notes. Tome Ier. Un fort volume in-8, de 682 pages, avec portrait hors texte. Librairie Félix Alcan. Prix: 12 francs.

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Cette édition, préparée à l'aide des manuscrits de Turgot, et qui comprendra cinq volumes, peut être considérée comme entièrement nouvelle. Non seulement elle renferme un grand nombre d'essais, de lettres et de documents inédits; mais le texte des œuvres de Turgot comprises dans les précédentes éditions est rectifié sur beaucoup de points, parfois importants.

Le présent volume concerne la jeunesse de Turgot.

Le second et le troisième volume seront relatifs au temps où Turgot fut intendant de Limoges. Ils contiendront l'exposé des réformes qu'il s'efforcera d'accomplir comme contrôleur général. Le quatrième et le cinquième seront relatifs à son ministère et aux dernières années de sa vie.

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Le Gérant: FERNAND FAURE.

Typ. A. Davy, 52, rue Madame. Téléphone 704-19.

Le Serment de l'Éphèbe athénien. Vase grec du musée de l'Ermitage.

L'ÉDUCATION ATHÉNIENNE

ET

(Cliché prêté par la Librairie Hachette).

L'ÉDUCATION FRANÇAISE (1)

L'éducation athénienne voilà une chose bien lointaine, bien morte et qui, si elle est capable d'intéresser des archéologues, doit laisser assez indifférents les éducateurs de la démocratie française, des hommes d'action, tournés vers l'avenir.

Réfléchissons pourtant que l'éloignement dans le temps ou dans l'espace n'implique pas forcément l'éloignement dans les idées. Il faut parcourir la moitié de la circonférence de la terre pour arriver au Japon; cependant, le génie primesautier, alerte et spirituel de ce peuple, le goût délicat de ses artistes, le rendent si voisin de nous qu'on a pu appeler les Japonais les «< Français de l'Extrême-Orient ».

Il est aussi des nations qui voisinent à travers les siècles. L'Athènes de Périclès a beau être morte depuis 2.400 ans ; aucune civilisation n'est plus proche de notre sensibilité. Elle vit pour nous, comme ces étoiles éteintes dont la lumière attardée nous arrive à travers les espaces infinis. Elle vit dans les chefs-d'œuvre de ses statuaires, de ses poètes, de ses penseurs. Un Renan a trouvé ses accents les plus émou(1) Conférence faite au 33o Congrès de la Ligue de l'Enseignement, à Aix-les-Bains, le 26 septembre 1913.

REVUE POLIT., T. LXXVIII.

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vants en s'agenouillant sur l'Acropole, devant le fantôme de l'Athéna de Phidias. Sur les lèvres d'Anatole France, les mêmes abeilles qui voltigeaient autour de Platon ont déposé un peu de leur miel. Et quel frisson sacré s'empare de nous lorsque, sur le théâtre d'Orange, sous la brise qui plaque ou fait flotter les nobles draperies, Mounet-Sully ressuscite la plainte tragique d'OEdipe aveugle, ou Bartet lance l'immortel appel d'Antigone à cette Justice non écrite qui dépasse les lois humaines... »

Entre le génie de la France d'aujourd'hui et celui de la Grèce, plus particulièrement de l'Athènes d'autrefois, il existe une affinité profonde, créée par la nature, fortifiée par de longs siècles d'éducation classique. Elle est au fond de la sympathie, de la « piété familiale », comme on l'a dit si heureusement, avec laquelle nous suivons les progrès de la Grèce actuelle. Sympathie que ne saurait altérer une parole inconsidérée et sans lendemain, qui prouve simplement qu'il y a des capitales où la tactique s'enseigne mieux que le tact....

Il est un autre lien étroit entre les Français du xx siècle après notre ère et les Athéniens du ve siècle avant : c'est la forme du gouvernement et de la société. Ce régime commun, qui s'appelle la Démocratie, c'est le peuple maître de ses destinées, affranchi de la tutelle des monarques, des nobles, des prêtres, n'acceptant de règles que de la raison, qui lui parle par la bouche des sages et des orateurs, ne reconnaissant de souveraineté que celle de la loi, qui représente la volonté permanente et l'intérêt général du pays, par opposition aux appétits de quelques-uns ou aux impulsions éphémères de la foule.

L'expérience que nous faisons depuis quarante ans, celle de constituer un Etat entièrement laïque, capable de gérer ses affaires, de garder son rang dans le monde, de faire la paix et, n'en déplaise à M. Sembat, de soutenir, s'il le faut, la guerre sans faire un roi, cette expérience, les Athéniens l'ont tentée avant nous. Leurs philosophes n'en ont méconnu ni la haute noblesse ni la prodigieuse difficulté ; difficulté si troublante que plusieurs ont désespéré de la réussite et, comme nos Barrès et nos Maurras, ont cherché un refuge dans un retour à la tradition et à l'esprit d'autorité. Et cependant, tout compte fait, le précédent athénien n'est pas

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